
Cap aujourd’hui sur le pays aux mille et un rebondissements, la Biélorussie. Cependant, cette fâcheuse tendance à changer de chanson sans arrêt ne porte pas bonheur au pays qui termine bien bas de ce classement…
Avant 2010… la Biélorussie est entrée dans le concours avec l’apparition des demi-finales, mais n’a réussi à se qualifier qu’une seule fois, avec la production à la russe de Dmitry Koldun en 2007. Le reste du temps, entre ballades rocks dépassées et projets musicaux invraisemblables, la Biélorussie a surtout brillé par son décalage avec le reste du continent…
La Biélorussie a donc commencé cette décennie dans le plus grand bazar ! Face aux échecs répétés du pays, l’autoritaire président Loukachenko décida de confier l’organisation de l’Eurovision à un nouveau diffuseur, ONT. Une sélection fut lancée, intitulée Muzykal’nyj Sud, mais l’UER refusa à ONT le droit d’adhérer à l’UER et d’organiser la sélection nationale du pays. Retour donc à BTRC qui organisa une sélection en interne, choisissant ni plus ni moins que la chanson arrivée deuxième de Muzykal’nyj Sud, « Far away » par 3+2. Face au peu d’engouement suscité par la chanson en Europe, cette même chanson est remplacée trois jours avant la date limite par « Butterflies », sans laquelle nous aurions loupé les mythiques robes ailes de papillon…
Et la dégoulinade biélorusse se glissa en finale… On décida donc de sélectionner une nouvelle fois en interne le représentant de 2011. Le choix du jury d’experts se porta sur une jeune chanteuse peu connue, Anastasia Vinnkova, avec « Born in Byelorussia ». L’orthographe bien choisie et les paroles faisant référence au « USSR Time » semant le doute à travers l’Europe, la chanson est renommée « I am Belarussian » avant d’être remplacée par une nouvelle chanson patriotique mais moins scandaleuse, « I love Belarus ». Qui n’aime pas se trémousser sur une belle chanson de propagande ?!
Peu goûtée par le jury, Anastasia dût se contenter d’une 14ème place en demi-finale. De quoi relancer en 2012 une finale nationale, l’Eurofest, format en vigueur depuis lors. Une demi-finale est organisée avec 15 interprètes, dont 5 devaient aller en finale ni plus ni moins deux mois plus tard ! La finale est remportée par Alyona Lanskaya qui écrase la concurrence avec sa ballade pleurnicharde « All my life », devant Litesound, Gunesh et Uzari. Mais dix jours plus tard, le président Loukachenko annonça lui-même que l’élection d’Alyona Lanskaya était truquée. Elle fut donc disqualifiée au profit de Litesound avec « We are the heroes ».
Une nouvelle finale nationale est organisée en 2013 après l’échec de Litesound à Bakou. Une seule finale de 10 chansons, où l’on retrouve Alyona Lanskaya, mais aussi Uzari. Sans surprise, Alyona Lanskaya écrase le télévote en obtenant presque autant d’appels que tous les autres concurrents réunis, ainsi que la préférence du jury pour « Rhythm of Love ». Le groupe Nuteki, demi-finaliste l’année d’avant, est deuxième. Mais un mois après cette victoire, la BTRC annonça qu’Alyona avait champ libre pour changer de chanson. « Rhythm of love » fut donc jeté aux orties au profit de « Solayoh »…
Et Alyona alla en finale grâce à sa boule disco et ses interminables jambes ! Retour donc de l’Eurofest avec 14 finalistes. Le télévote couronna Max Lorens & DiDyuLya, mais ils ne terminent que 2ème : c’est le choix du jury qui l’emporta pour déterminer la victoire de Teo avec « Cheesecake ». Cheesecake alla bel et bien à Copenhague. C’était la première fois depuis 2009 que la première intention de la Biélorussie se confirmait véritablement au concours…
Un choix judicieux puisque Teo alla en finale lui aussi : la première et unique fois que la Biélorussie se qualifie deux fois de suite. Pour 2015, le pays était donc attendu ! D’autant qu’Alexander Rybak annonça sa participation au concours comme compositeur du groupe Milki. Il s’y voyait déjà mais ne termine que 4ème… Le choix du public se porta largement sur Muzzart, mais la prééminence du jury sur le vote final permit d’envoyer au concours Uzari & Maimuna avec « Time », l’emportant devant Anastasia Malashkievich.
Après l’échec d’Uzari & Maimuna, la BTRC changea de stratégie pour 2016. C’est le seul télévote qui fut employé pour départager les 10 concurrents. Ivan s’imposa avec « Help you fly » devant NAPOLI, qui devait tenter sa chance un mois et demi plus tard en Pologne avec la même chanson…
Mais Ivan rata de peu la qualification. Le jury fut donc réintroduit en 2017. Dans une finale de 13 concurrents, voyant le retour de NAPOLI, le choix du public se porta sur le groupe PROvokatsiya… qui termina dernier chez les jurys ! Celui-ci couronna NAVI, qui l’emporta tout en étant le 5ème choix du public ! Le groupe Nuteki est de nouveau 2ème, 2ème choix du jury et 6ème du public !
Et pourtant NAVI navigua jusqu’en finale ! Nouvel Eurofest, donc, pour 2018, avec l’annonce du populaire chanteur ukrainien Alekseev. Rapidement, il apparut que sa chanson « Forever » avait déjà été interprétée sur scène avant septembre 2017, mais qu’à cela ne tienne, Alekseev remporta très largement la finale devant Gunesh.
La participation d’Alekseev qui devait s’avérer fructueuse a ressemblé davantage à un chemin de croix… La sélection de 2019 revint donc aux sources avec un gagnant choisi uniquement par un jury de professionnels. C’est la jeune ZENA qui l’emporta devant BLGN & Mirex.
Et ZENA se qualifia en finale ! On peut dire que la Bielorussie est rentrée dans le rang avec des propositions plus modernes et en phase avec le concours. Elle s’est qualifiée cinq fois sur dix, et n’a plus changé arbitrairement de chanson depuis 2014. Mais le défi à accomplir et d’améliorer son score toujours bas en finale.
La Biélorussie est 41ème de la décennie avec 223 points en finale.
Le top : Alyona Lanskaya, 16ème en finale avec 48 points en 2013.
Le flop : Alekseev, 16ème en demi-finale en 2018.
La Biélorussie partage haut la main avec la Moldavie le titre de pays le plus lunaire à l’Eurovision, ne serait-ce que pour ses sélections d’une autre époque, ses mythiques auditions limite un peu glauques et ses finales nationales à multiples scandales, entre trucage avéré (ou pas) des votes, racisme, points attribués comme au loto et j’en passe. Étrangement, quand on revoit les titres proposés au concours ces dernières années, la plupart d’entre eux ne sont pas des plus indigestes, contrairement une fois de plus à la sélection nationale.
Trois seuls m’insupportent au possible en réalité, et dans mon malheur, un a pourtant réussi à voler une place en finale sur un malentendu: Butterflies. Ok, vocalement, c’était bien exécuté je ne dis pas le contraire, mais par contre le kitsch tragique, ah mais quel kitsch Doodjez, entre le titre sorti du grenier des années 70, les costumes de carnaval et les ailes des papillons, une horreur, mais une horreur! Dans la lignée, Forever d’Alekseev, un titre de base sirupeux et un peu difficile à avaler, et un live catastrophique à tous points de vue, et la rose LED a failli m’achever bref, ils auraient franchement pu investir dans un bouquet de Fleurs et Nuances. Enfin, pour I Love Belarus, c’est une question de fond qui le pose problème. Pourtant, niveau voix, Anastasia P. tenait la route, la rythmique de la chanson était vraiment bonne, c’était un titre entêtant et le live avait quelque chose de sympa: mais chanter son amour pour une dictature dans un titre modifié ou réécrit une troisième fois car le premier et le second étaient trop politiques (en même temps de la nostalgie de l’URSS me direz-vous) en utilisant des métaphores sur le ciel bleu et les pâquerettes comme le faisaient jadis les anciens groupes rock de l’époque soviétique mais pour en faire des pamphlets anti-URSS ce qui était pour le coup plus pertinent… Là l’ode à la Biélorussie elle ne passe pas du tout, qui plus est dans un concours où on passe notre vie à dire qu’il faut y marcher sur un stock entiers d’oeufs s’agissant de politique…
Pour le reste, ces années 2010 ont été l’occasion de cinq qualifs pour le Bélarus . Clairement, j’en aurais laissé trois sur la touche: 2010 (tragédie du kitsch), 2017 (ils sont mignonnets les amoureux mais au garage la gondole à Minsk!) et 2019 (sympatoche dans la catégorie années 2000 ou ESC Junior mais il y avait clairement mieux). Deux qualifs appréciées de coconuts: 2013 (déjà que j’appréciais Rythm of Love, j’aime encore plus Solayoh avec son côté Shakira) et 2014 (belle surprise en live, un bon groove, un titre enthousiasmant). Pour le reste (bis), c’est-à-dire 2015 et 2016, je ne suis pas plus offusqué que transcendé: ça me laisse de marbre. Par contre, merci de nous proposer aussi des vidéos des seconds car ça nous permet d’avoir une petite indication sur la teneur de la concurrence, et bon, c’est pas joli joli, hormis Nuteki qui, avec une réelle production (lacune #1 des biélorusses et des moldaves), pourrait envoyer quelque chose de vraiment pas mal au concours. En espérant les voir un jour gagner la sélection nationale.
Ah si!! Horreur malheur!! J’ai oublié 2012 et le chanteur sexy à débardeur: mon seul petit regret d’élimination biélorusse, car j’avais aimé ce titre pop-rock qui passait plutôt bien, avec son refrain pas mal, mais cette année là il y avait un poquito de concurrence en DF2…
La Biélorussie fait partie des pays qui, généralement, m’exaspère dès qu’elle passe à l’ESC. « Like It » passe musicalement mais les paroles bonjour, NAVI méritait un peu plus sa qualification mais, franchement, c’était dispensable, pis les sélections nationales chelous… Rien que celle de 2019, entre système de vote débile, votes on ne peut plus aléatoires (Pauly en avait perdu tout espoir en l’humanité au regard de cette purge), racisme en tout genre…
Mais j’ai UN regret : franchement, en 2018, Shuma, ça aurait pu être mythique. Retravaillé, certes. Mais énorme pour sûr à la fin.
> https://www.youtube.com/watch?v=K8TGQAKblc0
– La Biélorussie : les turpitudes d’un pays non démocratiques… Je commenterai seulement les chansons qualifiées pour le concours…
– Certaines étaient plutôt moyennes voire médiocres mais il y en a trois que j’aimais vraiment beaucoup :
1) Alyona et son » Solayoh » qui n’avait rien de révolutionnaire, mais c’était joyeux et très communicatif. Finale méritée à mes yeux.
2) Théo et » Cheescake » : j’aimais beaucoup cette chanson un peu lus élaborée que certaines années et une nouvelle fois rythmée et vocalement tenant la route.
3) Mais mon coup de coeur absolu pour la Biélorussie et parfois, ça ne s’explique pas mais j’adore tout simplement : c’était en 2011 » I love Belarus » . Une chanson parfaite à mes oreilles, à mes yeux et à mon coeur : une voix magnifique, une chanson de grande qualité, des sonorités sortant de l’ordinaire et une musique qui raisonne encore dans ma tête.
Quand j’ai entendu qu’elle n’était pas qualifiée en finale ( c’était ma favorite de cette DF ) , j’ai failli ne même pas regarder la finale du concours tant j’étais désespéré !!
LES MEILLEURES CHANSONS DE LA BIELORUSSIE
Les turpitudes des sélections biélorusses sont légendaires… plusieurs regrets en ce qui me concerne : j’aurai aimé voir Nuteki et Gunesh au concours.
J’aimais beaucoup la chanson d’Alekseev mais comme vous le savez tous, sa prestation « baroque » a tout gâché …
Sinon pas de gros coups de coeur pour moi : je n aime pas « Soleyoh », ni « Time » et je trouve que le titre des Navi est surcoté.
Aleekseev et son tube…et sa tenue tout le monde s’en souvient bien…lol.
Le rate de chez rate….monumental….alona lanskaya quel dommage…. Sinon angelica love ils tonight et koldin reste mes préfèrees pour le pays….ah ….mais j’adhère pas trop a ces sélections nationales je l’avoue…
2018 reste ma chanson préférée que j écoute sur ma play list , une magnifique chanson malheureusement mal exploitée!!!!
Merci mon cher Steven de tous tes messages sur mes articles ….au fait c’est très gentil….je te souhaite un bon week end…