eurovision-1956Un mois déjà s’est écoulé depuis cette funeste soirée de mai, qui vit un ange français être foudroyé dans son envol vers le soleil, par une bande de jurés corrompus, vendus à la Suède (sauf ceux de Saint-Marin, dont je ne saluerais jamais assez la probité et la lucidité). Ma bien-aimée Lisa, sache que tu n’es en rien responsable de cette déroute : ta voix d’ange méritait la médaille du Grand Prix. Seulement, tu étais une perle jetée aux pourceaux : ta valeur ne pouvait être reconnue par les amis de cette hydre moderne que sont les jurys. J’en demeure convaincue : c’est Christer Björkman qui est derrière ta défaite, ma chérie. Car deux victoires suédoises en quatre ans, c’est de la manipulation, de la triche, du traficotage ! Et n’allez pas me dire que c’est dû aux qualités d’écriture et de composition de ces maudits Suédois ! Ce pays n’a jamais été foutu de produire le moindre artiste d’envergure, ni de signer le moindre hit musical global. Ils feraient mieux de retourner à leurs boulettes d’élan et à leurs meubles en toc !

D’ailleurs, si l’on y réfléchit, toutes les victoires suédoises au Concours ont été injustes et usurpées. Je m’en souviens de la première, comme si c’était hier. J’avais trente-huit ans à l’époque et j’avais été scandalisée et horrifiée par ces punks d’ABBA qui prirent en otages l’Eurovision et le bon goût. Ces costumes et cette musique de sauvage célébrant l’une de nos pires défaites militaires ! Un moment noir pour la musique ! Non, cette année-là, c’est Gigliola Cinquetti ou Piera Martell qui auraient dû gagner. Je n’évoque pas le scandale de 1984. Une honte, la mort du Concours ! Pas étonnant qu’ils se soient fait siffler, ces garçons coiffeurs déguisés en sticks déodorant ! Moi, j’ai pleuré sur la véritable gagnante : Maribelle. Mais vous dirais-je ma fureur, mon courroux, mon ire divine, en 1991, quand ces maudits Suédois ont osé nous voler notre sixième victoire ! Depuis, je les poursuis de ma haine implacable et je les voue aux gémonies. Priver ainsi notre sublime Amina de sa première place… J’ai toujours été convaincue que le superviseur avait été débauché par la télévision suédoise… Et cette sorcière de Carola ! J’ai bien ri l’année suivante, lorsqu’elle s’est ridiculisée devant la Terre entière, une preuve de la Justice immanente.

Nous fûmes encore roulés dans la farine en 1999. Déjà que j’étais opposée à notre participation cette année-là, car Jérusalem, ce n’est pas en Europe ! Et le Concours doit rester européen, quelles que soient les couleuvres que veulent nous faire avaler la clique de l’UER. Mais enfin, France Télévisions avait sélectionné une magnifique artiste et une magnifique chanson. Nous devions gagner ! Mais ces damnés Suédois, effrayés par notre sublime Nayah, répandirent sur elle d’ignobles rumeurs, totalement fausses et diffamatoires, qui lui coûtèrent sa victoire. Les monstres ! Puis, il y eut 2012. J’ai fulminé lorsque ma douce Nina, ma déesse, se vit congédiée en demi-finale. L’Europe n’était pas prête pour autant de beauté… Bon, je n’ai pas cru un seul instant dans les chances d’Anggun. Et cette tentative pathétique pour s’attirer les votes des homosexuels… J’étais gênée pour la France. Tous mes espoirs reposaient sur la seule véritable star de cette édition, l’idole de ma jeunesse, Engelbert Humperdinck. Si seulement nous avions choisi une star de son ampleur et pas cette petite chanteuse des années nonante… Les Suédois, eux, s’étaient contentés d’une bonne femme maugréant dans son pyjama. Vous connaissez la suite, bien sûr : une autre victoire imméritée, certainement payée à grands renforts de pots-de-vin, financés par l’argent de leurs meubles en toc.

Nous ne reviendrons pas sur 2015, je me suis assez exprimée sur ce sujet, dans mon article précédent. Je vous remercie au passage d’avoir été aussi nombreux à le lire et à le commenter. Pareil soutien de votre part m’a conforté dans l’idée que l’année prochaine, il faut absolument que nous envoyions Mademoiselle Mireille Mathieu en Suède, afin de moucher une fois pour toute ces foutus Vikings et leur donner une bonne leçon de musique et d’humilité sur leur propre sol. Soyons fiers de notre patrimoine musical et osons opposer à ces barbares, le fleuron de notre culture populaire, une artiste classieuse et généreuse, célèbre partout en Europe et ayant fait ses preuves. Vive Mireille ! Vive la France !

En attendant ce grand moment, retournons le couteau dans la plaie et rappelons ces Suédois à la réalité : ils sont loin d’avoir brillé au Concours, malgré leurs tentatives pathétiques de réécrire l’histoire. Passons en revue leur mur de la honte et les gifles amplement méritées qu’ils ont reçues en cinquante-sept années de participation. Aujourd’hui donc : cinq occasions où la Suède s’est lamentablement vautrée à l’Eurovision.

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5. 2009 – Malena Ernman – La Voix – 21e place en finale

Ah ouiche ! On nous en avait promis monts et merveilles de cette cantatrice suédoise. Sa victoire au Melodifestivalen était déjà une mascarade en soi. C’était Sarah Dawn Finer qui devait gagner ! Soit. Que dire de sa prestation à l’Eurovision, à cette emplumée ? D’abord, sa voix était nulle. On aurait dit ma voisine, Madame Martineau, au concours de chant de notre village. Puis, elle était crispée comme si on était en train de lui faire une coloscopie. Sa robe ressemblait à un trumeau, ses choristes à des guignols déguisés en polichinelles. Ses quelques vocalises ne purent masquer l’horreur de cette chanson, qui aurait dû être disqualifiée d’emblée pour outrage au français. Car voilà ce qui arrive quand un Suédois se targue d’écrire notre belle langue : il l’écorche ! Dieu merci, ce crime ne resta pas impuni et l’emplumée termina dans les tréfonds du classement. Justice !

4. 1992 – Christer Björkman – I morgon är en annan dag – 22e place en finale

Jamais trois minutes d’Eurovision ne m’auront été aussi savoureuses. Je me les repasse souvent, les soirs d’hiver : la Suède humiliée à domicile ! Et surtout, ce suppôt de Christer Björkman voyant sa carrière couler à pic… Du miel ! On ne s’improvise pas chanteur, monsieur ! Par quel miracle remporta-t-il le Melodifestivalen en 1992 ? Cela restera un mystère. Le résultat : l’un des pires résultats de la Suède à l’Eurovision ! Douce mélodie à mes oreilles. Mais le plus terrible est que ce gluant retenta sa chance, sans gêne ni complexe, en 1993 et en 1999, où il termina dernier, le public ne lui ayant attribué aucun vote. Il y avait là tout un message. Puis surprise, surprise : trois ans plus tard, le voilà superviseur général de la sélection suédoise ! J’ai ma petite idée sur le comment du pourquoi, mais je n’en dirais pas plus. Suivez mon regard…

3. 2010 – Anna Bergendahl – This Is My Life – 11e place en demi-finale

Mais qui vote à ce Meldofestivalen ? Qui ? Ces Suédois n’ont décidément aucun goût. Ils sont incapables de reconnaître une grande chanson et une grande chanteuse. En 2010, ils se fourvoient encore. C’est Jessica Andersson qui aurait dû terminer sur la première place du podium ! En lieu et place, ils nous refourguent la hipster locale, à peine sortie de son bac à sable. Et vas-y que je minaude, et vas-y que je me prends pour une princesse avec mon diadème en plastique et vas-y que je gratouille ma guitare devant des loupiotes rouges. Ce que j’ai ri à son élimination ! Sa tête ! Et celle de Björkman ! C’était la première fois que la Suède manquait sa qualification et la première fois que ces orgueilleux manquaient la finale depuis 1976. Une joie, un bonheur, une délivrance ! Tout cela pour cinq petits points ! Ah, ah ! Inutile de vous dire que la carrière de cette petite fut brisée nette. Elle a disparu des écrans radar. Un jour, cela arrivera aussi à Björkman et je serais là, je serais là ! Je l’aurais, je l’aurais !

2. 1977 – Forbes – Beatles – 18e et dernière place en finale

Quelle merveilleuse et inoubliable année que 1977, je m’en souviens comme si c’était hier… Ma délicieuse, ma magnifique Marie remportait le Concours avec son sublime L’Oiseau et l’enfant. Comme j’ai pleuré avec elle lors de sa victoire, la plus brillante d’entre toutes. La France était au sommet, le premier pays de l’histoire à remporter le Concours pour la cinquième fois. Nous étions les meilleurs, nous étions invincibles ! Quel contraste avec ces pauvres Suédois : cette année-là, ce furent eux qui terminèrent à la dernière place avec deux minables petits points. Le monde tournait rond : les belles mélodies et les beaux refrains étaient récompensés à leur juste valeur, les votes de copinage n’existaient pas et la musique sortait toujours gagnante de cette soirée. Et les jurys n’étaient ni aveugles, ni corrompus : ils ont tout de suite compris qu’une bande de chevelus sapés comme des pingouins et vantant les mérites d’un groupe de blousons noirs, ne valaient pas tripette. Je me répète, mais c’était quand même le bon temps…

1. 1963 – Monica Zetterlund – En gång i Stockholm – 13e et dernière place en finale avec nul point

1963 demeure une immense année pour le Concours. Tous ces artistes d’ampleur internationale, ces chantres de la grande musique française : Alain Barrière, Françoise Hardy, Esther Ofarim et la merveilleuse Nana Mouskouri. C’était une époque dorée, où les pays francophones remportaient l’Eurovision une année sur deux, où tout le monde chantait en français. C’était l’Âge d’Or du Concours… Nostalgie et souvenirs, quand vous nous tenez… Mais le ver était déjà la pomme ! Les pays scandinaves se livrèrent à la plus honteuse des tricheries en votant tous pour le Danemark, afin de briser nos rêves et de faire gagner l’un d’entre eux. Le rouge me monte aux joues en y repensant. Et bien entendu, la clique de l’UER resta sans broncher, tandis que la Norvège redistribuait ses votes et faisait perdre la Suisse qui méritait la victoire ! Justice tout de même pour ces tricheurs : Finlande, Norvège et Suède terminèrent dernières ex aequo avec nul point ! Vengeance ! Le seul nul point de l’histoire de la Suède. Ah, ils la ramenaient moins à l’époque ! Si seulement, c’était toujours le cas aujourd’hui…

Bonus

Je ne puis vous quitter sans rendre un nouvel hommage à mon ange gardien, à ma belle et touchante Lisa. Tu es toute ma vie, mon poussin. Si je le pouvais, je t’adopterais et tu deviendrais ma fille pour la vie. Chaque fois que je te vois ou que je t’entends, je suis transportée au Paradis. Je t’aime, ma chérie ! Tu es la meilleure ! Et pour le prouver à tous ces cons qui n’ont pas voté pour toi, j’ai compilé ces quelques vidéos de toi. Ils devraient enfin voir la lumière au bout du tunnel de leur existence…

Ta première et plus grande admiratrice,

Francine MICHU