C’est aujourd’hui que démarre notre série de cartes blanches des lecteurs ! Découvrez ce premier article signé judo80 !

S’il est un sujet sur lequel je suis intarissable, c’est bien l’Eurovision. Et comme l’occasion m’est donné de partager mon expérience, je la partage humblement avec vous. Pour cela, je prendrai la période de Mai 2021 à Mai 2022.

Nous sommes le soir de l’Eurovision 2021 et l’Italie vient de remporter le trophée devant la France d’une poignée de points. Différents sentiments se mêlent en moi, une pointe de déception (habituelle pour un français) mais surtout la fierté de la proposition française et, on ne va pas se mentir, du classement.

S’en suit une période estivale dévolue normalement à la DPE (dépression post-Eurovision). Mais cette année, il n’en est rien car, en décembre, l’Eurovision a lieu dans mon pays et je suis impatient de voir si France TV sera à la hauteur de l’enjeu.

Puis l’automne arrive et les propositions des pays participant au concours Junior à Paris se révèlent avec une Arménie favorite et une France pas loin derrière.

Mon rythme quotidien de consultation des sites internets s’accentue et devient même pluri-quotidien (les stats de l’EAQ ont d’ailleurs dû s’emballer à cette période).

A partir d’Octobre, les nouvelles se multiplient et la vision du Junior à Paris se précise. Vue la proposition française, je me dois d’y être. Mais cette fois-ci, je n’irai pas seul. Dans un soucis de transmission, j’emmènerai ma nièce pour partager avec elle ce moment et pour qu’elle découvre de ses yeux l’ambiance si particulière d’un concours, même Junior.

Nous sommes déjà le 19 Décembre 2021, cela fait 1 mois que je prépare ma nièce régulièrement à ce voyage sur Paris. J’ai regardé les chansons avec elle et nous partageons dessus. Sur le trajet, nous rigolons et faisons quelques blind-test avant que je lui remette discrètement la chanson française en tête. Une fois à Boulogne, sortis du parking, nous voyons la file d’attente assez impressionnante et où se mêlent toutes les nationalités. Les espagnols chantant à tue-tête le refrain de leur représentant. Personnellement habitué de cette ambiance, j’observe ma nièce qui semble surprise et enjouée. Une fois la Seine Musicale découverte de l’extérieur, nous découvrons la salle et la scène, non sans une certaine émotion.

L’heure approche, les chauffeurs de salle préparent le public et l’ambiance monte progressivement avant le compte à rebours et le Te-Deum annonçant le début du concours. Quelle émotion, ça y est, on y est. Le public répond présent tout au long du show et la qualité de ce dernier m’apporte une fierté de comment mon pays sait recevoir l’Eurovision. Le suspens des votes bat son plein jusqu’au bout et la victoire de l’Arménie, dans un show qui propulsera le Junior au niveau du concours Adulte. La France n’a pas gagné mais le pari(s) est rempli et mon désir de transmission à ma nièce également. Ce moment de partage familial restera longtemps gravé en nous.

Les fêtes de fin d’année passent, je regarde encore et encore le spectacle parisien en attendant la sélection française qui se fait un peu attendre. Mais c’est pas grave car, chaque jour, je retrouve sur l’EAQ les news du concours de Turin avec les sélections dans chaque pays.

Enfin, au cœur de l’hiver, la France choisit son représentant. Je dois avouer que la soirée de sélection me laisse perplexe tant en terme de divertissement que sur les représentants. Mais qu’importe, la France a choisi et je soutiendrai la chanson quoi qu’il advienne.

Au printemps, vient le moment fébrile de savoir si j’aurais une place pour Turin comme en 2018 où j’avais pu me rendre à Lisbonne. La chance est avec moi, j’irai donc à Turin en Mai prochain.

Dès lors, j’organise mon voyage sur place (et croyez moi ça prend du temps). Du coté des chansons, j’ai fait le choix d’attendre qu’elles soient toutes données pour les écouter (même si je craque et ne peut attendre pour écouter la chanson suédoise).

Nous voilà enfin en mai et la quinzaine de l’Eurovision débute. Et le moins que je puisse dire, c’est que les italiens nous auront gâtés en terme de surprise avec une scène dont le soleil ne marche pas.

Puis voici l’heure des shows. Les demi-finales me laissent un goût d’inachevé mais je me dis que la finale viendra parfaire le show. Je visite Turin et rencontre de nombreux fans. Parmi eux, je me rappelle de ce norvégien venu en lune de miel avec sa femme pour assister au concours mais qui se retrouve seul le soir de la finale pour cause de COVID de son épouse. Il me parle de ses favoris mais sait, tout comme moi, que le jeu est plié tant la victoire ukrainienne est annoncée.

Je découvre le Pala Olimpico et la scène de l’Eurovision. Bien que moins impressionné qu’à Lisbonne lors de ma première participation en spectateur live, je perçois vite l’ambiance que j’aime et que je suis venu chercher.

Il est 21h, le show commence. Laura Pausini met le feu après l’émotion liée à la guerre en Ukraine et le désir de paix du peuple européen. Chaque pays chante, la France met l’ambiance, l’Italie (à domicile), l’Espagne, l’Ukraine et le Royaume Uni suscitent un engouement laissant présager leur réussite future. Mika fait le show, comme jamais, à l’entracte avant le décompte des points. Comme prévu, l’Ukraine plie le jeu avec un nombre de points record du public.

Mon voisin partage son sentiment de la soirée, tout comme les anglais un peu plus amers du résultat. Mais, comme ils le disent si bien quand on perd au rugby : « Good game ».

Voila, l’Eurovision 2022 est terminé, il est temps de rentrer en France, l’esprit plein de souvenirs partagés avec les autres fans européens du concours. Le résultat de la France ? Peu importe, je suis heureux de ces moments Eurovisionesques où l’Europe me semble si unie.

Alors, au final, que retenir de cette année d’Eurovision ? Pour moi, cela sera le partage de nombreuses émotions tant au niveau familial qu’amical. L’Eurovision est, selon moi, davantage qu’un concours de chanson. C’est l’union d’un continent qui a vécu l’horreur par le passé et qui, dorénavant, ne vise que la paix via le partage culturel. Il réunit les spectateurs de tout un continent pour un moment de communion. Et je souhaite que rien ne change dans cette fête internationale où chacun prend du plaisir à découvrir l’autre.

Merci à judo80 pour cette première carte blanche ! À mercredi pour une nouvelle, et si vous souhaitez vous aussi devenir le·la rédacteur·rice d’un jour, proposez votre article sur redaction@eurovision-quotidien.com !