À l’approche à grands pas de la vingtième édition de l’Eurovision Junior, L’Eurovision au Quotidien revient sur le parcours des anciens vainqueurs du concours. En ligne de mire, la réponse à une question majeure : que sont-ils devenus après leur victoire ? Les eurostars junior ont-elles fait de leur carrière musicale l’alpha et l’oméga de leurs vies de jeunes adultes ? Ont-iels réussi à percer ? Démarrons cette série avec les cinq premiers vainqueurs de l’Eurovision Junior : Dino Jelusić, María Isabel,  Ksenia Sitnik, les Tolmachevy Sisters et Alexey Zhigalkovitch.

Dino Jelusić (Croatie – 2003)

Il est là le tout premier gagnant de l’histoire de l’Eurovision Junior ! Alors âgé de 11 ans, Dino soulève le trophée avec Ti si moja prva ljubav. Dans la foulée, il sort son premier album en croate et en anglais, avant d’entamer une tournée à travers le monde.

La mue de sa voix entraîne toutefois un changement radical qui lui fait perdre son registre vocal. Il décide alors de changer de style musical et de s’orienter vers … le hard rock et le métal ! Il bouge alors en Australie où, en 2009, il enregistre un nouvel album, Living My Own Life, qui sort en 2011. Les deux années suivantes, il participe à un projet musical qui réunit plusieurs artistes internationaux, parmi lesquels Madonna. Malheureusement, l’album ne verra jamais le jour, même si plusieurs titres en sont dévoilés.

En 2014, Dino atteint la seconde place du festival Slavianski Bazaar de Vitebsk en Biélorussie. C’est alors qu’il commence à éprouver des problèmes au niveau de sa voix, qui le conduisent ensuite à une opération pour un oedème de Reinke au niveau des cordes vocales. Passé cette étape, il sort en novembre un album concept, intitulé Prošao sam sve, adapté de l’autobiographie d’un enfant qui a survécu 260 jours dans un camp de prisonniers pendant la guerre d’indépendance croate.

Alors qu’il connaissait des problèmes avec l’industrie musicale croate – qui ont manqué de lui faire arrêter sa carrière, Dino profite des années suivantes pour la relancer en groupe … au pluriel, puisqu’il en rejoint plusieurs ! Coup sur coup, il travaille avec Stone Leaders, The Ralph et le Trans-Siberian Orchestra, avec lesquels il enregistre des albums et réalise des tournées.

Mais c’est avec Animal Drive qu’il assure sa principale collaboration. Aux côtés du groupe de progressive hard rock, dont il est le créateur et le principal auteur-compositeur, il signe un contrat avec la maison de disques Frontiers Records, une première en major pour un groupe de rock croate. Ils sortent leur premier album Bite! en 2018, avant un EP de covers en avril 2019. En parallèle, il enchaîne les collaborations, posant sa voix sur de nombreux albums d’autres artistes.

En 2021, Dino rejoint le légendaire groupe de hard rock britannique Whitesnakes en tant que backing vocalist et pose sa voix sur le dernier album du guitariste américain Michael Romeo en 2022, l’année de ses trente ans.

María Isabel (Espagne – 2004)

C’est avec Antes muerta que sencilla que la jeune artiste espagnole remporte le trophée en 2004. Rapidement, son titre devient un tube en Europe et en Espagne, où elle atteint la première place des ventes avec son premier album, No me toques las palmas que me conozco, 400 000 exemplaires à la clé. Dans la foulée, ce dernier est diffusé à travers le monde, des Etats-Unis au Japon, en passant par l’Amérique Latine. Son deuxième album, María Isabel Numero 2, sort en 2005, et un troisième l’année suivante. Un début de carrière à vitesse grand V pour une chanteuse alors à peine âgée de dix ans !

En 2007, Maria Isabel réalise ses débuts au cinéma dans le film Ángeles S.A., qui donne lieu au quatrième album de l’artiste. Deux ans plus tard, elle perce à la télévision, où elle co-présente un programme pour enfants : en est extrait un nouvel album, Los Lunnis con María Isabel. En 2010, alors que son nom circule pour présenter l’Eurovision Junior, elle évoque le projet d’un nouveau disque … qui annonce en réalité le début d’une pause musicale de trois ans, afin de se consacrer à ses études de commerce et de marketing.

Maria Isabel effectue son grand retour musical en 2015. Celle qui a entretemps bien grandi fête ses vingt ans avec un nouvel album Yo decido. Avec son single La vida solo es una, elle participe à la sélection nationale pour l’Eurovision 2016, dont elle atteint la quatrième place.

Après un duo avec Aaron Blaco en 2018, Maria Isabel opère un changement de style musical radical l’année suivante. Elle s’aventure sur le terrain de la pop urbaine qu’elle mêle au reggaeton, à la pop latino et au hip hop. Elle sort ainsi quatre titres entre 2019 et 2020, ainsi qu’un duo avec Juan Magan. Elle participe ensuite à l’émission Tu cara me suena (version espagnole d’Un air de stars), qu’elle remporte.

Coup de théâtre : en juillet 2021, alors qu’elle vient de sortir le titre Mi Jamata, Maria Isabel annonce l’arrêt de sa carrière musicale. Une décision qu’elle explique par une anxiété et des difficultés croissantes à évoluer dans l’industrie musicale actuelle. Aujourd’hui âgée de vingt-sept ans, et toujours très active sur les réseaux sociaux, elle attend actuellement son premier enfant.

Ksenia Sitnik (Biélorussie – 2005)

Alors qu’elle vient de remporter le festival Slavianski Bazaar de Vitebsk, Ksenia remporte dans la foulée l’Eurovision Junior à la surprise générale avec le titre My Vmeste. L’année suivante, elle sort son premier album, du nom de sa chanson victorieuse du concours, et occupe le rôle principal d’une comédie musicale de Noël, Starry Night 2006. Entre 2007 et 2009, elle sort plusieurs titres qui préfigurent la sortie d’un deuxième album, Respublika Kseniya, en 2010.

Rapidement, le parcours de Ksenia va s’éloigner de la musique. Elle quitte sa Biélorussie natale pour Prague, où elle étudie le journalisme à l’Université anglo-américaine. Si elle continue de chanter pour son plaisir, elle réalise qu’elle ne souhaite pas dédier sa carrière à la musique. Elle ouvre alors un studio de mariage et devient journaliste de mode en freelance, tout en partageant poèmes et covers sur son compte Instagram (sur lequel elle se définit comme autrice). Elle se porte même candidate à la co-présentation de l’Eurovision Junior 2018 à Minsk, mais n’est finalement pas retenue.

À l’été 2021, le nom de l’artiste – désormais âgée de vingt-sept ans – apparaît sur une liste de personnalités biélorusses issues des milieux artistiques et sportifs bannies pour leurs prises de position pro-démocratiques.

Tolmachevy Sisters (Russie – 2006)

Jumelles, Anastasiya et Maria remporte le concours junior en 2006, avec le titre Vesenniy jazz. L’année suivante, elles sortent leur premier album Polovinki et font leurs débuts au cinéma. On les retrouves sur la scène du Palais Olympique de Moscou à l’occasion de l’Eurovision 2009, où elles participent à l’entracte de la première demi-finale.

En 2014, les Tolmachevy Sisters passent dans la cour des grandes, puisqu’elles sont invitées à représenter la Russie à l’Eurovision. Elles deviennent ainsi les premières gagnantes de l’histoire du Junior à participer au concours adulte. À Copenhague, où elles chantent sous les huées d’un public déjà peu en amour vis-à-vis de la Russie, elles décrochent la septième place avec Shine,

Les deux soeurs intègrent ensuite l’Institut d’Etat d’art et de culture de Belgorod. Elles sortent un nouvel album, tout en multipliant les apparitions médiatiques.

Aujourd’hui, les Tolmachevy Sisters – âgées de vingt-cinq ans – ont ouvert un studio vocal pour enfants à Kursk, leur ville natale qu’elles n’ont pas souhaité quitter. Plusieurs de leurs élèves figurent d’ailleurs au sein de talent shows. En outre, elles continuent leurs apparitions médiatiques.

Alexey Zhigalkovich (Biélorussie – 2007)

Alexey est le deuxième biélorusse à remporter le concours de l’Eurovision Junior en cinq éditions avec S’druz yami. Le jeune chanteur avait déjà gagné au préalable le prix de la meilleure chanson non-italienne au festival Zecchino d’oro, ainsi que le festival Slavianski Bazaar de Vitebsk (comme d’anciens vainqueurs du Junior avant lui) et un autre en Bulgarie.

Après avoir être devenu un enfant star dans son pays, c’est lors de sa mue qu’Alexey réalise qu’une carrière musicale ne rentre pas forcément dans ses plans de vie. Il s’intéresse alors à d’autres activités, parmi lesquelles la réalisation de vidéos. Ce qui devient très vite une passion.

Il étudie la réalisation à l’académie étatique d’art de Biélorussie. Depuis, il réalise des films et des clips vidéos pour des artistes très connus dans son pays. Tout en continuant à regarder l’Eurovision du point de vue du réalisateur !

Rendez-vous dès demain pour découvrir ce que sont devenus nos anciens vainqueurs !

© junior-eurovision.tv (montage réalisé par Rémi P. pour eurovision-quotidien.com)