Kristína Peláková, connue des eurofans simplement comme Kristina, n’est certes pas une star qui a marqué le concours mais est emblématique d’un type d’eurostars : la favorite des fans qui s’effondre en demi-finale. En effet, alors que tous les fans imaginaient déjà la Slovaquie pulvériser son record national, toujours détenu depuis 1996 par Marcel Palonder, 18ème avec seulement 19 points pour sa chanson « Kým nás máš », elle a dû, à la surprise générale, s’incliner à une décevante avant-dernière place dans une demi-finale au niveau pourtant faible, avec sa chanson « Horehronie ». On avait alors protesté contre le traitement déloyal réservé à la république d’Europe centrale, ce qui n’était pas tout à fait faux. Mais quand même, doit-on s’indigner qu’une chanson ethnique en slovaque puisse passer à la trappe ? De plus, la prestation de Kristina, très nerveuse, avec ses danseurs recouverts de feuillage et la choriste tout de blanc vêtue, vue comme très stylée par les fans, fut jugée totalement ridicule par les autres téléspectateurs ; notamment le Petit Journal de Canal + avait jugée la prestation de Kristina comme la plus ridicule de la soirée… Dans ces conditions, on comprend mieux comment celle qu’on voyait dans le top 5 a fini à une place désastreuse…
Et pourtant « Horehronie » fut un immense succès en Slovaquie et en République Tchèque, atteignant le top slovaque et restant dans le top 100 des ventes du pays pendant plus d’un an !
Mais d’où vient Kristina ? Elle est née le 20 août 1987 à Svidník, au Nord-Est du pays, non loin de la frontière polonaise, c’est-à-dire pas du tout dans la région de Horehronie, située elle en plein centre du pays ; et c’est à Košice, plus au sud, qu’elle apprend la musique . C’est là qu’elle est remarquée par un producteur, Martin Kavulič, qui lui écrit son premier single, « Som tvoja » en 2007. Mais tout commence l’année suivante, avec son premier album, « ….ešte váham », et deux singles classés n°6 des charts, puis un autre classé n°4, « Stonka ».
La suite, on la connait, Kristina prend part à l’interminable sélection nationale slovaque de 2010, marathon qu’elle survole du départ sans aucun suspense et avec une grande attente des fans, en vain. La chanson lance néanmoins le deuxième album de Kristina, « V sieti ťa mám », qui donne son nom à un autre single n°1 en Slovaquie.
2012, troisième album, « Na slnečnej strane sveta » lancé par un single n° 13 en Slovaquie et n° 24 en République Tchèque, « Jabĺčko » (les pommes !), et un deuxième single, sorti en juin, « Viem lebo viem », n°7 des ventes.
Kristina peut donc se targuer d’être une des plus grandes vendeuses de disques de Slovaquie et de République Tchèque, et pourtant, elle a réalisé une performance catastrophique à l’Eurovision. On peut comprendre la déception de la chaîne slovaque, qui après cette contre-performance, a hésité à revenir, a envoyé sans conviction les Twiins qui ont de peu raté la finale, puis l’ancien concurrent de la Nouvelle Star Max Jason Mai, qui a échoué à la dernière place de sa demi-finale. La Slovaquie a finalement décidé de partir, après la lassitude du pays face à ces échecs et le sentiment d’être dans un concours truqué. Et c’est bien dommage, la Slovaquie étant un des rares pays dont les votes soient particulièrement loyaux. Mais, outre le fait qu’elle n’ait pas de voisin bienveillant qui l’inonde de points d’office, on remarque surtout que la Slovaquie a envoyé des chansons qui s’intégraient mal au cadre du concours, ce qui l’a fait ne jamais décoller, comme ses voisins tchèque ou polonais.
Souhaitons néanmoins à la Slovaquie de revenir bientôt, avec les bonnes chansons, ainsi que des artistes de la trempe de Kristina !
….Et ils ne sont toujours pas revenus, et ce malgré les quelques succès de la république tchèque. C’est ballot. Mais je me demande s’il y avait pas une histoire de manque d’auciences de la part des téléspectateurs (je suis pas sûr hein il me semble juste.)