L’Albanie est un pays que l’on ne connaît pas encore très bien, car il n’est pas vraiment une référence sur le plan touristique. Du moins, il ne l’était pas du tout. Sauf que les choses évoluent depuis plusieurs années et cette destination est de plus en plus sollicitée, car on peut y découvrir de véritables trésors cachés, des paysages sublimes qui se confondent entre la mer et les montagnes.

Le coût de la vie est peu élevé, mais l’affluence des touristes fait que les prix de l’immobilier et des complexes hôteliers commencent à flamber. Des endroits sont désormais à la mode pour s’éclater.

Vous trouverez des boîtes de nuit toute l’année et dans tous le pays, mais les nightclubs d’été de la Riviera en Albanie vous offrent bien plus encore : semi-ouverts ou totalement en plein-air, ils sont en mesure d’accueillir un nombre presque illimité de personnes pour des moments de folie.

Le phénomène prend tellement d’ampleur que certains clubs de Tirana ferment même leurs portes l’été pour s’établir sur la plage.

Quelques villes principalement se disputent les soirées clubbing pendant la période estivale : Vlora, Saranda, Jale et Dhermi, sont les destinations privilégiées de la jeunesse albanaise.

 

 

Je souhaitais vous faire un peu voyager et vous faire découvrir la pop-music locale qui s’exporte de plus en plus à un niveau international, notamment grâce à des artistes, des chanteuses, telles que Dua Lipa, Rita Ora, Bebe Rexha ou encore Era Istrefi qui cartonnent dans les charts internationaux.

Mais voici un peu d’histoire !

Un pays isolé du monde

Grande comme la Bretagne et aussi peuplée qu’elle (3 millions d’habitants sur 28000 km2), l’Albanie ou « pays des Aigles » souffre d’un relief montagneux qui l’isole du monde. Son nom apparaît vers l’An 100. Il provient d’une tribu locale désignée par le géographe grec Ptolémée sous le nom d’Albanoï.

Au Moyen Âge, Venise occupe les ports de Durazzo et Scutari, pendant que les Turcs ottomans, vainqueurs des Serbes à Kossovo Polié, s’emparent de l’arrière-pays. Du fait de cette histoire tourmentée, les deux-tiers des Albanais sont aujourd’hui musulmans, les autres sont orthodoxes ou catholiques.

Une indépendance menacée

drapeau de l'AlbanieEn 1912, la Serbie et la Bulgarie constituent une ligue balkanique, à laquelle s’associent la Grèce et le Monténégro, en vue d’arracher au sultan ottoman les dernières possessions qui lui restent en Europe.

À la faveur de cette première guerre balkanique, les Serbes et les Monténégrins occupent une grande partie des territoires albanais, notamment le nord, où vivent des minorités serbo-croates et sur lequel ils ont des revendications, et le Kosovo, cœur historique de la Serbie.

Les grandes puissances imposent l’indépendance de l’Albanie, réduite à sa façade littorale, cependant que le Kosovo est annexé par la Serbie et le nord du pays demeure occupé par l’armée serbe.

Dans l’année qui suit la proclamation de l’indépendance, une deuxième guerre balkanique voit la Turquie, la Grèce, la Serbie, le Monténégro et la Roumanie s’unir contre la Bulgarie pour contenir les prétentions de celle-ci sur la Macédoine.

La Serbie, qui veut un accès direct à l’Adriatique, se dispose alors à annexer la petite Albanie mais elle en est empêchée par l’Autriche-Hongrie et l’Italie.

L’indépendance de l’Albanie est confirmée par les grandes puissances européennes en 1919 à l’issue de la Grande Guerre, cependant que le territoire du Kosovo, bien qu’à majorité albanophone, demeure serbe.

Le 1er septembre 1928, Ahmed Bey Zogulli, dit Zogou, se fait proclamer roi d’Albanie sous le nom de Zog 1er après avoir dirigé le pays comme Premier ministre puis comme président de la République. Mais il doit abdiquer après l’invasion du pays par les troupes italiennes, sur ordre de Mussolini, le 7 avril 1939.

Difficile sortie du communisme

Après la Seconde Guerre mondiale, le 11 janvier 1946, l’Albanie devient une République populaire (communiste). Elle passe alors sous la coupe d’un régime très dur, qui se distingue en prenant parti pour Pékin dans le conflit qui oppose les communistes chinois aux communistes soviétiques, à la fin des années 1950.

Après la sinistre dictature du leader Enver Hodja, mort en 1985, les Albanais se mettent à rêver d’une vie normale au sein de l’Europe et, dans les années 1990, adoptent non sans d’immenses difficultés un régime de type parlementaire.

 

 

Des populations serbes ont migré dans la région de l’actuel Kosovo à partir du VIIsiècle, mais elles n’ont intégré vraiment le royaume serbe qu’à partir du début du XIIIsiècle. Mais le moment déterminant de son histoire va être la bataille du Champ des Merles, « Kossovo Polié », ou bataille de Cassovie.

Le dernier tsar serbe, Lazare Grblianovitch, engagé dans une guerre contre les Turcs auxquels il refusait de payer le tribut, livra bataille dans cette plaine aux troupes de Mourad ler, le 15 juin 1389. Ce dernier avait été assassiné la veille, dans sa propre tente, par le voiévode serbe, Miloch Obilitch, gendre du tsar Lazare. Accusé de trahison par un autre gendre du même souverain, Vouk Brankovitch, Miloch traversa les lignes ennemies, pénétra jusqu’à la tente du sultan et porta à ce dernier un coup mortel, sacrifiant sa vie pour prouver la calomnie de son parent. Numériquement inférieure aux Turcs (ces derniers étaient au nombre de 300,000 hommes, d’après les historiens serbes), démoralisée par la non-arrivée des secours attendus et par la défection de Vouk Brankovitch lui-même, le calomniateur de Miloch Obilitch, qui abandonna le champ de bataille avec 10,000 cavaliers, l’armée serbe fut écrasée après une résistance héroïque. Entraîné par ses soldats en fuite, le tsar Lazare fut rejoint par les Turcs, fait prisonnier et conduit dans la tente de Mourad expirant, qui le fit décapiter en même temps que Miloch Obilitch. Cette journée coûta à la Serbie son indépendance, En 1448, le 19 octobre, le sultan Mourad ll infligea, dans la plaine de Kosovo, une défaite sanglante à l’armée hongroise de Jean Hunyadi. On voit encore, à Kosovo, le tombeau de Mourad ler.

La défaite des Serbes au Champ des Merles plaça pour cinq siècles le Kosovo sous la domination de l’Empire Ottoman, qui fit du Kosovo et d’une partie de la macédoine voisine un vilayet, divisé en cinq sandjaks (Pristina, Skopje, Ieni-Bazar et Dibré). Pendant cette période, un grand nombre de Turcs et d’Albanais ont émigré au Kosovo. Vers la fin du XIXe siècle, les Albanais ont devancé numériquement les Serbes. 

Le Kosovo est repassé sous le contrôle de la Serbie au moment de la Première guerre des Balkans de 1912, et a suivi ensuite le destin de celle-ci quand elle a été intégrée à la Yougoslavie, nouvellement formée au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1974, en vertu de la Constitution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, le Kosovo est devenu une province autonome de la Serbie avec le statut presque équivalent à celui d’une république.

Depuis 1999 et la résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Kosovo est sous protectorat provisoire de la communauté internationale, même s’il demeure officiellement une province serbe. Toutefois, le 17 février 2008, le Kosovo déclare unilatéralement son indépendance, déclaration validée par la Cour internationale de Justice qui, le 22 juillet 2010, déclare qu’elle « est d’avis que l’adoption de la déclaration d’indépendance du Kosovo le 17 février 2008 n’a pas violé le droit international […] mais [qu’elle] n’est pas tenue […] de prendre parti sur le point de savoir si le droit international conférait au Kosovo un droit positif de déclarer unilatéralement son indépendance […] » (Antonia Young, 2016). Entre temps, cette région qui est sous protectorat de l’ONU s’est très peu développée et est devenue un refuge pour les organisations criminelles de la région où le trafic de drogues, d’armes et de femmes prospère et prend de plus en plus d’ampleur selon un rapport d’Amnistie Internationale datant de 2004, rendant ainsi la région encore plus instable (Abdel KrimDebbih, 2003). Il est donc impératif de trouver une solution définitive à cette impasse opposant 111 pays membres de l’ONU qui reconnaissent l’indépendance du Kosovo et 82 qui ne la reconnaissent pas.

Une opposition justifiée

À ce jour, 82 pays membres de l’ONU dont notamment la Serbie, la Chine, l’Inde, la Russie, l’Espagne, la Grèce et la Roumanie ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo. Cette position concerne soit des États confrontés eux-mêmes à des revendications de minorités séparatistes – comme l’Espagne avec les Basques et les Catalans et la Russie avec les Tchétchènes qui ne souhaitent pas voir ces mouvements séparatistes gagner en force grâce à leur appui à une cause similaire – soit des États solidaires à la cause serbe orthodoxe en raison d’affinités culturelles comme la Grèce et la Roumanie

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Les Albanais adorent la musique et s’inspirent beaucoup de ce qui fonctionne en Amérique du sud et dans le reste de l’Europe tout en y ajoutant une touche ethnique.

On échappe pas à des clichés qui semblent être le mot d’ordre pour faire le buzz., On retrouve dans la plupart des vidéos-clip, des symboles un peu superficiels. C’est toujours un peu même le même scénario : de jolies filles, des fausses blondes platines à la fois très sexy et pulpeuses, souvent maquillées comme un camion volé et refaites de la tête au pied. Mais il y a aussi de très beaux gosses musclés au look de bad-boy et hipster, sans oublier la présence d’une limousine de luxe ou une voiture de sport pour en mettre plein la vue. La qualité vocale et l’originalité ne sont pas toujours au rendez-vous. Néanmoins le côté bling-bling semble beaucoup plaire dans ce pays et correspond pour la plupart, à une forme de véritable réussite sociale,

 

 

Et voici les hits de cet été en Albanie. Bon voyage musical ! 

 

 

 

 

 

Quelques grands noms qui cartonnent dans les charts internationaux !

 

 

 

 

 

 

 

L’Albanie participe donc depuis 2004, sans avoir manqué d’édition.

Depuis l’instauration des demi-finales, en 2004, ce pays a manqué sept finales du concours : en 2006, 2007,2011,2013, 2014, 2016 et 2017. 

Il faut dire que le mode de sélection n’est sans doute pas le meilleur. Le Festivali I Kenges dure des heures et est sans doute désuet, voir même poussiéreux. Je pense qu’il devrait être totalement revu si l’Albanie souhaite vraiment revenir dans la course ou un jour, remporter le grand trophée. Pourquoi ne pas envoyer une des star de la pop locale ou internationale en faisant tout simplement un choix interne ? Personnellement, je verrais bien une Rita Ora, Bebe Rexha ou encore Dua Lipa représenter les couleurs albanaises.

Il faut savoir que la grande majorité des artistes qui se démarquent dans la musique pop, viennent du Kosovo dont la langue officielle est aussi l’albanais, même si la population parle un dialecte qui s’en rapproche et le serbe. De toute manière qu’ils soient originaires d’un de ces deux pays, il y a de très bons artistes qui ont la musique dans la peau et qui proposent des chansons rythmées dans l’air du temps et qui pourraient à mon avis très bien fonctionner à l’Eurovision.

Et pourquoi vouloir absolument s’obstiner de chanter anglais ? La langue albanaise passe bien, je trouve, et avec un titre à la fois pop et ethnique, nos amis albanais pourraient tout à fait viser un Top 10 en finale, tout comme l’a fait cette année la Hongrie, un choix risqué qui s’est avéré très payant. Je pense que l’Albanie est un peu à côté de la plaque en terme de choix et devrait vraiment s’inspirer de ce qui marche et qui plait au plus grand nombre pour devenir beaucoup plus représentatif et récolter le succès.

Nous savons également que le Kosovo souhaite participer à l’Eurovision. Mais pour l’instant, c’est compliqué, car il n’est pas encore totalement reconnu par les pays de la communauté internationale. C’est pourquoi, il n’est pas encore éligible au niveau de l’UER.

Voilà, j’espère que ce petit voyage musical et historique vous aura transportés et vous aura permis de peut-être mieux connaître ce pays qu’est l’Albanie. Personnellement, j’ai très envie d’y aller un jour en vacances avant qu’il ne devienne un piège à touristes et qu’il soit dénaturé. En attendant, je vous souhaite encore un bel été, quoi que vous fassiez et où que vous soyez !

 

 

Petit bonus et gros coup de cœur ! Je sais que beaucoup apprécieront. Si je devais attribuer la meilleure note parmi toutes les prestations que nous a offert l’Albanie depuis sa première participation, j’accorderais sans aucune hésitation 12 points à Rona Nishliu pour sa chanson  « Suus ». Pour moi, il n’y a pas photo, c’est la plus belle performance vocale et le prix d’interprétation pour ce titre qui me fait dresser les poils encore aujourd’hui. Je pense qu’elle aurait pu remporter la victoire, si effectivement Loreen n’avait pas été là, en 2012 à Bakou !

 

 

 

 

Nico