Notre eurostar jongle d’une sélection à l’autre ! Autour de l’Ukraine de passer au crible. Retrouvez l’évaluation des chansons du Vidbir 2024 à plus de 24 heures de la finale nationale qui se tiendra ce samedi. La sélection ukrainienne pour Malmö est d’un excellent niveau. Peut-être l’un des meilleurs des dernières éditions. Osons le dire ! Plusieurs contributions HPV (à Haut Potentiel de Victoire). Le choix du représentant ukrainien pour l’Eurovision 2024 ne sera pas si évident qu’il n’y paraît. Dans notre monde de certitudes, seule la sélection ukrainienne permet de douter.

Voici notre avis personnel sur les chansons en lice. Comme toujours, il n’engage que son auteur. N’hésitez pas à soumettre le vôtre, si celui-ci diffère en la matière. Loreen a presque le sourire dans l’ensemble. Khodimo !


Mélovin – DREAMER

Dream lover, dream lover. Loreen pousse les meubles du salon, elle est folle ! S’il est vrai que nous n’étions pas très inspiré par Mélovin par le passé, DREAMER nous réconcilie. Un banger facile, mais efficace aux sonorités dance-électro. Le twist opéré en introduction accroche l’auditeur sans perdre une minute. Le refrain est mémorable, bien que répétitif. L’ensemble est bien produit avec l’ajout de pistes successives et le break. Une chanson d’envergure, taillée pour l’Eurovision, même si trop manufacturée. Peu importe ! L’interprète apporte de jolies variations vocales à un morceau créé pour les clubs. Mélovin tiendra sans douter la note finale malgré le rythme soutenu de DREAMER. Si vous n’êtes pas amoureux des rêves, n’en dégoutez pas les autres ! Notre coup de cœur de la sélection.


NAHABA – GLASSS

Les uns leur jetteront des fleurs, les autres… des pierres. Loreen est intriguée et en redemande. GLASSS est un ovni musical à écouter au quinzième degré. Une proposition atypique : un mélange d’électro préfabriqué, d’envolée lyrique et de prouesses vocales à en faire saigner les esgourdes. La chanson se fait remarquer par son originalité détonante, mais clivante. Plus que de la musique, un concept ! Est-ce que ça crie réellement ? La réponse est voui ! Les refrains font penser à TATU (le duo russe) version 2024. Qui vient de dire : « NAHABA fait subir au chant, ce que la Reine d’Angleterre faisait subir à la mode » ? Que c’est vilain ! Ne soyons pas naïf, aucune chance de l’emporter et de faire des étincelles à Malmö. Cependant, nous fera vivre une expérience sonore hors du commun sur la scène du Vidbir.


INGRET – Keeper

Partagée entre l’Alpha et l’Oméga : Keeper est composée d’une ballade aux forts accents anglo-saxons (couplets) et d’un son ukrainien plus électro (refrains). Le tout joliment relevé par la voix d’Ingret au piano. Belle atmosphère musicale au demeurant. Le titre semble plus incisif sur les reprises que sur les couplets. À titre personnel, on tarde un peu à s’immerger dans la face touchante du morceau. La sorte de complainte chantée attire l’attention. Un titre intéressant, musicalement pas rebutant, mais qui manque d’un zeste de singularité. Nous parle, mais pas totalement. Keeper pourrait donner plus pour séduire davantage.


Alyona Alyona & Jerry Heil – Teresa & Maria

Une contribution réussie conduite par un duo qui s’accorde parfaitement. Alyona Alyona et Jerry Heil chantent à l’unisson. Les voix des interprètes sont prenantes sur les refrains. Le titre bénéficie d’une composition solide avec de jolis chœurs et des paroles qui s’entrecroisent. Il rend hommage à Mère Teresa et à la Vierge Marie : un regard sur des thèmes profonds. Teresa & Maria n’est pas qu’une simple chanson, c’est un hymne ! Pas fan des parties rappées pour une proposition baignée dans l’émotion. Un drop ou quelque chose de plus sincère comme le reste, aurait été mieux amené. L’outro copie habilement l’intro : un air délicat dans un monde de brutes. Teresa & Maria est-elle le bon choix pour représenter l’Ukraine à Malmö ? Jerry Heil décrochera-t-elle la timbale cette fois-ci ? Loreen vote pour !


Drevo – Endless Chain

Chanson pas mauvaise par essence, mais selon nous, inappropriée pour le Vidbir. Nous attendons autre chose de la sélection ukrainienne. Endless Chain est un titre rock assez conventionnel, servi déjà mille fois à d’autres sélections nationales. Ne révolutionne pas vraiment le genre avec son instrumentation à la guitare électrique. Drevo endosse sans problème son rôle de rockeur. Le refrain tourne grandement en rond avec les « Wo oh, Wo oh ». La lassitude pointe rapidement le bout de son nez. Pas certain que la parenthèse centrale motive l’audience à reprendre Endless Chain en chœur. L’ensemble manque cruellement d’âpreté et de capacité à transcender. Une contre-proposition qui loupe un peu sa cible. Pas faîte pour le Vidbir, parfaite pour Una Voce Per San Marino !


ANKA – Palala

De l’ethno-pop qui mêle l’urbain, l’électro et le folklore ukrainien. Palala navigue entre modernité et authenticité. Un son contemporain sans trahir les valeurs musicales de l’Ukraine, c’est ce que nous cherchons tous au Vidbir ! Les arrangements synthétiques se marient parfaitement aux sonorités plus traditionnelles à la Sopilka. Les chœurs donnent davantage de relief à un titre qui n’en manque pourtant pas. Le tout est bien produit avec des changements de tempo en cours de route. Palala semble marcher dans les pas de Stefania par sa composition. Une vraie proposition livrée par ANKA qui pourrait bien fonctionner autant chez le jury professionnel qu’auprès du public. Loreen a le sourire jusqu’aux oreilles. Ticket pour Malmö envisageable.


Yaktak – Lalala

Yaktak passe à l’attaque avec une chanson pop néo-rétro urbaine (fallait l’inventer, celle-ci). Un titre radio-friendly, léger mais pas sans consistance. Lalala dispose d’une mélodie accrocheuse sur laquelle le texte colle au tempo. L’orchestration est dansante avec ses arrangements synthétiques (de saxo, si on ne se trompe pas). Le refrain qui tient en trois syllabes est simpliste. Soit ! Le morceau aidée par le chorus est énergique. Ça rappe, ça swingue. De quoi passer un moment « feel-good » devant son écran en balançant des « lalala » dans l’insouciance la plus totale !


Skylerr – Time Is Running Out

Classique sur les premières notes, mais révèle sa singularité quelques accords plus tard. Effet de surprise avec Time Is Running Out : une ballade pop actuelle dotée d’une touche ukrainienne. Le morceau mélange des parties rappées à des passages plus intimistes. Nous sommes assez fan. Dans la lignée de la musique de Maruv en moins superficiel. À nouveau, une orchestration efficace pour une proposition élégante. Les chœurs sont percutants et l’interprétation de Skylerr, éthérée. La voix de la chanteuse nous porte jusqu’à la fin. Une excellente contribution pour excellente sélection.


Yagody – Tsunamia

Tsunamia mêle le traditionnel, l’actuel et le perpétuel. Fait penser un peu à My Sister’s Crown dans les grandes largeurs. Une introduction prometteuse, captivante, presque hypnotique. Toujours pas amateur des parties rappées, même si celles-ci apportent un cachet urbain à l’ensemble. Les voix sont harmonieuses. Selon nous, le refrain manque légèrement de carrure contrairement au reste. Les quelques notes de tsymbaly (cordes frappées) en cours de chanson sont musicales. Tsunamia ne fait pas partie des titres préférés de Loreen, mais le quatuor n’aura pas à rougir de ses concurrents. Une vague de suffrages pour cette proposition assez ambitieuse ? On demande à voir !


Ziferblat – Place I Call Home

Titre assez commun pour une sélection peu commune. Une chanson aux sonorités britpop, pas déplaisante en soi, mais qui manque de caractère (pour le Vidbir plus précisément). Usuel, mais se laisse écouter d’une oreille. Un petit côté Mika sur les couplets. Belle signature vocale de Danyil (l’un des frères jumeaux du trio). Le morceau est un peu ronronnant dans son entièreté. On décroche assez vite. À nouveau, un contre-pied musical qui marche à moitié. Place I Call Home manque de compétitivité, mais a le mérite d’exister. Subsistera-t-elle entre de puissants Mélovin et Alyona-Heil ? Rien n’est certain…


NAZVA – Slavic English

NAZVA est à l’Ukraine, ce que les Fatals Picards sont à la France. D’ailleurs parlez-vous l’anglais slave ? Part d’une bonne intention : celle de nous emmener sur un terrain musical, où nous n’aurions jamais oser nous aventurer. Slavic English est une chanson qui mélange son folk et plus contemporain, le tout dans une sorte de joyeux délire à la Emir Kusturica ! Dans la même veine que Verka Serduchka, mais dans un style différent. NAZVA joue la carte de la théâtralité. Semble nous raconter une histoire avec son point final assez amusant. Loreen est conquise, mais pas pour l’Eurovision !


Bilan final

Si nous devions faire un choix par ordre de considération. Nous sélectionnerions Mélovin, Alyona Alyona & Jerry Heil, ANKA ou Skylerr pour Malmö. Selon nous,quatre artistes différents qui ont les plus fortes chances de briller en mai prochain. En seconde ligne, nous placerions Yaktak, NAHABA et Yagody. Suivent sur la ligne d’arrivée : Ingret et NAZVA. Nous laisserions sur le bas coté Drevo et Ziferblat par défaut de compétitivité.

Conclusion rendue ! Qui remportera son passeport pour l’Eurovision 2024 ? Vous le découvrirez demain soir à nos côtés. Dans l’attente, partagez votre opinion en commentaire et répondez à notre sondage express !

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