La deuxième série des répétitions se poursuit pour les demi-finalistes. Moment très attendu aujourd’hui : l’entrée en scène des qualifiés automatiques.  Voici le programme de ce vendredi 10 mai :

  • 9h – 9h20 : Grèce
  • 9h25 – 9h45 : Saint-Marin
  • 9h50 – 10h10 : Arménie
  • 10h15 – 10h35 : Irlande
  • 10h40 – 11h : Moldavie
  • 11h – 12h : Pause
  • 12h05 – 12h25 : Suisse
  • 12h30 – 12h50: Lettonie
  • 12h55 – 13h15 : Roumanie
  • 13h20 – 13h40 : Danemark
  • 13h45 – 14h05 : Suède
  • 14h10 – 14h30 : Autriche
  • 14h30 – 15h : Pause
  • 15h – 15h30 : Israël
  • 15h40 – 16h10 : France
  • 16h20 – 16h50 : Espagne
  • 17h – 17h30 : Italie
  • 17h40 – 18h10 : Royaume-Uni
  • 18h20 – 18h50 : Allemagne

À nouveau, cet article sera mis à jour, au fil des publications. Vous y retrouverez les photos et les vidéos des répétitions, ainsi que mes commentaires personnels (qui n’engagent que moi). Nous vous souhaitons  déjà une excellente journée. Profitez-en bien et surtout, faites-nous part de vos impressions et de vos commentaires !

GRÈCE

Que c’est beau, Seigneur, que c’est beau ! La délégation grecque signe un véritable tableau vivant et nous offre l’un des meilleurs visuels de l’année. Je ne me lasse pas de le contempler. Quelle élégance, quel raffinement ! La parenté avec le vidéoclip est manifeste, sans être un servile copier-coller. L’un renvoie à l’autre et tous deux se complètent à merveille.

Côté mise en scène, les images prises nous indiquent que le décor connaît des développements ultérieurs, non montrés dans l’extrait. Je suis donc très impatient de découvrir ces trois minutes dans leur entièreté, un très bon signe. Côté vocal, Katerine nous accomplit un sans faute. L’ensemble est enchanteur, onirique et captivant. Tout ce qui est nécessaire à un triomphe au télévote.

Après quelques revers sévères, la Grèce redore son blason avec cette proposition subtile, raffinée et à des années-lumières de ce qu’elle nous a proposé jusqu’ici. Un changement de cap salutaire dont l’ERT se félicitera. Nous retrouverons Katerine en finale, il ne pourrait en être autrement. Là, je la verrais bien parmi les dix premiers. La chanteuse, elle aussi, retirera de grands bénéfices de sa participation au Concours et rejoindra le panthéon des stars hellénophones en vogue.

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 8/10 pour la chanson – total = 16/20

SAINT-MARIN

Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Là, pour le coup, la télévision saint-marinaise ferait bien d’appeler Wiwibloggs à la rescousse. Du moins pour l’année prochaine. Car pour celle-ci, c’est grillé. La raison tient en un seul mot : Serhat. Et en une explication : il ne sait pas chanter. À côté, D mol m’apparaît comme un chœur céleste de séraphins. Certainement, la pire prestation vocale de cet Eurovision 2019. Et les choristes peinent à fond de cale, ramant dans une galère trop lourde pour eux.

Côté visuel, soulignons une réussite et un concept abouti, qui colle bien au morceau et au message. Par contre, côté mise en scène, échec et impasse. Serhat reste planté là. Soit. Pour compenser, la délégation lui adjoint deux danseurs qui s’agitent en tous sens, au rythme d’une chorégraphie de spectacle de fin d’année primaire. Non. Juste non. Cela ne passe plus la rampe en 2019.

Reste le côté musical. SNNN était encore rigolo en version studio. Un plaisir coupable, à prendre au second degré, en souriant et en levant les yeux au ciel, en pensant « Ah la la, Saint-Marin… » Hélas, passé ainsi à la moulinette et transformé en pâtée pour chiens bon marché, cela ne me fait plus rire pour un sou. Je trouve d’ailleurs pénible et lourdingue d’encore subir ce genre de propositions et je regrette amèrement de lui avoir attribué des points à Votre Eurovision.

Je pronostique donc une élimination pour Saint-Marin et je cesse d’avoir le moindre espoir concernant ce pays. J’en viens d’ailleurs à me demander si leur chef de délégation n’est pas la source de ces errements eurovisionesques. Au bout de dix ans, tout de même… Pour 2020, faites le ciel qu’il ouvre les yeux et qu’il engage n’importe quel artiste sélectionné à Sanremo. N’importe lequel, même le dernier de l’Area sera plus convaincant et crédible… Qu’il demande à Loredana Berte, pitié, quoi !

Note personnelle : 4/10 pour la prestation – 5/10 pour la chanson – total = 9/20

PREMIÈRE CONCLUSION

Si j’additionne ces résultats à ceux de la répétition d’hier, cela donne donc un premier classement personnel pour la première demi-finale :

  1. Australie – 17/20
  2. Islande – 16/20
  3. Grèce – 16/20
  4. République Tchèque – 15/20
  5. Hongrie – 14,5/20
  6. Serbie – 14/20
  7. Chypre – 14/20
  8. Belgique – 14/20
  9. Portugal – 14/20
  10. Géorgie – 13/20
  11. Slovénie – 13/20
  12. Pologne – 12/20
  13. Finlande – 12/20
  14. Biélorussie – 11/20
  15. Saint-Marin – 9/20
  16. Monténégro – 8/20

J’ai tranché les ex aequo, en fonction de mon goût particulier pour la chanson. Reste l’Estonie, impossible à évaluer pour l’instant. Cela me donnerait donc les dix qualifiés suivants : Australie, Islande, Grèce, République Tchèque, Hongrie, Serbie, Chypre, Belgique, Portugal et Géorgie (coucou Francis !). Cela me semble un pronostic raisonnable.

Peut-être la Slovénie, la Pologne et l’Estonie trouveront leur chemin jusqu’en finale en détriment de la Belgique, du Portugal et de la Géorgie (désolé, Francis). Mais pour l’heure, cela me semble incertain…

PREMIER SONDAGE

À votre tour de vous exprimer !

ARMÉNIE

En mode Françoise Hardy : « Je suis bien perplexe« …

Primo, Srbuk est retournée au vestiaire. Nouveau costume, nouvelle coiffure, nouveau maquillage. D’accord. Est-ce mieux ? Pas vraiment. Est-ce pire ? Pas vraiment non plus. Cela ne fait guère avancer sa cause.

Secundo, nous avons droit à la conclusion de la prestation, du visuel et de la mise en scène. Le résultat m’apparaît particulièrement raté, voire gênant à ce niveau de compétition professionnel. Les plans larges sont tellement larges que l’on ne voit plus la chanteuse. En plissant les yeux et en étant attentif, on la distingue comme l’on distingue Rigel dans la voûte céleste une nuit d’été… Médaille d’or à la note et au plan final, où là, c’est carrément l’éclipse srbukienne : elle disparaît dans l’ombre.

Dieu merci, à défaut de la voir, on l’entend. Srbuk est l’une des meilleures interprètes féminines de cette édition 2019. Sa prestation vocale est époustouflante. Dommage qu’elle soit au service d’un morceau passable. WO lui offre un boulevard pulmonaire, mais n’est guère original per se. L’ensemble aurait a priori mérité de se qualifier. Il est hélas si littéralement mal cadré que je reste aussi perplexe que Françoise…

Note personnelle : 6/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 12/20

IRLANDE

À défaut d’avoir des fulgurances sur le choix de leur chanson, nos amis Irlandais en ont quant à leurs mises en scène. Vous me direz : il faut bien attaquer le problème par un angle quelconque. De fait. L’extrait est court, mais il me séduit. Le concept est intéressant, inédit, bien amené, traité avec subtilité et vecteur de nombreuses réminiscences. Nous sommes transportés dans un café américain des années 50. Visuellement et scéniquement, cela fonctionne et pour un peu, l’on oublierait la réalité contemporaine, emporté dans ce voyage pop dans le temps.

Néanmoins, le meilleur visuel au monde de transformera pas 22 en morceau épique et mémorable. C’est gentillet et nostalgique, un milk-shake à la fraise que l’on sirote distraitement en attendant la suite du programme. Une grande chanteuse, à la voix éraillée, comme Loredana Berte (tout à fait au hasard), aurait conféré une inflexion particulière à 22 et l’aurait sans doute conduit jusqu’à une dix-huitième place en finale. Hélas, Sarah n’est point Loredana. Sa prestation vocale dans cet extrait est passable, parfois essoufflée. Cette proposition irlandaise est donc sucrée, agréable, bien pensée mais trop légère pour une qualification.

Note personnelle : 6/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 12/20

MOLDAVIE

Traitez-moi d’Eurovierge effarouchée, mais cette reprise intégrale d’une mise en scène antérieure me heurte. Nous sommes bien d’accord : il n’y a là rien de répréhensible sur le plan juridique ou intellectuel. Pas plus sur le plan moral, puisque Kseniya, une fois sollicitée, a accepté en âme et conscience. Mais c’est que je me suis toujours fait une certaine idée de l’Eurovision comme lieu de création et de créativité. Quitte parfois à faire du neuf avec du vieux. Jamais à recopier littéralement une prestation précédente…

Le débat reste ouvert. Néanmoins, sable ou pas sable, cela ne change rien à l’équation défavorable de la Moldavie. Stay entasse sur un coin de scène tous les clichés de la ballade eurovisionesque. Résultat : trois minutes d’enfilage de perles. D’enfilage très bien chanté, car Anna est une vocaliste hors pair. Elle le prouve une nouvelle fois. Mais d’enfilage quand même. Ce morceau reste au final déconnecté des réalités musicales contemporaines et eurovisionesques.

Pour toutes ces raisons, la Moldavie devrait passer son tour cette année. Mais merci à la délégation moldave de m’avoir offert un outil « paulicier » aussi efficace : « si t’es pas sage, tu me chroniqueras dix fois la sélection moldave ! »

Note personnelle : 5/10 pour la prestation – 5/10 pour la chanson – total = 10/20

SUISSE

Mes oreilles jouissent décidément à chaque écoute de SGM…

Ce morceau est imparable, irrésistible, d’une diabolique efficacité et l’un des meilleurs de cette édition 2019. Il s’agit également de l’un des meilleurs présentés par la Suisse à l’Eurovision et mon préféré depuis Cool Vibes (2005 déjà, l’on ne rajeunit pas…). Bref, une réussite musicale de bout en bout, taillée pour le Concours.

Sa transposition sur la scène du Convention Center et sa concrétisation dans les conditions du direct étaient une tout autre paire de manches. Nous avons suivi, grâce à Nico et aux réseaux sociaux, le long (et parfois douloureux) processus qui y a conduit. Au vu de cet extrait final, l’on peut affirmer que la délégation suisse a atteint son objectif.

L’ensemble est cohérent, millimétré, bien produit et travaillé. L’on reconnait la patte de Sacha Jean-Baptiste. Luca interagit à merveille avec la caméra et séduira bien des téléspectateurs. Vocalement et scéniquement, cela tient la route. Voilà qui vaudra une qualification certaine à la Suisse.

J’ai tout de même des réserves à exprimer. D’une part, j’aurais trouvé intéressant de répliquer l’ambiance et les costumes du vidéoclip. Il y a avait une ambiance, un décorum marquant, un air latino comme dirait l’autre, qui collait bien à SGM. Ici, le visuel est plus impersonnel et moins chaleureux et les costumes sont banals. D’autre part, cela me semble encore une fois mal cadré. Est-ce censé mieux rendre une fois le public dans la fosse ? À voir…

En conclusion, notre représentant helvétique devrait se hisser tout en haut du classement final. J’ai longtemps envisagé pour lui un podium, mais la concurrence est tellement rude que je prédirais plutôt une cinquième place. Résultat merveilleux en soi.

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 9/10 pour la chanson – total : 17/20

LETTONIE

Un visuel en 16:9, voilà qui rappellera de bons souvenirs à certains. Une idée bien en rapport avec la nostalgie inhérente à TN. Les autres aspects visuels sont réussis. Vocalement, c’est la perfection. De mise en scène, il n’y en a pas. Ce qui fige fatalement cette proposition lettone et n’offre aucun point d’ancrage particulier au téléspectateur.

Tout repose donc sur la chanson en tant que telle et sur le seul volet musical de ces trois minutes. C’est là un pari risqué, car TN, tout beau et délicat soit-il, n’est pas en mesure de rivaliser avec les grosses pointures de cette deuxième demi-finale. Il s’agit d’une belle ballade, douce, de clair de lune. Les amateurs seront touchés, mais je doute que cette proposition lettone soit un aspirateur à votes. Je pronostiquerais donc une élimination.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 13/20

ROUMANIE

Je commence seulement à saisir le concept derrière cette proposition roumaine. La mise en scène est en réalité réduite. L’ensemble s’appuie plutôt sur le visuel. Qui est réussi, du moins dans ce court extrait. Ester préserve ses capacités en demeurant statique, assise puis debout. De fait, sa prestation vocale est sans faille ni faute. Ses danseurs sont habillés comme deux as de pique, mais leur beauté, leur plastique et leur talent compensent ces costumes abracadabrantesques.

Je n’ai pas changé d’avis sur OAS. Il manque un je-ne-sais-quoi à ce morceau pour me convaincre et m’emballer totalement. Beaucoup de bonnes idées, pas toutes bien exprimées. Mais en l’état, je verrais plutôt la Roumanie du côté des qualifiés, car il s’agit d’une solide et honnête proposition, portée par une chanteuse de talent. En finale, cela atterrira, à mon sens, dans le ventre mou du classement, entre la quinzième et la vingtième place, car il y a plus abouti et mémorable.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 6,5/10 pour la chanson – total = 13,5/20

DANEMARK

Reprise quasi-identique de la mise en scène et du visuel du DMGP. Pas de surprise dans ce nouvel extrait. L’ensemble a le parfum et les charmes discrets d’un numéro albanais au Concours Junior. Ce qui n’est pas une critique péjorative. Plutôt une impression de naïveté et de douce enfance… en décalage avec la maturité de l’Eurovision Senior. Face à Tamta, Hatari ou Oto, Leonora a l’air de débarquer droit de son bac à sable. Certains diront fraîcheur et naïveté. D’autres, gaminerie et puérilité. Je penche sensiblement du côté des seconds, bien que sa prestation vocale soit cette fois à bon niveau.

Entendons-nous : cette proposition danoise n’est ni honteuse, ni condamnable. Plutôt simpliste et superficielle. Un autre milk-shake, cette fois à la vanille, doux et onctueux, que l’on boit à petites gorgées en se remémorant des souvenirs d’enfance. En face, Duncan chante l’une des meilleures chansons de la décennie, Sergey prend une douche avec ses dix avatars et Tamara chante une ballade bouleversante à sa fille. Bref, la proposition danoise, agréable en soi, souffre de la comparaison et se trouve trop légère que pour peser dans la balance du télévote. Trois minutes gentillettes qui s’effaceront des mémoires dès que John aura prononcé son « Hey » initial.

Note personnelle : 6/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 12/20

SUÈDE

L’on pourrait écrire un essai sur l’efficacité suédoise à l’Eurovision… Force est de reconnaître que le Melodifestivalen s’avère le meilleur entraînement, la meilleure préparation possible pour le Concours. John nous reprend sa mise en scène de la sélection suédoise, avec un visuel amélioré. Le premier extrait l’annonçait, le second le confirme : la Suède est déjà en finale.

Est-ce une surprise ? Non. Mes amis ont regardé la finale du MF à mes côtés. John les a emballés dès la première note. Le chanteur est charismatique et magnétique au possible. Il chante divinement bien et surtout, l’on sent qu’il croit en sa chanson. Il possède l’écran et la scène et l’on ne peut que l’aimer, l’applaudir et voter en rafale pour lui.

La mise en scène est réussie au possible. Les choristes sont admirables. L’ensemble est joyeux et dynamique. Certes, TLFL est une suédoiserie basique, mais revisitée à l’aune du gospel, ce qui lui apporte un supplément d’âme bienvenu. Je lis que les parieurs s’affolent. Je les comprends. Mais pour moi, les propositions néerlandaise et italienne demeurent plus intéressantes encore. Un podium ne me surprendrait donc pas. Une victoire me donnerait tout de même l’impression de pousser bobonne dans les orties eurovisionesques…

Note personnelle : 9/10 pour la prestation – 7/10 pour la chanson – total = 16/20

AUTRICHE

Deux remarques. Primo, ces extraits sont décidément mal choisis. Je le conçois : ils visent à nous donner une impression générale, sans pour autant déflorer les prestations. De l’art d’appâter le chaland… N’empêche que cette année, ils sont aussi peu concluants les uns que les autres. Ici, l’on surprend Paenda en plein milieu d’une strophe, ce qui est à son désavantage.

Secundo, et là je commence à m’inquiéter plus sérieusement, la production israélienne use et abuse des plans extra-larges. Au point que les concurrents disparaissent dans les décors et prennent la forme de petits points lointains. Alors que justement dans les seul-en-scène et les morceaux intimistes, il faudrait avoir recours à des gros plans et des plans de coupe américains. Ici, comme Srbuk et comme Sabine, Paenda s’évanouit dans l’obscurité. Espérons que ce ne soit que pour ces extraits et que le soir venu, les angles seront plus rapprochés. Sinon, bonjour les dégâts…

Ceci dit, revenons à notre proposition autrichienne. Dont les décors et le visuel rendent magnifiquement bien à l’écran. Ici aussi, l’on perd les repères du plateau pour glisser dans un autre univers, à des années-lumières du Convention Center. Les jeux de lumière sont très beaux, la mise en scène est simple, réussie, adaptée pour pareil morceau. L’ensemble est plus mémorable que je ne l’aurais pensé de prime abord.

Paenda, de son côté, semble porter son morceau avec l’aisance professionnelle qu’on lui connaît. Dommage que son costume de scène soit si peu flatteur et élégant. Enfin, noir sur noir, cela passera à demi-inaperçu. Au final, je suis positivement surpris et de toutes les propositions similaires de cette deuxième demi-finale, c’est celle-ci que je verrais se qualifier. Pour un résultat compté en final, ceci dit. Mais quatre qualifications d’affilée serait un bel exploit pour l’Autriche.

Note personnelle : 7,5/10 pour la prestation – 7/10 pour la chanson – total = 14,5/20

DEUXIÈME CONCLUSION

Cette première partie regroupe les propositions les plus faibles de cette deuxième demi-finale. Espérons que les lambdas s’accrocheront jusqu’à 23h. Nul doute que cela tournera au bénéficie de Luca et de John qui sauront imposer leur morceau et leur prestation.

Et voici mon classement personnel :

  1. Suisse – 17/20
  2. Suède – 16/20
  3. Autriche – 14,5/20
  4. Roumanie – 13,5/20
  5. Lettonie – 13/20
  6. Arménie – 12/20
  7. Irlande – 12/20
  8. Danemark – 12/20
  9. Moldavie – 10/20

Pour l’heure, je qualifierais donc sans faute la Suisse, la Suède et surprise, surprise, l’Autriche. À mon avis, la Roumanie devrait obtenir son accessit. Pour les cinq autres en revanche, cela sent le sapin. À moins que l’Arménie ne recadre au sens propre son visuel.

Nous nous retrouverons demain pour la suite des répétitions de cette deuxième soirée. Avec Sergey, Tamara, Chingiz, Michela et Duncan, les vrais poids lourds.

DEUXIÈME SONDAGE

À votre tour de vous exprimer !

Et passons à présent au moment tant attendu : les premières répétitions des qualifiés automatiques !

ISRAËL

Look what you done to me, I’m broken, broken, broken… Vous avez manqué ces trois minutes ? Petite séance de rattrapage :

Ceci est le morceau interprété par Shefita, concurrente de Kobi, lors de la finale de l’HakoKhav Haba. L’on ne pourra réécrire l’histoire eurovisionesque. N’empêche, dès que Kobi entonne son Home, mon esprit me ramène immédiatement à ces trois minutes mythiques, non disponibles hélas sur YouTube, parmi les meilleures de cette Saison 2019 et gravées à jamais dans mon cœur. Dire qu’à la place de trois minutes de déprime à l’encre noire, nous aurions pu profiter de trois minutes de délire absolu, délivrées par la diva des sables… Pause mouchoir…

Difficile donc de me pencher avec la distance nécessaire sur ce premier extrait israélien. Sans surprise, Kobi s’impose de par sa voix magnifique, son professionnalisme et son aisance scénique. Contrairement à ce que sous-entend mon premier paragraphe, sa présence à l’Eurovision n’est pas indue. Kobi est un interprète de premier plan. Il a été élu par les téléspectateurs et les jurés israéliens pour ses renversantes capacités vocales.

De ce que l’on voit, de ce que l’on devine, la mise en scène et le visuel sont en adéquation avec la chanson. Relativement sobres, attendus de bout en bout et eurovisionesquement classiques. Le costume de Kobi dépasse légèrement la ligne de démarcation de la sobriété. Cela reste toutefois acceptable. Ce qui m’amène au plus déplaisant : Home, ballade déprimante et linéaire, qui endort et donne une furieuse envie de… de… de ça (oui, elle a osé) :

Bref, nos amis israéliens risquent une belle déconvenue, samedi prochain. Je verrais Kobi stagner dans le fond du classement. Vous me direz : c’est LA tendance pour les pays-hôtes, ces dernières années, terminer en queue de peloton. Effectivement…

FRANCE

Fatalement, grosse grosse image mentale :

Confondant, non ? Même le visuel, derrière, semble un écho aux Chevaliers du Zodiaque. À moins que ce ne soit moi qui suis resté coincé dans les années 80…

Deux choses sont déjà certaines : les rageux vont se déchaîner sur Twitter ; cette perruque va entrer dans l’histoire du Concours. Quant à moi, je glousse, mais au fond, j’aime ce nouveau costume. Je le trouve plus réussi que ceux de Destination Eurovision. La perruque, de son côté (notez que j’en parle déjà comme d’une personne à part entière), passe très bien à l’écran. Cette extravagance digne des merveilleux et des macaronis (non, ni les pâtisseries, ni les pâtes, mais bien les jeunes gens à la mode de la fin du XVIIIe siècle) confère un maintien à Bilal et retiendra à coup sûr l’attention des téléspectateurs.

Côté vocal, l’extrait proposé est très concluant. Bilal porte Roi avec aisance et facilité. À nouveau, cela me semble mieux et plus convaincant qu’à DE. Visuel et mise en scène semblent eux aussi plus léchés et plus télégéniques. L’on sent que la délégation française a travaillé pour proposer le meilleur résultat possible. Côté musical, Roi semble avoir gagné en dynamisme et en relief. Néanmoins, il est difficile d’encore fixer un jugement définitif sur si peu d’éléments.

À mon avis, le résultat final devrait convaincre jurés et téléspectateurs et la France, obtenir un meilleur classement qu’escompté. Que j’escomptais, du moins. J’assume : je n’étais guère emballé. Là, je suis impatient d’en découvrir plus. À nouveau, un excellent signe.

ESPAGNE

Grand écart espagnol. L’an dernier, une ballade sans mise en scène. Cette année, une chanson dansante avec une mise en scène pour le moins surchargée… L’on ne sait plus très bien où donner de l’œil… Une maison, des danseurs, un géant, des explosions de couleurs, une caméra d’action, un passage sur la passerelle… La tête tourne…

Vu la brièveté et la non signifiance de l’extrait proposé, difficile de juger de l’efficacité et de la réussite de cette proposition. Du moins, l’on ne s’ennuiera pas et il y aura du spectacle. Déjà un bon point. J’espère à présent que les prises de vue seront bien cadrées (vœu pieux…), de sorte que Miki ne disparaisse pas dans ce décor encombré.

Miki, justement, conserve son attrait et attire le regard. On le sent dans son élément naturel et surtout, heureux d’être là, lui (Maria, Maria…). Vocalement, il est excellent. Aucune surprise : chacune de ses prestations antérieures m’avait laissé le meilleur souvenir. Lv est joyeux, dansant, léger, légèrement superficiel, mais doit s’apprécier au premier degré, sans arrière-pensée, pour ce qu’il est : trois minutes de fête et de communion espagnole.

Après quatre années de crucifixion et d’expiation, l’Espagne renoue heureusement avec l’Eurovision. Sous réserve d’un montage efficace et resserré, je la vois s’envoler vers la partie gauche du tableau de vote. Dixième, peut-être ? Aux environs, je pense. Enfin, une bonne nouvelle !

ITALIE

Avait-il besoin de ces danseurs ? Le débat est ouvert. Quant à moi, je n’en suis pas entièrement convaincu… Il faudra attendre le rendu à l’écran pour juger de l’opportunité de cet ajout. L’important est que les regards convergent vers l’atout principal de cette proposition italienne : Mahmood lui-même. Il semble avoir opté pour une mise en scène plus dynamique et chorégraphiée qu’à Sanremo. À voir, à voir. Heureusement, de ce que l’on distingue, cela semble sobre et sans trop d’artifice. Le visuel, quant à lui, ne s’égare pas et souligne intelligemment les ressorts du morceau.

Musicalement, Soldi est du cristal dont on fait les vainqueurs eurovisionesques. Mahmood, aussi, qui nous livre une nouvelle interprétation réussie de son morceau. L’ensemble évite l’extravagance télévisuelle pour mieux mettre en valeur ses qualités artistiques. Je ne puis en dire plus long, tant j’apprécie pour l’heure ce que je vois. Mahmood conserve sa place de favori dans mon cœur. À nouveau, l’Italie rend notre Eurovision plus riche et plus intéressant. À nouveau, le pays est un concurrent sérieux pour la victoire. Si elle advient, elle sera méritée.

ROYAUME-UNI

Avant d’aller plus loin, prenons trois minutes de notre temps et remercions Linda Pritchard (ici, choriste de Michael) pour cette inoubliable prestation, il y a neuf ans déjà, au Melodifestivalen 2010 :

Vous ne sauriez imaginer à quel point j’ai aimé Linda et sa chanson… La quintessence-même du plaisir coupable…

Avec cette proposition britannique 2019, l’on est hélas à des années-lumières de la notion-même de réjouissance… Du cliché sur du cliché sur du cliché et Michael qui se livre à des acrobaties vocales juste pour le plaisir de démontrer ses capacités. Certes, il est un éblouissant interprète. De là à rajouter trente-six trilles sur chaque note… En ce qui me concerne, j’aurais préféré plus de sobriété vocale.

Côté visuel et mise en scène, l’on devine une autre belle enfilade de clichés eurovisionesques. Notez que BTU étant par essence une enfilade de clichés eurovisionesques, l’on distingue une certaine cohérence. Bref, la délégation britannique reste une nouvelle année encore à côté de la plaque du Concours. À quoi pensent ses membres ? Font-ils ce qu’ils peuvent avec ce dont ils disposent ? Sont-ils aveugles et sourds ? Ou n’en ont-ils rien à cirer ? Mystère…

Quoi qu’il en soit, avec une proposition aussi tarte, le Royaume-Uni vivotera au fond du classement final. Logique et prévisible, hélas. Et ne croyez pas que cela m’indiffère. Non, je suis furax devant mon ordinateur. Car les rageux britanniques vont accuser la politique et l’Europe, au lieu de pointer le doigt vers la BBC, véritable responsable de ce désastre qui dure à présent depuis seize ans (exception faite de 2009, tout de même). Seize ans !

ALLEMAGNE

Terminer cette très longue journée de répétitions et de commentaires par l’Allemagne…

Allez, pour me donner du courage :

À jamais dans mon cœur…

Oui, Aly Ryan aurait été formidable. Elle aurait… Mais inutile de remuer le couteau dans la plaie, je me fais du mal pour rien. Notez que je n’entretiens aucun grief personnel à l’encontre de Laulotta et Carlita. Absolument aucun, croix de bois, croix de fer. Simplement, je ne tamponne toujours pas les raisons de leur victoire.

Sur ce, l’on devine que la mise en scène sera simplissime. Laulotta à un bout, Carlita à l’autre. Elles se lèvent, traversent la salle, se rejoignent, se font des frottis-frottas vertébraux, avant de se fixer droit dans les yeux. Parions qu’elles se prendront par la main, que Carlita manquera de souffle et que Laulotta aura l’air très émue, avant de manifester, par des signes évidents, la trahison de sa vessie.

Je me moque, je ne devrais pas. N’empêche que cette proposition allemande s’avère une déception. Elle n’a aucune chance de s’imposer face à la redoutable concurrence de cette édition 2019. Sister est une chanson qui tient musicalement la route. Mais l’arrangement choisi ici la déforce et le parti-pris de la chanter dans les registres les plus aigus, la rend inutilement criarde. Enfonçons le clou : Laulotta tient la note, mais Carlita reste à la peine.

Je pronostique donc un retour parmi les derniers pour l’Allemagne. 2018 aura été une exception. Assurément le plus gros gâchis de l’année.

TROISIÈME CONCLUSION

Nos qualifiés automatiques se séparent harmonieusement en deux groupes égaux. D’un côté, la France, l’Espagne et l’Italie, promis à de beaux résultats. Peut-être même un podium, voire une victoire pour Mahmood (à confirmer). De l’autre, Israël, le Royaume-Uni et l’Allemagne, promis aux oubliettes du vote et aux dernières places du tableau final.

Sur ce, je raccroche ! Je vous remercie pour votre présence tout au long de cette longue journée et vous souhaite une belle soirée. Nous nous retrouverons demain sans faute pour les dernières répétitions individuelles de la deuxième demi-finale. Dans l’attente, répondez à notre troisième et dernier sondage et rejoignez notre ami Michaël pour son débriefing quotidien.

TROISIÈME SONDAGE

À votre tour de vous exprimer !

BONSOIR TEL AVIV ! #6

Des premières répétitions à la Grande Finale de l’Eurovision 2019, Bonsoir Tel Aviv ! est votre récap’ pour tout savoir des répétitions et des coulisses du plus grand concours de musique au monde ! Entouré de son panel, Michaël vous donne son avis sur les 41 chansons en compétition et leurs chances de succès le 18 mai ! Retrouvez-le ici et sur sa chaîne YouTube, dès 20h.

PAR AILLEURS

C’est finalement le styliste franco-israélien Dylan Parienty (ci-dessus, à gauche) qui a conçu le costume de scène de Bilal Hassani. Il lui a aussi créé d’autres vêtements pour les différentes occasions officielles des semaines de l’Eurovision.

Né en France, élevé en Israël, Dylan a fondé sa propre marque à l’âge de seize ans et ouvert sa première boutique à Tel Aviv à l’âge de 24. Il a déclaré que le costume que portera Bilal lors de la finale sera entièrement brodé de cristaux Swarovsky.

Lors de sa conférence de presse, le représentant azerbaïdjanais, Chingiz, a expliqué le concept de sa mise en scène. Le coeur du chanteur est y littéralement brisé et remplacé par un organe bionique. Les robots aident à la transplantation, qui permettra à Chingiz d’oublier la personne qui lui a causé tant de chagrin. Une fois pourvu de son nouveau coeur, Chingiz accepte la dure réalité, se débarrasse de cet amour toxique et s’en trouve guéri.

Dans une interview à la presse britannique, le vainqueur 2015, Måns Zelmerlöw, a indiqué son souhait de revenir bientôt concourir à l’Eurovision. Son objectif est de l’emporter une seconde fois et d’égaler ainsi Johnny Logan. Quant à sa réinterprétation de Fuego, prévue pour l’entracte de la finale, le chanteur a annoncé avoir opté pour une approche « mid-tempo ».

Toujours aucune nouvelle du porte-parole portugais. Mais dans l’attente, la télévision publique allemande a confirmé que les points de son jury serait annoncé par l’inénarrable Barbara Schöneberger (ci-dessus). La présentatrice officiera pour la cinquième année consécutive.

Malgré son retrait, la télévision publique ukrainienne a confirmé qu’elle diffuserait en direct les trois soirées de l’Eurovision. La télévision privée STB, qui co-organise le Vidbir avec l’UA:PBC fera de même. Les téléspectateurs ukrainiens auront donc le choix de leur diffuseur. Ils ne pourront cependant pas prendre part au vote.

Enfin, la gagnante 2018, Netta Barzilai, a dévoilé son dernier single, Nana Banana, qu’elle interprétera en première lors de la finale de ce Concours 2019.

(avec la collaboration de Sakis)