esc2014

YOK !

turquie-azerbaidjanA 235 jours de la finale, on commence à se préparer activement à la version danoise du prochain CEC. Et nous, nous devons déjà nous préparer à voir une nouvelle fois l’Azerbaïdjan en haut du classement de l’édition 2014.

La raison ? La probable défection de la Turquie pour la deuxième année consécutive. Rien n’est encore définitif pour la TRT, mais les négociations sont mal engagées.

Le directeur général de la chaîne, Ibrahim Sahin, rappelle les raisons de son retrait pour Malmö cette année, et de sa probable absence à Copenhague.

Tout d’abord, en Turquie, on a dû mal à supporter l’idée qu’il existe encore des pays qualifiés d’office pour la grande finale. On estime que cela ne sert plus à rien et que les cinq grands contributeurs doivent faire comme les autres : passer par la case demi-finale.

Sauf que si les gros contributeurs ne sont plus qualifiés d’office, on est bien d’accord qu’ils ne seront plus « gros contributeurs ». Parce que forcément, ils ne voudront pas allonger ce qu’ils payent actuellement à l’UER (on ignore exactement combien) sans avoir la certitude d’être de la fête le samedi soir.

Si le CEC est encore très populaire en Allemagne, son déclin en France et en Espagne est assez conséquent. Suffisamment conséquent pour que la France, si jamais elle devait passer par des demi-finales, s’en désintéresse complètement jusqu’à dire adieu à la compétition. Le CEC ne soulevant pas un enthousiasme débordant dans l’hexagone, France 3 (ou une autre grande chaîne nationale) ne voudra jamais diffuser la grande finale si le pays n’y participe pas.

Et l’UER a trop cruellement fait les frais de l’absence de l’Allemagne en 1996 pour reproduire le même schéma avec la France, surtout en période de crise économique.

Alors bien sûr, le fait que 5 pays chantent systématiquement en finale chaque année alors que les autres doivent galérer pour y obtenir une place, on peut légitiment penser que c’est injuste. Car c’est un concours de chansons et qu’à ce titre, tous les pays doivent pouvoir y participer en toute égalité, sur la même ligne de départ.

Sauf qu’à l’Eurovision, rien n’est vraiment juste et équitable. J’en veux pour preuve les votes souvent décriés. Les votes de la diaspora par exemple, dont la Turquie a justement beaucoup bénéficié lorsqu’elle participait.

C’est peut-être d’ailleurs pour ça que la deuxième revendication des turcs pour revenir à la compétition est le retour à un télévote à 100 %.  Voilà qui les arrangerait bien, alors qu’ils savent pertinemment que ce serait injuste pour d’autres pays (notamment les pays occidentaux) et que la présence d’un jury est justement là pour tenter d’équilibrer la balance.

I'm running, I'm scared

I’m running, I’m scared

Supprimer le big5 et remettre un télévote à 100 %, c’est donner les pleins pouvoirs aux pays de l’Europe de l’Est et du Caucase. Et ça, ce n’est pas juste non plus.

Si l’Eurovision était une compétition équitable, cela se saurait. Ce n’est pas le cas, et les protestations qui suivent chaque fin de concours en sont la preuve.

Souvent, Turquie et Azerbaïdjan se partageaient les votes géopolitiques et la concurrence des deux pays à la finale freinait mutuellement leurs élans. Les deux fois où la Turquie n’a pas été présente en finale, le pays caucasien et grand ami a gagné le Concours et a terminé deuxième avec une chanson qui, reconnaissons-le, ne cassait pas trois pattes à un canard.

Alors, si la Turquie persiste à ne pas vouloir réintégrer l’Eurovision, à Bakou on peut déjà commencer à revisser les boulons du Crystal Hall.

NEIN !

Conchita Wurst - Life Ball 2013Avec Conchita Wurst, Conchita Saucisse in Französisch, l’Autriche nous refait le coup de Dana Internationale avec Israël. Les plus âgés s’en souviendront : l’annonce de la participation de la chanteuse à Birmingham à l’automne 1997 a soulevé un tôlé d’indignations en Israël… en même temps qu’une belle publicité qui, combinée à une bonne chanson, a conduit la belle à remporter la victoire finale.

16 ans ont passé et il est effrayant de voir les esprits toujours aussi psychorigides. Car en Autriche, la sélection du jeune chanteur (que les médias surnomment méchamment la femme à barbe), est loin de soulever un enthousiasme débordant. Bien au contraire, le choix de ORF déclenche une foule de protestations, la plupart homophobes et transphobes (et depuis quand l’Eurovision intéresse-t-elle les homophobes ?).  Comme le souligne un article paru sur le blog suisse 360.ch, les réseaux sociaux autrichiens se déchaînent contre Conchita, notamment sur une page facebook créée pour l’occasion : « NEIN zu Conchita Wurst beim Song Contest » (je n’ai pas besoin de traduire).

On peut y lire des messages très durs, comme par exemple : «Personne ne veut que l’Autriche soit représentée par une transsexuelle» ou encore des reproches contre l’invasion des « pédés »  dans les médias et des remarques raffinées du genre « à quand une légalisation de la zoophilie et de la pédophilie ? ».

La page facebook compte, à l’heure où j’écris cet article, 38.313 likes contre 1.322 seulement pour la page « Oui à Conchita Wurst pour l’Eurovision 2014 ».

Le créateur de la page anti-Wurst se défend de toute démarche homophobe et soutient vouloir uniquement protester contre ORF qui n’a pas recouru à une sélection nationale. On ignore s’il est de bonne foi, et si c’est le cas, il n’est pas très malin car il pouvait au moins se douter des dérives qu’entrainerait sa protestation.

Et finalement, le plus malin dans toute cette affaire, c’est bien le chanteur qui ne se démoralise pas et qui rétorque : «Mes chéris, n’y a-t-il pas d’autres choses dans lesquelles dépenser une telle énergie ? Et en l’occurrence pour les gens qui sont discriminées quotidiennement et non pas contre eux.»

Entre protestations turques et messages poubelles d’une page facebook, on a l’impression que la chanson prend de moins en moins de place dans un concours où elle devrait pourtant être l’essence même.

Et sinon…

Les Estoniens se préparent. Leur finale aura lieu le 1er mars, après deux demis les 14 et 21 février. Le Portugal se tâte pour la prochaine édition et pourrait revenir (si possible avec autre chose qu’un fado, merci d’avance). La Finlande appelle aux candidatures, la Norvège en a reçu 600. Les belges flamands reviennent à une sélection nationale, cette fois en deux temps : choix de l’artiste et de la chanson séparément. Quant aux suédois, les dates et lieu de leur fameux Melodifestivalen sont connus. Il suffit de se rendre à la page « Calendrier des événements » pour les connaître.

Sont-ils pas mignons, nos deux tourtereaux ?

Sont-ils pas mignons, nos deux tourtereaux ?

Dans la rubrique « guimauve », la gagnante de l’Eurovision 2013 nous présente son fiancé Jakob Glæsner, 42 ans, avec qui elle partage un point en commun : une participation au Dansk Melodi Grand Prix. Sauf que lui ne l’a pas gagné ! Jakob est aussi le co-auteur de la nouvelle chanson d’Emmelie Hunter and Prey.

Enfin, dans la rubrique « Carnet blanc », Elias Kozas (le leader de Koza Mostra) va se marier le 27 octobre prochain et il l’a promis : ce jour là, alcohol is free pour tout le monde !