Hej ! Samedi – Super Saturday – soir, c’était le grand lancement du Melodifestivalen 2022. L’occasion de retrouver une sélection très attendue des eurofans, et surtout pour Loreen – dont on fêtera cette année les dix ans de la divine victoire de Bakou #déjà – de faire une petite revue de ce qu’elle a vu et entendu samedi soir. En gardant à l’esprit que ses commentaires n’engagent que son auteur et lui seul.
| Artiste et chanson | Commentaires | Loreen | |
 | Malou Prytz – Bananas | L’élimination surprise de la soirée ! Malou présentait pourtant à mon sens son titre le plus abouti depuis sa première participation au Melodifestivalen en 2019. Bananas est un titre pop-rock punchy et catchy, électrique et coloré, certes pas révolutionnaire dans son essence, mais de très bonne facture, dans la droite lignée de ses cousins américains tenants de la teen pop. Doté d’une mise en scène en parfaite phase avec son ambiance musicale et son pep’s, très bien porté par la prestation assurée de son interprète, Bananas avait largement le potentiel d’une finale. Dommage que le public suédois en ait décidé autrement. |  |
 | THEOZ – Som du vill | Certes, THEOZ n’est pas le meilleur vocaliste que la Suède ait produit (est-ce si surprenant ?) et peut largement remercier ses choeurs, même si sa prestation vocale était très honnête. Certes, Som du vill ne renverse pas les codes de la scandipop light en suédois dont le Melfest nous abreuve chaque année de quelques titres. Mais le tout fonctionne très bien et l’ensemble m’est très agréable à l’écoute. D’autant plus que Som du vill possède de ce petit charme ravageur des titres entêtants qui ne vous sortent plus de la tête dès lors que vous en avez entendu le refrain. | |
 | Shirley Clamp – Let There Be Angels | Bon, l’histoire de la musique aura évidemment produit pire que Let There Be Angels, car on trouve toujours pire. Force est de constater toutefois qu’il fait partie de la famille des ballades pop un soupçon mielleuses et pas très en phase avec leur temps, si ce n’est carrément pas. Shirley, qui fêtait ici son grand retour au Mello avec une performance en phase avec attendus, aurait probablement pu connaître un certain succès (ou au moins une feu Andra Chansen) avec cette chanson en 2005 (et encore), mais hélas, ça ne passe pas du tout en 2022. Ou quand le kitsch tue le kitsch. |  |
 | Omar Rudberg – Moving Like That | Barbara Dex Award de cette première série, Omar nous livre ici un titre… pop aux accents un peu estivaux et vite fait latino sur les bords, qu’Alvaro Estrella aurait peut-être pu accepter si on le lui avait proposé … sauf qy’on parle ici de quelque chose plus élaboré que ses standards en termes de production. Ne nous emballons pas toutefois : Moving Like That est de ces petits titres de facture correcte et agréables à l’écoute, qui ne font de mal à personne et s’avèrent plaisants. On est très loin de l’extraordinaire, voire du simple marquant, mais puisqu’on nous le propose, autant ne pas le refuser … même si l’on sait très bien au fond qu’on laissera une place dans le top 4 à un autre. |  |
 | Danne Strahed – Hallabaloo | On va être direct : bien qu’apprécié de la population suédoise, le dansband n’est clairement pas ma tasse de thé. Ma perception purement subjective de la chose auraient donc pu conduire à une lecture particulièrement critique de la proposition de Danne. Je suis toutefois forcé de constater qu’en dépit de mon absence totale de sensibilité au sujet, Hallabaloo est une proposition populaire, généreuse, qui se veut et s’assume sans prise de tête. Tant dans la chanson que dans la prestation, simplicité et vérité sont les maîtres mots, et à ce titre là, le pari est réussi pour Danne et son orchestre. Même si, pour ma part, je les aurais bien volontiers laissé sur le carreau de cette série 1. | |
 | Cornelia Jakobs – Hold Me Closer | De loin, et même de très loin, le titre et la prestation la plus intéressants de la soirée ! À rebours complet de la passion démesurée du Melodifestivalen – et de son public – pour une scandipop très formatée, Cornelia propose ici un univers parfois proche (sans y être directement apparenté) de cette dream pop (qui compte Lana del Rey parmi ses chefs de file – même si Hold Me Closer et Cornelia restent quand même éloignés de l’univers de la star américaine, attention !). À ce prisme-là, elle a livré samedi une prestation tout en sobriété et en élégance qui a largement séduit le public, à commencer par moi-même, qui plus est avec le charme incroyable de sa voix légèrement cassée. Cornelia donne en tout cas une très belle bouffée d’air frais à la sélection suédoise, qui en a bien besoin. | |
 | Robin Bengtsson – Innocent Love | Le représentant suédois à l’Eurovision 2017 était l’un des – si ce n’est le – candidat·es les plus attendu·es de cette première série. S’il est loin de surprendre, il ne déçoit également pas, avec un titre rétro-pop de facture bien supérieure à son Take A Chance de 2020, qui toune évidemment toujours autour de l’amour et des sentiments, cette fois innocents (…). Une prestation plutôt simple pour Robin, accompagné de deux musiciens, mais très efficace, qui lui vaut une qualification pour la finale somme toute logique et méritée. Même si je me risque à affirmer (à un quart de la course) qu’on ne tient pas forcément le gagnant du Mello 2022, l’ensemble est très appréciable. | |
Pour revoir les prestations de Cornelia Jakobs et Robin Bengtsson, rendez-vous sur le steaming de la SVT (à partir de 42:05).
L’avis de Rémi
Année après année, le Melodifestivalen suscite des critiques croissantes de la part des eurofans quant à son manque de renouvellement et de diversité musicale, quand bien même surviennent parfois quelques petites ruptures à la Clara Klingenström. La série 1 de l’édition 2022 ne déroge pas à la règle avec un maître mot : SCANDIC POP (sauce ballade et dansband). Pas de révolution en soi, donc … mais d’énormes surprises à l’annonce des résultats, puisque c’est une jolie claque que s’est pris le style ultra-dominateur du Mello avec la qualification dès le premier tour de Cornelia Jakobs, inattendue des eurofans. Avec une proposition en nette rupture avec ce que proposaient ses camarades de série, l’ex chanteuse du groupe Love Generation est en effet parvenue à tirer son épingle du jeu grâce à un titre et une prestation très séduisantes. De là à créer la surprise en finale ?
Pour le reste, dans la lignée de prestation de Cornelia, c’est une soirée de très belle facture que nous a proposé cette série 1, avec un joli niveau d’ensemble. Les artistes attendaient ce rendez-vous avec impatience et iels n’ont pas déçu avec des prestations solides, qui rendaient le résultat plus difficile que prévu à pronostiquer, quand bien même la multi-récidiviste Shirley Clamp était en ballotage nettement défavorable. À ce jeu, Robin Bengtsson et THEOZ ont réussi à émerger de manière assez nette selon moi, aux côtés d’une Malou Prytz qui aurait largement un mérité ne serait-ce qu’un repêchage en demi-finale à l’issue de ce round 1. Les titres d’Omar Rudberg et Danne Strahed étaient davantage en retrait à mes yeux et mes oreilles, mais il semblerait que le public suédois n’ait pas pleinement partagé mon avis en offrant au vétéran une demi-finale extrêmement inattendue.
Cette première soirée confirme en tout cas que la sélection suédoise est bien au rendez-vous de la saison 2022, et elle m’a donné d’autant plus hâte de découvrir la suite !
Crédits photographiques : SVT
Il n’y a véritablement que Cornelia qui sort du lot.
Pour Robin & Théoz c’est clairement de re-re-re-réchauffer entendu des dizaines de fois au Mello avec une prestation vocale dans les choux (chantent-ils vraiment plus de 10 secondes consécutives ?).
Bref, rien de transcendant dans cette série, espérons qu’il y aura de bonnes surprises dans les suivantes !
Pour ma part j’aurais classé dans cet ordre là 🙂 :
1. Omar Rudberg
2. Cornelia Jakobs (magnétique à tous les égards, une potentielle candidate à la victoire)
3. Theoz
4. Shirley Clamp (touchante, même si tout semblait perdu d’avance)
5. Malou Prytz (pour moi c’était elle le prix Barbara Dex de la semaine, sa tenue était comme la mise en scène : surchargée xD)
6. Danne Strahed
7. Robin Bengtsson (je suis décidément hermétique à toutes ses propositions, je trouve qu’il manque de charisme)
J’aurais bien envie de pressentir Cornelia pour Turin… voire plus !
En dehors de Cornelia qui était vraiment top en live, aucune prestation ne m’a donné l’envie de la revoir.
Je n’en peux plus de Robin. 1 fois, 2 fois c’était bien. La 3è commençait déjà à me lasser mais là 4 fois au MF à proposer toujours la même recette, ça devient fatiguant.
Je m’attendais à ce qu’il passe DTF mais je suis content de voir que au moins il n’a pas gagné la première série.
Pas transcendé par cette série.
Les prestations de Theoz et d-Omar Rudberg manquaient totalement de fond. Il y avait ce coté. »plastique » et interchangeable où de jeunes gens bien faits de leur personne mais pas forcement très talentueux sont adulés pour trois minutes sitôt vues, sitôt oubliées.
Certes Cornelia représentait une bouffée d’air frais dans cet océan de strass et de paillettes. De là à l’imaginer gagner le Mello puis le concours Eurovision en Mai ? J’ai un gros gros doute…
Globalement, la production semble avoir souffert du départ de Christer Bjorkman. Les plans caméra étaient approximatifs, bien loin de la qualité de production d’antan.
Sur les prestations j aurai qualifié Cornelia Jakobs et Robin Bengtsson
En demi-finale j aurai mis Malou Prytz et Theoz, plus par défaut qu-autre chose..
Cornelia… puis le vide. « Hold Me Closer » ferait un très beau vainqueur de Melodifestivalen et un joli top 5/10 à Turin : le reste aurait mérité de rester sur le quai (et en DF du concours). Robin m’horripile mais reste très pro, sa place en DTF n’est pas illogique. Theoz, Omar : CTRL+C CTRL+V, sans intérêt. Shirley : sans espoir. Danny : sans espoir, mais les Suédois aiment bien leurs aînés…
Le manque de personnalité artistique de Malou Prytz a sauté aux yeux avec cet inoffensif « Bananas » qui ne lui allait pas du tout (et puis ce make-up digne d’un futur prix Barbara Dex sponsorisé par Geny G…). Si elle veut bien figurer au moins au Mello à l’avenir, elle a tout intérêt à se construire son style pour matcher avec son (indéniable) talent. Sinon, ce sera un beau gâchis.