Hej !

Deux jours après la deuxième demi-finale du Melodifestivalen 2021 qui a signé le grand retour de deux artistes emblématiques du show, Loreen s’est décidée à donner son avis sur les titres et les prestations qu’elle a enfin pu découvrir en intégralité.

Pour rappel, les Loreen du Melodifestivalen ne reflètent ici que l’avis personnel de son auteur et expriment une opinion sur le titre et non sur la prestation, évoquée dans les commentaires.

ChansonCommentairesLoreen

Anton Ewald – New ReligionAprès sept ans d’absence, le retour ! Et oui, Anton est toujours aussi bon danseur, Anton est toujours aussi bon showman, Anton est toujours aussi beau, et j’ai même failli ajouter que sa technique vocale s’était améliorée … jusqu’à ce que son émotion l’empêche de reprendre son titre une deuxième fois et laisse les choeurs pré-enregistrés tourner dans le vide … Trêve de médisance, New Religion est un titre pop de très bonne facture, à la production et la composition plus abouties que Begging ou Natural. Sur le plan scénique, rien de tel qu’une performance aussi calibrée pour ouvrir le show, car à défaut de la voix, le reste demeure évidemment très pro (et chorégraphié par Anton lui-même) et ça pose d’entrée les bases de cette demi-finale.

Julia Alfrida – RichPour sa première participation au Melodifestivalen, Julia nous présente ici un véritable univers musical à rebours de l’habituel format de la scandipop. Quoiqu’un soupçon formaté pour le Melodifestivalen – comparaison faite avec ce que Julia propose d’habitude -, Rich est un titre intéressant, pas forcément très évident d’accès, mais au joli potentiel. Nous rappelant Lorde (entre autres), il aurait cependant gagné à une touche de force en plus et surtout à une meilleure mise en lumière sur scène. Passer en numéro 2 et être issue P4 Nästa sont déjà deux handicaps de départ, et le choix d’une scéno seule en scène où Julia était livrée à elle-même n’était qu’ajouter une difficulté supplémentaire. Cette erreur rendait l’ensemble insuffisant pour marquer les esprits.

WAHL feat Sami – 90-taletLe duo s’est présenté avec un titre pop-hip-hop dynamique, entraînant, aux accents vintage parfaitement en phase avec l’esprit revival des 90’s qu’ils voulaient transmettre. A l’instar de 90-talet – titre et décennie, la prestation était colorée, énergique, enthousiaste et avait largement de quoi offrir une belle Andra Chasen aux deux artistes, si ce n’est plus. Le public suédois en a décidé autrement et je le regrette vivement, car on tient là l’une de mes performances favorites de la soirées. Sur le plan vocal, Sami était bien plus au rendez-vous qu’un WAHL parfois limité dans son aisance, mais le tout restait extrêmement sympathique à regarder et à écouter de par son pep’s.

(Je crois d’ailleurs que ma mère avait le même survet violet que WAHL pendant son port de moi-même. Vous comprenez mieux pourquoi Born in 90’s, ça me parle...)

Frida Green – The SilenceFrida est une grande voix et un talent, cela est indéniable, et les suédois ne s’y sont pas trompés en l’envoyant en finale de Talang en 2018. Hélas, The Silence n’est pas une once à la hauteur de son potentiel d’interprète. Là où il aurait probablement fonctionné avec honnêteté dans les années 2000, il apparaît vingt ans plus tard comme une énième ressaucée sans âme d’un modèle maintes et maintes fois entendu, formaté et reformaté, et le bât blesse terriblement. Le public a t-il voulu récompenser les qualités d’interprète de Frida pour lui offrir cette place en Andra Chansen avec un titre aussi faible ? Frida mériterait en tout cas une nouvelle participation au Melodifestivalen mais avec un titre bien plus solide et non une ballade tristement fade et réchauffée.

Eva Rydberg et Ewa Roos – Rena rama ding dongJe me serais attendu à mon instant LOL du Melfest 2021 mais d’entrée, on voit l’expérience et le talent des comédiennes, humoristes et meneuses de revue. Eva et Ewa sont deux personnalités emblématiques du monde de la scène, et elles n’ont pas volé ce statut, preuve en est cette prestation extrêmement péchue et enthousiaste, quoique parfois essoufflée et défaillante sur le plan vocal (particulièrement sur la fin). Le duo est très complice, et scéniquement, ça tient bien la route dans son style. Quant au titre … Rena rama ding dong s’inscrit dans la liste de ces chansons gag très suédoises qui s’assument pleinement et honnêtement comme telles sans prétention aucune. De « Miss Vaaaaaanjie » ou « Ding Dong », je ne sais pas ce qui est le plus diabolique, le tout est que Rena rama ding dong a beau de ne pas être ma tasse de thé (loin de là) et ne respire pas le chef d’oeuvre musical, ça a son … efficacité. Diiiing dong, diiiiing dong...

(En bref, je suis moins dans l’état d’esprit d’un « NEXT » que samedi soir pendant le live-tweet…)


Patrik Jean – Tears Run DryPAAAAAAATRIK !!!!! Mais … comment ? Cinquième ? Mais comment une telle ignominie est-elle possible ? Patrik proposait ici un titre pop urbaine dans la veine de ce qui fonctionne en ce moment. La composition gagnerait certes à être un soupçon plus musclée et le refrain à davantage de force et de marquant par rapport aux titres qu’il propose d’ordinaire (écueil de bien des participant.e.s aux sélections nationales), il n’empêche que le tout fonctionnait très bien et avait largement de quoi aller chercher une Andra Chansen pour peut-être une place en finale. Patrik chante (contrairement à d’autres), et il chante très bien, entouré de ses gracieux danseurs et baigné dans des lumières violettes.


Dotter – Little TotLe temps de la revanche est arrivé pour celle qui a vu la victoire lui échapper pour un infime point en 2020… Bulletproof avait tellement marqué les esprits que la comparaison est inévitable. Et à ce jeu-là, Little Tot n’a pas autant d’impact et de percutant que sa prédécesseure, ni son envergure. Il accroche également beaucoup moins à la première écoute, tant sa composition est moins évidente. Toutefois, le but recherché ici n’est pas ici de livrer un copycat et le titre de Dotter version 2021 reste quand même efficace et de très bonne facture. Little Tot est de surcroît porté par un très bon live par l’interprète et ses danseurs masqués. Des candidat.e.s jusqu’ici présenté.e.s, Dotter est celle qui se positionne à ce jour comme la candidate plus sérieuse à un podium le 13 mars… mais la victoire ? À voir ce que propose la concurrence des deux dernières demi-finales.

Avis général

Loreen est bien plus enthousiaste sur cette demi-finale que sur la première, qu’elle avait pourtant trouvé dans l’ensemble sympathique (à rebours d’une majorité restée sur sa faim). Ici, on monte d’un cran, tant en termes de qualité de performance que de solidité des titres, sans parler de la présentation, assurée avec énergie et complicité par le duo Anis don Demina et Oscar Zia (le carpool karaoké !!! NANNE GRÔNVALL <3).

Les votes de Rem_Coconuts

  • Direkt till final : Anton Ewald et Dotter
  • Andra Chansen : Patrik Jean et WAHL ft. Sami

Sans hésitation, je rejoins les téléspectateurs suédois et offre les billets en finale aux deux prestations à mon sens les plus marquantes de la soirée (et aux titres qui vont avec). Pour l’Andra Chansen par contre, je m’inscris en contre et même si les performances de Frida Green (par sa qualité) et des deux Eva/Ewa (plus pour leur enthousiasme et leur énergie que pour la musique) méritaient d’être soulignées, j’aurais largement privilégié les titres bien plus solides que sont Tears Run Dry et 90-talet. Julia Alfrida s’intercale chez moi en cinquième position, avec de belles promesses pour l’avenir, si la SVT venait à avoir l’idée de l’inviter à nouveau au Melodifestivalen à l’avenir (ce qui ne s’est jamais produit pour un.e candidat.e du P4 Nästa à ce jour).

À demain pour les premiers portraits des candidat.e.s de la troisième demi-finale !

Crédits photographiques : SVT