Le Melodi Grand Prix a parcouru cinq semaines télévisuelles faites de duels et de repêchages, pour atteindre sa conclusion. Samedi, nous assisterons à sa grande finale. Le moment sacramental est donc venu : confrontons nos opinions au sujet de ses finalistes et de leurs chansons.
LOREEN
Débutons, comme à notre habitude, par les Loreen, qui reflètent mon avis personnel. Si vous différez en la matière, exprimez-vous dans les commentaires.
Loreen demeure encore et toujours perplexe quant à la répartition entre demi-finalistes et finalistes automatiques et au recours à ces duels. Mais enfin, elle en prend son parti. Surtout qu’elle beaucoup ri de certaines prestations…
Notez que les chansons sont classées selon leur ordre de passage annoncé de samedi.
Chansons | Commentaires | Loreen | |
---|---|---|---|
![]() | Atle Pettersen – World On Fire | Ah, les Melodifestivalen des années 2010 ! Que de bons souvenirs, que d’instants magiques et que de prestations mémorables. Bon, ce sont également de nombreux morceaux manufacturés, écrits en pensant trop fort à Christer Björkman et taillés sur mesure pour des artistes soucieux de préserver leur image médiatique propre et lisse. Surprise : un de ces morceaux s’est échappé de sa capsule temporelle et tel Hibernatus, débarque au beau milieu de ce MGP 2021. Qui a débranché le cryogéniseur ? Mystère. Pourquoi Atle a-t-il succombé à ce ressuscité de la décennie précédente ? Mystère. A-t-il été forcé et contraint par sa maison de disques ? Mystère. Et cela fait beaucoup de mystères et de points d’interrogations autour de cette proposition anodine, qui enfonce la plupart des portes ouvertes de l’Eurovision. La mise en scène est si basique qu’on peine à la décrire. Atle surjoue à mort, l’on croirait Greta Garbo dans Grand Hotel. L’on finit par rire de tout cela, car après tout, pris au second degré, oui, c’est drôle. Et WOF est une chanson inoffensive et qui se laisse gentiment écouter, malgré tout. | ![]() |
![]() | Raylee – Hero | Fascinant, tout simplement fascinant. Ces trois minutes exercent sur moi une fascination complète. Raylee est fascinante, charismatique, magnétique. Elle consume le plateau du MGP, les caméras et les écrans. Elle donne envie de la contempler, encore et encore et encore. Rarement une candidate aura suscité autant d’attrait en moi. La mise en scène est également fascinante, pleine de tiroirs, de surprises et de rebondissements. Une efficacité redoutable et jouissive, couronnée par cette douche finale déjà légendaire et cette mèche de cheveux, mouillée et rebelle qui sert de lauriers de la victoire à une Raylee habitée. Quant à Hero, il s’agit d’une chanson toute aussi fascinante. Pas d’une chanson en hommage aux années 80, ni d’une chanson inspirée par les années 80. Non, non. C’est une chanson des années 80, point. Une chanson de 1986 écrite en 2020. Ne cherchez pas l’erreur, il n’y en a pas et c’est là un parti-pris génial et surréaliste à la fois. L’ensemble est déjà gravé dans les yeux et les mémoires, pour toutes les bonnes et les mauvaises raisons possibles et imaginables. Que lui reprocher ? Avant tout, une prestation vocale peu fascinante, elle, spécialement dans les notes les plus hautes. Et un côté pompier qui frise la caricature. Alors ? À titre personnel, j’adore tout ici, y compris faiblesses et imperfections. Mais en mai, je m’interroge : jurés et téléspectateurs riraient-ils avec Raylee ou riraient-ils d’elle ? | ![]() |
![]() | Stavangerkameratene – Barndomsgater | Un pour tous, tous pour un ! Nos quatre mousquetaires norvégiens s’unissent et forment un groupe leur permettant de multiplier leurs fans, tout comme leur superficie médiatique. Leur expérience, leur talent et leurs voix s’harmonisent sans se neutraliser. Hélas, mille fois hélas, notre quatuor défend une chanson rétro-passéiste, une vieille soupe en conserve réchauffée de la veille au micro-ondes. Il ne manque plus que quelques boules de naphtaline flottant à la surface pour compléter ce plat. Durant trois minutes, l’ennui le dispute à l’agacement, jusqu’à ce que pointe un vague rire jaune. Le but recherché par cette proposition semble avoir été la nostalgie. Elle se fracasse hélas sur l’écueil de la monotonie poussiéreuse. Bref, sortez vos ramonnettes musicales, époussetez-moi ces trois minutes et revenons-en à la compétition. | ![]() |
![]() | Kiim – My Lonely Voice | Un grand chanteur, un grand artiste, à la voix incroyable et aux prestations vocales dignes de Mariah Carey et de Whitney Houston. Justement, il nous interprète un morceau tiré du répertoire de ces deux divas, apparemment une maquette non enregistrée en 1996 et ressortie du tiroir au fond duquel elle avait été oubliée. Légèrement mise à jour, MLV ne cause aucun déplaisir à l’ouïe et fait refluer à la surface les bons souvenirs de cette décennie dorée des ballades à voix. Mais quitte à ressusciter un pan entier de la musique pop, autant s’arranger, comme Raylee, pour que ce soit drôle et que le téléspectateur se gondole sur son canapé. Ce qui n’est pas le cas ici. La mise en scène plombe par ailleurs l’ambiance de ces trois minutes et ne reflète pas clairement le message de MLV. Au final, mon esprit s’est échappé vers une question existentielle : serait-ce déjà le retour des pantalons taille haute ? | ![]() |
![]() | Blåsemafian feat. Hazel – Let Loose | Ce n’est guère bon signe quand les meilleurs passages d’une chanson sont ses ponts musicaux non chantés. Ceux de LL sont excellents, mémorables et donnent envie de danser dans son salon. Hazel est une excellente vocaliste qui délivre des prestations impeccables. Hélas, les couplets de LL sont musicalement tièdes et aplatissent le morceau. Le rythme général en est entravé et l’on en vient à souhaiter que la malheureuse Hazel abrège ses passages pour nous laisser profiter de la musique. Ce déséquilibre interne pénalise une proposition qui rassemble de bonnes idées, sans les concrétiser parfaitement. À nouveau, il y aurait là de quoi décrocher une petite qualification en mai, suivie par un classement anonyme en fin de tableau final. | ![]() |
![]() | Emmy – Witch Woods | Curieuse proposition, atypique, originale, mémorable, mêlant les genres musicaux et ouvrant nombre de tiroirs, rebondissant à chaque surprise pour offrir de nouvelles perspectives musicales. La mise en scène est en accord parfait, pour un ensemble éminemment télévisuel. Emmy incarne sa chanson à merveille et en délivre des interprétations impeccables sur les plans vocaux et scéniques. À l’Eurovision, cette proposition se démarquerait sur la trame générale d’une demi-finale. Mais cela plairait-il au plus grand nombre ? Je suis perplexe. En ce qui me concerne, j’aime beaucoup. En serait-il de même pour des ménagères roumaines, des retraités israéliens ou des jurées albanaises ? Le doute m’habite…. WW me semble à double tranchant. Ses particularismes sont susceptibles de plaire autant que de déplaire. Mais son choix aurait au moins le mérite de l’audace. | ![]() |
![]() | TIX – Ut Av Mørket | Un chanteur talentueux, charismatique, mémorable, qui crève l’écran ; une prestation haute en couleurs ; une mise en scène à ravir l’Eurofan le plus blasé, entre anges en fourrure et démons sado-maso, le tout au service de la chanson… la plus plate, la plus banale et la plus anodine qui soit. Le contraste est fort perturbant, renforcé encore par l’incroyable passion que UAM semble déchaîner en Norvège. Visuellement, c’est enthousiasmant. Musicalement, c’est barbant. UAM est une chanson ni ridicule, ni médiocre, mais passe-partout. L’ensemble n’est remarquable que par TIX. Ce sera suffisant pour franchir le cap des demi-finales, mais pas pour s’extraire du ventre mou de la finale en mai prochain. À moins que d’ici-là, le morceau ne soit entièrement réécrit, recomposé et remixé. Cette probabilité étant faible, mieux vaudrait que les Norvégiens élisent une chanson plus intéressante. | ![]() |
![]() | Kaja Rode – Feel Again | En parlant d’audace, ces trois minutes en sont complètement et totalement dépourvues. C’est le principe de précaution appliqué à l’Eurovision : surtout n’effrayer, ni ne déplaire à aucun téléspectateur. L’objectif est atteint, au détriment de toute originalité. FA fait l’effet d’une soupe en sachet sans sel, ni poivre. Cela s’écoute sans difficulté, sans déplaisir et hélas, sans émotion particulière. Kaja n’a rien à se reprocher : elle est une chanteuse talentueuse, qui capte la lumière avec classe et élégance. Elle aurait mérité une chanson à la hauteur de sa voix et de son charisme, une chanson capable d’arrondir de surprise et de ravissement la bouche des téléspectateurs. Une chanson pleine de vie, de piment, d’émotion et d’attitude. Pas ce bol aseptisé et industrialisé qu’est FA, poudre lyophilisée diluée dans de l’eau tiède. Et au fait, Loreen a appelé : elle aimerait récupérer son pyjama et sa robe de chambre… | ![]() |
![]() | Rein Alexander – Eyes Wide Open | Le roi de la chanson pompier est de retour, pour trois nouvelles minutes recyclant une dizaine de propositions eurovisionesques précédentes. L’an dernier, OLT m’avait collé un prurit jusque dans le slip. Cette année, surprise, surprise, EWO exerce une étrange emprise sur mon esprit. Rendons à César ce qui lui appartient : Rein est un chanteur exceptionnel. Sa voix profonde, son coffre inégalé et sa maîtrise vocale sont une leçon pour les autres concurrents. Il se joue habilement du premier et du second degré et incarne ses personnages avec cet art consommé du grand acteur qu’il est. La mise en scène et le visuel se marient pour rendre sa prestation captivante. EWO frôle le génie, mais le manque d’une manière si camp et involontairement humoristique que l’on finit par rire avec et de cette chanson. L’ensemble exerce donc sur moi une fatale attraction. La dernière voix de la raison me hurle de vouer cette proposition aux gémonies, mais je me retrouve à la réécouter et à la revoir en boucle. Bref, un pêché capital, auquel il est délicieusement répréhensible de succomber. | ![]() |
![]() | Imerika – I Can’t Escape | L’Eurovision est l’empire des ballades. Il y eut même des périodes où l’Eurovision n’était que ballades. Présenter une ballade au Concours est donc à la fois une option sûre, car une ballade rencontre souvent son public et une voie périlleuse, car l’on se mesure à des chansons qui ont forgé l’histoire de l’Eurovision, de Refrain à Arcade en passant par Non ho l’età ou Ein bisschen Frieden. Pour éviter d’être oubliable, puis oubliée, une nouvelle ballade doit comporter fraîcheur et émotion, doit faire battre nos cœurs à la mesure de ses prédécesseurs. C’est ce que réalise I Can’t Escape. C’est ce que réalise Imerika. Et c’est un miracle en soi. Après six décennies et demi de ballades, Imerika touche nos âmes dès la première mesure. Son I Can’t Escape est sobre, mais infiniment émouvant et prenant. Durant trois minutes, l’on en oublie le monde et la vie, pour n’écouter que la voix de la chanteuse. L’on vibre avec elle et la dernière note envolée, l’on reste suspendus entre deux nuages, avec l’envie de revivre ces émotions à l’infini. Imerika n’a besoin d’aucune mise en scène, d’aucun visuel et sans doute pas d’un quintet à cordes. Sa chanson et elle suffisent. Pour moi, la meilleure proposition de cette sélection et sans doute, l’une des meilleures de la Saison. Rotterdam, la voilà ! | ![]() |
![]() | Keiino – Monument | Il est noble, courageux et ambitieux de revenir à la compétition, après avoir remporté une sixième place à l’Eurovision. Il est tentant d’emprunter la même voie que la première fois et de reproduire une formule gagnante. Hélas, c’est avant tout un risque. Le risque de ne pas surprendre, voire de décevoir et donc, de décroître en amour et en intérêt. Avec Monument, Keiino navigue sur cette crète difficile. Il ne s’agit pas d’un copier-coller servile de SITS, plutôt d’une suite avec variantes. L’identité musicale du groupe s’y retrouve avec bonheur. Alexandra, Tom et Fred nous rejouent leur harmonie et leur complémentarité vocale, avec d’autres interprétations très réussies. La dramaturgie demeure la même, mais fonctionne à l’écran. Monument est une fort bonne chanson, mémorable à première écoute et construite en crescendo. L’on ne s’ennuie pas un seul instant. Hélas, bémol majeur : tout élément de surprise a disparu. La vision de ces trois minutes rappellent mille-et-un bons souvenirs, sans parvenir à les effacer à leur profit. Un choix évident, qui obtiendrait une qualification sans coup férir et sans doute un beau classement en finale, mais dans une catégorie « à vaincre sans péril ». | ![]() |
![]() | Jorn – Faith Bloody Faith | Qui se dévoue pour le prévenir que le Mur de Berlin est tombé ? Car en réécoutant ces trois minutes, une image se forme dans mon esprit : Jorn devant la Porte de Brandebourg, tentant de se faire entendre jusqu’à Berlin-Est. Avec FBF, c’est une autre époque musicale qui ressuscite : le hard-rock fin 80-début 90, les Scorpions, Europe, Status Quo,… Vous voyez le tableau. Rien de tout cela qui ne m’ait jamais plu. A priori, la proposition de Jorn aurait dû récolter d’une Loreen grimaçante. Mais il a eu le génie diabolique de mâtiner son FBF d’un soupçon de schlager et de l’enrober dans une mise en scène à hurler de rire, où l’on hésite sur ses intentions. Est-ce du premier ou du second degré ? De l’humour ou de l’attitude ? Le spectacle est au final, total. L’on en prend plein les yeux et les oreilles. Les amateurs prendront leur pied. Les autres, leurs jambes à leur cou. Moi, je suis partagé entre fou rire, surprise complète de le voir là, déception que ce ne soit pas un autre, ravissement de plaisir coupable et vive curiosité quant à son impact sur le télévote norvégien. Au final, autant en rire pour cette fois. Mais s’il l’emportait, je rirais moins. Exactement comme au Siste sjanse… | ![]() |
Au final, un excellent cru du Melodi Grand Prix. Cette sélection affiche une belle diversité des genres musicaux et humains. Chaque y trouvera son compte et en appréciera la finale à bon droit, car elle s’annonce comme un sommet artistique de cette Saison 2021. Un sommet de suspense également, nombre de candidats faisant figure de vainqueurs potentiels.
Mais résumons-nous. Dans la catégorie « non, juste non », je placerais donc le Barndomsgater des Stavangerkameratene, seul morceau à faire tache dans ce bel ensemble.
Dans la catégorie « à écarter pour manque d’originalité », je placerais World On Fire d’Atle Pettersen, My Lonely Voice de Kiim et Feel Again de Kaja Rode. Avec ces trois propositions-là, la Norvège ne serait pas en mesure de se distinguer à Rotterdam et risquerait de rester sur le quai de sa demi-finale.
Dans la catégorie « fausses bonnes idées », je placerais Let Loose de Blåsemafian et Ut Av Mørket de TIX. La première a pour principal intérêt ses ponts musicaux. La seconde a pour principal intérêt sa mise en scène et son visuel. Or nous sommes à un concours de chanson, télévisé certes, mais malgré tout en quête d’émotion et de mélodies imparables, ce que n’offre aucune de ces deux propositions.
Dans la catégorie « plaisirs coupables, très coupables », je placerais Hero de Raylee, Eyes Wide Open de Rein Alexander et Faith Bloody Faith de Jorn. Le genre de chansons que l’on se garde sous le bras pour se les repasser lors des longues soirées d’été, quand l’Eurovision reste loin à l’horizon. Toutes trois sont drôles et involontairement drôles, camp à mourir et leurs mises en scène contribuent à part égal à leur festin coupable. Ces trois interprètes débordent de charisme et seraient certainement adulés des Eurofans pour l’éternité s’ils représentaient la Norvège à Rotterdam. Néanmoins, leurs chansons, aussi rigolotes soient-elles, n’en demeurent pas moins des tartes à la crème balancées à pleines mains sur nos écrans. Déjà cultes, mais prospectivement des planches savonneuses pour la Norvège en demi-finale.
Dans la catégorie « oui, mais », je placerais Monument de Keiino et Witch Woods d’Emmy. Potentiellement deux très bons choix, grâce auxquels la Norvège capterait la lumière. Certainement pour se qualifier en finale. Ensuite, je serais plus circonspect. La première est une variante d’un succès précédent. La seconde ne touchera pas les cœurs des 200 millions des téléspectateurs attendus. Une bonne surprise demeure possible. Donc pourquoi pas ?
Vous l’aurez compris, dans la catégorie « oui, mille fois oui », je placerais I Can’t Escape d’Imerika et rien qu’elle. C’est la chanson qui m’a le plus ému, le plus enthousiasmé, le plus convaincu. Choisie, elle ferait, selon moi, de la Norvège une sérieuse concurrente pour la victoire. Elle atteint la perfection eurovisionesque et réalise la promesse fait par le chef de la délégation norvégienne de nous présenter des vainqueurs potentiels.
SONDAGE
À votre tour à présent de vous exprimer ! Donnez-nous votre avis.
Sur ce, rendez-vous samedi pour la grande finale !
Crédits photographiques – NRK
La finale norvégienne a belle allure et valide le format au long cours choisi par la NRK
Comme Pauly, j’ai un énorme coup de cœur pour IMERIKA
J’aimerais beaucoup qu’elle représente son pays au concours, surtout l’année où les titres rythmés seront présents en nombre.
Pour moi, « I can’t escape » ferait mouche auprès des jurys nationaux, le contraire de Keiino en fait.
Sur mon podium aussi , « Feel again » et « World on fire » même si je reconnais qu’ils ne sont pas compétitifs pour Mai.
Cher Pauly
Si Emmy gagne, elle qui met en évidence la beauté du bois, je jouerai de https://youtu.be/_LTVQoEKNps !
Erratum
J’espère qu’Emmy gagnera la finale. Elle a un charme fou et pour sa chanson qui met en évidence la beauté du bois, je lui donne
c’est le bon lien : https://youtu.be/RTNoLS650Pk
J’avais hâte de te lire !
Je rejoint ton avis sur bien des points, mais pas sur tous :
– concernant Emmy, si j’adore Witch Woods, la trouve originale, sérieuse et décalée à la fois, il me manque vraiment quelque chose de la part d’Emmy sur scène, elle manque de carrure et de confiance pour le porter. Rien qui ne puisse se solutionner d’ici samedi, en ayant derrière elle la victoire de sa demi-finale. Mais je ne vois pas ca fonctionner.
– sur Tix, c’est l’inverse : je trouve la chanson décente même si plate, mais alors cette sceno… C’est affreux ! Ça me rappelle les pires croateries de ces dernières années, style Roko… Bon a priori ce sera Fallen Angel, et non plus Ut Av Morket. Il vient donc de se tirer une balle dans le pied tout seul, parce que le seul intérêt réel c’était se changer en Norvégien. En anglais ça fera vraiment tarte.
Anecdote d’ailleurs, je voulais montrer le clip de « En godt stekt pizza » de 2015, et il y a un mec avec une casquette écrit en gros TIX dedans… Pas surprise vu el style du personnage sur scène, mais pourquoi chanter un truc aussi consensuel ? Je l’attendais au gag, et la ça semble quand même très très premier degré…
– Je n’accroche tellement pas a Imerika… Reconnaissant toutes les qualités de la proposition, elle me laisse hermétique, elle ouvre des tiroirs déjà ouverts souvent, la mise en scène est trop trop sobre, plus qu’inexistante… Ça ne me parle pas. Je serai surprise si cela gagnait. Et pourtant, on ne peut pas dire que je ne sois pas le public cible, absolument toutes les ballades norvégiennes ont fonctionné sur moi, de l’intimité Carl Espen à l’enfonceuse de portes ouvertes Attention, en passant bien sûr par le duo Kjetil/Debrah.
– je serai surprise car KEiiNO est un rouleau compresseur. J’ai trouvé ça franchement pas ouf à la première écoute, mais ils sont si charismatiques. SITS était la chanson d’un supergroup de trois artistes norvégiens bien implantés, Monument est une chanson de KEiiNO, qui leur ressemble plus que SITS, qui a lui refixé le standard de la pop scandinave. C’est aussi là son défaut : ce n’est pas aussi clair et percutant que SITS, ça l’est… Différemment. Ça a un petit côté hymnique pas désagréable. Même si je suis forcée de rejoindre ton avis, mon cœur d’eurofans les veut à Rotterdam. Flûte, moi aussi je me suis mise à voter sur le nom.
Raylee c’est next pour moi, c’est tres bien dans cette finale mais il y a mieux, ça ferait infiniment tâche a l’Eurovision.
Les autres propositions ne m’excitent pas plus que ça. Mais c’est un très bon cru du MGP. C’est éclectique et de qualité, sans dire que tout ira bien à Rotterdam. Ça donne en tout cas envie, là où le MGP avait vraiment perdu en suspens tant les vainqueurs étaient évidents et consensuels, obtenant des bons scores certes, mais fades…
Ah et j’oubliais, mais je pense que tu sous-estimes un peu la force de frappe de Blåsemafian… Hâte d’être à samedi en tout cas !
Justement, sur papier, tout le monde aligne une force de frappe certaine au télévote. La soirée s’annonce comme un sommet du suspense !
– Une sélection de toute beauté et de haut niveau ; aucune chanson « à jeter » même si bien sûr, j’en ai que je préfère largement aux autres. D’ailleurs, je fais 2 groupes de six : le premier avec les six dont la présence en finale ne me gênerait pas et même me comblerait pour les trois premiers, et le second groupe, un peu plus faible mais qui ne démérite pas. Voici ma liste des six :
6) KIIM (pour sa voix)
5) IMERIKA (pour un ensemble de prestation réussi)à
4) BLASEMAFIAN/HAZEL (pour la voix, la musique singulière et l’énergie déployée)
– Et mon TOP 3 :
3) EMMY (pour sa chanson la plus innovante et la plus insaisissable du lot)
2) REIN ALEXANDER (pour sa voix magnifique et sa chanson à la construction millimétrée)
1) KEIINO(pour la prestation vocale parfaite, pour avoir su se renouveler sans pour autant se renier et tout simplement parce qu’ils sont « Keiino » ! )
Pour moi ce sera KEiiNO et rien d’autre. C’est la seule chanson qui me fait penser que je la mettrais première de mon classement provisoire pour Rotterdam (en attendant la trentaine de titres à suivre).
La meilleure chanson me semble en effet être celle d’Imerika mais elle a des progrès a faire en live. Pas sûr qu’elle y parvienne en seulement deux semaines entre sa demi finale et la finale.
De manière générale, toutes les chansons sont bonnes tout de même et beaucoup termineraient en finale à Rotterdam. Mais seule une me semble capable d’aller chercher un top 5.
Un Melodi Grand Prix mémorable, le meilleur depuis que je suis l’Eurovision sans aucun doute et assurément la meilleure sélection cette année (la Finlande est pas mal non plus avec l’Uuden Muusikiin Kilpailu, mais c’est une sélection plus restreinte contrairement à cette sélection qui est bonne dans son ensemble, y compris un certain nombre de demi-finalistes)
1. KEiiNO « Monument », parce que j’écoute très souvent la chanson, qu’Alexandra Rotan porte comme personne la chanson en live et que c’est pour l’instant mon n°1 toutes sélections confondues.
Ensuite un certain nombre de chansons (et d’interprétations) intéressantes, à qui je mettrais 2 Loreens sans aucun doute car je les écoute régulièrement :
2. Emmy « Witch Woods »
3. Raylee « Hero »
4. Jorn « Faith Bloody Faith »
5. Blasemafian & Hazel « Let Loose »
6. TIX « Ut Av Morket »
7. Atle Pettersen « World On Fire »
Viens ensuite l’ensemble des chansons à 1 Loreens, que j’écoute pas mais qui me font passer un bon moment quand même :
8. Stavangerkameratene « Barndomsgater »
9. Kiim « My Lonely Voice »
10. Imerika « I Can’t Escape »
Enfin les chansons que je n’aime pas du tout :
11. Rein Alexander « Eyes Wide Open »
12. Kaja Rode « Feel Again »
Quel cru, les ami·e·s ! Meilleure sélection nationale cette année jusqu’à preuve du contraire (vive l’UMK, mais il y a moins de choix), plus aboutie que l’année dernière où beaucoup de demi-finalistes (et quelques finalistes automatiques…) étaient visiblement présents pour remplir les trous…
C’est rare me concernant : aucune Loreen boudeuse. Mais certains n’en sont pas loin :
12. Emmy. Je n’approche pas à l’univers et son charisme est limité. Tout ça se corrige, mais musicalement cette proposition reste un cran en-dessous du reste
11. TIX. Peu ou prou la même chose – aurait été un chouia plus haut si la chanson avait été conservée en norvégien… et surtout cette scénographie. Roko Blazevic serait presque sobre à côté de cette abomination bling
10. Rein Alexander. ‘One Last Time’ m’exaspérait mais j’en reconnaissais les mérites. Là, c’est l’inverse… Kjetil n’était pas grandement inspiré cette année !
09. Atle Pettersen. Titre plastique mais pas désagréable. Mais plastique
08. Kaja Rode. Même chose, mais en moins réchauffé
07. KiiM. Très belle voix, mais chanson pas assez marquante pour aller plus haut, aller plus haut, et insérer un air bien connu dans la tête du lecteur qui n’en demandait pas tant
06. Stavangerkameratene. N’invente pas la poudre, mais la mélodie est entraînante. Voix bien accordées, alors que l’exercice est casse-gueule. Et Tommy Fredvang est quand même fort beau…
05. Jorn. J’adhère totalement à cet effort rétro, mais ce n’est pas du tout à envoyer pour Rotterdam.
04. Blasemafian + Hazel. L’inverse de Jorn pour sa modernité, mais pas abouti non plus pour Rotterdam, de par sa structure un peu déroutante et cette chute toute pourrie. Dommage, il y avait de quoi pondre quelque chose de redoutable…
03. Imerika. Tout comme KiiM, très belle voix, chanson bien plus marquante, mais je n’arrive pas tout à fait à adhérer. Et effectivement, dans la liste des ballades envoyées par la Norvège ces derniers temps, ‘I Can’t Escape’ est un cran en-dessous, même du pourtant fort plastique ‘Attention’…
02. Raylee. Pas pour Rotterdam non plus… Quoique. Puisque l’Estonie n’enverra probablement pas Gram-of-Fun et que je crains une défaite des Teflon Brothers en Finlande, ce revival 80 pourrait totalement faire mouche. La scénographie est mythique, Raylee encore perfectible vocalement mais son niveau reste quand même assez ouf… Un très beau package global à ne pas sous-estimer !
01. KEiiNO. La question qui doit être posée… est posée par mes soins : les téléspectateurs se souviendront-ils de nos trois loustics quand ils envisageront de voter de nouveau pour la Norvège ? Pas les Eurofans et les jurés, bien évidemment. Mais je sens KEiiNO capable de nous gagner de nouveau le télévote, même deux ans après ‘Spirit in the Sky’. Les jurys devraient accorder bien plus de points à ‘Monument’ que SITS (pouvaient-ils en filer moins, en même temps ?) et devraient être réceptibles à ce très bel effort, moins camp que SITS mais plus abouti musicalement. Mon seul point noir : la scénographie (je n’aimais déjà pas celle de SITS), qui pourrait être bien plus marquante…
Fred Buljo avait vraiment marqué les esprits. Tous ceux à qui j’ai fait découvrir SITS l’ont kiffé et l’ont immédiatement reconnu sur Monument. A deux ans d’écart, je pense que le lambda se rappellera complètement (et ça leur est encore plus profitable)
Je dirais Raylee avec Hero cependant je trouve la mise en scène beaucoup trop charger. C’est le cas de pas mal de prestation au sein de la sélection. Il ne faut pas que le visuel détourne de la musique comme se fut le cas avec Saara Aalto par exemple. Un peu plus de simplicité et plus de danse.
Je serai à fond derrière KEiiNO car c’est les seuls qui peuvent apporter un beau classement cette année !! Emmy me fait vraiment très peur quand elle chante mais elle me fait également peur pour la victoire… Pareil pour Imerika (belle voix mais encore une ballade ça ira merci…).
A fond pour le trio norvégien !!
Une finale norvégienne que je trouve fort sympathique, mais je n’ai pas de coup de coeur absolu, ce qui rend le choix difficile !
Pour classer les concurrents, je vais me permettre de reprendre le système de feux tricolores instauré par ZIPO dans son jeu des pyramides, qui s’est avéré bien efficace 🙂
Feu rouge d’abord pour :
– Stavangerkameratene, oùla chanson est aussi difficile à retenir que le nom du groupe
– Rein Alexander, que j’avais beaucoup aimé l’an dernier et qui réussit l’exploit de revenir avec un titre encore plus kitsch, mais qui a perdu au passage son efficacité et son humour
– Kaja Rode, qui livre une belle interprétation d’un morceau passe-partout au possible
Feu orange pour :
– Imerika, dont la chanson pleine d’émotion me laisse pour l’instant de marbre
– TIX, où le clivage entre chanson convenue et mise en scène débridée et bien trop marqué. D’ailleurs je préfère son morceau à ses affreuses ailes d’ange, Roko Blazevic m’ayant définitivement traumatisé de ce côté-là…
– Jorn, même combat, pour qui je garderai la chanson pleine d’énergie et je changerai toute la mise en scène très peu inspirée (et tant qu’on y est, je n’ai toujours pas saisi l’intérêt de ce ticket de rattrapage…)
– Blasemafian, proposition sympathique et qui a le mérite de la diversité musicale, mais ni originale ni sublimée en live
– Emmy, dont la chanson est prenante et qui en livre une bonne interprétation, mais avec cette mise en scène l’ensemble fait un peu trop fête de carnaval au rabais…
Et enfin les feux verts :
– Raylee, toujours aussi phénoménale sur scène, ne pourra plus sortir des esprits des téléspectateurs ! A ce détail près que le titre est un peu trop rétro, et les paroles sommaires à mon goût.
– KiiM, une magnifique balade toute en émotion et en sincérité qui prend aux tripes. L’interprétation est sans faille, mais la mise à scène à nouveau pas des plus réussies. Et l’ensemble rappelle sans doute trop « Arcade ».
– Atle Pettersen, qui livre 3 minutes optimistes, chaleureuses, sans prise de tête et qui se retiennent facilement.
– KEiiNO, que je ne m’attendais pas à revoir si tôt mais que je suis ravi de retrouver ! A condition de retravailler leur mise en scène (là encore), leur titre est fin prêt pour Rotterdam. « Monument » rappelle tous les bons aspects de « Spirit in the sky » tout en s’éloignant de son côté léger. La complicité des trois interprètes est toujours aussi évidente et leurs voix sont ici mieux mises en valeur, à part peut-être celle de Tom…
C’est une très bonne édition du Melodi Grand Prix.
Je pense que TIX va remporter cet édition, mais sa chanson étant passée de Ut Av Morket à Fallen Angel, elle risque de perdre tout son âme et s’il garde la même mise en scène pour Rotterdam, il risque de rester en demi-finale. Dommage car son titre n’est pas mauvais du tout.
La porte à la victoire reste cependant ouverte pour :
-KEiiNO, j’adore Monument, ils peuvent gagner la sélection sans aucun souci
-Imerika, pour sa voix et la qualité de la chanson même si je n’accroche pas trop
-Kaja Rode, pour sa mise en scène à la Loreen et son titre pop scandinave, que j’accroche encore moins
Je vois ces 4 artistes dans le top 4, mais attention à Raylee, qui a une très bonne chanson et mise en scène, à Atle Pettersen et son titre qui aurait pu se retrouver au Melodifestivalen, et à Blåsemafian, Rein Alexander et Emmy qui peuvent créer la surprise ce samedi soir.
Une sélection intéressante mais fort inégale.
Premièrement, flingage de deux icônes :
Rylee : je ne discerne aucun humour dans cette chanson mais une médiocrité bien épaisse et une mise en scène qui me fait hurler « plus jamais ça ! » car c’est tout ce que l’Eurovision ne doit jamais redevenir !
Imerika : pour mes oreilles, on a là un plagiat pur et simple car cette mélodie me semble ultra familière mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus et ça m’énerve ! Et cette voix de canard !
On a ensuite un marais composé de morceaux pas désagréables mais oubliables à un titre ou un autre (voix, musique, scénographie).
Et restent trois titres :
Jorn : parce que, quitte à faire rétro, je préfère quand c’est de qualité et que moi j’aime le style Europe, Scorpions et autres Status Quo parce que c’est avant tout de la musique et pas des numéros d’acrobates.
Keiino : très bon morceau qui a tout pour plaire au public, un peu moins aux jurys sans doute, mais bon ! De toute façon, pour ceux qui tentent une deuxième tournée, c’est généralement l’échec…
Emmy : c’est bien la meilleure chanson des douze et de très loin quant à son originalité et sa réalisation vocale et scénique.
On verra samedi si je suis toujours aussi mauvais pronostiqueur ! 🙂
La Norvège nous a offert cette année une belle sélection, c’est vrai. Je suis par contre plus amer sur le système de qualification en finale qui, à mon sens, évince clairement de meilleures chansons que certaines présentes ici, que ce soit en qualifiées d’office ou en qualifiées via les demi ou la Siste Sjansen. Daniel Owen, Maria Solheim, Royane et d’autres auraient largement mérité une finale selon moi, là où ça m’est moins évident pour d’autres … Mais c’est ainsi.
En résumé :
– Un next pour Jorn. Vraiment next. Quand bien même il fait le job sur scène, attention.
– Pas vraiment fan du titre d’Emmy, que je trouve assez désagréable sur le plan vocal même s’il a ses qualités
– Un « insipide » pour Feel Again de Kaja Rode même si l’artiste a du talent. Dommage que le titre soit très générique et la mise en scène une sous-copie de Loreen
– Mouais pour Stavangerkameratene, joli titre assez touchant et porté par un groupe en mode « boeuf entre potes » mais sans avoir de quoi sauter au plafond, et Blasemafian, qui a son style et son punch, son charme même, mais qui reste pour moi un bon demi-finaliste de MGP, avec sa patte et son originalité par rapport à d’autres, mais sans plus.
=> Ce sont pile ces cinq-là que j’aurais switché avec d’autres demi-finalistes
– TIX : un titre correct en soi et pas forcément déplaisant, mais une mise en scène juste ridicule à l’extrême, digne de Roko (pour reprendre l’exemple cité par Audrey) et cauchemardesque de mauvais goût. Il ne manque plus qu’un motoculteur 2.0 et un défilé de suricates sous acides, et c’est le pompon.
Allons vers le positif :
– Rein Alexander : la surprise du chef … si on m’avait dit qu’un jour, j’encenserais l’interprète de One Last Time … L’interprète est excellent, c’est certain. Le titre est ce qu’il est, avec son côté parfois kitsch, mais je le trouve très sympa à l’écoute. Pour Rotterdam ? Pas foncièrement une excellente idée…
– Atle Pettersen : une scandi-pop pas révolutionnaire, déjà entendue dans l’esprit, mais qui a le mérite de très bien fonctionner et d’être portée par un très bon live, énergique et rythmé comme il le faut
– Kiim : une belle ballade efficace et très bien portée par son interprète qui mérite pleinement sa place en finale. A mon sens l’un des meilleurs titres de cette édition. Pourrait faire un choix B pour Rotterdam.
– Imerika : même remarque avec un petit +. Je suis beaucoup moins enthousiaste et subjugué que beaucoup, même si elle ferait certes une belle candidate pour Rotterdam
Here We Go to the TOP2 :
– Raylee : plaisir coupable… mais pas coupable. J’assume : j’adore ! Je rêve d’être Raylee et d’être Jennifer Grey réincarnée en chantant un titre des années 80 quarante ans plus tard avec le mot « Hero » dedans. Je kiffe et je surkiffe. Je rêve d’être la star de ce titre. Après, restons raisonnable : je ne suis pas sûr que ce soit l’idée du siècle pour l’Eurovision.
– Keiino : LE sujet du MGP 2021. Une majorité s’y accorde : « Monument » est moins impactant et accrocheur à la première écoute que Spirits In The Sky, titre ô combien diablement efficace et entêtant. Mais « Monument » me plaît. Le charme du groupe opère à nouveau avec Monument. Le titre a quelque chose de plus abouti sur le plan musical, de moins facile, de moins gratuit que SITS, et l’esprit Keiino demeure. Je n’irai pas par quatre chemins : c’est pour moi LE choix à faire pour Rotterdam. Les eurofans seront ravis de revoir Keiino – même les moins convaincus, comme moi il y a deux ans – et ça fera quand même son effet. Je ne suis pas sûr qu’il atteigne autant les sommets du classement que SITS, mais ça fera son effet. Le public norvégien suivra t-il ? Réponse samedi !