J’étais tranquillement installée dans mon fauteuil en train d’écouter ma chère et tendre Mireille Matthieu et ses 1000 colombes, lorsque j’ai reçu un message m’avertissant qu’un des chroniqueurs avait eu la stupide idée de proposer un jeu pour fêter Noël. J’aimerais bien savoir ce qui s’est passé dans la tête de ces jeunes écervelés pour avoir accepté une telle idée !

Je suis tombée de ma chaise, ou plutôt de mon fauteuil, quand j’ai appris que ce chroniqueur en question, dont j’ignore le nom, avait  eu l’idée saugrenue d’offrir le 45 tours de Jean-Jacques, représentant monégasque de 1969, en espagnol en plus !

Je vous le dis, ça ne tourne pas rond sur ce site ! Comme si ça allait intéresser nombre d’entre vous, qui n’étiez pas nés en 1969, pour la plupart ignares et méconnaissant la bonne musique. Je suppose que ce chroniqueur a dû trouver ce disque peut-être rayé ou abîmé dans le grenier de sa grand-mère et ne doit même pas avoir le tourne-disques pour l’écouter, puisque vous tous, ne connaissez que la technologie numérique, le MP3 et je ne sais quoi d’autres . Mon Dieu ! Le monde avance trop vite en laissant les bonnes choses de côté. Heureusement, j’ai toujours ma Mireille auprès de moi !

En tant que doyenne, je me dois de reprendre la main et, cette semaine,  j’ai décidé de vous concocter une série d’articles pour relever le niveau de ce site qui en a bien besoin !

Ma première leçon consiste à vous parler d’Eurovision, le vrai Concours, et non celui d’aujourd’hui dont la musique nuit à mes oreilles, exception faite de Salvador Sobral qui me procure un plaisir immense. Quel brillant jeune homme ! Quelle chanson magnifique ! Enfin de la vraie musique !

Le Concours Eurovision de 1969 s’est déroulé à Madrid puisque Massiel avait gagné l’année précédente avec sa magnifique chanson La la la. 16 pays y participent : Luxembourg, Espagne, Monaco, Irlande, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Belgique, Suisse, Norvège , Allemagne, France, Portugal, Finlande et Yougoslavie. Et oui, la Yougoslavie existait à mon époque, maintenant, nous avons 6 pays pour le prix d’un !

Cette édition est spéciale dans l’histoire du Concours car ce fut la seule et unique fois qu’il y eut 4 vainqueurs: Espagne, Royaume-Uni, France et Pays-Bas. Cela déclencha une grande controverse de la part de certains pays qui décidèrent de ne pas participer l’année d’après. Ce fut le cas du Portugal, de l’Autriche, de la Suède et de la Finlande. Le règlement dut être changé par la suite pour qu’il n’y ait plus qu’un seul vainqueur.

Ce fut l’année des femmes, 4 brillantes chanteuses obtinrent 18 points chacune. Ma préférence alla vers Salomé qui avait excellé dans sa combinaison pesant 14 kilos : Desde que llegaste ya no vivo llorando (Hey) Vivo cantando (Hey), vivo soñando (hey). Je me rappelle très bien que je me trémoussais dans mon fauteuil, neuf à l’époque.

Maintenant, je vais vous parler plus particulièrement de Jean-Jacques. Je m’en rappelle comme si c’était hier!

Sandra Kim est la plus jeune à avoir gagné l’Eurovision, mais Jean-Jacques avait à peine 13 ans quand il a représenté Monaco. De son vrai nom Jean-Jacques Bortolaï, ce jeune artiste à l’époque est né le 17 janvier 1956 à Toulon et est aujourd’hui entraîneur de rugby dans sa région natale. Sa carrière d’artiste fut de courte durée mais sa chanson Maman remporta un certain succès surtout dans le pays de Cervantés (Don Quichotte, ça vous dit quelque chose?). C’est le pourquoi de cette chanson en langue espagnole. Il termina 6e avec 11 points.

A l’époque, je n’avais pas la télévision en couleur mais ne le trouvez-vous pas mignon dans son costume bleu turquoise ? Et ces paroles ne sont-elles pas merveilleuses pour toutes les mamans ?

Maman, Maman, j’ai fait un rêve merveilleux 
Maman, Maman, et que j’étais devenu grand  

Je marchais au pas, casque, fusil et sac au dos 
Dans la lumière d’un matin, le soleil brillait tout là-haut 
Il me suivait comme un copain 

Maman, Maman, j’ai fait un rêve merveilleux 
Maman, Maman, nous étions partis tous les deux 

Sur un grand bateau, tout blanc, flottait pavillon haut 
Et moi j’étais le commandant, parti pour les îles du Vent 
Tu étais fière de moi, Maman 

Maman, Maman, j’ai fait un rêve merveilleux 

Mais soudain tout s’arrête de mon rêve d’enfant 
Et je vois apparaître la vraie vie des grands 
J’ai le temps, j’ai le temps 

Maman, Maman, j’ai fait un rêve malheureux 
Maman, Maman, je te voyais les cheveux blancs

Je veux oublier le soldat et le grand bateau 
Auprès de toi je veux rester et que Dieu te garde longtemps 
Toi la plus belle des mamans 

Maman, Maman, je veux rester encore enfant 
Garde-moi près de toi, Maman 
Garde-moi près de toi, Maman

Et voici la version en espagnol :

Je vais vous laisser méditer sur ces bonnes notes … de musique, bien sûr, et vous dit à demain pour un nouvel article qui vous mettra, j’espère, un peu de plomb dans la cervelle ! Et à la veille de Noël, n’oubliez surtout pas, d’embrasser votre maman et de lui dire à quel point vous l’aimez !