Ce dimanche 14 avril, a donc eu lieu la London Eurovision Party 2019. Voici les prestations compilées, avec l’aide précieuse de Wiwibloggs, et accompagnées de mes commentaires personnels (qui comme d’habitude, n’engagent que moi).
Espagne – Miki – La Venda – finale
Le soir du couronnement de Miki, non seulement je m’étais endormi devant ma télévision, mais j’étais allé me coucher persuadé que les Espagnols avaient fait un mauvais choix. Encore une fois, je m’étais trompé (encore ? toujours…). Avec le recul, avec la version définitive, avec les différentes prestations de Miki, force est de reconnaître que l’Espagne dispose cette année d’un bel atout dans sa manche. J’avais déjà dit cela l’an dernier, avant que la RTVE ne cochonne consciencieusement sa mise en scène et ruine toutes ses chances…
Bref, Miki est irrésistible : il est beau, talentueux, sympathique, charismatique, etc., etc. Il nous prouve à nouveau qu’il sait chanter et surtout, qu’il sait communiquer au public son énergie intérieure et sa perpétuelle belle humeur. Surtout, il embrasse l’expérience, se donne sans compter, tisse des liens d’amitiés avec les autres participants et interagit à merveille avec les Eurofans. Ceux-ci s’en souviendront le moment venu.
Miki nous offre une autre prestation réussie. LV me donne toujours autant envie de boire de l’Orangina : c’est un tube de l’été léger, bien tourné, qui pousse à se trémousser sur une plage espagnole, à la tombée du jour. Le morceau reste à mes yeux mince et peu émouvant. Il devrait néanmoins pincer une corde chez les lambdas. Je vois bien des téléspectateurs français, allemands ou italiens lui envoyer moult votes.
Donc, avec une mise en scène intelligente, accentuant les côtés « L’Eurovision est une fête » et « Miki communie avec son public », l’Espagne pourrait s’éviter un fond de classement, comme hélas ces quatre dernières années. À confirmer lors des répétitions générales (dans moins de trois semaines, fou, non ?).
Belgique – Eliot – Wake Up – première demi-finale
L’on a beaucoup glosé ces dernières semaines sur les capacités vocales d’Eliot. J’ai personnellement lu une flopée de jugements manichéens sur le sujet. Eliot me semble pourtant un bon interprète et il le prouve ici. Je trouve sa prestation réussie. Ces deux dernières années, à chaque fois que Blanche et Sennek avaient participé à une preparty, mon coeur s’était arrêté de battre. Cette fois, non, aucun arrêt cardiaque en vue. Au contraire : j’ai redécouvert WU avec un plaisir renouvelé et trouvé que la chanson prenait de meilleures couleurs dans les conditions du direct.
Notre ami Eliot maîtrise bien son morceau et l’on sent qu’il est taillé à sa mesure. L’on sent aussi que notre représentant national demeure encore « vert ». D’où l’intérêt pour lui de participer à ces preparties. Les répétitions à Tel Aviv lui seront également précieuses. Quant à la mise en scène, point trop n’en faudra. La délégation belge n’a pas le goût des accesoires « crazydingos ». Heureusement : à mon sens, WU se prêtera mieux à une mise en scène sobre à la Blanche, dans la continuité du vidéoclip.
Eliot verra-t-il la finale ? Je pense que oui. Verra-t-il la quatrième place ? Je pense que non. Je le vois plutôt suivre les traces de Roberto Bellarosa et tourner autour de la douzième position. Ce qui reste plus qu’honorable. WU est une excellente chanson, mais son impact demeure moins fort que celui de Rhythm Inside et de City Lights.
République Tchèque – Lake Malawi – Friend Of A Friend – première demi-finale
FOAF est un autre morceau qui prend vie dans les conditions du direct. En version studio, il conserve une certaine timidé musicale. Mais le talent d’Albert, sa voix et son expérience l’amènent à un niveau supérieur. La prestation du leader de Lake Malawi est à nouveau excellente. Encore une fois, j’étais convaincu que nos amis Tchèques s’étaient trompés dans leur choix. Nouvelle erreur de ma part (serais-je l’Eurofan le plus dans l’erreur de l’histoire du Concours ?). Lake Malawi est une très belle découverte artistique et une des révélations de cette édition 2019.
Décrocherais-je mon téléphone pour eux, le 14 mai prochain ? Jusqu’ici, ma réponse était « non ». Mais depuis les preparties, je me dis « pourquoi pas ». Pourquoi pas, si la mise en scène est réussie et si avec l’enthousiasme prévisible du public dans la salle, les émotions positives transpercent l’écran. Cette première demi-finale est un point d’interrogation. Tout peut y arriver. La République Tchèque conserve ses chances, à condition de réussir prestation et présentation. À suivre…
Irlande – Sarah McTernan – 22 – deuxième demi-finale
Je suis perplexe… Sarah nous offre une prestation globalement réussie et un beau moment de douceur. 22 est une belle chanson, qui s’écoute avec plaisir. Une jolie ballade à parcourir cheveux au vent sur la route des vacances, une bande-son de voyage en amoureux dans l’arrière-pays irlandais. Hélas, dans « bande-son », il y a l’idée d’un « arrière-fond ». Et c’est là que le bât blesse : 22 n’est en rien magnétique et puissant. La chanson s’apparente même à un gentil interlude entre deux propositions fortes, trois minutes permettant aux téléspectateurs de reprendre leur souffle. De plus, la deuxième demi-finale réunit des concurrents majeurs, face auxquels l’Irlande joue les poids plumes…
Tout espoir est-il perdu pour autant ? Oui, non, difficile à dire, étant donné le précédent « Ryan O’Shaughnessy ». L’an dernier, à la même époque, je l’avais condamné, lui et son Together. Sa mise en scène, très réfléchie et réussie, l’avait sauvé et permis d’atteindre une inespérée seizième place en finale. Conclusion : je me trompe tout le temps. Moralité : avec une mise en scène poétique, théâtrale et marquante, rien n’est impossible. Je doute quand même que nous retrouvions l’Irlande en finale. Les premières répétitions trancheront rapidement la question.
Lettonie – Carousel – That Night – deuxième demi-finale
La Lettonie se retrouve une position identique : un beau morceau, délicat et poétique, porté par une interprète talentueuse. Sabine réussit une nouvelle fois sa prestation et transcrit bien l’univers intimiste de TN. Je ne change pas d’avis quant à cette proposition lettone : elle est réussie, mais trop timide pour cette deuxième demi-finale. Connaissant la délégation lettone, la mise en scène sera sans doute reprise du Supernova. Certes, cela colle bien avec l’atmosphère de TN, mais cela ne marquera pas les téléspectateurs au fer rouge. Par ailleurs, nos amis de Carousel passeront juste après Luca Hänni, un certain handicap, tant les trois minutes suisses s’annoncent mémorables. Bref, je pencherais pour une élimination en finale. Triste, mais la compétition est tellement rude…
Estonie – Victor Crone – Storm – première demi-finale
Je n’étais pas grand fan des prestations vocales de Victor, je ne le suis pas plus devenu après celle-ci. Il ne se montre ni ridicule, ni honteux, mais ni éblouissant, ni émouvant. J’ai eu l’impression qu’il chantait Storm un registre trop haut et qu’il devait forcer sa voix. Bref, petite moue dubitative devant mon écran et plutôt envie de voter pour Lake Malawi…
Storm, quant à lui, est une suédoiserie égarée de l’autre côté de la Baltique. La chanson s’écoute avec plaisir, se retient facilement et est bien calibrée pour l’Eurovision. Elle n’en reste pas moins superficielle et peu émouvante. Qu’en retiens-je à titre personnel ? Les cinq secondes de réalité virtuelle, très réussies dans leur genre, de l’Eesti Laul. Ce qui est plutôt balot…
Pris en sandwich entre Hatari et Conan Osiris, Victor devra défendre chèrement sa qualification. Une belle prestation vocale devrait l’aider. À lui de trouver le juste équilibre et d’atteindre la perfection. Je demande à voir et ne jugerais que le moment venu. Mais s’il réédite son non-exploit londonien, je ne voterais pas en sa faveur.
Albanie – Jonida Maliqi – Ktheju tokës – deuxième demi-finale
Aucun doute ici : Jonida est une interprète magistrale. Sa prestation vocale est brillante. L’Albanie nous offre une autre grande chanteuse. Rien que pour cela, Jonida méritait mille fois de remporter le FiK et de représenter son pays à l’Eurovision. Et elle mériterait bien sur base de ce critère de décrocher sa qualification. Par ailleurs, elle se montre très enthousiaste et sincèrement heureuse de participer au Concours, un autre point en sa faveur.
Je m’interroge tout de même quant à la capacité de Kt de mobiliser les téléspectateurs lambda. Cela reste très albano-albanais et très « FiKesque« . Eugent Bushpepa nous a démontré l’an dernier que ce parti pris n’était pas totalement rédhibitoire. La porte de la finale n’est donc hermétiquement fermée devant Jonida. J’espère qu’elle évitera les costumes fantasques, les maquillages à la truelle et les visuels sans rapport qui auront tant coûté à Eneda et Lindita. Néanmoins, vu l’élimination que vous lui avez infligée au VE 2019 et son saucissonnage entre Sergey et Keiino, je me suis pris à douter de ses chances de qualification.
Suède – John Lundvik – Too Late For Love – deuxième demi-finale
L’efficacité suédoise dans toute sa gloire… Légère variante gospel cette année. Imparable et très réussi. Notre ami John nous démontre une fois encore l’étendue de son talent d’interprète. Sa prestation est parfaite et même dans ces circonstances modestes, le chanteur emporte et fait vibrer son public. Difficile par ailleurs de résister au sourire, à la joie et à la bonne humeur de notre représenant suédois 2019.
Christer Björkman peut dormir sur ses deux oreilles jusqu’en mai : TLFL est une excellente chanson, qui enthousiasmera les foules le soir du 16 mai et s’attirera de très nombreux votes de partout en Europe. La Suède se qualifiera donc, à mon sens, sans difficulté majeure. Sera-ce injuste et immérité ? Non. L’ensemble est réussi et avec une mise en scène annoncée plus lumineuse, restera dans les mémoires. Efficacité suédoise…
Danemark – Leonora – Love Is Forever – deuxième demi-finale
Dort-elle également avec son bonnet ? Parce qu’aux dernières nouvelles, elle ne le quitte plus… Quant au reste, voilà une autre prestation à ne m’avoir que peu convaincu… Certes, LIF ne demande pas des poumons de diva milanaise, mais tout de même… Leonora n’éblouit guère. Pas atroce, mais léger. S’en rend-elle compte ? Est-ce pour cela qu’elle s’appuie tant sur le public, qui se charge au final d’une bonne partie de la prestation ? « Mmmm » dubitatif de ma part… Déprivé de toute mise en scène et faute de choristes, le soufflet retombe visiblement.
LIF est une autre chanson douce et gentillette jetée dans la fosse aux lions de la deuxième demi-finale. Un sucre candi perdu au milieu des fauves… Certes, c’était le meilleur choix possible parmi les propositions du dernier DMGP. Mais je me rends soudain compte que le Danemark n’ira nulle part dans la compétition. Il y a mieux, plus aguerri, plus affuté, plus intéressant et plus mémorable. En l’état et à moins d’une amélioration spectaculaire, je pencherais pour l’élimination.
Pays-Bas – Duncan Laurence – Arcade – deuxième demi-finale
Serait-ce la meilleure chanson jamais présentée par les Pays-Bas à l’Eurovision ? Je suis tout disposé à le croire. Arcade parvient à détrôner Birds dans mon coeur, un exploit que j’imaginais impossible. Quelle chanson ! Quelle réussite musicale et artistique ! Quelle claque magistrale à tous les contempteurs du Concours (spécialement ceux qui ne regardent jamais, qui méprisent pour le principe et qui se répandent à grands cris sur Twitter – suivez la logique…) ! Assurément du bois dont on fait les morceaux vainqueurs de l’Eurovision.
Duncan avait déjà prouvé son immense talent. Il le confirme une nouvelle fois, avec cette prestation impériale. Une certaine idée de la perfection, alors même que les conditions techniques et acoustiques sont relatives. Avec les moyens de l’Eurovision, il devrait tutoyer le sublime. Sa première place chez les parieurs me semble justifiée. Bref, la qualification ne devrait être qu’une formalité administrative et la victoire, une évidence. Me tromperais-je encore une fois dans mes prédictions ? J’ai hâte d’être le 18 mai prochain pour le découvrir !
Italie – Mahmood – Soldi – finale
À moins que… À moins que notre ami Mahmood ne se mette en travers des rêves et espoirs néerlandais… Curieux parcours que celui de ce chanteur, ayant remporté le Sanremo en dépit de toute logique. Curieux parcours que celui de Soldi, vainqueur contesté s’étant transformé en incroyable succès commercial et critique, par delà les frontières italiennes. Moi-même, hypnotisé que j’étais par Loredana Berté et résigné à la victoire d’Ultimo, j’étais passé à côté de cette proposition. Sa victoire m’aura fait redécouvrir ce morceau imparable et en tomber éperdument amoureux. Depuis, je le réécoute en boucle et le place, non seulement parmi mes favoris de cette édition 2019, mais aussi parmi mes favoris de tous les temps.
Mahmood, quant à lui, est assuré de devenir l’une des plus grandes stars de la chanson italienne de ces prochaines décennies. Il est éblouissant de talent et de charisme. Sa prestation est aussi brillante que celles de Sanremo. Soldi est si génial, qu’il emporte le public, sans aucune mise en scène particulière. Les applaudissements en rythme des spectateurs renforcent la puissance de l’ensemble. L’Italie me semble donc assurée d’un excellent résultat, le 18 mai prochain. Moins qu’un podium serait un crime terrible. Une victoire ? Pourquoi pas, au vu des différents sondages en- et hors-ligne. Nous aurions tout à y gagner, tant Soldi a le potentiel d’un tube international.
France – Bilal Hassani – Roi – finale
Les fans de Bilal nous lisent-ils ? Nous ne tarderons pas à le savoir après cette analyse personnelle… Car avec ces trois minutes, devinez qui est de retour sur mon visage ? Oui : cette petite moue dubitative. Mais à la différence de mes commentaires précédents, ce n’est pas la prestation vocale qui me laisse sceptique. Bilal retrouve ici le niveau de la finale de DE. Je trouve cela plutôt réussi et intéressant. Bilal n’a point à rougir et avec ce travail constant sur lui-même qui le caractérise, devrait donner le meilleur de lui-même à Tel Aviv.
Non, ce qui ne me convainc pas pour un sou et cela est plus grave, peut-être, c’est Roi lui-même. Je ne parviens vraiment pas à m’enthousiasmer pour cette chanson. Non, elle n’est ni mauvaise, ni ridicule. Mais non, elle n’est ni renversante, ni transcendante. J’ai reproché à d’autres morceaux d’être timides. Ici, je reproche à Roi d’être musicalement sans audace. Malgré un message intéressant, la composition reste formatée et prévisible. Cela ne cause ni surprise, ni étonnement, ni chute de son divan. Ce qui est paradoxal, tant Bilal le personnage suscite ces sentiments précis.
C’est là mon noeud français 2019 : Roi me laisse globalement indifférent. Je ne décrocherais sans doute pas mon téléphone pour lui, le 18 mai. Bilal le chanteur ne m’emporte qu’à moitié. En revanche, Bilal l’homme, Bilal le symbole, Bilal le non-binaire me fascine et me passionne. Son histoire, son parcours, son message me parlent énormément et m’ont permis de mieux comprendre cette non-binarité qui est la nouvelle frontière de nos sociétés occidentales. Grâce à lui, je suis donc devenu plus ouvert, plus éclairé et plus tolérant. Un grand bien en soi.
Quelles sont les chances de la France ? Réduites, selon moi. Je verrais plutôt Bilal aux alentours de la quinzième place. Quelle est mon opinion sincère sur le sujet ? Pragmatique : si la participation de Bilal permet à France Télévisions de rajeunir l’audience de l’Eurovision, de remporter la bataille de l’audimat et de faire aimer le Concours à de nouvelles personnes, je serais un Eurofan satisfait. Je me permets un conseil pour DE 2020 : plus de diversité et d’audace musicale, s’il-vous-plaît. Dénichez le Conan Osiris français et cela sera parfait !
Finlande – Darude & Sebastian Rejman – Look Away – première demi-finale
Eh bien, l’on dirait que notre ami Sebastian s’améliore sans cesse. Sa prestation vocale à l’UMK était plutôt médiocre. Mais ici, c’est nettement mieux. Espérons qu’à Tel Aviv, il atteigne la perfection. Est-ce que cela sauvera la Finlande et lui permettra d’accéder à la finale ? Je n’en sais fichtre rien. Plus j’y réfléchis, plus je trouve cette première demi-finale, opaque et incertaine. Comme l’a fait remarquer un Eurofan sur Twitter (en des termes peu amènes, notez), il est périlleux d’estimer les qualifiés potentiels, sans connaître leur mise en scène et sans pouvoir prédire leur prestation à l’instant X.
Ce commentaire est d’autant plus pertinent avec la Finlande. Mettons que Sebastian tienne la note avec brio et que le visuel soit réussi, la qualification demeure possible. En ce qui me concerne, comme déjà précisé, je jugerai sur le moment. LA est à mes oreilles un morceau appréciable, qui fleure bon les années 90, sans pour autant les pasticher. Ce n’est guère le meilleur de cette édition 2019, c’est loin d’être le plus mauvais. Il lui manque juste un petit supplément d’âme pour se distinguer de la concurrence. S’il parvenait en finale, je le verrais autour de la vingtième place.
Question subsidiaire qui tourne et retourne dans ma tête : combien de lamdas reconnaîtront-ils Darude ? Et quel impact cela aura-t-il sur le télévote ? À titre personnel, je le connaissais de nom et de Sandstorm. Je vous avoue avoir découvert son visage et sa nationalité, en janvier dernier. À méditer…
Pologne – Tulia – Fire Of Love – première demi-finale
L’Eurovision dans toute sa splendeur : la découverte d’artistes locaux, débutant dans leur pays, inconnus ailleurs et explorant des pistes musicales novatrices. Ceci posé, je me suis enthousiasmé pour Conan Osiris ou Hatari. Nettement moins pour Tulia. Si vous lisez mes commentaires depuis quelques temps (je vous en remercie au passage), vous savez que ce n’est point le grand amour entre moi et les musiques traditionnelles et folkloriques. Déjà, en 2017, cela n’avait pas collé du tout entre Navi et ma petite personne. Bis repetita placent avec Tulia. Leur répertoire n’est vraiment pas ma tasse de thé.
Néanmoins, je ne suis pas bouché à l’émeri : nos quatre amies polonaises ont du talent. Elles sont venues à l’Eurovision par surprise, mais y ont toute leur place. Joanna, Dominika, Patrycja et Tulia nous offrent une excellente prestation de leur morceau. Très belle harmonie, très belle complicité. Un point auquel les téléspectateurs et les jurés seront sensibles. Quant au reste… Des goûts et des couleurs… Dans la même veine, je verrais plutôt Joci Papai se qualifier et Tulia rester en rade. Ps s’apparente à une ritournelle qui n’emmène guère là-haut (Chimène Badi, sors de ce corps !). Mon pronostic serait donc plutôt pessimiste.
Royaume-Uni – Michael Rice – Bigger Than Us – finale
Je ne comprends pas. Je ne comprends vraiment pas. L’industrie musicale britannique est l’une des plus inventives et des plus originales qui soit. Et à l’Eurovision, la BBC nous refourgue une suédoiserie refusée par Christer Björkman. Je le concède, il s’agit d’un raccourci tendancieux. Mais qui possède un fond de vérité. Alors, non, non, je ne pense pas qu’Adele ou Ed Sheeran doivent représenter leur pays au Concours. Néanmoins, la BBC pourrait au minimum demander à la nouvelle Adele ou au nouveau Ed Sheeran de composer un morceau intéressant et innovant. Pas une soupe réchauffée comme BTU.
Quant à Michael, je suis partagé. Il est un interprète exceptionnellement doué. Chacune de ses prestations est remarquable de justesse, de puissance et de beauté. Je pense que c’est surtout pour cela qu’il a été choisi par les juges et les téléspectateurs britanniques. Avec droit et mérite. Reste que sa gestuelle me porte sur les nerfs. Il s’agite, se secoue, se plie, prend des mines de mater dolorosa, l’on croirait Dalida chantant Je suis malade. J’espère que sa mise en scène sera aussi réussie que celle de Lucie Jones et fera ressortir le meilleur en lui.
La suite m’apparaît prévisible. BTU n’étant que peu armée face à la concurrence, elle stagnera autour de la vingtième place. Les Britanniques accuseront la politique. Les Eurofans accuseront la BBC. La réputation du Concours ne se relèvera pas outre-Manche. Les artistes crédibles fuiront la prochaine sélection britannique. Certains appeleront à un Brexit eurovisionesque. Et l’année prochaine, l’on aura droit exactement au même cirque. Triste…
Autriche – Paenda – Limits – première demi-finale
Voilà une autre artiste nationale qui méritait d’être mise en lumière par le Concours. L’on devine pourquoi elle a été choisie par l’ÖRF : une auteur-compositrice-interprète en début de carrière, mais avec déjà une expérience de la scène. Une chanteuse remarquable, originale, à l’univers unique. Cerise sur le gâteau : elle propose une bonne chanson. Les ingrédients semblaient réunis pour un autre triomphe autrichien. Sauf que oui et non.
Paenda est effectivement une très belle découverte. Elle démontre ici à nouveau l’ampleur de son talent, en signant une prestation vocale parfaite et d’une facilité déconcertante. Per se, Limits est une très bonne chanson, fraîche, contemporaine, délicate. Je l’apprécie beaucoup… tout en reconnaissant qu’elle n’est absolument pas taillée pour la compétition. Elle m’évoque le My Turn de Martina Bárta. Un coup d’épée dans l’eau eurovisionesque…
Cela nous amène sur le grand débat de fond de l’Eurovision : sa dimension compétitive ne tue-t-elle pas son esprit-même ? À mon avis, non. La quête d’un vainqueur donne tout son sens et son sel au Concours. Cette année, l’ÖRF a choisi de présenter une belle artiste, quitte à faire fi de la compétition. Merci infiniment… et rendez-vous l’année prochaine. Car Limits passera inaperçue dans le pandemonium de la deuxième demi-finale.
Lituanie – Jurij Veklenko – Run With The Lions – deuxième demi-finale
Décidément, l’Eurovizijos atranka est une pépinière d’étoiles. La sélection lituanienne (trop souvent oubliée des Eurofans – militons pour sa réhabilitation !) nous offre Jurij sur un plateau d’argent. Un autre chanteur local bourré de talent, de charisme et d’avenir. Ceux d’entre vous qui ont suivi la dernière édition de l’Ea savaient qu’il était le seul adversaire de Monika Marija. Il l’a emporté un peu à cause des erreurs tactiques de la diva, beaucoup grâce à sa voix captivante et sa ballade réussie. Sur la scène du CdP, Jurij nous délivre une impeccable prestation vocale, tout en maîtrise et en virtuosité.
RWTL est l’une de mes chansons préférées de cette édition 2019. Visiblement, vous l’appréciez moins. Du coup, je ne sais que pronostiquer pour le 16 mai. Jurij affrontera de redoutables pointures et je réalise que sa qualification n’est point acquise. Pour sa mise en scène, il a annoncé reprendre essentiellement celle de l’Ea, en simplicité et en subtilité. Cela marquera-t-il les téléspectateurs ? Il faudrait demander à nos lecteurs suisses de s’exprimer sur le sujet. Quant à moi, j’espère et je prie. Et si la Croatie se qualifie à la place, je hurle !
Norvège – Keiino – Spirit In The Sky – deuxième dem-finale
Le retour du poussin disco, pour trois minutes difficiles à évaluer, le public se chargeant de la majorité de la prestation. Tom, Alexandra et Fred nous ont déjà prouvé qu’ils étaient de bons interprètes. Je ne m’inquiète pas sur ce plan-là. SITS conserve tout son potentiel attractif. Je suis à présent curieux de la mise en scène choisie et confiant quant aux chances de la qualification de la Norvège. En finale, je vois bien nos trois amis graviter autour de la dixième place. À confirmer…
Conclusion
Voilà une autre édition réussie de cette LEP. Espérons qu’il y en ait de nombreuses autres ! La plupart des artistes confirment les attentes placées en eux. Leonora et Victor se sont montrés, à mon avis, les moins convaincants. Mais rien d’irrécupérable. Eliot, quant à lui, est sur la bonne piste. Ouf !
Passons à mon classement personnel :
- Médaille de bronze : Jonida Maliqi. Une chanteuse, une grande chanteuse. Une Eurodiva albanaise comme on les adore. De la classe, du professionnalisme et surtout une incroyable voix. Un morceau authentique et à message, pour une qualification qui me semblerait méritée.
- Médaille d’argent : John Lundvik. Il méritait cent fois de représenter la Suède à l’Eurovision. Sa chanson et sa prestation l’ont imposé avec évidence à la finale du MF. Un boulevard s’ouvre à présent devant lui et le chanteur permettra à la Suède de rééditer en finale un classement parmi les dix premiers
- Médaille d’or : ex aequo, impossible de les départager, Duncan et Mahmood. S’il était possible de scinder le Micro de Cristal, je le leur attribuerais à tous les deux. Pour l’heure, avec Luca Hänni, ils mènent la course en tête. Le vote final s’annonce vasculairement dangereux. Prévoyez une seringue d’adrénaline à portée de main…
Sondage
À votre tour de vous exprimer !
La LEP 2019 était très excitante (un rien m’excite cette année !) car elle permettait de voir l’Italie, la Suède, l’Estonie et la France rejoindre leurs amis déjà passés à Amsterdam ou Riga.
Mais, pour moi, la configuration de la salle (une boîte de nuit avec une scène minuscule) rend plus difficile la critique des performances qu’ailleurs. Au point de vue sonore il y a souvent un brouhaha.
On peut par contre se rendre compte de l’assurance des interprètes, de leur faculté à communiquer avec le public. On sent le plaisir qu’ont ressenti certains quand ils ont compris que le public connaissait leurs chansons par coeur ..
L’avis de Pauly est comme toujours très avisé. Je le rejoins sur bien des points :
– coeur avec les doigts pour Jonida , la Queen albanaise. Peur qu’elle paye son mauvais ordre de passage au concours et reste confinée en demi.
– Miki sera remarqué à Tel Aviv et pas seulement pour la taille de ses biceps.
– Duncan et Mahmood sont au dessus, en tout cas parmi ceux qu’on a déjà vus sur le circuit.
– Carton rouge (comme son bonnet) à Leonora. Trop dilettante…
Vu la vidéo je suis pas trop convaincu par Duncan mais bon c est une excellente chanson !!!!Allez Mahmood lui laissera quelques miettes à partager avec notre ami suisse!!!!
Bravo et merci pour ce super compte rendu, je n’en sais plus quoi dire 😉 .
Mahmood mais Mahmood quoi, MA découverte 2019. Je pense exactement comme toi Pauly le concernant lui et sa carrière.
PS quel plaisir de te lire, tu es passionnant, merci vraiment 😉 .
J’ai très vite reconnu la patte très avisée et professionnelle de Pauly, J’apprécie vraiment tes commentaires et ta belle sincérité emprunte de beaucoup d’objectivité. Grâce à toi, chaque artiste conserve son authenticité et également toutes ses chances de séduire au-delà des pronostics parfois un peu trop tranchés en fonction de nos propres goûts et de notre sensibilité
Merci pour ton analyse subtile et respectueuse Pauly. Mes préférés sont Duncan et Mahmood , ces deux grands artistes confirment leur place parmi les favoris de cette édition. Néanmoins, jusqu’à ce jour, je n’ai jamais été très élogieux vis à vis du candidat français Bilal, Que les choses soient claires, je n’ai absolument rien contre lui, car je respecte ce qu’il est et tel qu’il est, au contraire, je salue son audace, son courage de s’exposer ainsi . C’est surtout son interprétation qui me dérangeait. Mais là, je dois dire que je suis un peu bluffé, Je trouve qu’il a remarquablement bien interprété son titre à Londres, Très proche du public, souriant, je l’ai trouvé à sa place, Il a vraiment fait des progrès significatifs au niveau vocal ainsi qu’au niveau de sas présence scénique, Je l’ai trouvé beaucoup plus authentique, il ne surjoue plus autant et son message est bien mieux passé.
En conclusion, je pense que si Bilal conserve ce cap, il pourrait bien surprendre à Tel Aviv, Je suis réaliste, la chanson que j’aime bien manque tout de même un peu d’envergure pour parvenir sur le podium et même le Top 5, Mais je ne serai pas surpris qu’il parvienne à se hisser dans le Top 10, notamment à travers le télévote qui risque tout de même d’être assez massif. J’ai été surpris par l’accueil qu’il a reçu au Café de Paris de Londres, le public semblait déjà connaître les paroles de son titre » Roi » et avait l’air tout de même très enjoué par son personnage. C’est plutôt bon signe, Alors qui sait, Bilal ne sera sans doute pas le Roi de la soirée à Tel Aviv mais peut-être » le petit Prince » !
Pour les autres artistes présents à cette soirée, je ne vais pas tout commenter, mais la plupart tenaient vraiment la route, sauf la candidate danoise qui risque bien de faire un flop , non pas à cause de sa jolie chansonnette que j’aime pourtant beaucoup mais surtout en raison de son attitude totalement « dilettante qui ne correspond pas du tout au thème de sa chanson. Qu’elle enlève son bonnet et qu’elle revienne un peu sur terre !
De ce que l’on peut en déduire de ces vidéos qui ne sont pas d’une qualité extra Bilal a fait une bonne interprétation et a bcp progressé vocalement. Il a un bon contact avec le public je le trouve serein presque détaché c’est plutôt cool à observer il sait qu’il n’est pas du tout favori et du coup j’ai l’impression que ça l’a rendu plus léger genre je kiffe d’être ici avant tout le reste on verra après… détail sa nouvelle perruque lui va mieux que ce carré pas super à DE (à Tel Aviv sa perruque sera encore plus longue).
Après la chanson reste faible et même avec le revamp il n’y aura pas de miracle je suis réaliste mais une bonne interprétation et une mise en scène marquante lui permettront peut-être d’arriver comme Alma ou MM vers 12/13e ce qui serait honorable. J’espère surtout qu’il ne fera pas un bottom 5. En ce qui concerne les autres plus j’écoute les Pays-Bas et moins je vois cette chanson gagner (je finis par la trouver un peu ennuyeuse en fait) mais je ne vois pas l’italie gagner non plus donc c’est très ouvert pour l’instant avant de connaître les mises en scène qui vont faire bouger les lignes.
Merci Pauly pour ton compte-rendu. J’aime bien regarder les pre-parties, j’aime bien découvrir les artistes en live malgré des conditions techniques pas terribles.
Je continue d’être bluffée par Miki alors que je suis très loin d’aimer ce genre d’ambiance, je dois être trop nordiste. La première fois que je l’ai entendu/ vu je me suis dis qu’il allait mettre le feu. Il te réveille une salle en deux secondes. Sa présence va faire du bien, c’est hyper frais et puis tu sens qu’il n’a pas décidé de se mettre au sport un mois avant de présenter sa chanson et ce sera un plus dans sa prestation. Sacré entertainer !
Je reste assez indifférente à la chanson belge. Je m’ennuie un peu, j’ai un peu d’mal avec cette diction. J’ai pas plus de choses que ça à raconter parce que je ne déteste pas non plus.
« Friend of a friend » c’est encore de la fraîcheur. Verrons-nous sa voisine sur la scène de Tel Aviv ? Il a l’air super à l’aise dans ses pompes Albert…. J’adore son prénom. Elle a un p’tit côté Motown cette chanson, elle m’évoque l’insouciance.
C’est au Café de Paris que je me mets à beaucoup apprécier la voix de Sarah ! J’aime bien sa chanson depuis sa révélation mais c’est à cet instant que je trouve cette voix vraiment plaisante, intéressante. A moins que ce soit une confirmation, je les écoute tellement que parfois je m’y perds. Une chanson à l’américaine pour une irlandaise qui la porte superbement bien.
Carousel. Ce n’est pas fait pour cette atmosphère « Café de Paris ». Ce sera plus appréciable à Tel Aviv grâce aux caméras, c’est trop intimiste pour cette ambiance là.
Estonie. Sympathique prestation. Victor a l’air content d’être là, belle ambiance. Quel sera le sort de cette chanson ? Je l’aime bien, c’est une agréable suédoiserie texane 🙂
L’Albanie ! J’ai presque la certitude que j’aurai un Wow le soir de sa prestation. Il faut qu’elle oublie l’idée de porter cette chemise Burberry. Ça se porte en doublure ou en petite touche mais pas en chemise. Moi je le porte en baskets parce que j’ai trouvé très chouettes ces couleurs du rainbow flag incrustées à ce tartan. Et c’est ma façon de dire « je suis pro LGBT et je vous emm… » 🙂
Elle est très fédératrice la chanson suédoise. J’ai un peu de mal avec cette façon d’envoyer ses « I » mais c’est un détail trop personnel pour penser que je ne serai pas la seule à être gênée par ça. Il a l’air très sympathique John…. Un coucou et des bises à notre John à nous ♥. Potentiel victorieux la Suède !
Le Danemark me pose question. Je me demande si Leonora se sent prête pour Tel Aviv. Est-elle coachée par Bruel ? C’est pas mal mais elle ne pourra pas faire participer le public en demi-finale parce que c’est elle qu’on attend, pas le public hein. A suivre !
Duncan Laurence est mon number 1.5 ! Le temps passe, mon affection pour cette chanson ne s’émousse pas mais je me demande quand même si elle peut l’emporter. Je me demande s’il ne lui manque pas quelque chose. Je me demande aussi s’il ne faut pas que j’attende les rehearsals 😉
« Soldi » est très bon. J’en suis aussi à me demander si ça peut gagner. Bizarre ces doutes de dernière minute.
Bilal s’est bien amélioré vocalement, bravo. C’est une voix voilée à qui il faudra des chansons adaptées à cette particularité, pour ce qui est de « Roi » je trouve que la mission est remplie. Je le vois dans des émissions, c’est l’heure des promos. Je l’observe. Il est sympathique. J’ai l’impression qu’il prend un peu l’Eurovision par-dessus la jambe. Il est béat, heureux. Je crois que ce qu’il lui plaît c’est d’être médiatisé. Je le pense plus narcissique qu’artiste.
Finlande : j’ai l’impression que « Is it in my head » et « Look away » sont les seules phrases de cette chanson. Et j’entends le « Keep me hangin’ on » de Kim Wilde. Chanson insipide pour Bibi. Pas désagréable mais fade. Mais c’est peut-être dans ma tête 🙂
Mes poupées grunge, elles chantent tellement bien que je me demande si ce n’est pas du playback. Qu’elles sont jolies, qu’est-ce que je les aime. J’espère qu’elles vont avoir un effet Eugent ; l’année dernière on ne donnait pas cher de sa survie en demi-finale et voyez le résultat. Ici on était que deux à y croire… lol !
Michael Rice chante bien mais m’exaspère par sa gestuelle. J’ai l’impression de voir les hurlantes américaines des années 90, les doigts qui bougent sur le micro, la main qui stoppe je ne sais quoi comme ceux qui tendent le bras aux voitures sur les passages piétons comme s’ils étaient persuadés que leur autorité se prolongeait dans leur bras. Moi j’vois pas Dalida, j’vois Whitney Houston, surjouant l’émotion. Allez encore un Narcisse !
Pauvre Paenda. Pour ce qui la concerne, se rapporter à ce que j’ai dit sur Carousel plus haut.
Jurijus… ce n’est pas un lion, c’est un suricate et j’ai envie de le domestiquer et l’adopter et le garder. Il chante bien, je crois. Sa chanson est bien, je crois. Il ira en finale, j’espère.
Norvège : la chanson que je n’assume pas.
Je vais aller voter pour mes polonaises, leur donner une médaille d’or, une d’argent à l’Espagne et une de bronze à John !
❤ !
De même Virginie, j’te fais des bises
J’suis toujours là, j’me suis pas évanoui de nouveau dans la nature x) J’attendais juste la fiche d’Eurovista sur le Monténégro et (surtout) les résultats détaillés d’André pour me manifester 🙂
Passe une bonne semaine 😉
Merci pour ce résumé!
Globalement, pas d’accident industriel. À l’exception de Leonora, tous les interpètes maîtrisent leur chanson et l’ensemble est plus que correct. Ce qui fera la différence, ce sera bien sûr le placement, le niveau de la demi, la présence (ou non) de pays alliés; mais surtout, surtout la mise-en-scène. Même des pays que l’on a déjà enterré type Autriche peuvent s’en sortir avec la scénographie adéquate. Il faudra attendre les répétitions pour juger, mais bon je me prête quand même aux pronostics:
Certainement relegué en demi: Lettonie, Autriche, Danemark, Finlande, Irlande
Passage en final (option ric-rac): Belgique, Tchèquie, Pologne, Estonie, Albanie (quelle voix!), Lituanie, Norvège
Direct en finale:
UK, Espagne, France (ça s’améliore, mais je reste perplexe)
Suède (attention, et même si ça ne me réjouis pas, top 5 plus que probable)
Italie (Mahmood est exceptionnel, une des meilleures chansons de ces 10 dernières années)
Pays-Bas (je ne suis pas fan d’Arcade. Le début sonne tout de suite « winner, » mais le refrain tend à être répétitif. Je suis un peu dubitatif et ne crierai pas tout de suite à une victoire).
Excellente analyse et très beau travail.
Je trouve en effet que Bilal ne donne absolument pas l’impression d’être concentré sur sa prestation (il est rare de voir un chanteur faire coucou à quelqu’un pendant sa prestation).
Par manque de travail, je crains le pire à Tel-Aviv. Il faudrait qu’il se reprenne.
C’est encore plus mauvais je dois dire avec la candidate Danoise pas terrible vocalement en plus.
Je ne partage pas du tout l’enthousiasme général sur les chansons Suédoise (déjà entendu mille fois) et Norvégienne (une sorte de revival d’Aqua).
Reste sur cette London Party les candidats Espagnols et Italiens qui me semblent bien là et vendront cher leurs peaux et dans une moindre mesure Duncan pour la Hollande, un poil plus modeste.
Merci Pauly pour ce bel article très détaillé et parsemé de tes avis objectifs et argumentés, c’est extrêmement intéressant à lire et, agrémenté des vidéos, ça nous plonge encore davantage dans l’ambiance eurovisionesque du Café de Paris. Ce qui est assez incroyable à moins d’un mois de la grande finale au vu des premières preparties, c’est qu’il n’y a pas vraiment de catastrophe vocale et que la plupart des candidat.e.s s’en sortent très bien en live, ce qui promet de très belles soirées à TLV.
LE PODIUM
Médaille d’or (ex-aequo): Italie et Pays-Bas
Médaille d’argent: Lituanie
Médaille de bronze: Suède
MES FAVORIS
D’entrée, comme toi Pauly, mon coeur balance! Impossible de trancher pour la médaille d’or entre les Pays-Bas et l’Italie. Impossible, et pourtant il faudra bien!
– PAYS-BAS: Duncan, rien à dire, il continue de porter à la perfection Arcade. Vocalement, c’est excellent. Il parvient à restituer la magie et la splendeur du titre sur une scène réduite, que sera-ce en live! Une victoire néerlandaise 44 ans après serait largement méritée, qui plus est pour un pays qui était au fond du trou dans les années 2000 et qui a su relever la tête avec dignité, travail et fierté.
– ITALIE: Mahmood…. Aaaaaaah Mahmoood! Bon, je pense que tout le monde a compris que je suis en amour pour lui… Il suffit qu’il commence à chanter et à se mouvoir sur scène pour qu’il me fasse tressaillir. Quelle présence, quel charisme, quel beau timbre de voix, et surtout, quelle super presta sur Soldi, titre que décidément j’aime de plus en plus et je trouve de plus en plus percutant. Il l’incarne très très bien sur scène et l’assure parfaitement. Une victoire italienne serait également très appréciable, presque trente ans après, histoire de fêter ce beau retour entamé en 2011. Et l’Italie dispose cette année d’un titre fort, moderne et suffisamment original pour se démarquer.
ILS FONT LE JOB
– ALBANIE: Joniqa est exceptionnelle, problème elle passe en DF2 au milieu de tous les favoris. Le titre est-il assez marquant pour qu’elle créé la surprise et qu’elle parvienne à s’extraire de la demi de la mort? Je n’en suis pas si sûr hélas, même s’il change pas mal de ce que nous envoie habituellement l’Albanie.
– POLOGNE: Là aussi, c’est très bien exécuté, l’harmonie des voix entre les quatre est juste parfaite, le mélange entre pop-rock et folklo est intéressant. Pour la qualif, ça devrait le faire, par contre je ne les vois pas monter très haut en finale, quoiqu’on n’est pas à l’abri d’une surprise et que le télévote est généralement favorable à la Pologne.
– SUÈDE: John Lundvik est irréprochable. Too Late For Love n’est pas le titre du siècle, mais il est efficace et fédérateur. La Suède vogue tout droit vers un nouveau top 10.
ILS VONT METTRE EL FUEGO (et les deux premiers cités sont des brasiers vivants)
– ESPAGNE: Miki, toujours aussi énergique! Il est dans de la partage de son titre festif et solaire, et ça se sentira jusque dans les canapés du fin fond de la Lituanie. Évidemment, les jurys le saqueront, mais le public sera là, et pourrait offrir à nos voisins leur meilleur classement depuis Ruth Lorenzo, et ce serait mérité. Je n’avais jamais remarqué à quel point il est admirable en tee-shirt, même si j’ai toujours apprécié le jeune homme.
– LITUANIE: autre brasier, mais lui il court avec les fauves, c’est Jurij, toujours nickel et portant à merveille son titre qui, je le crains, risque de ne pas passer le cut. C’est vraiment dommage, parce que la Lituanie a envoyé non seulement une belle voix mais un titre actuel et très bien fichu, qui passe super bien en live.
– NORVÈGE: Je ne sais pas s’ils seront au top du classement, j’ai tendance à voir la bulle éclater comme pour beaucoup avant eux, mais il faut dire qu’ils assurent et qu’ils allument eux aussi la salle. Si les votes des jurys risquent d’être plutôt défavorables, le public pourrait les soutenir, sans pour autant atteindre les hauteurs du classement.
IL FAIT SON BONHOMME DE CHEMIN (et vise le top 10)
– BELGIQUE: décidément, le plat pays réussit bien ses preparties cette année. Bien que jeune et inexpérimenté, Elliott ne semble pas mal à l’aise et il est plutôt convaincant dans son interprétation. Attention à bien mettre en scène ce très bon titre qui manque juste d’un léger décollage pour permettre au pays les hauteurs du classement, car si la scéno est ratée comme celle de Sennek, ça pourrait le faire caler dans une DF1 incertaine. Mais Elliott fait le job.
J’ÉTAIS CHAUD AU DÉBUT (et moins aujourd’hui)
– ESTONIE: nouveau venu des preparties comme Mahmood et Bilal. Je me suis beaucoup enthousiasmé pour ce titre au début des sélections, moins aujourd’hui bien que je continue de le trouver efficace. Je crains cependant qu’il ne soit éclipsé par l’Islande et le Portugal entre lesquels il est pris en étau ce me semble. Vocalement, on dirait que c’est mieux qu’à l’Eesti Laul, même si ça reste un peu poussif dans les refrains. Un titre efficace et conventionnel, peut être trop formaté et passe-partout pour cette année, mais qui peut viser la finale.
ET S’ILS CRÉAIENT LA SURPRISE?
– RÉPUBLIQUE TCHÈQUE: et si c’était la surprise de la DF1? La sélection nationale n’a pas déclenché d’enthousiasme particulier, qui plus est le titre de Lake Malawi, on ne donnait pas cher de leur peau… Mais ils sont dans une DF1 ouverte, le revamp de leur titre est très bon et ils assurent. J’aime le côté vintage et la légèreté, la rythmique de Friend of a Friend, c’est très entêtant. Je ne dirais pas non pour retrouver la RTC une deuxième fois consécutive en finale cette année, et je pense que c’est possible.
ET SI ELLE CRÉAIT LA SURPRISE INVERSE?
– DANEMARK: une sélection moyenne, le moins pire titre de la sélection qui gagne, frais, léger et agréable, qui berce les coeurs et pourrait laisser croire à une surprise au soir du 18 mai… à condition de passer la demi et ça, ce n’est pas gagné, car niveau presta, c’est laborieux, très laborieux. Je pensais le Danemark parmi les qualifiés sûrs, j’envisageais presque le top 10 surprise, là j’envisage de plus en plus l’élimination surprise au profit d’un pays offrant un titre plus intéressant et une presta plus solide, et ils ne manqueront pas dans cette DF. Je disais dans les coms de l’article sur le DMGP que le Danemark méritait de caler en DF cette année pour la 3e fois en 5 ans (gros signal d’alerte quand même), je tends à le penser de plus en plus, car c’est vraiment très moyen. Parce que j’aime bien la chanson, elle est dans mes dix qualifiés, mais Leonora en est en zone rouge favoris et pronos, car il y a pas mal de travail. Et si un troisième ticket devenait subitement ouvert dans la DF2?
C’EST JOLI, C’EST LÉGER MAIS…
– IRLANDE: J’aime beaucoup la légèreté et la touche pop vintage de 22, que Sarah chante très bien. C’est une sweet pop que je trouve très agréable à écouter. Mêmes soucis que pour la Lettonie cependant: manque de force, pas de vrai décollage, passage en DF2, ordre de passage n°2 de surcroît, … Elle risque de se faire dévorer toute crue (même si c’est ma dernière qualifiée perso)
– LETTONIE: c’est agréable et c’est bien fait dans leur genre, mais ça reste trop sage et linéaire pour faire décoller le truc. Le live est bon, mais le titre ne décolle pas et va passer inaperçu dans la DF2
– UK: à l’écoute de la sélection navrante du pays de la pop, on a d’entrée condamné nos amis britanniques aux portes de l’enfer eurovisionesque, à savoir le bottom 5 comme c’est devenu une sorte de norme pour eux depuis quelques années. Et pourtant, Michael Rice pourrait les « sauver » du gouffre en leur offrant un classement aux alentours de la 17ème place (ce qui serait déjà une victoire vu les profondeurs dont ils partent et leur intérêt pour le concours), car la chanson n’est pas désagréable, quoique passe partout, et Michael l’exécute plutôt bien. Après, je ne suis pas naïf, il y a potentiellement plus de chances que ça aille au-delà de la vingtième place, mais sait-on jamais sur un malentendu.
POINT D’INTERROGATION
– AUTRICHE: l’incertitude totale. J’adore la voix et l’univers, j’aime quand même beaucoup ce titre même s’il manque le petit quelque chose tout en ayant paradoxalement un truc. Là aussi, attention à la mise en scène qui devra être marquante pour ce titre difficile à défendre en live. Paenda le fait parfaitement, c’est une artiste de talent. Les jurys pourraient aimer, le télévote moins. Bataille difficile en vue pour les derniers tickets avec des titres très différents.
LA PROGRESSION SURPRISE (mais un calage attendu en DF1)
– FINLANDE: Sebastian s’est considérablement amélioré par rapport à l’UMK, ce qui laisse penser qu’il peut assurer un bon live à TLV. Par contre, le titre reste ce qu’il est c’est à dire… dépassé de presque quinze ans et assez insipide. Next.
HC (par le traitement particulier que je vais évidemment lui offrir): LA FRANCE
Depuis le temps qu’on attendait de voir Bilal en pre-party après son retrait d’Amsterdam à la dernière minute (merci la maison de disques!), enfin nous sommes comblés en la matière. Bon, note positive pour commencer, Bilal est enthousiaste et motivé. Les autres candidat.e.s ne tarissent pas d’éloges à son sujet: (https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2499631-20190418-eurovision-rayonne-transpire-star-power-bilal-hassani-vu-adversaires), il semble vraiment très sympa, il bosse, et ça se sent, parce que vocalement, c’est mieux. Je pense (du moins j’espère) que France 2 prépare une très bonne mise en scène, il serait temps de s’améliorer en la matière et la chanson s’y prête.
Après, je vais être très honnête: j’aime le message et le texte, mais je trouve toujours la chanson sans intérêt musical. En termes de compo, c’est très classique, conventionnel, passe-partout. J’espère que le revamp musclera un peu tout ça, même si ça ne révolutionnera pas le corps musical du titre, l’extrait de dix secondes est plutôt rassurant. J’ai beau écouter la chanson, je ne la trouve pas ouf. Et même s’il s’améliore, je trouve Bilal a moins de capacités vocales que bien des candidats.
Face à la concurrence de ce cru 2019 particulièrement relevé, je pense le top 10 très improbable, j’imagine plus un classement aux alentours de la 15ème place, ce qui serait déjà un moindre mal car il y a vraiment de bien meilleurs titres cette année. Cependant, égaler Alma et MM n’est pas impossible. Il pourrait se retrouver dans la situation d’Alma, c’est-à-dire un mauvais vote des jurys et un bon télévote qui le sauve. Une première moitié de tableau serait déjà un très bon résultat. Quelqu’un sur le site disait qu’il enchaînait les tops 10 sur les vidéos des fans, il faudrait que je fasse des stats en la matière pour voir!
Il reste un mois pour bosser tout ça, et tout est possible à l’Eurovision! On est quand même 12ème chez les bookmakers, et une surprise n’est pas impossible.