Les deuxièmes répétitions de la deuxième demi-finale se concluent aujourd’hui. Voici le programme de ce samedi 5 mai 2018 :

  • 11h -11h20 : Russie
  • 11h25 -11h45 : Moldavie
  • 11h50 -12h10 : Pays-Bas
  • 12h15 -12h35 : Australie
  • 12h40 -13h : Géorgie
  • Déjeuner
  • 14h05 -14h25 : Pologne
  • 14h30 -14h50 : Malte
  • 14h55 -15h15 : Hongrie
  • 15h20 -15h40 : Lettonie
  • 15h45 -16h05 : Suède
  • Pause
  • 16h30 -16h50 : Monténégro
  • 16h55 -17h15 : Slovénie
  • 17h20 -17h40 : Ukraine

À nouveau, cet article sera mis à jour, au fil des publications. Vous y retrouverez les photos et les vidéos des répétitions, ainsi que mes commentaires personnels (qui n’engagent que moi). Nous vous souhaitons  déjà une excellente journée. Profitez-en bien et surtout, faites-nous part de vos impressions et de vos commentaires !

RUSSIE

Eh bien, le rendu final est moins terrible que ce que je craignais a priori. Les choristes et surtout les danseurs composent un tableau assez élégant. Hélas, il y a cette montagne de carton-pâte dont je ne saisis pas l’intérêt. Cela n’ajoute rien, au contraire : cela distrait l’attention. Les téléspectateurs ne verront qu’elle et se demanderont le pourquoi du comment. La délégation russe aurait eu tout intérêt à mettre la chaise roulante en évidence, comme dans la prestation de Monika Kuszyńska, en 2015. Cela aurait renforcé le message de sa chanson et de sa participation.

Vocalement, de cet extrait, c’est encore passable. Les choristes accomplissent l’essentiel du travail. Julia se contente d’un minimum décent. IWB reste une ballade plate comme un soufflé sorti trop tôt du four. Ni mauvais, ni indigne, plutôt insignifiant et sans intérêt.

Alors ? Alors, l’heure de vérité a sonné pour la Russie. À mes yeux, il s’agit de la proposition la plus médiocre proposée par le pays au Concours depuis ses débuts. Selon moi, cette chanson n’a pas le niveau pour atteindre la finale. Il y a mieux, il y a plus intéressant, il y a plus crédible dans cette demi-finale (comme les propositions lettone, slovène ou néerlandaise). Cette élimination serait aussi un signal fort : personne n’est intouchable à l’Eurovision. Même les aspirateurs à vote peuvent se faire éliminer, s’ils proposent des morceaux de qualité inférieure.

Note personnelle : 5/10 pour la prestation – 5/10 pour la chanson – total = 10/20

MOLDAVIE

Voilà qui est irrésistible dans son genre ! La mise en scène est drôle, colorée, animée, second degré. Elle touchera les téléspectateurs en quête de rires, d’humour et d’amusement. La narration joue sur des ressorts comiques assez classiques, mais universels et efficaces. Notre trio affiche sourire et bonne humeur, exactement ce qu’il faut pour rafler la mise au télévote. Ils creusent un concept qui a réussi l’an dernier à la Moldavie. La qualification me semble donc assurée.

L’extrait montre que l’ensemble est rodé et prêt. Vocalement, rien à redire. Alors ? Alors, MLD reste une production assez commerciale et industrielle. Elle ne réinvente pas l’eau chaude musicale. C’est, selon moi, un morceau pour animer joyeusement une finale. Pas plus. À voir ce qu’en attend la délégation moldave… Bref, trois bonnes minutes en perspective, qui ne devraient pas troubler le suspense final.

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 6,5/10 pour la chanson – total = 14,5/20

PAYS-BAS

Trois minutes d’attitude en perspective ! Waylon impose sa présence magnétique sur la scène de l’Altice Arena. Il s’impose et en impose. Son assurance et son charisme concentreront tous les regards sur lui. Dans cet extrait, on le voit : Waylon fait l’amour à la caméra comme personne. Il nous lance des regards brûlants et surjoue son personnage de rockeur charnel. Bien des ménagères succomberont devant leur écran.

Vocalement, c’est du grand art. La voix de Waylon est très bien mise en valeur par OIE. Le morceau en lui même est rétro, sans être ni kitsch, ni ringard. Les amateurs de rock à l’ancienne y trouveront leur compte. Je verrais donc les Pays-Bas se qualifier et prolonger leur séquence heureuse.

Alors ? Alors, des bémols mineurs. Le manteau en léopard est vraiment « too much ». Il colle à l’image du chanteur, mais devrait susciter quelques rires moqueurs. Et si la scénographie me semble parfaitement adaptée, la chorégraphie, en revanche… Personnellement, je m’en fous des danseurs. C’est Waylon que je veux voir tout du long ! Satisfecit global pour les Pays-Bas, au final.

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 7,5/10 pour la chanson – total = 15,5/20

AUSTRALIE

La vraie question me semble ici être : combien la télévision australienne a-t-elle payé Sacha Jean-Baptiste ? Parce que sa création me laisse sceptique. En gros, la scénographe a placé dix néons derrière Jessica et débrouille-toi, ma fille. J’ai beau scruter ce nouvel extrait, je ne vois rien d’autre. Des néons et Jessica livrée à elle-même. Aucun danseur, aucune chorégraphie, aucun effet spécial. Juste cette robe pailletée et ces babys rouge vif. Ce qui n’est ni remarquable, ni flatteur.

Alors ? Alors, le doute m’habite. Si j’étais la SBS, je demanderais à être remboursé. Et si j’étais Français, j’hésiterais à voter pour cet ensemble australien. La plus-value télévisuelle est quasi-nulle. Sur le plan scénique, c’est plat. Sur le plan vocal, ici, c’est acceptable, mais la fausse note n’est jamais loin. Sur le plan musical, c’est agréable. Le tout me semble, hélas, peu remarquable. Je verrais plutôt l’Australie se qualifier, mais sans gloire.

Note personnelle : 6,5/10 pour la prestation – 7,5/10 pour la chanson – total = 14/20

GÉORGIE

Ite, missa est. Allez, la messe est dite. Paroles liturgiques pour un morceau qui l’est tout autant. Paroles adaptées : je pense que la messe est dite pour la Géorgie. Nous ne reverrons pas Iriao en finale. Le groupe n’aura pas démérité. Ce nouvel extrait nous prouve que vocalement, ils sont parfaits. Scéniquement, ils ont gagné en assurance et en aisance. Hélas, FY est un chant de messe hors contexte.

Oui, oui, je sais : tous les genres musicaux sont les bienvenus  à l’Eurovision. C’est ce qui en fait la richesse et l’intérêt. Mais là, c’est palpitant et mouvementé comme un sermon. Alors, oui, on peut proposer tout ce qu’on veut, mais la mécanique concurrentielle du Concours n’en demeure pas moins impitoyable : un morceau de cette trempe n’a aucune chance de réussite. Il est anti-télévisuel à mort. Bref, rendez-vous l’an prochain !

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 5/10 pour la chanson – total = 12/20

POLOGNE

Impression d’être l’espace d’un instant à Ibiza et d’assister au concert du dernier DJ en vogue. Impression non désagréable. Ne manque plus à l’écran que la plage, le soleil couchant et une foule en maillot de bain. Avec le public d’Eurofans déchaînés, la mayonnaise devrait prendre. L’extrait est filmé de façon rythmée. Lukas utilise la scène de manière dynamique. La délégation polonaise a visiblement maximalisé les possibilités scéniques de LMU.

Alors ? Alors, de ce que l’on entend ici, c’est vocalement très léger. Très, très léger… LMU l’est aussi : un morceau en forme de bulle de savon. Léger, coloré, aérien, irisé, mais assez vide, creux. L’ensemble est cohérent, plutôt réussi dans son genre. J’hésite sur ses chances de qualification… Le côté « Eurovision » est emballant. Le côté « Chanson », moins. Tout pourrait arriver, je n’en serais pas surpris.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 13/20

MALTE

Heu… Cet extrait est-il un réel aperçu de ce qu’on verra sur nos écrans, jeudi prochain ? Parce que, visuellement, c’est rien moins que convaincant. Les angles de vue semblent choisis aléatoirement et l’on a confusément l’impression de manquer l’essentiel de l’action. La caméra reste loin de Christabelle lorsqu’elle s’agite devant son écran et a contrario, filme en gros plan les LED, de sorte qu’à chaque fois, l’on ne voit absolument rien. Là-dessus, zoom sur Christabelle, plutôt effrayante de près, dans ses atours de Vampira. La chanteuse nous fusille alors du regard. Bref, cela me crée une impression persistante de malaise.

De ce que l’on entend, c’est vocalement parfait, comme toujours avec Christabelle. Quant à Taboo, il prend un certain relief dans les conditions du direct. Alors ? Alors, je trouve, à titre personnel, l’ensemble plutôt brouillon et pas extrêmement percutant. Cela pourrait se qualifier ou se faire éliminer de justesse. En ce qui me concerne, je pencherais plutôt pour l’élimination.

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 13/20

HONGRIE

Difficile d’établir une critique raisonnée de cet extrait, tant j’abhorre ce morceau. Vn est pour le moins clivant. Il divise le monde en deux : ceux qui adorent et ceux qui détestent. Et rien ne pourra réconcilier ces deux camps. Le morceau est puissant, il ne nécessite aucune mise en scène complexe. Le groupe fait ici un bon usage de la scène et délivre une prestation forte, marquante. Ce sera un coup de poing dans le visage des téléspectateurs, ce qui n’est pas plus mal, au fond. Bien des retraités en perdront leur dentier. Mais comptez sur les jeunes et les rebelles pour voter.

Alors ? Alors, je les haïrais encore samedi, car la qualification de la Hongrie me semble assurée. Cela tranche net sur le restant de cette demi-finale, plutôt molle et consensuelle jusque là. Cela marquera les esprits et gagnera des points au télévote. Tant mieux pour eux, tant pis pour moi…

Note personnelle : 7/10 pour la prestation – 3/10 pour la chanson – total = 10/20

LETTONIE

Laura aussi réduit sa mise en scène au strict minimum. C’était le cas à la sélection lettone, mais avec plus de mystère et de maestria qu’ici. L’extrait nous montre une présentation plus plate et moins originale. Certes, FG n’appelle aucune extravagance particulière, mais un petit supplément télévisuel aurait été le bienvenu. Sans doute les effets capillaires compenseront.

Au niveau vocal, Laura poursuit sur sa trajectoire interstellaire. Au niveau musical, FG est un morceau classieux et mémorable. Cet ensemble rouge n’est, pour moi, pas le plus flatteur qu’elle ait porté. Alors ? Alors, c’est bon quand même. C’est très bon. J’ai toujours beaucoup aimé à titre personnel. Je trouverais donc la qualification méritée. Laura devra se battre, tout donner pour la décrocher. Je suis convaincu qu’elle y arrivera.

Note personnelle : 7,5/10  pour la prestation – 8,5/10 pour la chanson – total = 16/20

SUÈDE

Voilà trois minutes qui s’annoncent torrides et sexy… Alors que Benjamin ne montre rien. Ou presque… Mon Dieu, ce pantalon… On ne voit que ça… À moins que ce ne soit moi qui ai l’esprit mal tourné… Bref, nos amis suédois frappent fort encore sur le plan de la scénographie et du visuel. L’ensemble est aussi bluffant qu’au « Melodifestivalen » et devrait étonner et ravir les téléspectateurs.

Benjamin déborde d’attractivité et de sex-appeal. Vocalement, il joue à merveille de sa voix et délivre une prestation de qualité. Quant à DYO, il est efficace, imparable, taillé pour la compétition. Léger, certes, mais ni vide, ni vain. Sans surprise aucune, nous retrouverons la Suède en finale, certainement tout en haut du classement.

Note personnelle : 8,5/10 pour la prestation – 9/10  pour la chanson – total = 17,5/20

MONTÉNÉGRO

Rien ne colle dans ce tableau, tout est bancal. Vanja apparaît emprunté à mort dans ce machin turquoise qui lui sert de costume. Ses choristes se baladent dans tous les sens, on a peine à les suivre. Et apparemment, Vanja aussi. Cet extrait est très peu convaincant. J’ai eu l’impression de regarder un premier essai maladroit, plutôt qu’un produit fini.

Quant au reste, Vanja chante à la perfection, mais son morceau est dépassé. Oui, oui, je sais : un Eurovision sans ballade balkanique, ce n’est pas un Eurovision réussi. Tout de même, ici, c’est brouillon visuellement et ennuyeux musicalement. Ma conviction penche pour une élimination bien nette.

Note personnelle : 6,5/10 pour la prestation – 5/10 pour la chanson – total = 11,5/20

SLOVÉNIE

Mais c’est très bien, dites-moi. La mise en scène de la finale slovène a été simplifiée et cela rend mille fois à l’écran. Lea  communique plus directement avec nous, dans cette prestation moins millimétrée, plus proche de l’énergie déployée lors des euroconcerts. Vocalement, elle survole cet extrait. La chorégraphie colle au morceau et élève l’ensemble. Vraiment, la délégation slovène propose un produit intéressant, audacieux, différent et bien pensé. Hn surprendra, mais dans le bon sens du terme.

Alors ? Alors, je demande à voir ce fameux vrai-faux accident de la bande-son. Les commentateurs présents sur place ont été pour le moins réservés quant à cet ajout. Euphémisme pour dire qu’ils n’ont absolument pas aimé. Espérons que cela se passe mieux dans les conditions du direct, avec le public d’Eurofans déchaînés dans la salle. Dans l’attente, je penche très clairement pour la qualification. Seul obstacle : les difficultés récurrentes de la Slovénie à déchaîner les passions téléphoniques. Mais le pays a sa chance, spécialement dans cette deuxième demi-finale, où les propositions des aspirateurs à votes font pâle figure en comparaison.

Note personnelle : 8,5/10 pour la prestation – 7/10 pour la chanson – total = 15,5/20

UKRAINE

Évidemment, les moments les plus spectaculaires n’apparaissent pas dans cet extrait, histoire de ménager le suspense. Au vu des photos, cela s’annonce eurovisionesque à mort. J’imagine déjà les commentaires, le lendemain, à la machine à café : « T’as vu le vampire ukrainien qui a foutu le feu à son cercueil-piano-escalier ? » Effectivement, dans la série « il-n’y-a-qu’à-l’Eurovision-qu’on-voit-ça », la mise en scène ukrainienne se pose là. Inutile de se poser la question : oui, les téléspectateurs s’en souviendront. Probablement pour le restant de leurs jours…

Reste que vocalement, Mélovin est un chanteur très talentueux. Durant cet extrait, il égale ses excellentes prestations de la sélection ukrainienne. Rien à redire. Il a un univers original, étonnant. Il se démarque des autres concurrents et clôturera en beauté cette deuxième demi-finale. Sa qualification me semble évidente. Il la mérite, pour sa virtuosité et son sérieux.

Alors ? Alors, UTL n’est pas follement original. À titre personnel, je trouve ce morceau redondant et moyennement enthousiasmant. Mais les téléspectateurs écouteront-ils attentivement ? À mon avis, ils seront plutôt fascinés par ce cirque, ce barnum de la mort enflammée.

Note personnelle : 8/10 pour la prestation – 6/10 pour la chanson – total = 14/20

CONCLUSION

Mes notes personnelles sont plus basses ici que celles de la première demi-finale. Si je reprends l’ensemble de mon classement, cela donne :

  1. Suède – 17,5/20
  2. Lettonie – 16/20
  3. Pays-Bas – 15,5/20
  4. Slovénie – 15,5/20
  5. Danemark – 14,5/20
  6. Moldavie – 14,5/20
  7. Australie – 14/20
  8. Ukraine – 14/20
  9. Pologne – 13/20
  10. Norvège – 13/20
  11. Malte – 13/20
  12. Roumanie – 12/20
  13. Géorgie – 12/20
  14. Monténégro – 11,5/20
  15. Serbie – 11/20
  16. Russie – 10/20
  17. Hongrie – 10/20
  18. Saint-Marin – 9/20

À nouveau, j’ai tranché les ex aequo, en fonction de mon goût particulier pour la chanson. Pour la qualification, cela me donnerait donc les dix pays suivants : Australie, Danemark, Lettonie, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Slovénie, Suède et Ukraine.

Ce classement me semble un peu plus réaliste que celui de la première demi-finale. Néanmoins, j’imagine mal la Hongrie rester sur le carreau. Bref, je vais encore pleurer à chaudes larmes, une fois le rideau retombé… Et si la Roumanie et la Russie se qualifient, je vous préviens : je hurle !

Sur ce, je vous remercie infiniment pour votre fidélité durant toute cette semaine, pour vos très nombreux commentaires et vos analyses judicieuses. Je vous tire ma révérence. Dès demain, vous retrouverez Eurovista, qui vous accompagnera jusqu’à la grande finale du 12 mai. De mon côté, je reviendrai mercredi, vendredi et la semaine suivante, vous faire part de nos soirées bruxelloises devant cet Eurovision 2018. Dans l’attente, je vous souhaite le meilleur ! Passez d’extraordinaires moments depuis Lisbonne !

SONDAGE

À votre tour de vous exprimer !

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