Moment exaltant entre tous ! Aujourd’hui, débutent les répétitions individuelles sur la scène de l’Altice Arena à Lisbonne ! Comme vous le savez, durant ces répétitions, chaque participant aura l’occasion de mettre en place sa scénographie, tester ses effets visuels et travailler ses jeux de caméra. Ces sessions se dérouleront à huis-clos. Elles seront suivies pour chaque délégation, d’une conférence de presse.

Quant à nous, nous vous accompagnerons fidèlement durant les prochains jours. Vous me trouverez au poste dès ce dimanche et jusqu’à samedi prochain inclus. Dès le dimanche 6 mai, Eurovista prendra le relais et sera à vos côtés durant les demi-finales et la finale. Nos articles seront mis à jour, au fur et à mesure des publications. Vous y retrouverez les premières photos et vidéos des répétitions, ainsi que nos commentaires personnels (qui n’engagent que nous). Vous serez indulgents : nous ne sommes ni professionnels, ni accrédités. Nous ne sommes pas sur place, nous n’avons pas mis nos vies en pause. Les mises à jour se feront donc autant que possible en temps réel, mais pas systématiquement. Nous vous remercions par avance pour votre présence et attendons avec impatience vos commentaires !

Voici l’horaire de ce dimanche 29 avril 2018 :

  • 11h -11h30 : Azerbaïdjan
  • 11h40 -12h10 : Islande
  • 12h20 -12h50 : Albanie
  • 13h -13h30 : Belgique
  • Déjeuner
  • 14h40 -15h10 : République Tchèque
  • 15h20 -15h50 : Lituanie
  • 16h -16h30 : Israël
  • Pause
  • 17h -17h30 : Biélorussie
  • 17h40 -18h10 : Estonie
  • 18h20 -18h50 : Bulgarie

 

AZERBAÏDJAN

Voilà une bien belle présentation visuelle ! À l’écran, cela rendra certainement à merveille et nous offrira un beau lancement à cet Eurovision 2018. Beaucoup l’ont souligné, cela m’a fait aussi le même effet : j’ai repensé à Sakis Rouvas, à Moscou, en 2009. De l’extrait ci-dessus, l’on peut remercier les choristes. Ils portent admirablement bien la chanson. Il faudra juger Aisel sur la durée, voir si elle conserve son souffle. À titre personnel, je reste sur mon avis antérieur : tout ça, de la chanson à la chorégraphie, en passant par le décor et le costume, n’a rien à voir avec son propre univers musical. Elle s’est embarquée dans un projet différent, elle a le mérite d’assumer sa décision, très bien pour elle. L’ensemble me semble, hélas, daté et stéréotypé. Il y a dix ans, cela aurait cassé la baraque. En 2018, c’est soupirs. Beau, mais soupirs. Bref, s’il y a bien une année où l’Azerbaïdjan mériterait de rester en demi-finale, c’est celle-ci.

ISLANDE

À nouveau, une belle présentation visuelle. À nouveau, de l’extrait ci-dessus, une excellente prestation vocale d’Ari. Le reste est une accumulation de clichés eurovisionesques : les couleurs bleutées qui s’enflamment, les choristes en demi-cercle, le costume blanc, la ballade qui monte dans les octaves. Une vieille recette 100% Eurovision qui est aujourd’hui dépassée, voire périmée. Toutes les propositions semblables ont été éliminées, l’an dernier, en demi-finale. À juste titre, selon moi. Cette année, l’Islande devrait manquer sa qualification pour les mêmes raisons.

ALBANIE

L’on retrouve l’Eugent que l’on aime, pour une prestation et une présentation du niveau de la finale albanaise. De l’extrait ci-dessus, c’est vocalement parfait. Il y a là, pour la première fois de la journée, de l’émotion, du vrai, de l’authenticité. De ce que l’on voit, la mise en scène est sobre. Mall n’en nécessite pas pour marquer. À mon avis, au terme de ces trois minutes, les lambdas retiendront les incroyables voix et présence scénique d’Eugent. Sera-ce suffisant ? À voir dans le cours global de cette première demi-finale. Les jurés et téléspectateurs amateurs de belle voix pourraient s’en souvenir, au moment de voter. L’Albanie reste en lice pour une qualification. Si elle l’obtient ce sera une belle surprise. Dans le cas contraire, Eugent n’aura rien à se reprocher.

BELGIQUE

Merci, mon Dieu. Juste merci. Cette fois, elle atteint la perfection. De l’extrait présenté, du refrain si périlleux, Sennek chante merveilleusement bien les notes les plus hautes. Qu’elle nous refasse cela, le 8, et ce sera dans la poche pour la Belgique. Intense et profond soulagement… Quant au reste, AMOT est, elle aussi, suffisamment puissante et marquante, que pour se passer de mise en scène acrobatique et d’accessoires loufoques. Sobriété et efficacité. Reste la tenue de scène qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Est-ce la version définitive ? Si la délégation belge s’interroge et lit les commentaires sur Twitter, elle tient la réponse à cette question. Mais c’est vraiment le seul élément à amender. La Belgique devrait se qualifier pour la quatrième année consécutive. Si vous m’aviez dit cela en 2014…

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

En parlant d’acrobaties… Notre ami Mikolas a décidé de nous en donner pour notre argent. Le maudit sac à dos est de la partie. Prévisible. La mise en scène est travaillée, la chorégraphie colle à la chanson, l’ensemble devrait nous faire danser sur nos canapés. De ce que l’on entend, c’est vocalement très bien. Espérons que Mikolas se remette de sa culbute et nous revienne en pleine forme. Car l’on devine que ces trois minutes seront de haut niveau. Après tout, peut-être que les lambdas retiendront le sac à dos… A contrario de l’Azerbaïdjan, s’il y a bien une année où la République Tchèque mériterait la finale, c’est celle-ci. Et à mon avis, le meilleur résultat tchèque de l’histoire du Concours est à prévoir, le 12 mai prochain.

LITUANIE

Et voilà ! Elle va nous chanter les dernières strophes en lituanien et tous les lambdas passeront à côté de sa chanson… Pourquoi, mais pourquoi ? C’est vraiment LA fausse bonne idée de l’année… Bref, quant au reste, rien à redire. De l’extrait, Ieva est vocalement dans la constance et l’excellence. L’idée de conclure sur la passerelle est intéressante, cela mettra à la fois la scène en valeur et donnera du dynamisme à ces trois minutes lituaniennes. Je continue à beaucoup aimer ce morceau, ma ballade préférée de cette édition, mais je doute de sa qualification. Dommage, car le message est touchant et Ieva, une excellente interprète. Je n’en démords pas : elle devrait remettre son « I’m not afraid to grow old, if I have your hand to hold » final. Quitte à chanter une autre partie en lituanien, si cela lui tient tant à cœur.

ISRAËL

Première réflexion à vif : c’est tout ? Deuxième réflexion : c’est ça qui est censé gagner l’Eurovision ? Troisième réflexion : c’est juste une première répétition, tout n’est pas encore au point, nous aurons droit à d’autres surprises, sans doute à l’écran avec la réalité augmentée, cela fera décoller le toit de l’Altice Arena. Quatrième réflexion : cela fait tout de même beaucoup de conditionnels et d’hypothèse. Bref, je suis plongé dans la perplexité. Vocalement, rien à redire de l’extrait ci-dessus. Mais question scénographie, c’est loin d’être la folie, le délire général auxquels je m’attendais. Restons prudents et attendons les trois minutes définitives. En cet instant, je pense qu’Israël se qualifiera. Mais pour la victoire en finale, j’ai de sérieux doutes.

BIÉLORUSSIE

Mais dites-moi, c’est le Rocky Horror Picture Show ! Ce dos de roses est déjà culte, mythique, digne de Love Love Peace Peace. Qui diable a eu cette idée ? Pour moi, Alekseev a franchi la ligne de démarcation entre audace et kitsch. Vocalement, de l’extrait, c’est en léger retrait par rapport à Madrid, mais rien d’insurmontable encore. La prononciation évolue peu. Difficile de se faire une idée précise de la mise en scène et donc de l’arrivée à l’écran du dos de roses. À mon sens, ce sera à double tranchant : bien amené, il marquera les esprits et permettra à la Biélorussie de s’imposer pour la qualification ; mal amené, il suscitera rires et moqueries et grillera toutes les chances de qualification du pays. Bref, voilà trois minutes dont il nous faudra suivre plus attentivement les prochaines répétitions pour nous fixer un avis définitif. Pour l’heure, je reste dubitatif.

ESTONIE

Ici, en revanche, c’est vocalement époustouflant, même en 45 brèves secondes. Elina s’avère aussi somptueuse qu’à la finale estonienne. Sa robe, déjà culte elle aussi et ayant suscité autant de préoccupations que la naissance d’un bébé royal, rend magnifiquement bien. Que dire de plus ? C’est parfait en tout point. La demi-finale pourrait avoir lieu dans un quart d’heure, Elina est prête. L’Estonie renouera avec la qualification, aucun doute là-dessus. Cette voix, quand même… En ce qui me concerne, j’ai mis du temps à apprécier La Forza. Je pense donc que le morceau plaira à beaucoup, mais pas au plus grand monde. Une frange de téléspectateurs devrait se montrer rétive à ce pop-opéra. Rien qui n’empêchera Elina de gagner sa place parmi les dix premiers de la finale, selon moi.

BULGARIE

Les eurofans les guettaient avec impatience, les membres d’Equinox ne déçoivent pas les attentes placées en eux. De l’extrait présenté, c’est vocalement très bien. La mise en scène est dans la lignée des précédents bulgares, rehaussant la chanson sans en distraire. Bones reste un morceau puissant, qui marquera les esprits et ira sans aucune difficulté en finale. Juste cette impression persistante d’avoir affaire à cinq choristes de luxe… Ce sera mon résumé sarcastique du jour : En attendant Loreen, paraphrase de Beckett qui me semble appropriée au cas bulgare. Heureusement, les lambdas n’y songeront même pas et devraient voter en nombre. Pour la troisième année consécutive, la Bulgarie peut prétendre à une place parmi les dix premiers.

CONCLUSION

Tout cela nous annonce une première demi-finale de haut vol. Le suspense sera terrible ; l’annonce des qualifiés, l’une des plus anthologiques de l’histoire du Concours. Nous sommes bien d’accord : ce ne sont que des premières répétitions dont nous n’avons qu’une vue partielle. Tous les commentaires exprimés sur cette page doivent se lire avec prudence et au conditionnel.

En ce qui me concerne, je qualifierais d’emblée la Belgique, la République Tchèque, l’Estonie et la Bulgarie. J’éliminerais d’emblée l’Azerbaïdjan et l’Islande. Restent donc l’Albanie, la Lituanie, la Biélorussie et Israël. De ces quatre-là, je retiendrais Israël. La popularité de Netta, son charisme et sa chanson percutante lui ouvriront grandes les portes de la finale. N’empêche, ce n’est pas encore le feu d’artifice de la finale israélienne. Quant aux trois autres, Eugent et Ieva sont admirables, mais leurs chansons sont assez typées. Ils joueront leur qualification au point près. L’inverse d’Alekseev, dont la chanson a une portée plus universelle, mais dont l’interprétation est en demi-teinte. Lui aussi passera par le chas de l’aiguille.

Bref, voilà une bien belle journée de répétitions. Nous nous retrouverons demain pour la suite ! Passez une excellente soirée !

SONDAGE

Sur ce, à votre tour de vous exprimer !

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