C’est presque la fin, et le tout dernier refrain de ces Moustaches 2024 – et encore en retard, Doodjez, mais Davidna !!! Mais avant cela, il reste à voter chers amis, et à dévoiler la liste des vainqueurs d’ici quelques jours. Un événement inattendu vient toutefois chambouler en dernière minute les aspirations de votre maîtresse de cérémonie préférée…
Générique.
Alors que je m’apprêtais à rejoindre la scène plus belle, plus fraîche et plus divine que jamais, un coup de téléphone vint soudainement bousculer mes plans. “Davidna ? Vous êtes convoquée dans le bureau du rédacteur en chef de l’EAQ.” Bien que j’entretenais des relations notoirement exécrables avec lui du fait du traitement de ma personne dans les colonnes du média (pour lequel j’ai toutefois accepté d’assurer la présentation des Moustaches, car nulle exposition ne se refuse lorsqu’on veut devenir une eurostar), je le pensais suffisamment toutefois grat (contraire d’ingrat tel que je l’ai décidé) pour me jeter autant de fleurs que Miley Cyrus elle-même, ébloui par ma performance sur la scène du Christmas Theatre. Une nouvelle fois, j’allais pêcher par naïveté… Surtout, l’EAQ allait me mettre un nouveau coup de poignard dans le dos.
Accent sudiste et sourire narquois sur le visage, le rédacteur en chef ne prit ni gants (de boxe), ni formes (ne dit-on pas plutôt “mettre les formes” ? Je ne sais quoi) pour m’annoncer placidement mon… licenciement sur le champ. Motif ? Non-respect du vademecum des Moustaches, communication avec Chat GPT, violences envers une eurostar albanaise sur la scène de la cérémonie (c’est pourtant elle qui avait commencé à m’envoyer les caramels à la tronche), détournement de fonds et, surtout, détournement de votes visant à altérer la sincérité du scrutin par des moyens peu recommandables et qu’il serait inconvenant d’écrire ici. “À quelques lettres près, vous auriez pu être Davidna Farina”, qu’il me disait entre deux verres de rosé et deux titres de la sélection albanaise. “Allez, uno dos tres mos un dal et allez bye !”.
Les mots de trop.
Inutile de dire que je sortis de mes gonds et que Colère était devenu un vain mot pour qualifier mon état.
“Rage ô rage, je ne suis qu’orage” et comme un ouragan, je renversais le bureau et démontais la pièce vis par vis, m’apprêtant ensuite à sauter sur le rédacteur en chef comme ma tigresse May Tana sur sa proie. Animale, j’étais une nouvelle fois prête à me faire cannibale, prête à dévorer pièce par pièce ce vil personnage jaloux de ma gloire, de ma beauté, de mon océan de drachmes et surtout… de mes hommes. Parce qu’il y a toujours une histoire d’hommes là-dedans. Tandis que j’apprêtais à renvoyer le sudiste dans ses cordes et à m’en sustenter à la façon d’un souvlaki (la base), un coup de bambou mit malheureusement fin à mes espoirs et, assommée, je tombais au sol, la Fortune ayant décidé de se dévier une nouvelle fois de ma route.
Je me réveillais le lendemain, froide, esseulée, l’âme et l’esprit en miettes, dans l’impasse d’une vulgaire galerie commerciale désaffectée de la région athénienne, une nouvelle fois déçue de mes rêves et de mes espoirs avortés. Les Moustaches devaient être un tremplin pour esa diva que je suis (n’est pas Davidna qui veut, n’est-ce pas Melody) : la planète Eurovision m’a une nouvelle fois déçue. Je me levais, hagarde, et croisait par hasard la route d’un bel Hélios, qui se proposait de me ramener au Pirée avec son tractopelle dérobé je ne sais où, je ne sais qui, je ne sais quoi. Je montais, et regardant le soleil se lever, je repris vie et me fit la promesse d’être fidèle à ma personne. J’aurais l’Eurovision, un jour. Et je les aurais à l’EAQ, un autre…
… Et c’est le moment où l’auteur de l’article reprend définitivement la main sur les Moustaches, après une folle dérobade avec Davidna Lamburosco qui, une fois de plus, aura su nous démontrer ses talents dans l’art du flip flap flop. Il en est ainsi à l’Eurovision comme dans la vie : il y a parfois du flop dans l’air et surtout…
La Moustache 2024 à raser
À vrai dire, on a presque hésité par ici à raser l’Eurovision 2024 tout court, tellement la toxicité de l’ambiance a gâché la fête. On s’est toutefois très vite rendu à l’évidence de l’injustice de raser une édition où nos eurostars nous ont offert de beaux moments de musique et de célébration sur la scène de la Malmö Arena, qui plus est sous l’égide de Sainte Petra Mede. Et puis, d’où on rase intégralement l’édition de notre concours adoré et vénéré pour quelques Moustaches à zapper ? Les erreurs de goût, cela arrive à tout le monde… Même si, objectivement, on aurait bien pu se passer de certains eurodramas si, par là-haut et par en-bas… Ainsi soit-ce, ainsi soit-il, ainsi fut-il.
Ne perdons toutefois pas de vue notre but premier au milieu d’interminables palabres sans réel sens, et contentons-nous de célébrer autant que l’Europe est une célébration selon Rosa. S’il y a quelque Moustache à ériger en maîtresse, c’est bien celle du flop, quand bien même la finalité restera le rasage. On se rappelle encore ici l’une de ses potes de lycée qui avait fait l’erreur de se teindre en roux sans avoir décoloré ses cheveux noirs au préalable. On vous laisse imaginer le résultat, ou plutôt, non. Surtout, on s’abstiendra de donner des leçons quand on a arboré la fameuse mèche blonde si chère à Jean-Kévin pendant cinq ans, en osant de surcroît en faire un motif de fierté. Bref, il est des actions à raser, tout comme il est des moments à raser, et parmi les flops de l’édition 2024, la liste est longue, et paradoxalement pas si concurrentielle du point de vue des bookmakers, tellement l’évidence est là. Ainsi dirait Pauline Marois : “À vous de choisir”.
Les nommés dans la catégorie de la Moustache à raser, celle des flops de l’année Eurovision 2024 qu’on voudrait oublier comme Angèle a elle-même tout oublié.
Le gros flop de la Belgique
La sélection de l’ami Mustii (qu’on aime beaucoup à l’EAQ) avait fait grand bruit dès lors que la RTBF avait dévoilé ses cartes à l’été 2023. La sortie de la chanson avait été accompagnée d’une belle hype chez les eurofans, qui avaient rapidement placé la Belgique parmi les solides candidats au top 10 du concours, et Before The Party’s Over en avait objectivement le potentiel avec son final de dingo. Sauf que, parfois, cela fait flip flap flop de manière inattendu et c’est dans le décor de l’Eurovision que s’est retrouvé Mustii à défaut d’en avoir atteint le haut du classement, sèchement sorti en demi-finale contre toute attente. Il faut avouer que le sort du belge est malheureusement à la hauteur d’une prestation en deça des espérances, entre une scénographie approximative, le plateau de micros qui n’en tournait (pas) qu’à sa tête et la performance vocale…
La gestion catastrophique de l’UER
Vous avez 4 heures devant vous ? Parce que la liste est longue. Gestion de la participation d’Israël (indépendamment du pour ou contre) assurée de susciter la controverse sur place, absence d’intervention délétère dans les conflits sur place et sur la conduite des délégations, traitements en deux poids, deux mesures (selon certains), disqualification polémique de Joost Klein, absence de tout explication sur la révélation improbable du télévote italien : l’UER a tellement vu l’Eurovision 2024 lui échapper des mains qu’il convenait de se demander à la fin s’il restait un pilote dans l’avion. Sans parler du concours Junior bâclé, dont la fameuse arborescence de vote que même un(e) diplômé(e) de Polytech ne serait pas fichu de capter… Bref, l’année Eurovision 2024, une année à oublier pour l’organisme superviseur du concours et Martin Osterdahl, qui doit encore en avoir les oreilles qui sifflent…
Saint-Marin, le retour raté au Junior
Le retour de Saint-Marin à l’Eurovision Junior après de nombreuses années d’absence avait suscité l’enthousiasme des eurofans, et à raison, car quelle plus grande joie que de voir la famille s’agrandir. À la première écoute de Come noi, on savait les chances du pays limitées avec un titre de facture correcte, mais peu impactant. Le live fut toutefois une telle catastrophe industrielle que la planète Eurovision en est venue à se demander comment on avait pu envoyer cinq adolescentes impréparées de la sorte au précipice, qui plus est avec un package aussi discount qui frôle l’irrespect pour les artistes. Sachant d’autant plus la violence de l’exposition médiatique et sociale des artistes junior aujourd’hui, cela est très questionnable au-delà de l’artistique (légendairement) foiré.
UK, zero point
Mon pote Ram me l’avait pourtant bien dit : “UK, zero point”. Et nous naïfs de lui répondre qu’avec le combo Olly Alexander-Dizzy-mise en scène lunaire et intergalactique, cela serait impossible ! Grand bien nous en a pris de ne pas avoir misé un seul pound chez les bookmakers britanniques… En dépit d’une performance artistique d’ores et déjà iconique, les européens n’ont visiblement pas été sensibles au charme d’Olly et de ses danseurs, puisque, en effet, pour la deuxième fois depuis 2020, le Royaume-Uni s’est vu décerné un nul point au télévote. Marianne James aurait probablement répondu : “vous avez de la m***e dans les yeux et dans les oreilles”, mais les goûts et les couleurs… Enfin, mettre zéro point à d’aussi jolis boxeurs, on tient quand même un sacré sujet.
Bref, tous les eurodramas d’une saison eurodramatique
… ET ALORS LÀ, LA LISTE EST LONGUE !
- Participation polémique d’Israël au concours (indépendamment de l’opinion de chacun(e) sur le sujet, qui lui appartient), et tous les événements afférents (réécriture de la chanson, menaces de boycott, pétitions, bastons sur les réseaux sociaux, etc.)
- Déroulement de l’Eurovision 2024 dans une ambiance délétère et toxique comme jamais vu
- Comportements inacceptables d’une délégation envers d’autres délégations et leurs artistes, vidéos à l’appui, à tel point que la finale aurait manqué de se jouer à 18 jusqu’à vingt-cinq minutes avant son début et attaques entre artistes (à tel point que la story assassine de Natalia Barbu contre Bambie Thug est passée inaperçue…)
- Révélation du télévote italien en demi-finale soi-disant par “erreur technique” (là où les résultats sont, a priori, censés être centralisés par l’UER si la mémoire ne nous fait pas défaut)
- Affaire Joost Klein avec, déjà, un artiste à la réputation assez imbuvable, une disqualification polémique, une enquête policière conclue par un non lieu, un dialogue de sourds entre l’UER et le télédiffuseur néerlandais menaçant de se retirer en 2025, pour finalement figurer au casting
- L’affaire Slimane, bien sûr, sur laquelle une enquête judiciaire est en cours (même si intervenue hors et après le concours, il semble difficile de ne pas la mentionner)
- La gestion de l’UER, évidemment
… Autant dire que tous les mini dramas de sélection (polémique Zorra, Caliente boudé par les jurys, télévote de Sanremo, panne du vote au Vidbir, contestation de la victoire de Barbu par Pasha en Moldavie…), cela semblait de la gnognotte à côté – mention spéciale à eux qui ont eu le malheur de devoir passer inaperçus en cette saison exceptionnellement eurodramatique.
Alors, gros flop de la Belgique, gestion de l’UER, retour raté de Saint-Marin au Junior, UK zero point ou bref, tous les eurodramas : à qui la palme de la Moustache à raser pour cette année Eurovision 2024 (et probablement pour l’histoire du concours si le vainqueur est bien celui attendu par l’auteur) ? À vos votes jusqu’au dimanche 12 janvier à midi – et pas une minute de plus, parce qu’il y a galette le soir par ici.
Rendez-vous dans quelques heures (on verra quand selon l’inspiration et les aspirations) pour découvrir LA DERNIÈRE catégorie des Moustaches 2024… et vous prononcer sur les moments les plus iconiques de cette année Eurovision !
Moi qui regarde l’Eurovision depuis 2003, je crois que l’édition 2024 est celle que j’ai le moins appréciée (même si tout n’était pas à jeter avec la victoire de Nemo ou encore les belles places de la France, de l’Irlande et l’Arménie). Avec tous ces dramas et autres incidents techniques, c’est à croire que presque tout le budget de cette édition est passé dans la sécurité. Reste à croiser les doigts pour que 2025 se déroule mieux pour les artistes qui méritent de vivre l’Eurovision comme une belle expérience et non comme un traumatisme.
Je ne dirais pas que c’est un bide concernant la présentatrice, Petra Mede.
Mais elle se répète et s’affadit, devenant de plus en plus prévisible.
Ses prestations :
1) 2013 : Champagne
2) 2016 : Mousseux
3) 2024 : une piquette à peine pétillante.
Sinon, j’ai l’embarras du choix pour le vote à tel point que je m’en abstiens.