10 ans tout pile après avoir accueilli une première fois le concours, Dublin accepte d’organiser de nouveau l’e concours l’ESC sur son sol. Et si c’est de nouveau un quatuor (décidément !) qui remporte l’édition 1981, c’est d’un chanteur solo que nous allons vous parler aujourd’hui. Il s’agit de…
Finn Kalvik
Finn Bjørn Kalvik est né le 30 avril 1947 à Fåvang un petit village de moins de 1000 habitants dans le centre de la Norvège, à 50km de Lillehammer. À l’age de 5 ans, lui et sa famille déménagent à Oslo, la capitale et plus précisément dans le quartier de Grorud. Si l’on ne sait pas trop ce qui le pousse vers la musique, on trouve, en revanche, la date de son 1er enregistrement. En effet, il sort en 1969, Finne meg sjæl (trouve-moi mon âme) et 2 ans, plus tard, parvient à sortir son 1er album Tusenfryd og grå hverdag (Marguerites et grisaille du quotidien… Tout un programme). Il met en musique les poèmes de ses compatriotes André Bjerke et Inger Hagerup et dès son 2ᵉ 33 tours (Finn en 1972), il se classe de lui-même comme un chanteur folk. En 1974 est publié son 3ᵉ album Nøkkelen ligger under matta (La clé est sous le paillasson). L’année suivante sort l’un des grands tubes de Finn, Ride ranke (monter d’un rang). Celui-ci rentre dans le top 10 du classement des singles norvégiens de 1975.
En 1976, le prolifique Finn publie encore un 33 tours où l’un des titres (et là, c’est la fan du Seigneur des Anneaux qui parle) est inspiré par l’œuvre du professeur (et génie) JRR Tolkien (qui est crédité comme co-auteur). Mais notre lanterne rouge du jour commence à trouver étroit son pays natal et décide d’aller faire un tour chez ses voisins suédois. Et c’est ainsi qu’il fait la rencontre de Björn Ulvaeus et Benny Andersson. Mais qui sont-ils, me demandez-vous ? Eh bien ce sont les 2 « B » du groupe ABBA. Il devient le protégé du dernier nommé qui produit Kom ut kom fram (sortez, avancez) en 1979 et Natt og dag (Nuit et jour) en 1981. Les enregistrements se font au Polar Studio à Stockholm, célèbre pour être celui du mythique quatuor suédois. Y sont d’ailleurs créditées en tant que choristes Agnetha Fältskog et Anni-Frid Lyngstad les 2 « A » les plus connues de la pop mondiale. Les 2 disques sus-nommés font un carton en Scandinavie puisqu’ils se vendent à plus de 200 000 exemplaires. Alors, après les terres froides du nord, pourquoi ne pas se faire connaitre de l’Europe tout entière ?
Et l’Eurovision dans tout ça ?
Le 7 mars 1981 se tient la 21ᵉ édition du Melodi Grand Prix. Cette année, pas de règlement compliqué. Une seule soirée. 9 jurés (parmi lesquels on trouve Bjørn Kruse, Eurovision 1973, Ellen Nikolaysen, Eurovision 1973 et 1975, Anita Skorgan, Eurovision 1977, 1979 et ce qu’elle ne savait pas encore, en 1982 en duo avec son conjoint Jahn Teigen, ancienne lanterne rouge) qui donnent chacun une note allant de 1 à 10/10. Et des 10, Finn va en récolter. 4 pour être précise. Ainsi que deux 9, un 8, un 7 et un 6. Un plébiscite, donc !
Problème : la chanson (dont Finn est auteur-compositeur) est mal reçue par les critiques musicaux de son propre pays. Ceux-ci pensent que Aldri i livet a été choisi délibérément pour ne pas gagner. Rumeur ou pas, on peut dire qu’ils ont eu le nez fin puisqu’un mois plus tard, le samedi 4 avril, la Norvège, qui passe entre le pays-hôte et le Royaume-Uni (favori de cette édition) ne s’en sort pas très bien (c’est un euphémisme). Aucun pays, même ses nations voisines (et amies), ne lui donne de points. Un joli 0+0 la tête à Toto qui pourtant n’entache pas le succès du titre sur ses terres puisqu’il reste 7 semaines dans le top 50 local avec une 3ᵉ place comme meilleur classement. Hei små negler (ce qui signifie Salut les p’tits clous en norvégien) !
Et après l’Eurovision ?
Si pour certains, échec à l’Eurovision signifie disparition totale du monde de la musique, il n’en est pas de même pour Finn. Entre 1982 et 2017, il publie 18 albums aux styles variés. On y trouve aussi bien de la pop, du jazz et même des comptines pour enfants. En 1987, il retente une 2ᵉ (et dernière fois) le Melodi Grand prix avec la chanson Malene dédiée à sa fille. Il termine 4ᵉ sur 10 participants. En 2019, il entre (en même temps qu’Anita Skorgan) au Rockheim Hall of Fame, une galerie honorifique pour les personnes qui ont eu un impact majeur sur le développement et la diffusion de la musique populaire norvégienne. En décembre 2023, il reçoit la médaille du mérite du Roi (l’équivalent norvégien de notre Ordre des arts et des lettres).
L’autre passion de notre lanterne du jour est la peinture. En 2001, il ouvre au public ses productions de peintures à l’huile et de gravures.
Finn est père d’une fille et a fêté ses 78 ans le 30 avril dernier.

À la semaine prochaine !
Crédit photo : Lolotte pour l’EAQ/ Chaine privée norvégienne TV2
Crédit vidéo : chaines Youtube de : hobbyhumoristen / Georgios Symeonidis / NorskMelodiGrandPrix









Même si cette chanson ne méritait pas la victoire, elle ne méritait pas plus cette lanterne rouge mais surtout le zéro pointé. Depuis l’ instauration du système de notation actuel, c’ est le 2ème zéro pointé après 1978 avec le même pays et Anita Skorgan dans les choeurs présente tous les ans de 1977 à 1983 soit comme représentante principale, soit choriste sauf en 1980 mais aurait pu accompagner ce duo.
Après le zéro pointé du Royaume-Uni en 2003, le fan club a organisé un sondage du meilleur zéro pointé. J’ avais classé en tête la Norvège 1981.
Lolotte, Phileurope te fait rougir mais le sujet, ce sont les lanternes rouges.
Lolotte, que j’aime les mercredis grâce à toi !
Et que j’aime la contribution norvégienne de 1981. Au point qu’elle figure dans mon Top 10 de cette année-là. Certes, seulement 10ème mais donc suffisamment haute dans mon classement pour n’avoir jamais compris (ni admis) son rejet massif à Dublin…
Pauvre Finn !
Dieu merci sa carrière n’en a pas été trop entachée.
À mercredi prochain avec : plaisir, impatience, excitation !
Môme toi j’aime bien cette rubrique car j’attends de savoir ce qui est arrivé à Anita (Autriche) en 1984. Est ce que cela a été son chant du cygne ou la mise sur orbite de Gary Luc qui était un de ses choristes.
Merci Lolotte pour ces mercredis rafraîchissants !
Cher Philippe,
Merci pour ton compliment ! L’article sur l’édition 1984 est déjà prêt et n’attend plus qu’à être publié ! Encore un peu de patience, ah ah !
Tu sais Lolotte j’ai retrouvé des photos que j’avais faites à Luxembourg pour le concours.ca m’a fait drôle de me revoir aux côtés d’Annick Toumazeau .
Les années ont passé et ça fait plaisir de revoir Linda Martin bien avant qu’elle ne gagne en 1992. Elle méritait vraiment de gagner cette année là !
Mais le sort en a voulu autrement .
Cher Phileurophage,
Mais… C’est que tu vas me faire rougir au fil des semaines avec tes louanges ! ^^