Retour en France et dans le Sud-Ouest cette fois, où c’est un véritable périple qu’a effectué notre rédacteur à bord du Tacot estampillé EAQ afin de partir à la rencontre d’une eurostar qui nous a fait l’extrême gentillesse de nous ouvrir sa porte au coeur du mois d’août.

Crédits : Rémi P. (Rem_Coconuts) (via mapchart.net)

Rendez-vous est donc pris en Ariège (et non en Ardèche), vert département et terre courage nichée au pied des Pyrénées, où nous avons eu la chance de rencontrer une artiste qui y est installée depuis plusieurs années.

Et bonjour à toi, le peintre de la lumière
Qui connais toutes les teintes de l'univers.
Tu vas faire de l'an deux mille un millénaire
Le plus beau de l'histoire de la terre.

Peut-être que, contrairement à ce qu’a écrit l’auteur de la chanson en 1975, l’an deux mille n’est pas « le plus beau (millénaire) de l’histoire de la terre » mais la rencontre le fut, belle, et même très. Son chemin d’artiste a commencé avec Je suis, qui fut un très grand succès, jusqu’au jour où sa route croisa celle de l’Eurovision, un moment important sur lequel elle revient pour les lectrices et les lecteurs de L’Eurovision au Quotidien. Voici pour vous Nicole Rieu.

La prestation en images :

Classement : 4ème (91 points)

C’est depuis le jardin de sa maison nichée au coeur des vallées du Couserans que Nicole Rieu nous a fait le plaisir d’évoquer avec nous son expérience du concours et son parcours artistique.

Comment vous êtes-vous retrouvée à participer à l’Eurovision ?

C’est une histoire un peu particulière. Je venais de faire Je suis, et j’avais le vent dans le dos. J’enregistre Et bonjour à toi l’artiste, et une fois l’enregistrement effectué, mon directeur artistique me demande si j’accepte qu’on propose la chanson pour le concours de l’Eurovision. Ce n’était pas trop mon histoire, l’Eurovision. Je regardais ça quand j’étais ado, parce qu’on le regardait, évidemment, et puis j’ai accepté. En même temps, je me suis dit que ce n’était pas du tout le format d’une chanson de l’Eurovision, puisque ça commençait tout doucement au piano, c’était très doux, et ce n’était pas « Mon amour, tu es parti, tu vas revenir » (rires). J’ai dit oui. Il y a eu une première sélection, on était une dizaine d’artistes à avoir être sélectionnés. Ce n’était pas en public, c’était un public de professionnels qui choisissait, donc on s’est retrouvé en vase clos dans les conditions de l’Eurovision, filmés, à chanter notre chanson sur le playback, et puis ça a été moi … Je me souviens de la réflexion de Nicole Croisille quand elle m’a vu – parce qu’elle était sélectionnée aussi -, elle m’a dit « Si tu es là, c’est toi qui va gagner, forcément ». Parce que j’avais le vent dans le dos. On parlait beaucoup de moi. Ça s’est fait comme ça. Après, j’ai imaginé que mon directeur artistique, me connaissant, ne m’avait pas dit en enregistrant la chanson qu’elle était déjà sélectionnée pour l’Eurovision (rires). Parce que je n’aurais peut-être pas forcément eu envie de m’y présenter.

Qui y avait-il dans cette sélection ?

C’est sûr qu’il y avait Nicole Croisille, quant aux autres … Je pense qu’il y avait Guy Bonnet qui devait être encore là, parce qu’on en avait reparlé, mais des autres je ne me rappelle pas. (Après recherche, la finale nationale réunissait Pascal Auriat, Nicole Rieu, Nicole Croisille, Guy Mardel & Chantal Goya, Dani et Évelyne N.D.L.R.)

En 1974, Dani devait participer à l’Eurovision …

Elle devait être à la présélection.

… et elle aurait dû présenter Comme Un boomerang en 1975.

C’est possible ! Mais j’ai un peu oublié tout ça ! (rires) Qui était à la présélection pour la France … J’avais lu dans la biographie de Dani qu’elle avait été évincée malgré sa sélection l’année précédente. Je pense qu’il doit y avoir des accords entre les éditeurs, les émissions de télé, mais je n’en ai pas la certitude. Et puis je n’ai jamais cherché à savoir, parce que ça ne m’intéresse pas (rires).

Vous me disiez que c’est une émission que vous regardiez ado, mais moins par la suite.

Oui, parce que quand j’ai commencé à chanter, ça ne m’intéressait plus trop. Ce n’était pas mon optique de participer à cela. Si j’avais eu un plan de carrière, peut être que je n’aurais pas dit la même chose, mais je n’avais pas de plan de carrière. J’étais une grande timide, je me laissais vraiment conduire par Claude Righi, mon directeur artistique, qui m’a dit de faire l’Eurovision. Je l’ai faite et je me suis sacrément fait prendre au jeu, parce que j’étais désespérée après avoir chanté. J’étais dévorée par le trac (rires) donc c’est un très mauvais souvenir à ce niveau-là.

C’est un concours mythique.

C’était énorme à cette époque-là. Je me souviens que, quand j’étais ado, on le regardait en famille, c’était une émission de télé incontournable comme Intervilles. C’était l’Eurovision quand même. Less paillettes, … Ça nous faisait rêver. C’était une super émission. Et puis il n’y avait pas trente-six chaînes de télévision à ce moment-là (rires).

Tous les grands interprètes européens s’y pressaient.

Mais oui. Je me souviens très bien de la prestation d’Isabelle Aubret, d’Hugues Aufray, de Jean-Claude Pascal même – et pourtant je devais être petite. Je me souviens vraiment bien de ces moments-là. C’était incontournable.

Vous débarquez à Stockholm le vent en poupe, quel souvenir gardez-vous de l’expérience sur place ?

Le premier souvenir, c’est la pression, Le groupe français était là, avec Eddie Barclay, l’éditeur, des représentants, des managers. On était carrément enfermé à partir de la répétition générale de l’après-midi, on n’a plus vu l’équipe qui nous accompagnait, on était confiné (pour employer un mot à la mode). Le souvenir du trac épouvantable que j’ai eu dès que la lumière s’est allumée sur la caméra … J’étais complètement tétanisée. Ça se voit quand on regarde la vidéo, je n’ose pas bouger et je ne commence à me détendre qu’à la fin de la chanson. C’est terrible. Une fois que ça a été terminé, je me suis rendue compte que je n’avais pas été au top comme je l’avais été lors de la répétition générale. Je me suis écroulée. Jean Musy, le pianiste et chef d’orchestre, était avec moi. Je pleurais et je n’ai pas voulu rester dans la salle où tous les artistes sont tenus de rester tout le concours et jusqu’au décompte. On ne m’a jamais vu à ce moment-là, j’étais dans un autre espace et je disais que c’était vraiment terrible, parce que je n’avais pas bien chanté. J’étais en dessous de mes capacités et j’étais mal (rires).

La délégation a quand même essayé de vous remonter le moral ?

À ce moment-là, je ne les voyais pas et il n’y avait que Jean Musy avec moi. Même pendant le vote, je n’ai pas su qu’à un moment j’étais en tête, sinon ça m’aurait redonné du baume au coeur. Ce sont les autres qui me l’ont dit. Et quand j’ai su que j’avais terminé quatrième … Grrrr (rires)

Vous y alliez pour gagner ?

Je ne le savais pas, mais je me suis rendu compte que oui, quelque part. Oui, bien sûr.

Vous aviez des attentes particulières en termes de résultats ?

Pas du tout. Comme je le disais tout à l’heure je n’avais pas de plan de carrière. Je ne savais même pas ce qui allait advenir après. C’était au jour le jour. J’ai eu cette chance de vivre au jour le jour. Enfin chance ou malchance. Par rapport à un plan de carrière justement, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de mieux. Enfin c’est comme ça, c’est ma vie (rires).

Vous finissez quatrième, c’est un très beau résultat …

Pour moi c’est nul. C’est premier ou rien. (rires)

Vous avez eu des pressions de la délégation en ce sens ?

Pas du tout. Je me souviens que le lendemain ou le surlendemain, j’ai été interviewée par Elkabbach sur le plateau le journal de treize heures et il m’avait encensée. Maintenant, je m’en rends compte. La preuve, c’est qu’aujourd’hui vous êtes là pour ça. Pas par rapport à toute ma carrière de chanteuse, qui est quand même très riche, mais par rapport à l’Eurovision

Le premier souvenir que j’ai de vous, c’est d’avoir lu votre nom dans L’Indépendant de l’Aude, où vous travailliez avec Radio Montaillou …

Ah oui ? Parce qu’Anne-Marie David était très investie dans cette radio. J’avais fait une ou deux interviews pour eux, et elle m’avait proposé de faire un concert à Montaillou.

C’est depuis que j’associe votre nom à l’Eurovision. Parce que lorsque vous y participez, c’est quelque chose qui vous poursuit.

Oui, et ce n’est pas forcément toujours agréable. Pendant toute ma période médiatisée, ce n’’était pas forcément agréable de rester estampillée Eurovision.

Pourquoi ?

À la fin des années soixante-dix, il n’y avait pas encore l’expansion des radios et des chaînes. Il y avait un distingo entre la chanson française dite à textes et la chanson française de variétés. Si tu étais dans un camp, tu ne pouvais pas être dans l’autre. Moi, j’étais entre les deux, parce que Je suis était une énorme chanson. Il y avait les émissions de Guy Lux, d’un côté, et de l’autre celles de Jacques Chancel. Je n’ai jamais fait Le grand échiquier de Jacques Chancel, alors que je passais très souvent chez Guy Lux ou dans les émissions des Carpentier. Je me pliais à tous les duos possibles, je jouais de la guitare, j’étais une invitée facile. J’étais marquée de ce sceau là, alors que mes potes Marie-Paule Belle, Nicolas Peyrac, Caradec, William Sheller, faisaient les émissions de Chancel. Ça m’énervait à l’époque. On n’est pas que l’Eurovision. D’autant plus en vieillissant. Ce que je chantais était universel, mais à partir des années soixante-dix, je pense que l’Eurovision a changé d’orientation par rapport aux gens qui participaient au concours. Cette chose-là n’est pas arrivée à Isabelle Aubret ou Hugues Aufray. Ils étaient des artistes de bonne variété, de pop comme on peut appeler ça maintenant.

Hugues Aufray, on ne le rattache pas spontanément à l’Eurovision alors qu’il y a participé…

Avec Dès que le printemps revient. (Elle chantonne) « Les filles sont jolies dès que le printemps est là … »

Vous avez essayé de vous débarrasser de cette étiquette ?

J’ai essayé quand j’ai fait l’album Zut. À cette époque-là, j’en avais aussi un petit peu marre d’une image un petit peu cul-cul miémièvre de Nicole Rieu, la jeune fille en fleur, baba cool, romantique. Ça m’énervait profondément, parce que j’étais dans mon temps. J’ai toujours été dans mon temps. Quand j’avais les cheveux frisés et les robes à fleur, c’est parce que c’était complètement à la mode. Au début des années soixante-dix, j’étais complètement là-dedans. Après, j’ai eu des musiciens qui venaient plutôt du rock, donc j’ai voulu faire autre chose. J’ai coupé mes cheveux, j’ai eu une pochette avec un homme nu de dos et du rose, tandis que moi, j’avais une combinaison bleu métal (rires).

Crédits photographiques : discogs.org

Ce n’était pas du tout du rock. Ce sont de magnifiques chansons et je suis très fière de cet album-là. J’ai eu besoin de casser l’image, et je suis contente de l’avoir fait, car c’est pour moi un très bel album, très bien réalisé, très bien produit. Après, je suis revenue à des choses beaucoup plus acoustiques, parce que c’est ça ma vie. Je suis une chanteuse folk on va dire. Je ne suis pas une rockeuse.

Après, vous avez continué sur ce terrain.

Je me suis cherchée. Parce que le succès se cassant la figure, c’est la remise en question absolue. Qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi ? N’ai-je plus de talent ? Personne ne m’aime ? (rires)

Vous avez trouvé les réponses ?

Oui. Bien sûr. Le succès, c’est une toute petite partie du métier d’artiste. Ça n’a aucun rapport avec le talent. C’est une lutte de longue haleine. Parce que c’est vrai que j’ai une période très difficile, sur le plan des concerts, sur le plan financier aussi. Dans les années quatre-vingt-dix, j’ai vraiment mangé mon pain noir. Parce que je ne suis pas non plus combative pour aller me chercher une production, pour me vendre. J’avais énormément de personnes qui s’occupaient de moi dès le début, parce que je n’ai pas trop galéré avant Je suis. Ça faisait deux ou trois ans que j’étais à Paris, j’avais deux 45-tour chez AZ, et j’ai tout de suite été mise dans un circuit de spectacles avec Roland Hubert (un grand tourneur de l’époque). Je faisais énormément de scènes, il y avait des tournées de partout. En 1970, j’ai fait trois tournées, pas des tournées d’aujourd’hui avec deux concerts chaque week-end. Une tournée avec cents jours d’affilée et un jour de relâche (rires). C’était autre chose que maintenant. Une fois que le succès se casse la figure, tout le monde s’écarte, les managers, les attachés de presse, les maisons de disques. Avec du recul, je suis très contente de ça, parce que ça m’a permis d’élever mon fils, d’être maman avant d’être chanteuse, parce que c’est très difficile d’associer les deux.

Comment vous en êtes-vous sortie ?

C’était ma seule source de revenus, donc j’ai fait des choses. J’ai toujours tenu le coup, hormis une période quelques mois vraiment dure, où il n’y avait vraiment rien, et là, l’ego en prend un coup. Ça fait du bien, ça remet les choses à leur place. J’ai connu des gens qui m’ont branché avec d’autres gens etc. J’ai toujours réussi à m’en sortir, à trouver de petites choses, humbles. D’une équipe de vedette, je suis passée à l’artisanat, c’est-à-dire moi, seule à la guitare, avec éventuellement un régisseur. Patrick Carrier m’a fait la régie pendant très longtemps. Il était restaurateur dans l’Ardèche à l’époque, puis il a quitté la restauration et il est peu à peu devenu régisseur, grâce à moi on va dire. J’étais allée chanter chez lui, ça s’est super bien passé, on a flashé, on a eu un coup de cœur amical avec sa famille. Dans son coin d’Ardèche, il m’a fait faire des fêtes locales, à la fin des années quatre-vingts. La queue de la comète de l’Eurovision était encore là. Il suffisait que je trouve quelqu’un qui sache me vendre, parce que prendre mon téléphone et me vendre, je ne sais pas le faire.

Vous avez refait des disques à partir de cette période ?

Pas vraiment. On était encore au vinyle. J’avais fait deux albums pour les enfants, Bonjour la fête !, et un de chants de Noël traditionnels à la cathédrale de Chartres. Cela s’est fait par le biais de connaissances. Un jour, j’ai dit à quelqu’un que j’aimerais bien chanter une messe de minuit à la cathédrale de Chartres. C’est parti de là, et puis on a enregistré. En fait, la vie est faite de rencontres qu’on n’a pas créées, qui se créent d’elles-mêmes, qui sont de petits cadeaux de la vie. Et puis, il n’y a pas à s’inquiéter. Moi, j’ai toujours pensé qu’au moment de la grande chute, il se passe toujours un miracle, qui s’accomplit parce qu’il y a une rencontre qu’on n’a pas générée, mais qui est là, et qui fait qu’il y a des portes qui s’ouvrent. Mais pour ça, il faut écumer, il faut faire des vagues, il faut se bouger et croire en soi. Pendant une vingtaine d’années, ça a été difficile à ce niveau-là et puis je tombais aussi sur des gens qui n’avaient pas des intentions très saines… comme beaucoup d’artistes. On est obligé de faire confiance à quelqu’un au niveau de la production. Et puis on se fait avoir. C’est arrivé plusieurs fois à la fin des années quatre-vingt-dix, début des années 2000. Jusque-là, ça a été vraiment difficile. J’ai dit stop, j’attire désormais les gens positifs et pas les escrocs qui ne me payaient pas ou me piquaient du fric. Je pense aussi que j’ai eu beaucoup de chance, parce que ça n’est jamais allé dans des profondeurs abyssales, je n’ai eu qu’à reprendre à zéro et remettre tout en route. Ça s’appelle la résilience (rires).

C’est la rencontre avec Patrick Carrier qui vous a relancé ?

Oui et non. Après avoir travaillé avec lui, il y a eu d’autres options, d’autres rencontres. J’ai rencontré Yvon Châtaigner, puis j’ai commencé à faire mes propres productions en 2002-2003. Mais le vrai redémarrage, c’est au milieu des années 2000. Je n’avais plus rien en CD. Universal a décidé du jour au lendemain que je n’existais plus, ils ont tout mis au pilon. La compilation dans la catégorie Masters Series avait vécu. Je me suis dit que j’allais tout ré-enregistrer avec des arrangements que j’allais faire moi-même, puisque je n’avais pas les moyens pour avoir des musiciens. J’ai fait des arrangements vocaux, et j’ai appelé l’album En Voix. J’ai repris Je suis, Et bonjour à toi l’artiste, En courant, Ma maison au bord de l’eau, tous mes tubes de l’époque auxquels j’ai ajouté de nouvelles chansons, soit dix-neuf titres.

Crédits photographiques : mariannemelodie.fr

Il y a deux ans, Marianne Mélodie et Matthieu Moulin ont passé un contrat avec Universal et la compilation est sortie chez Barclay. C’est un double album avec cinquante chansons qui représentent l’intégralité de mes sept années chez Barclay, le tout remastérisé. C’est un bel objet et je suis heureuse de pouvoir proposer ce double album au public.

Il y a eu pas mal d’albums, dont un dédié aux femmes …

Oui, Femmes, qui est sorti il y a dix ans. Maintenant, j’écris, je compose, j’arrange les chœurs, je donne des indications. Mon fils arrange, prend le son, mixe, on fait ça en famille et quelquefois, un ou deux musiciens additionnels viennent, comme sur Femmes, où Daniel Mille et Jean-Pierre Bluteau ont coloté l’album.

Et vous avez participé à Âge tendre et têtes de bois.

Ça a été magnifique. Merveilleux. (rires)

Comment ça s’est passé ?

Mon ami Patrick Carrier, régisseur général de Michel Algay, le producteur de la tournée m’avait demandé si ça m’intéressait dès le départ de la première année. Mais j’avais l’impression que la production était réticente … Au début en tout cas.

Pourquoi ?

Je pense qu’ils devaient être très sollicités ! Ce n’était jamais le moment. En 2011, Patrick me téléphone et me demande si je suis d’accord pour faire la saison 7. J’ai tout de suite dit oui. Même à l’époque où ça marchait bien, je n’ai jamais chanté devant tant de personnes, à raison deux Zénith par jour, cinquante jours par an. Il y avait une régie de folie, comme très peu d’artistes en France en ont. On était deux-cent cinquante sur la route. On avait un orchestre de soixante musiciens. Lorsque j’arrivais, le road-guitare me prenait la guitare des mains, l’accordait, je n’avais plus à m’en occuper et elle était sur scène. Le micro était mis à la bonne taille. C’était vraiment quelque chose de fou.

Cette année là, il y avait Delpech, Richard Anthony, Alice Dona, Catherine Lara, Jeane Manson Philippe Lavil, Chico et les Gipsy, Golden Gate Quartet, Michel Orso Francis Lalanne et David Martial. Et ça a été top. C’est vraiment un souvenir extraordinaire, une bulle de rêve dans mon quotidien que j’aime infiniment. Pour situer, quand j’ai terminé Âge tendre, je refaisais une série de concerts au théâtre de l’Essaïon, cinquante places (rires).

Parce que toutes ces tournées nostalgie, ça vous remet dans la lumière de manière incroyable, non ?

Au moment du concert, oui. Mais pas après.

Par la suite ?

Rien. J’ai fait deux concerts à la suite d’Âge tendre, un au Luxembourg et un en Belgique. Quand on est allé en Belgique, on avait rencontré des gens et je vendais mon concept : guitare dans de tout petits théâtres, dans des centres culturels. Je fais aussi d’autres choses que de simples concerts : des résidences, des choses avec des enfants, avec des personnes handicapées, avec des personnes âgées, … Et bien non. Rien. Mais je le savais, je ne me suis pas enflé la tête. Je n’ai même pas fait une télé. C’est comme ça. Ça a été une année de vie formidable. J’adore les tournées, j’adore la route, rencontrer le public, …

Je ne faisais que deux chansons. J’avais droit à huit minutes sur scène, applaudissements et parlotte comprises. Huit minutes c’est deux chansons. Je commençais par Je suis, avec Mathéoni qui jouait au piano et moi à la guitare. A partir du deuxième couplet, les violons rentraient et à chaque fois, je lévitais. C’était incroyable. Puis je faisais Et bonjour à toi l’artiste, je faisais répéter le public « Il est temps … » et ça marchait. C’était extraordinaire, avec soixante musiciens, des cuivres, des violons, des choristes, c’était top. Le bonheur.

Après vous êtes revenue sur de plus petits concerts …

Je suis revenue dans ma vie dans laquelle c’était une parenthèse. C’est en 2011 que je suis venue m’installer en Ariège. Je continue, j’anime des stages, je fais beaucoup de choses – sauf là depuis le dernier concert du 8 mars – et même à la limite je me demande si ce n’est pas terminé définitivement pour moi, je ne sais pas. Parce que les choses avancent, parce que la vie avance, et que voilà … je n’en sais rien.

Vous avez aussi le festival.

Qui a été annulé cette année. Le confinement m’a permis d’apprécier la vie de sédentaire, ce que je n’avais jamais fait, je ne suis jamais restée plus d’un mois à la maison, sauf quand j’étais gamine. J’étais tout le temps sur la route, et je me réclamais de ça, d’une forme de  nomadisme. Et là, pas de concerts. j’ai fait un jardin potager, j’ai cousu des masques ! J’ai ma vie ici. Cela ne veut pas dire que je ne chante plus. J’ai écrit, j’ai commencé sur le tard, le 5 ou le 6 juin, il y avait trop de charge émotionnelle pendant le confinement, la peur pour des gens que j’aime, des évènements personnels … C’était trop fort et je ne me sentais pas d’écrire. Puis d’un seul coup, l’émotion est ressortie et j’ai écrit. L’album est prêt, et je suis prête à enregistrer. J’ai fait un concert en direct sur Facebook et je pense que je vais en refaire un autre, car j’ai été la première surprise. Je me disais que si j’arrivais à mille vues, ce serait magnifique, mais la dernière fois que j’ai regardé, je suis arrivée à presque sept mille personnes !

Ça vous fait un Zénith !

Oui… enfin, ça n’est pas tout à fait pareil ! C’est ça qui est fou. Ma vie ce n’est pas de chanter devant un ordinateur…. C’est très curieux, je l’ai d’ailleurs dit plusieurs fois pendant le concert.

Ça a complètement changé vos manières de faire en tant qu’artiste.

Oui. Il y a le prolongement de l’intermittence pour un an, mais après ? La culture est essentielle à une société. Nous sommes des êtres humains, dotés d’émotions, de sensibilités… nous ne sommes pas des robots. L’autre jour, quelqu’un m’a dit qu’on avait même inventé une chanteuse virtuelle, j’hallucine. Ça me met très en colère.Ne confondons pas le jeu et la vraie vie . J’ai vécu les immenses scènes, avec trois ou quatre mille personnes, et j’ai vécu les concerts à domicile, chez quelqu’un, dans son salon, avec des gens qui m’entendent respirer. Et cette proximité, pour moi c’est l’essence de ma vie. Je peux vous dire que rien ne pourra jamais remplacer le vivant… Alors, si on ne peut plus le faire … Les  artistes, comme moi ou les  comédiens, les danseurs que deviendrons-nous ?

J’ai beaucoup pensé aux danseurs et danseuses pendant le confinement… Moi je pouvais continuer à chanter à jouer de la guitare, mais comment pouvaient-ils elles faire leur barre chez eux dans 25m2 ?  Quand le président nous demande de réinventer la culture, mais comment fait-on lorsqu’on est artisan ? On ne peut pas. J’ai besoin de la proximité, de la chaleur, du silence, de l’écoute du public.

On va revenir en 1975. Vous me parliez de la tournée Âge tendre, que c’étaient vos premières grandes salles, mais avant l’Eurovision, aviez-vous fait d’aussi grandes scènes ?

Ah oui ! Je venais de faire trois semaines à l’Olympia avec Daniel Guichard, au mois de décembre 1974, après avoir fait Je suis. Je ne pense pas que je chantais déjà Et bonjour à toi l’artiste. Je faisais Ma maison au bord de l’eau, La maison de sable. J’avais quand même fait de grosses scènes, et avec Daniel, on est parti toute l’année 1976 en tournée, printemps, été, automne et hiver, on était même allé jusqu’à La Réunion. Ce n’était pas aussi énorme qu’Âge tendre, parce les choses ont évolué depuis. On n’avait pas la même amplitude de salle, les grandes salles c’était l’Olympia, deux mille personnes. C’est après qu’ils ont imaginé le concept des Zénith, mais ça n’existait pas tout ça.

Parce que maintenant le concours de l’Eurovision se déroule dans des salles de dix à vingt mille places en général.

Oui, j’ai vu ça ! Ça n’a plus rien à voir. Ce n’est plus le chanteur et vingt musiciens. Ce sont les danseurs, les machins, les spots, les lumières de folie, les effets spéciaux.

Justement, que pensez-vous de cette évolution ?

Je la regarde (rires).

Vous regardez toujours l’émission ?

Non. J’ai regardé l’année où chantait le duo Madame Monsieur, dont j’avais bien aimé la chanson et celle de Bilal Hassani, dont j’avais bien aimé l’approche, avec la danseuse qui n’avait pas les « normes » d’une danseuse. J’avais trouvé la démarche intéressante. Mais je ne regarde pas le concours, ça me gave au bout de peu de temps, parce que ce n’est pas mon truc. Je suis plus dans l’intime que dans le faste et le show.

Parce qu’à l’époque, ce n’était pas aussi énorme.

Ah non, c’était une émission de télé comme pouvaient les faire les Carpentier. C’était encore à taille humaine on va dire (rires). Quand on regarde, même ABBA ils me font rigoler, c’était sympa. Là, je n’ai pas l’impression que ce qu’ils font n’est pas aussi sympa que ça. C’est très mis en scène. On perd un peu l’essence. Je ne critique pas cette optique là, ce n’est pas la mienne, c’est tout. Moi je vais plutôt vers l’essence, le truc de l’intérieur, l’émotion, l’émotivité primale (rires).

Des titres vous ont marqué ces dernières années ?

Je ne retiens pas les noms des artistes, car je ne les suis pas après, mais j’avais aimé une Lisa Angell qui chantait un titre très engagé sur l’Arménie il y a cinq ou six ans, et qui avait carrément été dans les dernières. J’espère qu’elle s’en est remise d’ailleurs car sa prestation était vraiment touchante.

Vous me parliez de ce trac : d’autres anecdotes vous ont-elles marqué ?

Non, pas spécialement. J’étais quand même au début de ma carrière, médiatisée, j’avais eu une année très dense depuis Je suis, mais d’être sur le même plateau et dans la même salle de maquillage que les Shadows ! Et pouvoir rencontrer ABBA ! J’avais sympathisé avec Sophie, la représentante de Monaco. Après, avec les mecs de la délégation, on était en Suède, donc on est allé dans un sex-shop parce qu’il n’y avait pas encore ça en France en 1975. Les interviews que j’ai faites aussi avec des radios et des télés suédoises. L’énergie et l’ambiance générales de la Suède m’ont beaucoup plus. J’avais l’impression que les gens étaient beaucoup plus respectueux de l’environnement. J’étais déjà très branchée sur l’écologie, et toutes ces maisons en bois, pas clôturées … Il y avait des choses qui me plaisaient bien. On a quand même beaucoup été pris par les répétions et les rendez-vous de presse. Après l’Eurovision, j’ai été très sollicitée, je suis allée faire des émissions de télé en Allemagne, aux Pays Bas, en Suède, au Danemark, en Belgique. J’ai enregistré la chanson en cinq langues. En anglais, espagnol, allemand, italien et japonais. Ça a été des expériences. L’anglais et l’espagnol ça a été facile, car j’avais appris ces langues-là. L’italien, ça n’a pas été trop dur, parce que c’est une langue aux racines latines. L’allemand par contre … Mon Dieu ! C’était difficile, donc j’avais un coach avec lequel on travaillait phrase par phrase. Et le japonais n’était pas si difficile que ça, parce que les sons ne sont franchement pas si compliqués.

Vous êtes allée la promouvoir au Japon ?

Non. Pourquoi ? C’est un mystère. Je pense que jamais personne de la maison de disques ne m’a vendu là-bas. Le Québec, ça a marché, mais ça n’a pas marché autant que ça aurait dû. On me disait que j’étais la plus québécoise des françaises, parce que j’ai fait un disque là-bas, avec des musiciens québécois, avec Paul Baillargeaon qui travaillait beaucoup avec les États-Unis. J’ai fait un concert à Montréal dans les années 2000, alors que j’avais enregistré le disque en 1977. J’avais fait beaucoup de tournées là-bas, mais télé et radio. Pas de concerts. J’avais un régisseur mais je n’avais pas de tourneur. C’est-à-dire qu’il y a toujours eu un manque dans mon équipe de management. Il n’y avait pas d’accroche entre la maison de disques et les tourneurs là-bas. C’est dommage, parce que j’ai beaucoup aimé les québécois que j’ai rencontrés. C’est comme ça.

Jacqueline Boyer me disait également qu’elle avait chanté Tom Pillibi en japonais et qu’elle était là-bas, et je trouvais ça improbable.

Mais il y a des surprises comme ça. En 1991, on avait organisé une tournée dans des centres culturels roumains. Le jour du premier concert, on arrive dans un centre culturel et je ne vois rentrer que des enfants, de dix à dix-neuf ans. Là, je commence à fondre de peur, parce que je me disais que je ne chantais qu’en français, que la musique que j’avais n’était pas tout à fait celle des jeunes des années quatre-vingt-dix, je commençais à flipper. J’ai chanté ma première chanson toute seule à la guitare et à la fin, ils se lèvent tous comme un seul homme, et m’applaudissent, en criant « Bravo ! », « Vive la France ! ». À la fin, on a fait des interviews avec des représentants des enfants qui parlaient français, qui étaient mordus de culture française et qui comprenaient tous mes textes. C’est une surprise. J’ai chanté une fois en Pologne, pareil, même truc, pour un festival de chanson française. C’étaient des émotions incroyables, parce que je ne m’attendais pas ça. Une année, à l’île Maurice, j’étais chez des amis, je n’étais même pas venue pour chanter. Dans les rues d’une petite ville, des ados m’ont reconnue (rires). « Nicole Rieu ? Ici ? Ce n’est pas possible ! » C’était au début des années 2000 je dirais. Pourquoi ? Était-ce dû à leurs parents ? Je ne sais pas. L’amie mauricienne chez qui j’étais me disait que les enfants étaient devant chez elle en disant « Nicole Rieu est chez elle ! » (rires) Il y a des choses auxquelles on ne s’attend pas. C’est fou. Même les réactions que je lis sur Facebook. J’étais sidérée de voir des gens qui m’aiment à ce point-là.

C’est quelque chose dont vous ne vous êtes pas rendue compte ?

Non, par manque de confiance en moi, de ce que je représentais. Et je m’en rends compte maintenant. Mais c’était mieux ainsi… Pour moi c’est toujours magique.

Vous incarnez énormément de choses.

J’ai du mal à le concrétiser. Je suis une personne ordinaire, comme le chantait Charlebois. Sauf que j’ai ma voix, c’est un cadeau. J’ai fait ce qu’il fallait pour la garder, je n’ai jamais  bu autre chose que de l’eau et du thé, j’ai eu une vie saine. Malgré l’âge et plein de choses, j’ai toujours gardé la même tonalité dans mes chansons. Ma voix est plus musclée et je suis moins souple, mais j’ai cette capacité à chanter les chansons de l’époque sans changer la tonalité.

Je suis avait d’ailleurs été repris par la Star Academy sur leur premier album.

Oui, et je l’avais appris par une amie. Je ne suis pas une fan de télé, donc je suis allé chez elle regarder l’émission et écouter Jessica la chanter. Ils n’ont même pas cité mon nom ! Cela m’avait énervée. Ce n’était pas bien. Mais c’est parce que personne ne parle pour moi. Chaque année, pour l’Eurovision, il y a de petits reportages, mais c’est rarissime qu’on parle de moi.

Plein de candidats français passent sous le tapis.

Oui !

Vous avez fait l’Eurovision deux ans avant Marie Myriam, notre dernière gagnante, et c’est vrai que souvent on ne parle que d’Anne-Marie David pour le Luxembourg et d’elle.

Tant mieux pour elles …

On vous a cité dans le reportage sur La grande histoire de l’Eurovision diffusé sur France 2 suite à Eurovision : Europe Shine A Light, mais j’ai l’impression qu’en France, tout s’est arrêté à Marie Myriam.

Parce que tout s’est arrêté après elle ! On n’a plus gagné ni fait trop de bonnes places après.

France 2 ne vous a jamais sollicité par la suite ?

Personne ne parle pour moi. Je n’ai pas d’attaché de presse, de maison de disques.

Vous aimeriez qu’on vous sollicite ?

Je n’aurais jamais refusé. Jamais je ne refuserai. Les dernières télés que j’ai faites, c’est avec Pascal Sevran.

On disait que depuis Marie Myriam, hormis au début des années 90 et quelques belles places par la suite avec Amir et Patricia Kaas notamment, la France est en difficulté. Selon vous pourquoi et quelles solutions ?

Je n’en vois aucune. Déjà à mon avis, ça a perdu de sa superbe. Ensuite, je me demande si la France a envie d’organiser l’Eurovision (rires). C’est une question. Ce sont des salles de vingt mille places, avec des régies de folie, qui coûtent un budget de fou. On organise les Jeux Olympiques, mais l’Eurovision peut-être pas, je ne sais pas.

Vous auriez des artistes en tête pour le concours ?

Non, parce que je ne suis plus dans le courant des jeunes artistes qui émergent. Ce n’est pas le côté production qui m’intéresse, mais vraiment les gens qui ont quelque chose. C’est pour cela que Bilal m’avait interpellée, car sa démarche venait de l’intérieur et était intéressante, politiquement aussi, par rapport à ce qu’il a représenté. Non, franchement, je n’en sais rien, je n’ai pas de conseil (rires).

Au final, ça a eu quels impacts ?

Deux impacts : positif et négatif (rires). Pour commencer, le négatif, c’est que ça m’a empêché d’être dans le courant de l’époque, qu’on appelait nouvelle chanson française, celui de tous les gens de ma génération aujourd’hui reconnus pour la qualité de leurs chansons, et le positif, c’est qu’aujourd’hui, un jeune homme vient me voir dans ma maison perdue au fin fond de l’Ariège pour me parler de l’Eurovision. Je laisserai sans doute une trace après mon départ avec l’Eurovision. J’aimerais que ce soit autre chose qui reste de moi, mais ce sera sans doute l’Eurovision, bon … c’est comme ça. Comme toute chose dans la vie, il y a un côté ombre et un côté lumière. Par toutes les épreuves artistiques que j’ai eues dans ma vie, j’ai su trouver la lumière dans les endroits sombres, c’est une grande richesse et ça c’est ma richesse.

Avec le recul, à refaire vous le referiez ?

Ce sont des questions que je ne me pose jamais. Est-ce que j’aurais fait ? Est-ce que je regrette ? Non, c’est comme ça, parce que je ne regrette absolument pas de ne pas être restée en haut de l’affiche. Je suis très contente d’être descendue très bas et d’être une petite artiste. Parce que je suis en contact avec la vie, avec les gens et qu’aujourd’hui, ce qui compte pour moi, ce sont les actions humaines que je mène auprès des personnes handicapées et des personnes en marge. Ce n’est pas exposé sur la place publique, mais ce sont des choses que j’ai en mon for intérieur et elles me rendent heureuse, d’être une femme qui a passé soixante-dix ans. Si j’ai envie que mon fils ou ma petite-fille retiennent quelque chose de moi, c’est mon côté humain. La dernière résidence que j’ai faite, c’était en février en Moselle, auprès d’enfants, de personnes handicapées, et tout le monde s’est retrouvé sur scène avec moi pour le concert. Ils ont chanté avec moi. Rendre ces personnes heureuses, cela fait mon bonheur. Je n’y trouve aucun avantage financier parce que ce n’est pas ma logique. Ma logique c’est de pouvoir partager et vivre dans le partage. C’est mon vieux reste de baba cool (rires).

***

L’actualité de l’artiste :

Nicole Rieu a récemment publié plusieurs albums, dont Jours de fête (fin 2016), Où vont les mots (en 2018) et l’intégrale Barclay 1974-1979, disponibles en commande sur la boutique du site internet des Amis de Nicole Rieu.

Par le biais de son association Jacaranda, elle propose des concerts bénévoles, accompagnée ou non de choristes adhérents, tournées vers des structures pour des personnes fragiles physiquement, psychologiquement et moralement. Elle propose également des stages et des ateliers de chant via sa structure Je chante … donc … je suis. Informations disponibles aux liens indiqués.

Elle organise depuis quatre ans le festival MIRACOS – Chant’à Seix, dont la cinquième édition, qui aurait dû se tenir au printemps 2020, a été annulée en raison de la crise sanitaire, tout comme nombre de ses engagements.

Nicole Rieu a réalisé cet été un concert live sur Facebook vu par près de sept mille personnes.

nicolerieu.com

jechantedonsjesuis.com

souslejacaranda.fr

Un immense merci à Nicole Rieu d’avoir eu la gentillesse et la générosité de nous avoir ouvert les portes de sa maison ariégeoise et de nous avoir laissé entrer dans ses souvenirs de carrière et d’Eurovision.

Crédits photographiques : Rémi P. (Rem_Coconuts) (image diffusée avec l’aimable autorisation de l’artiste)