Le dimanche, c’est poulet rôti et tarte aux pommes chez mami ! C’est aussi jour d’édito sur l’Eurovision Au Quotidien. Entre deux coups de fourchette, de grandes réponses à nos petites questions. Toutes celles, que vous n’avez jamais posées mais que la rédaction ose poser ! En ce 29 novembre, un éditorial spécial Junior : « Y a-t-il une touche française au mini-concours ? ». Nous nous sommes penchés sur le sujet un instant avec un air entêtant : Je me rappelle, jolie demoiselle, L’été dernier, la Tour Eiffel…

La touche française, c’est divertir et s’amuser avant tout !

D’année en année, de pays en pays, L’Eurovision Junior est le royaume des formules musicales toutes faites et des résultats fluctuants. La France semble emprunter cette direction avec une formule propre : l’itinéraire d’une jeune chanteuse pétillante, charismatique, qui se distingue par son naturel. Notre représentante aime chanter et danser, le plus souvent aux côtés de la team de Sabrina Lonis. Cette petite personnalité a le sens du spectacle et sa voix met parfaitement la langue française en valeur. Energique, éclatante, elle a toutes les qualités attendues d’une enfant. Toutes celles d’une chanteuse qui reste une gamine ou une adolescente, quoiqu’il advienne. La touche française, c’est divertir et s’amuser avant tout. Ce qui semble réussir à la France depuis trois ans, c’est une interprète heureuse d’être sur scène, qui communique sa joie au jeune public et aux grands enfants, que nous sommes restés.

Nous partons en trois minutes dans un monde un poil idéalisé…


La France au Junior est compétitive sans se prendre au sérieux. Avec elle, nous partons en trois minutes dans un monde un poil idéalisé sur des mélodies dansantes, parfois semblables. Le texte est futile, élémentaire, intelligible. Cependant, ni niaiseux, ni guimauve. Les paroles restent la plupart du temps, simples et accessibles à tout âge. Cette simplicité peut susciter de l’ennui mais nous sommes au Junior ! Se sont des refrains légèrement répétitifs mais suffisamment efficaces pour ravir notre oreille. Puisque la langue française n’est pas comprise partout, l’importance des paroles paraît secondaire. Si bien qu’un brin d’anglais ne fait que renforcer le côté « frenchy » des contributions. La France utilise des onomatopées et certaines expressions qui plaisent. Ainsi, le titre est en partie compréhensible dans toutes les langues. Oublie-t-on facilement les propositions françaises ? Difficilement. Les morceaux offerts retiennent l’attention à la première écoute. C’est indéniable !


La délégation française semble détenir la recette adéquate pour attirer la sympathie et les regards des téléspectateurs européens. Malheureusement, elle n’est pas toujours bonne cuisinière. Soyons honnêtes ! elle perd un peu la main pour son plat de résistance au Sénior. La France au Junior est justement celle qui manque au concours adulte : une régularité dans les propositions toujours de qualité.

Un titre pop, entrainant et positif.


Depuis son retour en 2018, la France propose un titre pop, entrainant et positif. Une chanson colorée qui se démarque à chaque fois de ses concurrents et qui aborde des problématiques de jeunesse : amours adolescentes, amitié éternelle, espoir de l’âge adulte. La pertinence de ce choix est sans cesse reconduit. Doit-on s’en moquer pour autant ? Depuis trois éditions, France Télévisions semble décliner un concept qui prouve sa faculté à comprendre, ce qu’est « l’esprit Junior ». Elle a su montrer ce qui se fait de mieux musicalement à cet âge. Sans jamais décevoir, ni lasser. Elle a créé une certaine attente auprès de ses téléspecteurs et a rassemblé les eurofans autour de ses participantes. Le diffuseur a positionné la France dans cet Eurovision-là, comme elle devait. L’enjeu serait de renouveler légèrement la formule qui commence à tourner en rond.

C’est une élégance dicrète mais présente. Jamais tape à l’œil !


La singularité de la France se retrouve dans sa tenue d’apparat. Le pays est connu pour son bon goût et pour sa mode. A-t-on besoin d’une robe de gala pour être au top ? Non. Le choix vestimentaire est simple mais pas dénué. C’est une élégance dicrète mais présente. Jamais tape à l’œil. Carla affichait un haut rose fushia et une jupe argentée, mais si bien portée ! Angélina était en salopette, bandana dans les cheveux. Que voulez-vous Madame ? C’est la classe à la française, le chic décontracté ! L’artiste sublime toujours son petit habit de lumière, quoiqu’elle porte, quoiqu’elle en fasse. Il suffit de revoir bouger de manière éloquente nos représentantes sur la grande scène de l’Eurovision Junior.

une atmosphère « purement française » dans les yeux des autres pays.


La France sait créer une atmosphère « purement française » dans les yeux des autres pays par sa mise en scène. Au-delà de l’indéboulonnable Tour Eiffel, la scénographie d’un Paris festif est continuellement reproduite. Cette carte postale, sans doute usée jusqu’à la corde, a la dent dure au sein de la délégation. A sa décharge, n’est-elle pas un cliché indémodable à travers le monde ? Les fans en Europe s’en amusent avec bienveillance. En 2019, Carla a emprunté une autre voie scénographique avec ses « parapluies de Cherbourg ». Le résultat était extrêmement réussi. Pour ne pas échauffer les esprits critiques l’an prochain, Il faudra repenser cette perception de la France, aussi charmante et idyllique soit-elle.

La France est capable de proposer une performance en adéquation avec les attentes du concours et les standards musicaux d’aujourd’hui. La conception du Junior est rudement audacieuse et laisse présager encore de bons résultats dans un futur proche, jusqu’à une victoire espérée. Existe-t-il « une patte française » au Junior ? Vaste thème ! Avec ou sans « Dame de fer », nous conseillons à France Télévisions de s’inspirer de la dynamique du Junior pour le Senior. Pour preuve, les excellents résultats tricolores depuis trois ans.

Eurofans francophones, puisque « tout le monde a le droit de rêver et d’imaginer » : imaginons la victoire avec Valentina et faisons de J’imagine, notre Marseillaise…

(Avec l’aimable participation de la rédaction)

Crédits photographiques (via montage) : eurovision.tv