EDITO. L’année touche à sa fin. L’équipe de l’Eurovision Au Quotidien souhaitait partager avec vous ses meilleurs moments de la saison. Nous voulions, chacun et chacune, exprimer nos instants de joie, de déception, de surprise, d’exaltation. Douze mois eurovisionesques, mille émotions ressenties ! En mai prochain, l’Eurovision 2022 viendra les balayer d’un revers de main avant de nous en laisser beaucoup d’autres. Autant d’images inoubliables, gardées en mémoire par la rédaction…
L’Eurovision de retour !
Cela peut paraître banal. Pourtant, la tenue de l’Eurovision en mai dernier a été pour Zipo, une très grande joie et un soulagement. L’année précédente, notre rédacteur avait été tellement déçu de son annulation pour la première fois depuis la création du concours. Il avait parfaitement compris et accepté cette suppression vue le contexte sanitaire. Un an plus tard, il avait de gros doutes sur les chances qu’il puisse se dérouler. L’épidémie était toujours là. Organiser une telle compétition dans des conditions de sécurité optimales lui paraissait être une hérésie. Pourtant, il aurait mal supporté une nouvelle annulation. Les néerlandais ont réussi à tout mettre en œuvre pour que le concours s’organise dans les meilleures conditions. Zipo s’est très peu aperçu que le pandémie était présente durant la totalité du spectacle. Le simple fait que le concours ait eu lieu, a été son meilleur moment de l’année. Il n’y croyait vraiment plus.
Seconde chance…
Pascal ressort le costume jaune poussin du dressing ! Son instant mémorable de la saison s’est déroulé le soir de la première demi-finale à Rotterdam, quand les premières notes de Discoteque ont retenti. Après tant de doutes et de frustrations, enfin le concours redémarrait et nous retrouvions tout ce qui faisait la mécanique de l’Eurovision : les cartes postales, les chansons, les appels au vote, les entractes et l’annonce des résultats, aussi excitante que cruelle pour ceux qui restent sur le carreau. Notre rédacteur a apprécié le clin d’œil de la production avec le retour de The Roop. Choisir un titre qui évoquait entre les lignes, la pandémie qui bloque tout projet depuis presque deux ans, était vraiment une bonne idée. Plus que jamais, « It is ok to dance alone ».
Les francophones sur le podium !
Pour Maxence, l’édition 2021 était une année dense et forte en émotions ! Et pourtant, trente secondes en particulier lui reviennent souvent en mémoire. Nous sommes à Rotterdam, en plein vote du jury. La moitié a énoncé ses 12 points et la France trône en tête, suivie de peu par la Suisse. Nikkie de Jager s’approche de Barbara Pravi et lui demande son ressenti. Sa réponse : « C’est un truc fou mais ce qui est encore plus fou, c’est que deux chansons en français sont en tête ! ». Cette phrase résonne en lui. La langue française a marqué les premières décennies de l’Histoire de l’Eurovision et notre rédacteur réalise qu’elle a fait son retour en force. Une véritable renaissance mise en lumière, amorcée par la 6ème place d’Amir en 2016, confirmée par le succès de la France au junior avec le couronnement de Valentina. La deuxième et la troisième place de Barbara Pravi et Gjon’s Tears au concours adulte, y contribuent désormais. Enfin, pas plus que ce mois-ci, une troisième place à domicile grâce à Enzo ! Maxence est rempli de fierté. Ce qui le rend encore plus fier, c’est voir un beau panel de langues nationales dans le top 5 de l’Eurovision 2021 (italien, français, anglais et ukrainien). Les langues sont belles, se réjouit-il. Cela donne de l’espoir pour le futur du concours !
Zéro point en série
Rémi se remémore l’un des dramas de la saison. « Nul » (adjectif indéfini) comme « nul point ». Le faible score au télévote suscite toujours une réaction de la salle, particulièrement celle du « zéro point ». Une onde de choc ! En 2021, ce fut plutôt un tsunami. La 65ème édition a marqué l’Histoire. Depuis la mise en place du vote combiné additionnel, un pays récolte un glaçant et violent « zéro point » : le Royaume-Uni. La série des « zéro point » au télévote ne fait que commencer. Chantal annonce un deuxième « zéro point » pour l’Allemagne. Au tour de l’Espagne, Jan annonce « another zero point ». Jamais deux sans trois. Maintenant, quatre pour ne pas rompre la série noire. Chantal annonce un ultime et implacable « zéro point » pour les Pays-Bas. Un fait que jamais les lois des probabilités n’auraient osé imaginer tellement une résurrection en plein direct de feu Corry Broken était statistiquement probable.
Rémi retient la réaction de la salle, déchirée de cris de stupeur, d’effroi et de douleur. Celle de James Newman, d’une classe incroyable et exemplaire qui, grand prince, se lève et chauffe l’Ahoy Arena glacée par son triste sort et celui de son pays. Celle du public qui en retour, l’ovationne comme jamais peut-être il n’a ovationné un artiste de la sorte. Celles de Chantal et Jan, tenu(es) à la neutralité des conducteur(rices) du vote, mais dans les yeux desquel(les) nous lisions la désolation pour James, Jendrik, Blas, et Jeangu. Évidement les réactions dignes et sportives, des quatre candidats logiquement déçu de pareille récompense.
Je t’adore Barbara Pravi…
Durant cette saison, Lolotte a formé « la relève » à coups de Nesquik et de présentateur quinquagénaire. Cette année, il y a eu beaucoup de moments forts, à commencer par le retour de son concours musical préféré et celui de ses enfants. Notre rédactrice retient les votes et le décompte des points en mai. Cet instant suspendu, où la France a touché du doigt une sixième victoire ! Quelques mois après, le sacre de Valentina au Junior. Faire le doublé aurait été une chose extraordinaire et inédite. De plus, elle a regardé la version adulte du concours pour la première fois en famille. Si sa fille cadette s’est éclipsée à la fin des 26 chansons, sa fille aînée est restée jusqu’au bout. Lolotte en tire une immense fierté. Ce soir-là, elle a eu la sensation d’avoir réussi le passage de flambeau. Et ce fameux moment des votes ? Un mélange de stress, de joie et de déception : il n’a pas été facile de consoler sa grande fille de 8 ans à 1 heure du matin ! « C’est parfois dans la défaite que l’on gagne », médite la maman. Barbara Pravi a acquis une nouvelle jeune fan. Pour preuve, ce gentil mot trouvé sur le tableau de la chambre, au moment du grand rangement.
Le changement, c’est maintenant !
Hey, are you ready for change ? Audrey se surprend elle-même. Ce n’est pas le premier moment marquant de la saison, à lui être venu en tête avec ces mots. Russian Woman n’est pas l’un de ses titres préférés du concours, ni même de l’édition 2021. Depuis mai, elle n’a pas beaucoup revu la vidéo de cette prestation. Elle considère que c’est loin d’être l’objet le plus politique, que nous ayons écouté à l’Eurovision. Trois minutes à la saveur particulière. Parfois à son grand désespoir, il lui est difficile de séparer nettement les différentes parts de son identité : aimer l’Eurovision en est une, échapper à son quotidien grâce au concours en est une autre. Cette semaine-là, au milieu du printemps, Manizha dans sa combinaison d’ouvrière magenta transcendait son titre. La représentante de la Russie transmettait ses convictions à travers son interprétation. Afin de partager son samedi soir d’eurofan, Audrey avait réuni son cercle proche, composé de trois hommes et d’une femme. À la fin des trois minutes russes, notre rédactrice et sa meilleure amie s’alliaient au combat de la chanteuse. Une sororité universelle s’était installée et certaines idéologies étaient tombées à terre. C’est ce qu’Audrey aime aussi à l’Eurovision : des performances comme celle-ci, avec tout ce qu’elles ont de magique, d’émotionnel, de fébrile. Elle retient le message important porté par Manzhina. Because we are. We are the change ! [Parce que nous existons, nous sommes le changement.]
Emportés par la foule…
Pour Kris, le souvenir de l’Eurovision Junior est encore frais. Quatre jours passés sur place aux côtés des délégations, des partenaires, des autres sites, des journalistes. Quatre jours pour une organisation à domicile irréprochable. D’image en image. D’abord, l’accueil de Madame EBU au Centre de presse et dès notre arrivée, l’ambiance palpable à la Seine Musicale. Ensuite, le concours. De visionnage en visionnage, les prémices d’un show grandiose. La magie de Noël promis par Alexandra Redde-Amiel et les équipes de France Télévisions. Tout pour offrir le plus beau des Juniors. Un demi siècle de chansons françaises remixé, ou la résurrection de Joséphine, Edith et Joe devant 32 millions de téléspectateurs. Le duo Ofenbach qui ont embrasé la Green Room avec leurs plus grands tubes. De répétition en répétition, nous nous sommes jamais lassés avec toujours, la même excitation. La prestance de la présentation. Elodie Gossuin, à l’aise et splendide dans sa robe cocktail. À quelques minutes du direct, l’émeute déclenchée par l’arrivée distinguée d’Olivier Minne et son anglais imperfectible. La charmante Carla et ses premiers pas d’animatrice convaincants.
Les dix-neuf participants qui ont tout donné dans leurs genres et ont livré des performances à la hauteur de la version adulte pour certain(e). L’hymne repris à l’unisson par l’ensemble des participants : Imagine a illuminé de toutes les couleurs, le décor de cette étincelante édition. Le plaisir de réécouter nos plus grandes grandes fiertés à l’Eurovision, que sont Valentina et Barbara Pravi. La France représentée par un jeune artiste énergique et talentueux. Sa scénographie flamboyante aux allures de comédies musicales. Sa descente de l’escalier monumental pour mieux atteindre la troisième marche du podium. Ce suspense insoutenable. Nous, présents au pied du proscénium, avons cru à la Victoire jusqu’au bout. Merci Enzo pour tant d’émotions et France 2 pour ce magnifique concours « à la française », que nous avons suivi avec tant d’exaltation et qui restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Quel est votre moment marquant de la saison ?
Nous espérons partager encore de très nombreux et beaux souvenirs avec vous. Toute la rédaction de l’Eurovision Au Quotidien se joint à moi pour vous souhaiter une belle fin d’année. Profitez bien des dernières heures avant 2022. Dès l’an prochain, soyez encore plus nombreux sur nos pages pour suivre toute l’actualité du concours et l’ensemble des sélections nationales. Bonne Saint-Sylvestre à toutes et tous !
(Avec la participation de la joyeuse rédaction)
Crédits photographiques : eurovision.tv / EBU
– Très bon article avec d’excellents moment évoqués mais celui qui retient mon attention, c’est celui évoqué par Rémi : ces quatre zéro pointés pour quatre candidats, ce qui m’a fait beaucoup de peine, car dans l’absolu, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, aucun candidat ne devrait subir cette humiliation, d’autant plus qu’à mon sens, même si ces quatre concurrents n’avaient pas chansons mirobolantes, aucune des quatre n’était une honte, et quelques points du public auraient été mérités…