Poursuivons notre série sur les Eurostars masculines les plus marquantes de la décennie écoulée. Nous revisiterons ainsi à ma manière cette inoubliable décennie d’Eurovision. Retrouvons aujourd’hui un candidat norvégien tout à la fois mémorable et malheureux : Tooji !
Né Touraj Keshtkar en 1987, à Shiraz, en Iran, Tooji s’installe avec sa famille en Norvège, l’année suivante. À seize ans, il fait ses débuts de mannequin. Puis, tout en poursuivant des études d’assistant social, oeuvre comme présentateur sur MTV Norway. Il sort son premier single en 2008, qui passe inaperçu.
Son heure de gloire sonne en 2012. Il sort son premier album et participe au Melodi Grand Prix. Il est retenu parmi les 24 demi-finalistes avec une chanson qu’il a co-écrite, Stay.
Il termine deuxième de sa demi-finale, derrière Petter Øien & Bobby Bare.
En finale, Tooji affronte neuf autres concurrents. Au premier tour de vote, quelques favorites sont éliminées dont Reidun Sæther…
…Lise Karlsnes et Malin Reitan.
Tooji, lui, se qualifie pour la superfinale, aux côtés de Petter Øien & Bobby Bare, Plumbo…
…et Nora Foss al-Jabri.
Le public norvégien est conquis par Tooji qui, cette fois, survole le télévote et l’emporte avec plus de 65.000 voix d’avance sur Nora. Petter & Bobby terminent troisièmes ; Plumbo, quatrième. Tooji devient donc le représentant norvégien 2012.
À Bakou, Tooji effectue un étrange parcours. Il se qualifie pour la finale, mais par le chas de l’aiguille. Il termine en réalité dixième de sa demi-finale, ex aequo avec la candidate bulgare, Sofi Marinova. Onze pays lui ayant attribué des points, contre dix pour Sofi, Tooji décroche sa place en finale.
Là, c’est la claque. Tooji termine dernier avec sept points à peine. Il cause ainsi à la Norvège sa onzième dernière place en finale, un record toujours inégalé.
En 2013, il revient au Melodi Grand Prix, lors de l’entracte de la finale.
Et à l’Eurovision, où il présente les points de la Norvège.
Toujours en 2013, il sort un nouveau single, Rebels, suivi en 2014 par Cocktail.
En 2015, il sort son second album, Father, porté par le single éponyme dont le vidéoclip fait grand bruit.
Il conclut alors sa discographie par un dernier single Say Yeah.
Depuis, il a mis sa carrière de chanteur de côté. Il écrit et compose pour d’autres artistes. Surtout, il travaille désormais comme consultant à la protection pour l’enfance et est engagé dans les mouvements de défense homosexuels.
Sur ce, passez un bon dimanche ! Je vous retrouve mardi ici-même pour une nouvelle révélation française. À très bientôt !
(avec la collaboration de Pauly)
Crédits photographiques – @TourajBandeh
Qu’est-ce que j’ai aimé cette chanson ! Mais effectivement, la prestation manquait de souffle et d’aisance vocale. Elle m’avait légèrement déçu. Pas autant que cette dernière place, très sévère.
Au final, un excellent souvenir de cette décennie 2010 ! C’est encore là l’essentiel.
J’aime bien cet artiste et également son titre de 2012 mais il faut reconnaître qu’en live, sa prestation ne rendait pas aussi bien que la version officielle de son single. Merci de nous donner de ses nouvelles en tous les cas.
Cher Pascal
Merci pour la référence. Désolée mais je n’aime que très moyennement Tooji. Le but de ma sentence. le contemporain d’Elvis Presley est Engelbert HUMPERDINCK longtemps rival musical de TOM JONES avec « Love will set you free ». J’étais la seule à aimer cette chanson.
Bon, oui, Tooji est charismatique … et très charmant accessoirement (danse de Uma Thurman dans Pulp Fiction le nez pincé et les cheveux dans le vent). Je ne cache d’ailleurs pas être fort ravi de le voir sous les couleurs de l’arc-en-ciel.
Musicalement, puisque là est le coeur de notre sujet, j’ai aimé l’énergie et l’efficacité que j’estimais redoutable de Stay, qui était l’un de mes crush titres de 2012. Mais le live … Le live … Quelle catastrophe vocale, oh gode-ness. J’en garde presque des acouphènes. Comment voulez-vous que le pauvre eut pu finir plus haut qu’à la vingt-sixième place ? Bon, j’exagère, moi aussi j’aurais aimé le voir plus haut, au moins dix-septième par exemple – parce que pour la dernière place j’avais des candidats, mais bon, avec un meilleur live, ça aurait pu finir un soupçon mieux dans le classement. Bref.
En tout cas, ravi de le voir défendre ces causes, ce qui est d’autant plus courageux rapporté à son histoire personnelle, puisqu’il est originaire d’Iran, pays où, en 2020, l’homosexualité est toujours passible de la peine de mort – a minima de quelques dizaines de coups de fouet – et où Tooji est interdit de séjour.
Ton prétendant pour la dernière place ne serait t il pas l’aîné de la soirée, le contemporain d’Elvis Presley qui avait ouvert le bal pour le Royaume Uni ?
– Tooji est un chanteur charismatique, engagé dans des causes justes et qui semble ne rien faire à moitié. Après, j’avoue ne pas aimer tout ce qu’il fait musicalement parlant.
– Quant à sa chanson pour l’Eurovision, certes un peu bruyante et désordonnée, ne méritait vraiment pas une dernière place ! Je l’aurais classée en dehors du Bottom 5.
« Stay » était la chanson préférée d’une amie qui lit régulièrement l’EAQ. Spéciale dédicace à toi Virginie ! (Voilà que je fais ma Pauline…)
Perso, Tooji avait un profil très Melodifestivalen : du show, un physique sympa mais vocalement pas exceptionnel… j’avais quand même été surpris de le voir se classer dernier même si perso il n’était pas dans mon top 15.