« Hanches en T », mesdames et messieurs, et ceux qui s’identifient entre les deux. L’abécédaire de l’Eurovision peut être identifiée par les lettres d’or qu’elle arbore à chaque article ! Aujourd’hui, c’est un voyage « hanté » qui est au programme. Comment ça « hanté » ? Vous vous trompez voyons, point de fantômes et de monstres, juste des aventures eurovisionnesques avec la lettre T !
Trêve de plaisanteries, mon humour ne s’arrange pas décidément… Mais pas question de me morfondre, il est temps de réciter l’abécédaire de l’Eurovision !
T comme…
- Te Deum !
L’identité de l’Eurovision est plurifactorielle. Cependant, elle a sa propre marque : nous savons directement que c’est le grand moment de l’Eurovision lorsque nous entendons les notes de son thème musical iconique intitulé Te Deum. Mais quelles sont les origines de ce prélude à la plus grande compétition musicale ?
« Prélude » est le nom adéquat puisque ce sont les huit mesures introductives du Te Deum qui sont utilisées aujourd’hui. Composé entre 1688 et 1698 par Marc-Antoine Charpentier à Paris, ce grand motet digne des cours de Louis XIV à Versailles avait pourtant disparu. Charpentier aurait en réalité composé six Te Deum mais seuls quatre ont été retrouvés suite à la découverte d’un manuscrit autographe daté de 1691-1692, aujourd’hui préservé à la Bibliothèque Nationale de France. Le prélude en question est plus exactement une marche en rondeau. Alors là, j’ai du sortir mon petit wikipédia parce que j’y connais rien à ce « charabia musical ». Il s’agit d’une « forme musicale fondée sur l’alternance entre une partie récurrente et d’épisodes contrastants ». Help ! Avons-nous des amateurs de musique parmi nous pour apporter des clarifications ? Moi, je continue de vous apporter un peu plus d’histoire dès maintenant ahah !
Après ce petit cours très approximatif sur la composition de la musique, toujours est-il qu’il s’agit d’un thème reconnaissable entre mille, apportant un côté joyeux et lumineux sans pour autant être simple. Il emplit l’espace et c’est surement pour cela qu’il a autant d’impact. Et cela, nous le devons au musicologue Carl de Nys qui est à l’origine de la découverte en 1953 et qui l’a enregistré pour donner une version .de qualité. Il faut savoir que le Te Deum n’est pas spécifique à l’Eurovision. Il s’agit en réalité du thème de l’UER et a donc été utilisé pour l’ensemble de ses diffusions dont notre cher Concours et le tournoi des six nations. Néanmoins, le thème entendu à l’Eurovision a la particularité d’avoir été arrangé par Louis Martini et Guy Lambert afin d’apporter tout son éclat et son empreinte à la compétition.
Alors êtes-vous capable d’imaginer un Eurovision sans Te Deum ? Pour ma part, c’est même inenvisageable !
- Tu te reconnaitras !
Comment ça, je me reconnaitrais ? Si nous suivons les leçons d’Anne-Marie David, vous et moi nous reconnaitrions dans les élèves que le maitre a puni, dans l’artiste qui se bat dans un monde égoïste et dans l’enfant qui ne cesse de rêver. Mais s’il y a bien une chose à laquelle Anne-Marie David ne s’est pas reconnue, c’est en tant que future gagnante de l’Eurovision !
C’est un bond jusqu’en 1973 que nous devons faire pour faire la rencontre d’Anne-Marie David. Pourtant chanteuse française, elle représente le Luxembourg, qui a pour habitude de faire participer des chanteurs, auteurs et compositeurs étrangers. A seulement 21 ans, elle monte sur la scène en onzième position au Grand Théâtre… du Luxembourg ! Eh oui, Tu te reconnaitras que défend la chanteuse est la prestation hôte.
Cette excellente édition apportera du suspense jusqu’au bout de la soirée. La période de vote était très compétitive et serrée : Anne-Marie David apporte une deuxième victoire d’affilée au Luxembourg et une quatrième victoire, avec à peine 4 points devant l’Espagne et 6 points devant le Royaume-Uni ! Ce sera un total de 129 points qui restera encore iconique aujourd’hui car il porte un record qui tient depuis tout ce temps. Effectivement, facilité par un système de vote ou chaque juré doit attribuer une note entre 1 et 5, ces 129 points sur 160 points possibles représentent 80,63% du maximum. Un record qu’il semble très difficile à surpasser de nos jours à cause du système de vote. Même Alexander Rybak et Salvador Sobral ne pointent « qu’à » 78% et 77% respectivement. Seuls les Brotherhood of Man ont réussi à accéder au 80% en 1976 (80,39% plus exactement).
Tu te reconnaitras est encore aujourd’hui l’une des victoire les plus iconiques de l’histoire de l’Eurovision, très appréciée des fans aux côtés de son dauphin espagnol. Mais certains étaient moins satisfaits. C’est bien connus, ce sont les plus grand râleurs au monde : les fameux français. Ils reprochent à Anne-Marie David d’avoir participé pour le Luxembourg et non pour la France alors qu’elle est française. Pour calmer cette colère (toxique il faut le dire !), elle participera de nouveau en 1979 et apportera une troisième place à la France. Des résultats à la hauteur du talent de la jeune femme !
- Télévote !
L’Eurovision, c’est aussi nous ! Que nous soyons simplement un téléspectateur d’un soir ou un eurofan acharné 365 jours/365, nous avons tous notre mot à dire. Effectivement, le télévote occupe la même place que le vote des jurys. C’est un 50/50 qui fait que chacun de nos votes personnels a son influence. Nous déterminons les douze points que notre pays va attribuer le soir du samedi. Et pourtant, le télévote n’a pas toujours été dans ce rapport de force, tantôt inexistant tantôt maitre du vote.
A vrai dire, quand nous y pensons, il est surprenant de se dire que le télévote n’a pas existé pendant les deux tiers d’existence de l’Eurovision. Eh oui, le télévote n’a fait son apparition qu’en 1997. Et ce de manière partielle puisque ce sont les votes de seulement cinq pays qui sont déterminés via ce processus : l’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Auparavant, ce sont réellement et seulement les jurys nationaux qui décidaient du vainqueur de l’Eurovision.
Surprenant mais pas illogique puisque les moyens technologiques de l’époque ne permettaient pas un système aussi imposant que celui demandé par le télévote. Récolter l’ensemble des votes du pays, le convertir en points et les annoncer, le tout dans un temps limité qui démarre dès la fin de la dernière chanson de la soirée, est un sacré chantier. Néanmoins, les années 90 le permettent et 1997 demeure le premier test. Un véritable succès qui permet de se rapprocher des gouts du public et de moderniser le concours. Le télévote sera alors étendu à l’ensemble des pays et supplantera celui des jurys en 1998. Il devient alors maitre du vote, à quelques exceptions près où un jury subsiste dans les pays n’ayant pas de système performant de lignes téléphoniques.
Au final, le télévote devient obligatoire en 2001. Certains pays, alors en avance sur leur temps, s’amuse même à combiner télévote et jury ! Cette année-là, la Croatie, la Grèce et Malte adoptent ce système pour déterminer leur classement. Les téléspectateurs choisissent alors le gagnant de l’Eurovision jusqu’en 2008. En 2009 apparait alors le premier système combinant télévote et jury pour déterminer le vote national avant de le séparer en 2016, mais toujours dans un rapport d’égalité.
Aurions-nous un palmarès différent et d’autres vainqueurs dans les années 2000 si le jury avait aussi participé ? Je suis convaincu que oui car les vainqueurs des années 2000 m’ont toujours paru présenter un profil plus public-friendly que ceux des autres décennies (Everybody, I Wanna, Wild Dances ou encore Hard Rock Hallelujah sont à mon sens des exemples). Lorsque nous voyons les différences énormes qui existent entre jury et télévote aujourd’hui, il y a de fortes chances que certains pays seraient entrés dans la lumière tandis que d’autres auraient sombré, chamboulant les classements que nous connaissons tous. Qu’en pensez-vous ?
Un fan a d’ailleurs procédé à une stimulation permettant de visualiser les résultats de 1998 s’il y avait eu un système 50/50 jury et public. Je trouve vraiment intéressant d’imaginer cet univers parallèle qui aurait apporté une autre signification à l’histoire de l’Eurovision. Attendez-vous à des surprises !
« C’est déjà la fin ?? ». Eh bien oui, mes chers amis. Il est temps pour moi de tirer ma révérence. Nous nous retrouverons tout de même la semaine prochaine comme d’habitude. Passez une excellente journée !
Si on établissait un classement des victoires par nationalité, les français ont des chances d’ être en tête. Sur les 5 victoires de la France, Marie Miryam est d’ origine portugaise. J’ ignore si elle avait la nationalité française en 1977. 4 des victoires luxembourgeoises sont à des artistes de nationalité française, celle de 1972 par Vicky Léandros est un artiste gréque peut-être naturalisée allemande. La seule victoire de Monaco est une victoire par une française donc 9 ou 10 victoires pour les français. La Suède a gagné 6 fois toutes avec des artistes de cette nationalité, celle norvégienne de 1985 est du à un duo féminin dont une est suédoise. La victoire grèque de 2005 est du à une chanteuse qui a passé une grande partie de sa vie en Suède ais elle est bien de nationalité grèque. C’ est la règle pour participé à la sélection de ce pays donc 7 victoires par des suédois. L’ Irlande détient 7 victoires dont 2 avec Johnny Logan qui est né en Australie, j’ ignore s’ il était naturalisé irlandais. Le Royaume-Uni gagne en 1981 avec un quatuor dont un des garçon est né en Irlande. La violoniste de Secret Garden pour la victoire norvégienne de 1995 est de nationalité irlandaise.
A mon avis, le podium est constitué par les français, les suédois et les irlandais. Si les micro-états n’ existaient ou ne participe pas, la France n’ aurait pas forcément gagné les années de victoires du Luxembourg est de Monaco. Pour le premier, le Royaume-Uni était 2ème à 3 reprises ce qui lui aurait peut-être apporté 8 victoires, l’ Espagne pour 1973 et 1971 derrière Monaco (c’ était une bonne période pour ce pays avec 2 victoires consécutives dont 1 à égalité, suivie d’ une 4ème place et 2 2ème encadrant une 10ème place). En 1983, c’ est l’ Israël qui terminait 2ème pour la 2ème année consécutive, 10 ans après sa première participation et entretemps 2 victoires consécutives
Superbe Abécédaire,non l’Eurovision sans le tedeum ce n n’est pas l’Eurovision….Une belle et grande victoire du Luxembourg en 1973 après l’immense succès de 1972.Non l’Eurovision ne sera plus comme avant et pourtant c est vrai que grâce à la technologie ( le fan club internet , l’Eurovision au quotidien,la radio web ,les articles instantanés sur notre concours préféré jon peux toute l’année s adonner à notre concours).Une simple chose le retour du Luxembourg de Monaco serait génial…
– Le TE DEUM : tout comme toi mon cher Maxence, je ne conçois absolument pas le concours de l’Eurovision sans ce morceau musical introductif. C’est une tradition immuable et si je ne l’entendais pas, je ne serai pas certain que je vais assister au concours de l’Eurovision : c’est psychologique.
– Tu te reconnaîtras : une chanson qui aura marqué le concours par sa qualité des paroles, par son titre qui peut s’adresser à tout le monde, par son interprète qui a le concours de l’Eurovision dans le sang et par sa musique et le son totalement en phase avec la chanson. Une sorte de chanson quasi-parfaite.
– Le TELEVOTE : qu’on l’appelle comme on veut, le vote du public était devenu une nécessité voire une obligation. Et le systême moitié public, moitié jury est le meilleur système pour donner le résultat le plus juste et le plus équilibré possible même si je déplore (mais c’est le jeu) les écarts considérables qui peuvent exister entee les deux collèges de votants.