καλημέρα ! Bongu ! שלום ! Pour marquer le début de la très haute saison, quoi de mieux qu’une playlist de FEU pour marquer votre départ au soleil ? La réponse porte en un seul mot : Méditerranée ! Préparez-vous psychologiquement, parce que vous n’allez pas être déçu·es du voyage !
Au menu : des eurodivas grecques, chypriotes, maltaises et israéliennes plus chaudes que le feu et que toute la planète eurostar réunie !
Eleni Foureira – Poli_Ploki
Vous êtes plutôt du genre moteur diesel ? Et bien vous êtes mal barré·es, puisqu’est avec la Reine Foureira que nous démarrons cette session d’écoute. Celle qui avait allumé le Fuego sur la scène de l’Altice Arena de Lisbonne n’a pas utilisé l’extincteur, bien au contraire, puisqu’elle nous revient avec un deuxième album, Poli_Ploki, dont est issu ce single éponyme. Inutile de trop expliciter la chose : le texte se suffit à lui-même.
Extraits choisis :
« Je te défie, reste ici (…) Viens plus près, doucement, tu joues avec le feu »
« Je suis folle, froide et extrême. Je suis très sexuelle et sensible »
Au cas où certain·es en auraient douté : non, la flamme Foureira n’est pas éteinte, et elle est loin de prendre la flotte, si vous voyez ce que je veux dire.
Dana International feat. Static et Ben El – אחלה גבר
De Nicosie, nous traversons la Méditerranée direction sa rive sud, et destination Israël, où nous retrouvons la Diva, l’Aphrodita, Dana International ! L’une des gagnantes les plus emblématiques de l’histoire de l’Eurovision nous revient cette année avec un titre rap-pop-électro dont elle partage la lumière avec Static et Ben El. De quoi mettre le feu à la Pride de Tel Aviv en juin dernier … et perpétuer la majesté de l’icône que Dana est devenue depuis sa victoire à l’Eurovision 1998.
Amanda Tenfjord – All In
Quelques semaines seulement après avoir brillé à Turin avec une splendide prestation sur Die Together, voilà Amanda Tenfjord déjà de retour avec All In. Un titre beaucoup plus énergique, tonique et léger que celui avec lequel elle a porté les couleurs de la Grèce à l’Eurovision. Sur fond de sonorités pop rock (et clairement moins indie pop que ce qu’elle propose d’habitude), Amanda s’adresse toujours à celui qu’elle aime, mais hors de question de mourir ensemble cette fois ! Autant profiter de la vie et du soleil de l’été pour assumer une histoire d’amour au grand jour, qu’importent les regards et les qu’en dira t-on.
Glen Vella – Tagħna 2
… Et c’est à Malte que nous atterrissons, avec un chanteur malheureux à l’Eurovision, puisque 2011 lui avait fait rater la qualif en finale pour exactement un petit point (la faute aux jurys qui l’avaient collé à la peu envieuse avant-dernière place de leur classement contre un télévote plus enthousiaste). Toujours est-il que cet échec n’a pas freiné la carrière de Glen Vella, qui nous livre ce Tagħna 2, dont la vidéo officielle vaut très largement le détour … et limite plus que le titre lui-même.
(Spoiler : admirez ce fabuleux pyjama guépard qu’envierait sans nul doute Davidna Lamburosco).
Tamta – Pandora
La représentante chypriote à l’Eurovision 2019 nous revient avec un titre dance pop à l’addictif refrain à coups de Τώρα, τώρα, τώρα (maintenant en grec), dans lequel elle nous explique que le moment est venu d’être elle-même. Ça tombe bien : le rythme entraînant de la chanson nous invite clairement à l’être, nous-mêmes, et à l’assumer à coups de subtils et sensuels déhanchés sur une piste de danse d’Ayia Napa. Alerte tube de l’été 2022 ?
Harel Skaat feat. Noroz – ברוך הבא לבלאגן
Quelque fut le style avec lequel elles sont montées sur la scène du concours, nos eurostars israéliennes semblent pour beaucoup présenter une appétence pour les musiques urbaines. C’est, en effet, dans ce style que nous retrouvons Harel Skaat, l’un des grands favoris de l’édition 2010 finalement échu hors du top 10. En duo avec Noroz, il nous propose un ברוך הבא לבלאגן qui nous montre une nouvelle fois l’étendue de son talent et sa diversité musicale.
Ivi Adamou – Dipla Sou
Dix ans pile qu’elle a foulé la scène de l’Eurovision, et elle aussi nous revient avec un titre en grec (là où l’anglais était maître mot au concours – dommage pour le grec qu’on se plairait à y entendre davantage, d’autant plus dans un style pop écrasé par l’omnipotence de la langue de Shakespeare). Les rumeurs l’annoncent sans cesse partante pour un nouveau tour eurovisionesque, mais en attendant, c’est dans la playlist de l’été que nous retrouvons Ivi Adamou avec Dipla Sou. Un titre estival et dansant dans lequel elle livre une déclaration enflammée à sa moitié, grâce à qui « les choses difficiles deviennent simples » et dont « [elle] brûle les nuits ». Un classique qui fait figure de valeur sûre de tout bon été à la chypriote qui se doit.
Ira Losco – Going for Gold
N’est-il pas absurde de dédier un titre aux athlètes olympiques pile un an … après les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et deux ans avant Paris 2024 ? Que nenni … et surtout attention aux faux amis, puisque 2022 marque l’année où Malte accueillera les SPECIAL Olympics. Des Jeux Olympiques dédiés aux sportif·ves atteint·es de handicaps cognitifs ou de déficiences intellectuelles, que les Jeux Paralympiques ont privé de participation pendant de nombreuses années avant de ne leur consacrer que trois petites épreuves depuis 2012. Quel plus beau message que celui donc porté par Ira Losco, dont le titre sonne comme un véritable hymne (officiel d’ailleurs) au courage, à la détermination, au dépassement de soi, pour mieux aller chercher l’or (ou peu importe la couleur d’ailleurs) qui nous rendra fier·es. Ou quand les valeurs du sport convergent tout simplement avec celles de la vie.
Helena Paparizou / Antique – Ti Ti
Pour poursuivre la boucle grecque, quoi de plus évident que de s’en remettre à la seule et unique gagnante grecque de l’histoire de l’Eurovision à ce jour : Helena Paparizou. L’olympienne du concours (une victoire et une médaille de bronze), qui vient tout juste de sortir un nouvel album, nous propose pour cet été un instant revival, puisque c’est avec Antique qu’elle nous revient pour une reprise de Ti ti. Sans Grosminet (pour la blague de m***e, ça c’est fait …). Une chanson initialement interprétée par Giorgos Alkaios en 2010, pile l’année où il avait d’ailleurs porté les couleurs helléniques à l’Eurovision. Ti tI … ou plutôt What What (else). Okay, j’arrête avec mes jeux de mots hard discount, et décollage pour un autre pays …
Emma Muscat – Closer
La dernière représentante maltaise en titre comptait sans doute surfer sur une éventuelle qualification en finale de l’Eurovision avec son EP I Am Emma sorti le 13 mai, soit la veille de la grande finale du concours … à laquelle elle ne participa donc pas. Fidèle à sa ligne conductrice du moment, Emma Muscat ne nous livre pas un Closer foncièrement révolutionnaire tant dans la musique que dans le texte (hashtag I Am What I Am), mais ses sonorités pop (légèrement teintées d’urbain) le rendent très agréable à l’écoute … qui plus en plein été !
Anna Vissi ft. Daphne Lawrence – Aima
À presque soixante-cinq ans, la multirécidiviste Anna Vissi (qui avait eu l’honneur de concourir à domicile en 2006) est toujours au rendez-vous, et plus flamboyante que jamais ! Aux côtés de la très jeune Daphne Lawrence, elle nous propose le titre … Sang, et un clip à l’image des paroles. Ennemi·es de l’hémoglobine, passez votre chemin sans plus attendre … du moins pour ce qui est du visuel. Car s’agissant de la musique (notre sujet n°1 à vrai dire), on est loin de ce que pourrait vous laisser sous-entendre le titre. Point de Hatari ou de Lordi venus hanter vos nuits désormais peuplées de cauchemars et de scies électriques, et même au contraire : des sonorités pop grecques assez traditionnelles, pour ne pas dire légères (les deux vont souvent de pair), qui rendent cet Aima très plaisant à l’écoute. Alors que rouges sont les larmes d’Anna qui coulent et que « la blessure suinte encore ». Paradoxal, n’est-ce pas ?
Ella Lee – מסיבת פיג׳מות
Surprise, ce n’est pas vraiment avec une eurostar (ou du moins pas encore, mais j’espère que ça ne saurait attendre) que nous poursuivons cette playlist méditerranéenne de l’été 2022, mais avec une runner up, puisqu’Ella Lee avait terminé deuxième de l’HaKokhav HaBa 2019, qui avait sacré Kobi Marimi (et pas pour le meilleur s’agissant du résultat israélien à domicile). Qu’importe, la jeune artiste réalise depuis son bonhomme de chemin et c’est avec un style qui fait fureur chez les millenials qu’elle nous débarque cet été : la K pop (sauce hébreue, évidemment). De quoi apporter un coup de fraîcheur au paysage musical israélien … et ajouter une nouvelle corde musicale à l’arc eurovisionesque !
Elena Tsagrinou – Mykonos kai Santorini
Place maintenant à Elena Tsagrinou, qui a porté les couleurs de Chypre au concours 2021, juste après Eleni Foureira et Tamta. Il semblerait que, depuis son voyage à Rotterdam, notre eurodiva ait plaqué le Malin, puisque du crush avec le diable honni par les plus orthodoxes des orthodoxes, on passe aux plus consensuelles vacances entre potes. Avec Mykonos kai Santorini, c’est ici un très sympathique et lumineux hommage aux Cyclades qu’Elena nous livre, telle une subtile manière de nous inviter à venir faire un tour à … Mykonos et Santorin (sans dec). Et pourquoi pas Paros tiens donc ? Au menu : été, soleil, amis, ruelles étroites, étreintes, fête, et surtout rêve et bonheur. Comme dirait Sainte Aya Nakamura : ah mes copines (ω φίλοι μου en grec).
P.S. : lecteur à la recherche d’une destination estivale, l’auteur de la playlist valide éminemment les Cyclades (même si, touristiquement parlant, visiter Santorin en plein été relève aussi bien du parcours de Ninja Warrior que d’une bonne mêlée de rugby à XV à la toulousaine).
Netta – I Love My Nails
Depuis sa victoire au concours 2018, soit pile vingt ans après la Diva Dana, Netta est devenue incontournable tant sur la scène musicale israélienne que dans l’euromonde, dont elle abreuve les publics de sa pop déjantée et haute en couleurs. Un fois n’est pas coutume, I Love My Nails est de cette trempe-là, quoiqu’avec une rythmique un soupçon moins énergique et up tempo que ses précédentes productions. Qu’importe, du moment qu’est garanti le bonheur de ses (euro) fans qui l’avaient portée en triomphe à Lisbonne, et continuent depuis de l’acclamer à chacune de ses sorties.
Demy ft. Thomas Sykes et Arpad – Eyes Talk
Sa sélection avait fait grand bruit sur la planète eurofan en 2017 pour, au final, un résultat somme toute décevant (à l’image de sa prestation rajouterais-je). Cinq ans après, Demy est toujours bel et bien présente sur la scène musicale grecque, et elle nous le montre avec ce titre pop aux influences dance et électro, qu’elle partage avec Thomas Sykes et Arpad. De quoi enflammer les soirées clubbing d’Ios et de Mykonos jusqu’au bout de la νύχτα.
C’est ainsi que s’achève déjà (oooooooh) cette playlist qui aurait pu compter autant de titres que les années de vie souhaitées ar Madame Monsieur à Mercy (soit cent mille). N’ont ainsi pas survécu au cut Amber (Malte 2015), Kurt Calleja (Malte 2012), Kostas Martakis (sélections grecques 2008 et 2014), Eli Huti (sélection israélienne 2022) et tant d’autres dont la liste serait aussi longue qu’un film d’Angelopoulos. Même si, ô déception, Eleftheria Eleftheriou et Sakis Rouvas ont préféré passer leur tour pour 2022. Quelle idée de pondre des albums et des titres un an avant en même temps …
En attendant, vous pouvez retrouver cette playlist (que j’espère) de feu sur notre chaîne YouTube et sur notre compte Spotify.
BONUS Stefania & de OranjeLeeuwinnen – Run Together
Bon j’avoue, je suis un peu hors sujet, mais pas complètement, puisque notre amie est helléno-néerlandaise et qu’elle a porté les couleurs de la Grèce à l’Eurovision 2021. Oui, je suis un peu hors sujet parce que le titre n’a rien des standards de la pop méditerranéenne, ni même des plus grands clichés des summer hits à la grecque (qu’exploitent parfaitement bien de ses collègues, merci à elleux de faire notre bonheur en la matière). Mais le clin d’oeil était trop beau pour ne pas le saisir, puisque l’Angleterre accueille en ce mois de juillet l’Euro 2022 de football féminin. Une discipline à la popularité plus que croissante, mais sur laquelle il reste tant à faire en termes de visibilité eu égard à celle donc jouit leurs homologues masculins … C’est ainsi que Stefania signe cette année l’hymne de l’équipe néerlandaise féminine de football, qui n’est ni plus ni moins que la tenante du titre (et vice-championne du monde 2019). Souhaitons leur tout de même un autre destin que celui des Bleus chantés par Johnny Hallyday en 2002.
(Mais bien sûr, avant tout et pour toute chose : ALLEZ LES BLEUES !!!!!!!!!)
à chacun sa préférence…pour info, il n’y a que la chanson de DEMY ”Eyes talk” que j’ai pu écouter dans son intégralité
merci, quand même, de nous faire ”profiter” de ces actualités musicales à l’étranger
– Pour le moment, c’est ma playlist préférée : j’aime quasiment toutes les chansons. Quasiment toutes me donnent envie de danser ou du moins, de bouger en cadence. Du coup je vais donner les trois chansons que j’aime le moins : celle d’Anna Vissi, celle de Netta et surtout celle d’Ella Lee vraiment très pénible à écouter…
Cher Rémi
Pour danser sur ces titres aussi chauds que pittoresques, une seule chose à faire : https://youtu.be/OktoEu1aE4c
Marrant de présenter les titres des deux premières de l’Eurovision 2018. Je préfère Eleni à Netta. Le titre justement de Netta pourrait être une référence à l’image présentée dans le nouveau jeu de ZIPO.
Harel SKAAT est le seul à avoir obtenu trois prix Marcel BEZENCON, présentés avec élégance par CHRISTER BJORKMAN.
Helena PAPARIZOU a repris « Didi » de Khaled