Ce 30 septembre, s’est clôturée la période officielle des candidatures à la sélection française pour l’Eurovision 2021. Trois aspirants se sont jusqu’à présent manifestés publiquement : Ken Carlter, Kris Paradox et Lise Darly. L’heure est venue d’en dévoiler un quatrième : Tom Mathis. Cerise sur le gâteau, il nous a accordé une interview dans laquelle il est revenu sur son parcours artistique, son univers musical et ses espoirs en matière d’Eurovision.

QUI EST TOM MATHIS ?

Né en 1989 dans le nord de l’Alsace, Tom grandit à la confluence des cultures française et allemande. Passionné par la musique depuis son plus jeune âge, il apprend à jouer de la clarinette à six ans, avant de se mettre en autodidacte à d’autres instruments. Il enchaîne avec le chant et rejoint alors des groupes locaux.

À 18 ans, il mène de front ses études et ses premières scènes, animant avec ses partenaires musicaux, fêtes et événements. Sa carrière solo débute en 2012, lorsqu’il est repéré et retenu pour participer à l’émission Immer wieder sonntags, organisée par l’ARD. Il y termine finaliste et sort son premier single Chanson d’amour in Saint-Tropez.

En 2013, il sort son premier album, entièrement dédié au schlager.

En parallèle, il décroche une licence en marketing et un master en management et entame une carrière professionnelle dans ces domaines. En 2015, il compose ses premiers titres, puis est engagé dans une troupe de comédie musicale.

En 2018, il sort un nouvel album, qu’il a lui-même composé et produit.

Dans la foulée, il décroche un contrat avec une maison de disques suisse et entame la production de son troisième album, dont la sortie est prévue l’an prochain.

INTERVIEW DU CHANTEUR

EAQ – Quelles sont vos racines ?

Tom Mathis – Je suis originaire du nord de l’Alsace, d’un village à cinq kilomètres de la frontière allemande. Mes racines sont donc françaises, mais j’ai grandi dans une région où les Allemands sont très présents. En famille, nous allions très souvent de l’autre côté de la frontière, notamment à Karlsruhe. Nous nous rendions au cinéma et à des concerts. Quant à mon père, il a travaillé toute sa vie en Allemagne. C’est ainsi que j’ai baigné dans les deux cultures.

Qu’aimez-vous de la France et qu’aimez-vous de l’Allemagne ?

J’aime les richesses gastronomiques, touristiques et culturelles de la France. Aussi le multiculturalisme régional : l’Alsace, la Corse, la Bretagne, le Pays Basque, chaque région a ses propres richesses. J’aime beaucoup la rigueur et l’organisation allemande. Ainsi, les événements télévisés sont réglés à la minute. Mais j’aime aussi le côté festif des Allemands. Il y a énormément de fêtes populaires : une bière, un bretzel, des soirées qui débutent à 19h et se terminent à 22h, le tout dans une bonne ambiance.

Quel était l’univers musical de votre enfance ?

À la maison, nous écoutions énormément de variétés. Nous écoutions des radios françaises et allemandes, nous regardions des chaînes de télévision françaises et allemandes. Ainsi, le dimanche matin, notre rituel était de regarder l’émission de variétés de la première chaîne allemande, à laquelle j’ai ensuite participé en 2012. Dans les harmonies, nous jouions beaucoup de musiques de films et des chansons populaires, de la variété française ou allemande. Bref, un univers musical multiculturel.

Quels sont vos plus anciens souvenirs musicaux ?

Mon père était batteur dans une harmonie et je l’accompagnais à ses répétitions et ses concerts. Je faisais quelques percussions, je suivais le rythme. Jusqu’au jour où j’ai su lire et j’ai débuté le solfège. J’ai alors joué de mon premier instrument, la clarinette, à six ans.

Spontanément ?

Oui, je ne me suis pas trop posé de question. Le côté « bois », chaleureux, de la clarinette m’a toujours attiré, au contraire des cuivres, plus froids. Ensuite, je me suis mis à l’accordéon, au saxophone, à la guitare, au piano.

Après avoir appris à jouer de ces instruments de musique, comment en êtes-vous venu au chant ?

J’ai toujours rêve de me présenter à de grands publics. Enfant, j’assistais aux nombreuses fêtes populaires alsaciennes et j’étais passionné par un orchestre local, Santa Rosa. Mon rêve était de les imiter. Et cela me manquait dans les harmonies : le côté « animation », face au public. En plus, les représentations des harmonies consistaient en quelques concerts annuels. Or je voulais transmettre l’esprit de la fête au public, à travers le chant et la musique.

À 18 ans, j’ai donc intégré un orchestre de bal. Nous donnions une soixante de spectacles chaque année en Alsace, en Lorraine et en Allemagne. Dans un premier temps, j’étais instrumentiste et je faisais les chœurs. Mais les autres membres m’ont poussé à chanter. L’orchestre m’a donc formé au chant. Cela s’est avéré une excellente école, car nous jonglions entre les styles musicaux, les langues, les rythmes, etc. Cela m’a apporté une solide expérience musicale et initié à de nombreux genres musicaux.

Des fans de notre orchestre ont alors posté des vidéos de nos concerts sur YouTube. Un journaliste allemand de la SWR m’a alors repéré, s’est intéressé à ma carrière et m’a présenté à un producteur allemand.

C’est ainsi qu’a débuté votre carrière solo ?

Exactement. C’était un nouveau défi pour moi. Ce producteur, qui était également compositeur, m’a proposé une chanson, puis une participation au télécrochet organisé par la première chaîne allemande, que je regardais depuis mon plus jeune âge avec mes parents et mes grands-parents.

J’ai accepté et je me suis retrouvé être un des premiers artistes français à participer à cette émission. Les résultats étaient déterminés par les votes téléphoniques des spectateurs. J’ai alors gagné à sept reprises. Dans cette émission, en cas de qualification, vous êtes en effet repris d’une semaine à l’autre et vous affrontez de nouveaux concurrents. Je suis devenu le premier Français à atteindre la septième semaine, alors que les votes venaient d’Allemagne, d’Autriche ou de Suisse, mais jamais de France.

Cette reconnaissance m’a ensuite beaucoup aidé dans ma carrière. Car cette émission était mon grand démarrage. C’était aussi la première fois que j’étais seul sur scène, face au public, sans orchestre, sans rien.

C’était aussi votre première expérience face à une caméra ?

Oui, aussi. À nouveau, c’était une excellente formation. Je me suis retrouvé face à des millions de téléspectateurs ; face à un public d’environ 500 personnes dans les gradins ; face à sept ou huit caméras. Il fallait mémoriser l’ensemble du schéma caméra, la veille, puis s’entraîner lors des répétitions. C’était une première expérience géniale !

Qu’avez-vous ressenti quand vous vous êtes retrouvé sur le plateau, face à ces caméras ?

J’étais très heureux. C’était une nouvelle étape dans ma vie et dans ma carrière. J’ai beaucoup apprécié cette participation. Bien sûr, j’étais fort stressé, j’ai connu beaucoup de remises en question, car je découvrais un nouveau monde, le monde derrière la caméra. C’est le monde du showbizz. J’étais tout jeune, je venais d’un orchestre et c’était un changement complet. Je me suis retrouvé avec un manager, un producteur, à qui il faut faire confiance, même si on ne les connaît pas encore. C’était une grande découverte, un tout nouveau monde.

Ce qui était moins facile et ce que certains artistes vivent difficilement, c’est d’être propulsé dans la lumière en deux minutes, le temps d’une chanson. Une fois l’émission terminée, vous êtes porté par les fans, par l’engouement qui se crée autour de vous. Mais ensuite, vous vous retrouvez seul dans votre voiture et vous rentrez chez vous. Vous passez ainsi de milliers de personnes, à juste votre volant. C’était la difficulté de l’expérience.

En parallèle, vous avez poursuivi vos études et votre vie professionnelle. Cela vous a-t-il aidé à contrebalancer ce sentiment ?

Oui. Dans ma tête, la musique était une passion. Ce dont j’ai surtout envie sur ce plan-là, c’est de transmettre ma passion, de rendre les gens heureux grâce à ma musique. Mais je suis resté attaché à ma carrière professionnelle dans la communication et le marketing. J’ai toujours maintenu mon activité au quotidien. Du lundi au vendredi, je me lève comme tout le monde, je vais au travail, je m’occupe de mes enfants. Vivre la musique comme une passion me met moins de pression. Cela me permet également de demeurer qui je suis, sans changer, de garder les pieds sur terre. Je me donne au maximum pour mon travail et mon entreprise. C’est là ma mentalité. Les autres me regardent ainsi différemment et accordent autant d’importance à ma personne, ce qui me fait très plaisir.

Ensuite, ce télécrochet vous a permis d’enregistrer votre premier album ?

J’ai effectivement reçu plusieurs propositions de la part de différentes maisons de disques allemandes. Au final, avec mon producteur de l’époque, nous avons retenu celle de Warner Music, l’une des principales en Allemagne, mais aussi dans le monde. Ce sont donc eux qui m’ont aidé à développer ma carrière, en produisant et en finançant mon premier album.

Comment s’est déroulée cette première expérience en studio ?

J’ai adoré le studio. Au final, plus on fait de studio, mieux c’est. Ce sont en effet d’autres micros, plus précis. La vitesse de travail est aussi différente. L’approche du chant est différente de celle de la scène. C’est tout une école. Pour réaliser cet album, j’ai donc passé énormément d’heures en studio. Ma voix a évolué, il a fallu réenregistrer quasiment tous les morceaux, jusqu’à ce que la maison de disques soit satisfaite.

Mais je suis reconnaissant de cette expérience, car aujourd’hui, l’on enregistre plus vite, bien plus vite qu’à l’époque. Ainsi durant le confinement, j’ai même enregistré quelques morceaux chez moi. J’ai un petit studio d’enregistrement, qui m’a permis de produire mon prochain album et d’envoyer des pistes à mon producteur qui est en Suisse.

Comment avez-vous rencontré votre maison de disques suisse et décroché un contrat avec elle ?

Après mon album chez Warner, j’ai fait une pause dans ma carrière. J’ai dû faire des choix. Je ne savais pas alors tout ce que représentait la sortie d’un album, sa promotion, les déplacements. Je me suis retrouvé fatigué, parce que je devais mener de front mes projets familiaux, mon travail, mon orchestre, que je ne souhaitais pas abandonner, car ils m’ont inculqué le chant, je ne voulais rendre personne triste. C’est pour ces raisons que j’ai décidé d’arrêter momentanément ma carrière solo. Je n’ai donc pas fait beaucoup de promotion.

Ensuite, je suis devenu père et l’orchestre me prenait beaucoup de temps. Il fallait assurer les prestations, le montage de la scène, partir le samedi matin, rentrer le dimanche soir. C’était devenu trop compliqué, j’étais trop fatigué et je me suis donc remis en question. J’ai quitté mon orchestre pour me concentrer sur ma carrière solo. J’ai réfléchi à de nouveaux projets, puis j’ai reçu une proposition pour faire une comédie musicale que j’ai acceptée. Dans ce projet, j’ai retrouvé Frank Sherbourne et Claire Cappelletti, qui avait joué dans Notre-Dame de Paris. Je ne m’y attendais vraiment pas, mais cela m’a permis de me former. Nous avons constitué une troupe et donné des représentations au Casino Barrière, près de Bâle. Notre premier spectacle était Moonlight Shadow, puis trois ans plus tard, nous avons joué La Belle et la Bête.

C’était votre première expérience du théâtre ?

Tout à fait. J’ai appris le métier : les transformations de personnages, la comédie, la danse, les déplacements, les jeux de lumière, les changements de tenue, les enchaînements de scènes. Une formation très complète.

C’est à ce moment-là que vous avez réalisé vos premières compositions ?

Avant de quitter mon orchestre, nous avions enregistré un dernier album ensemble. J’avais eu envie de composer quelques titres, afin de me laisser un bon souvenir. Je m’étais alors lancé, mais ma première véritable expérience complète s’est déroulée effectivement après mes comédies musicales. J’avais envie de revenir avec un nouveau projet et de relancer ma carrière solo. Mon idée a alors été de faire du schlager à la française. C’était le concept.

Mon premier album était du schlager allemand. En France, on a un regard particulier sur le schlager, on le juge ringard. Mais cela a complètement changé ces quatre dernières années. Le genre a pris un virage pop et dance. Cependant, les textes en allemand freinent le succès en France. Je me suis donc dis que j’allais faire du schlager en français. J’ai une expérience dans ce genre musical, j’en connais bien les mélodies, les rythmes, je sais ce qu’en attend le public, mais je le ferai avec des textes en français.

En 2018, j’ai donc sorti mon deuxième album, que j’ai quasi entièrement composé, arrangé et produit moi-même. Cela m’a pris énormément de temps, j’ai travaillé avec des paroliers de différentes régions de France, comme par exemple Thierry Brenner, Chris Sheldon,… Cela a redonné un grand souffle à ma carrière solo.

Comment êtes-vous entré dans l’univers du schlager ?

Je baigne depuis tout petit dans cette culture. En Alsace, c’est tout à fait courant d’en écouter. Nous en jouions aussi dans mon orchestre, pour animer les soirées, parce qu’il s’agit de rythmes festifs, dansants, dont les paroles sont faciles à retenir et parce que c’est ce que notre public alsacien demande. Puis c’est aussi par le biais du télécrochet Immer wieder sonntags qui était entièrement centré sur le schlager.

À votre avis, qu’aiment les gens dans le schlager ?

Surtout le côté musical : les rythmes up tempo, soutenus ; les mélodies faciles et harmonieuses, qui se basent sur quelques accords et qui sont populaires ; les textes et les paroles faciles à retenir et qui intègrent des chœurs simples, pour que les gens puissent participer et accompagner les interprètes.

Aviez-vous des références personnelles en matière de schlager ? Des artistes préférés ?

Bien sûr. Le groupe Klostertaler, qui faisait de nombreuses tournées rassemblant des milliers de personnes en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en Alsace. Mais aussi DJ Ötzi et Helene Fischer, qui est une très très grande star, qui fait ses castings de danseurs et de choristes en Amérique et qui a une voix remarquable. Fantasy, qui est un duo. Christian Lais, qui est très reconnu dans un genre de schlager assez pop et qui m’a un peu coaché quand j’étais en studio. Andrea Berg, qui est très connue et a fait énormément de tubes. Il y a du monde ! Mais ma favorite demeure Helene Fischer, que ce soit au niveau musical que du niveau du show. Ses shows sont énormes.

Quelle est votre chanson préférée d’Helene Fischer ?

Ses tubes, comme Atemlos durch die Nacht, Und morgen früh küss ich dich wach, Mitten im Paradies, Achterbahn. Ses derniers tubes, qui ont été des gros succès et été très modernisés, par rapport aux premiers qui étaient beaucoup plus schlager. En quelques années, elle a complètement changé, dans un style plus dance et pop.

En dehors du schlager, avez-vous d’autres artistes de référence ?

J’écoute aussi beaucoup de variété française, de pop. J’aime beaucoup écouter du Roch Voisine, que je trouve fort proche du schlager. Je l’ai déjà vu plusieurs fois en concert. C’est assez country-acoustique-pop, mais assez ressemblant au schlager au point de vue de la mélodie. Aussi ce qu’on entend actuellement sur les radios : Amir, Keen-V dont j’aime le côté festif et estival. Ensuite, j’aime beaucoup écouter Johnny Hallyday, Céline Dion. Au final, j’écoute un peu de tout.

Pour introduire nos lecteurs à votre univers musical, lesquelles de vos chansons leur conseilleriez-vous d’écouter en premier lieu ?

Justement, mon univers musical est en train de changer, parce nous travaillons avec une nouvelle production à un nouvel album qui sortira l’année prochaine. Nous avons opté pour quelque chose de plus pop et dance. Le prochain single qui sortira en octobre, Du bist mein neues Leben, représente complètement mon nouvel univers.

Dans mon univers français, je leur recommanderais C’est l’amour, dont le clip a été tourné dans les calanques de Marseille, que j’ai composé et que j’ai fait retravailler par un producteur lyonnais spécialisé dans la variété française. On y retrouve un peu de guitare, une composition douce et rythmée, pop, avec un refrain qui monte, positif et solaire.

Pourquoi souhaitiez-vous glisser vers un univers plus pop et dance ?

C’est un choix personnel, parce que je recherche cela, parce que je me sens à l’aise sur scène avec de gros sons qui me soutiennent. Mais c’est aussi pour convaincre un public plus jeune, pour leur apporter un son plus frais et les attirer, tout en restant intergénérationnel.

Tout cela m’a été aussi permis par mon nouveau producteur. Un producteur joue toujours un rôle très important dans un projet, dans un album. C’est lui qui, avec l’artiste, va créer de nouvelles chansons. Moi, je lui donne des inspirations et je lui dis ce que je recherche comme univers musical pour mes nouvelles compositions. Ainsi Du bist mein neues Leben a été composé avec mon producteur, qui est très à l’écoute, avec qui je suis très en phase sur le plan humain, on se comprend l’un l’autre et ça, c’est très bien, très important.

C’est ce qui me manquait à l’époque, chez Warner, pour être aussi à l’aise avec mes titres et avec mon album. Les titres m’ont été plus ou moins imposés. Mais à présent, j’ai plus de liberté artistique, je compose mes propres morceaux. Durant le confinement, j’en ai composé une vingtaine. Ma maison de disques en a retenu une dizaine. Je suis toujours très heureux quand une démo est validée, puis part en production. Je discute alors avec mon producteur de l’orientation musicale, je lui fais part de mes idées, il me dit ce qu’il en pense, on échange sur le concept du titre.

Ce prochain album sera-t-il bilingue ?

Il sera essentiellement en allemand, car il sera destiné à un public germanophone et que nous avons plus d’opportunités médiatiques en Allemagne qu’en France, par rapport à ce style musical. Cela a aussi rapport avec l’investissement important pour la production de cet album, sur le plan financier. Or en Allemagne, il y a énormément d’émissions télé et radio dans ce registre.

Mais il y aura aussi des titres en français. Il s’agira des versions françaises de titres en allemand. C’est la chance de travailler avec une maison de disques suisse. La Suisse étant un pays multilingue, il y a un intérêt à développer à la fois le côté français et le côté allemand.

Vous êtes-vous déjà produit dans d’autres pays que la France et l’Allemagne ?

Oui, je me suis déjà produit en Autriche, en Suisse, aux Pays-Bas et en Belgique.

Sur le plus long terme, quels sont vos rêves et vos souhaits ?

Je me concentre sur mon nouvel album. Je suis déjà très content de pouvoir le sortir l’année prochaine, parce que ce n’est pas évident au vu de la situation actuelle. Je suis très heureux d’avoir trouvé une maison de disques qui me soutienne, qui croie en mon projet.

Pour 2022, je suis déjà en train d’écrire un spectacle pour fêter les dix ans de ma carrière. C’est mon grand objectif : un spectacle avec beaucoup de surprises, avec un groupe en direct derrière moi.

Et donc parmi tous ces projets, vous souhaitiez participer à la sélection française pour l’Eurovision 2021 ?

Bien évidemment ! C’est un nouveau défi et ce serait un grand point positif pour ma carrière. Je m’étais déjà inscrit en 2019. Cette année, je retente ma chance. Je me suis dit : qui ne tente rien, n’a rien. Ma chanson s’appelle Tout. Elle possède une version allemande, Du.

Ce que j’aime particulièrement dans ce projet, c’est de représenter tout un pays, toute une nation. Et en plus de le représenter avec une carrière, une expérience internationale. Mais aussi avec une équipe internationale : le compositeur, Daniel Vognstrup, est danois ; l’auteur, Chris Sheldon, est français ; la maison de disques et le producteur sont suisses. C’est tout le concept : un ensemble européen.

Avez-vous choisi la chanson en pensant à l’Eurovision ?

Oui, c’était le but. Je possédais la version allemande depuis un moment. Mon objectif était d’en faire un tube en français. J’avais proposé ce projet à la maison de disques, de participer à l’Eurovision. Nous avons choisi ce titre-là, un titre assez pop et électro, dans lequel on retrouve la marque musicale germanophone, sans que soit trop présent, avec un texte français au langage assez soutenu.

« Tout » est une déclaration d’amour. L’adressez-vous à quelqu’un en particulier ?

Non. L’histoire racontée par « Tout » est universelle. Elle parle à la fois de ma rencontre avec ma femme, mais aussi de toutes les histoires d’amour que l’on vit, de l’émerveillement des débuts, de la rencontre, de se sentir aimé, d’aimer une autre personne. Tout le monde se sentira concerné par cette chanson.

À travers mes textes et ma musique, j’ai envie de véhiculer un message positif, que soit par le biais de sujets comme la famille, l’amour, la paix.

Suivez-vous régulièrement l’Eurovision ?

Je le regarde tous les ans. Je vous avoue ne pas retenir tous les noms, mais je me souviens de certains candidats, comme Conchita Wurst. Je le regarde surtout parce qu’il s’agit d’une des seules émissions actuelles de variété, surtout en France. Je trouve cela très riche sur le plan multiculturel, parce que l’on découvre d’autres pays, d’autres musicalités, d’autres artistes. C’est ce que j’aime beaucoup.  

Je regarde aussi les sélections françaises. Je me souviens bien de Chimène Badi et Emmanuel Moire, que j’aime beaucoup. J’aimerais donc participer pour me faire connaître en France. Parce que c’est très dur d’y parvenir. J’y travaille depuis 2018, je suis assez actif, j’ai fait des chansons en français, je publie des clips. J’ai donc vu le nombre de mes fans français augmenter. À présent, des Bretons, des Basques, des Savoyards, des Corses m’écrivent.

Je souligne qu’il y a toujours un public en recherche de variété française. C’est donc aussi mon objectif : développer ma carrière française, faire des concerts, refaire de la variété, à la manière de Patrick Sébastien. Les radios françaises s’y mettent. On y retrouve plus aujourd’hui des artistes comme Amir, Keen-V, Claudio Capéo qui sont proches de la variété française. Il y a donc eu un changement musical ces dernières années. Après une phase très électro-pop, avec des artistes comme Christine & The Queens, après tout cet univers assez sombre, on revient vers la lumière, des chansons plus positives, de la pop authentique.

Je crois donc beaucoup en ma candidature, mais je sais que ce n’est pas facile d’être sélectionné. On verra !

Pourquoi avoir postulé à la sélection française ? Pourquoi pas à la sélection allemande avec une chanson en allemand ?

Parce que j’ai vraiment envie de représenter mon pays, la France, de défendre nos couleurs françaises. Et parce que, comme je vous l’ai dit, j’ai vraiment envie de développer ma carrière en France. En Allemagne, je bénéficie d’autres canaux. Mais en France, c’est via l’Eurovision que je m’y prends.

Parmi vos nombreux fans, y en a-t-il qui vous ont encouragé à participer à l’Eurovision ?

Oui, bien sûr. Certains me suggèrent de participer à des télécrochets comme The Voice. D’autres me parlent de l’Eurovision. Il y en a toujours.

Selon vous, quels sont vos atouts pour représenter la France à l’Eurovision ?

Je suis quelqu’un de passionné, j’ai déjà l’expérience du monde musical, je véhicule une image positive. J’ai une expérience aussi européenne, mon équipe est européenne et je suis mon propre compositeur.

L’un de vos paroliers est Bernd Meinunger, qui a remporté l’Eurovision en 1982 pour l’Allemagne.

Tout à fait. C’est d’ailleurs pour cela que nous l’avons choisi avec mon équipe. Il a posé un texte sur l’une de mes compositions, La vie est belle, qui figurera sur mon nouvel album. Il a écrit de très nombreux hits de l’Eurovision, mais aussi internationaux.

J’ai également travaillé avec Axel Breitung. Nous avons écrit et composé des chansons ensemble. Lui avait été le producteur de Modern Talking et DJ Bobo et avait produit leurs hits internationaux, comme Chihuahua. Au passage, j’aimerais aussi devenir compositeur pour d’autres artistes. C’est l’un de mes prochains projets.

Avez-vous déjà réfléchi à l’aspect visuel, scénique, télévisuel de votre candidature ?

Oui, j’ai déjà réfléchi à la mise en scène. D’ailleurs, nous voudrions tourner un clip pour la version allemande avec la même ambiance, une ambiance de discothèque, avec beaucoup de jeux de lumière, avec des danseuses et puis l’histoire de rencontre de deux personnes qui tombent amoureuses au fil de la chanson.

Pour conclure, auriez-vous un message à adresser à nos lecteurs ?

Je les remercie tout simplement de s’être intéressés ainsi à ma carrière et à ma musique. J’espère les retrouver à l’Eurovision ou ailleurs, pour leur transmettre ma joie et mon bonheur, ainsi que ma passion pour la musique. C’est ce qui me tient le plus à cœur !

Nous remercions Tom Mathis d’avoir ainsi répondu à nos questions et lui souhaitons toute la réussite possible pour sa candidature à la sélection française. De votre côté, retrouvez Tom sur :

Crédits photographiques – @TomMathisOfficial