Let’s Bloom : tel est le mot d’ordre de l’Eurovision Junior 2024, que la rédaction est prête à vous faire vivre au quotidien pendant un mois 100% Junior. Avec une question de la plus haute importance en filigrane : qui pour succéder à Zoé d’ici 26 jours ?
C’était il y a moins d’un an, sous le beau soleil de novembre de la Côte d’Azur. Là-bas, seize héros de notre temps venaient de se succéder sur la scène du Palais Nikaïa, jusqu’au moment où le verdict tomba. L’Europe avait fait un choix : celui de laisser son Coeur battre au rythme de Zoé Clauzure, 13 ans, et d’offrir ainsi à la France sa deuxième victoire consécutive au Junior, à domicile, et sa troisième en quatre ans. Ce n’est pourtant pas en France que nous nous retrouverons cette année pour célébrer la vingt-deuxième édition du concours junior, France Télévisions en ayant décliné l’organisation au profit de voisins (et dauphins) très désireux en la matière. C’est en effet en Espagne que nous nous retrouverons la semaine du 11 novembre pour vivre l’Eurovision Junior 2024 dans un pays qui accueillera son premier événement Eurovision depuis 1969 (oui, il y a pire temps d’attente que la France quant à une prochaine victoire au concours…). Un moment historique pour nos amis ibériques, qui ne boudent pas leur plaisir d’organiser un concours qui réunira cette année 17 pays, Chypre et Saint-Marin signant leur grand retour dans la compétition, tandis que le Royaume-Uni, pourtant performant, a choisi de se retirer en raison d’audiences insuffisantes. ¡ Ahora Madrid ! sera le mot d’ordre de cette édition, puisque c’est la capitale madrilène qui s’est vue désignée ville hôte à la surprise générale, au nez et à la barbe de la grande favorite Valence. Rendez-vous est donc pris d’ici quelques semaines à la Caja Mágica, une boîte magique d’ordinaire plus médiatisée pour ses exploits tennistiques que pour sa Seine musicale (la tentation du jeu de mot était trop facile).
L’Espagne. Pays emblématique de l’Eurovision, dans l’attente d’une victoire au concours adulte depuis 54 ans, désormais célébré pour un Benidorm Fest qui a redoré son image jusqu’alors écornée par une avalanche de piètres résultats, à laquelle Chanel a mis fin en 2022 (sans que Blanca Paloma et Nebulossa n’aient poursuivi cette dynamique de classement malgré leurs propositions). Pays emblématique de l’Eurovision Junior, où elle attend une nouvelle victoire depuis son grand retour il y a cinq ans, favorite toujours classée aux places d’honneur, puisque Melani (co-présentatrice de l’édition 2024) et Solea avaient terminé troisième en 2019 et 2020, tandis que Sandra Valero était la dauphine de Zoé Clauzure l’année dernière. Rien de tel pour alimenter une petite concurrence entre les deux voisins pyrénéens, d’autant plus que la France a jusqu’alors eu le don de finir quasi-systématiquement devant l’Espagne, au grand dam des eurofans locaux, très passionnés et viscéralement engagés dans la défense des couleurs de la Roja, parfois non sans une certaine démesure. L’Espagne réussira t-elle à renverser la tendance à la maison avec Chloe DeLaRosa ? La représentante espagnole figure en tout cas parmi les évidentes favorites avec l’énergique et délicieusement pop Como la Lola, tout en bénéficiant d’un rang de passage favorable, en cela aidée par le sort et par la RTVE, qui a su agencer l’ordre de passage autour de sa candidate. L’Espagne veut sa victoire, à domicile et célébrer tant qu’à faire par un deuxième trophée l’unique titre junior remporté par Maria Isabel il y a vingt ans. Mais un ordre de passage ne fait pas tout, et avec un nombre de participants plus limité qu’au concours adulte, l’Eurovision Junior en est l’évidente preuve. L’Espagne le sait peut-être même plus que personne, elle a finit deuxième l’année dernière en ayant ouvert le show avec le lumineux et pétillant LOVIU.
Et la France pendant ce temps ? Désormais installée comme le bastion du Junior avec une série en cours inédite, l’enjeu est grand pour France Télévisions, surtout qu’autour, les jalousies s’aiguisent. Mais la France reste déterminée à poursuivre l’écriture de l’histoire de l’Eurovision Junior, quand bien même la victoire est loin d’être l’unique objectif. Dans une aventure musicale et humaine exceptionnelle, l’essentiel vise à offrir aux artistes des moments magiques, à jamais gravés dans leurs mémoires d’enfants et de futurs adultes qui dessineront le monde de demain. Pour faire fleurir la France sur la scène de l’édition 2024, la délégation a jeté son dévolu sur un jeune breton originaire du Finistère, là où se finit la terre et où commencent les rêves. Titouan, 14 ans, s’est donc vu confier la mission d’endosser le maillot tricolore à Madrid avec Comme ci, comme ça, un titre pop coloré et énergique, hymne à la diversité et à la tolérance dans un monde qui en a bien besoin – n’y voyez aucune référence à cette chère Evridiki. Si le but premier est de profiter de l’instant à fond – comme le lui a enjoint Lissandro à raison, le jeune quimpérois n’est pas venu pour faire de la figuration à écouter sa première prestation en live dans le hall de l’Hôtel de Ville de Quimper ! Accompagnée de la chorale Pop Harmonizh et des artistes du Conservatoire de théâtre et de musique de la ville, il a ébloui et entraîné l’assistance, et qu’il en soit de même sur la scène de la Caja Mágica, où il chantera en sixième position le soir du concours. Le même rang de passage qu’un certain Lissandro… Amélie Nothomb ajouterait qu’il n’y a point de hasard ou de coïncidence dans la vie, ce à quoi je répondrai d’un “Wait and See”. Surtout que la concurrence est au rendez-vous, la France faisant partie des favoris aux côtés de l’Ukraine, du Portugal, de l’Estonie, ou encore… de l’Espagne, également très appréciées des eurofans et souvent en bonne position des classements des eurofans.
Quoiqu’il en soit, non seulement la Bretagne (bien sûr !), mais surtout la France entière sera avec Titouan pour tenter d’offrir à notre pays une quatrième victoire et un troisième trophée consécutifs inédits. Un défi d’autant plus difficile que jamais tel exploit n’a été réalisé à l’Eurovision junior. La Géorgie (alors représentée par Grigol Kipshidze) avait en effet raté pour trois petits points une quatrième victoire au Junior en 2017 (et à domicile), tandis que la Pologne avait marqué le pas en 2020 après les deux victoires consécutives de Roksana Wiegel et Viki Gabor. Comme le dirait cependant une célèbre publicité pour une marque de sport : “Impossible Is Nothing“, ou rien n’est impossible en somme. Ici en tout cas, on croit fort dans les chances de notre représentant, mais toujours avec humilité et lucidité.
Pour vivre L’Eurovision (junior) au Quotidien, la rédaction vous a préparé un mois 100% Junior à même de vous faire vibrer au rythme madrilène (promis, le déjeuner et le dîner resterons tout de même servis à l’heure française, malgré ma campagne vigoureuse pour le passage à l’heure espagnole). À partir de demain, vous retrouverez chaque jour (dimanche excepté) le Conseil de Classe junior (coordonné par Betty), dans lequel la rédaction passera au crible les 17 chansons en lice à tour de rôle, afin d’établir son classement de l’Eurovision Junior 2024 avant le direct. Dans la foulée de chaque numéro, Marie vous proposera de revivre en vidéos le top 5 des meilleurs résultats du pays concerné au concours. Nous irons ensuite prendre des nouvelles des anciens participants junior devenus grands grâce aux playlists du junior concoctées par Rémi, parti dénicher les dernières pépites de nos eurostars (pour celles et ceux qui ont poursuivi une carrière musicale évidemment). En outre, nous essaierons de décrypter encore et toujours plus le concours junior grâce aux éditos des rédacteurs, tandis que vous retrouverez également les interviews de Titouan et d’Alexandra Redde-Amiel prochainement en ligne. Chers lecteurs, vous serez également mis à contribution, puisque vous aussi choisirez votre vainqueur grâce à Votre Eurovision junior 2024, qui sera lancé le 1er novembre, tandis que vous pourrez vous prendre au jeu des pronostics en misant tous vos jetons sur le tapis de l’Euronostradamus junior la semaine du concours. Sept jours à suspense qui seront introduits par la traditionnelle cérémonie d’ouverture le lundi 11 novembre et ponctués par les répétitions des candidats les jours précédant le concours. À noter d’ailleurs que Titouan et la délégation française arriveront sur place pile une semaine avant, le samedi 9 novembre. De quoi permettre à notre eurostar et à la cheffe de délégation de pratiquer leur espagnol dans les rues madrilènes si chères à Almodovar !
De leur côté, c’est non sans excitation (et équipés des casquettes de l’EAQ) que Marie et Rémi embarqueront à bord de la Renfe direction Madrid Atocha le 13 novembre, afin de vivre l’Eurovision Junior sur place. En direct de la ville hôte, oui… pas depuis la salle de presse. Explications (et tu sens venir le coup de gueule du rédac’ chef).
Cette année, la RTVE et l’UER ont pris deux décisions inédites : celle de refuser toute accréditation aux fans médias internationaux et de limiter drastiquement le nombre d’accréditations pour les délégations participantes, favorisant ainsi les médias et les fans médias espagnols. De même, les répétitions ne seront pas retransmises, tandis que seul le Jury Show (ouvert au public) sera ouvert aux fans médias internationaux avec un nombre de places extrêmement limité (un billet par média sous réserve de disponibilité), en lieu et place de la première répétition générale toujours réservée aux seuls accrédités. Une seule conférence de presse sera par ailleurs organisée après la finale. Le télédiffuseur hôte justifie officiellement ces décisions par la taille de la salle de presse et par la volonté de préserver au mieux les jeunes artistes. Si le second argument s’entend tout à fait, et s’il faut reconnaître à l’UER et aux télédiffuseurs la prise de mesures visant à protéger les jeunes artistes, l’exclusion pure, simple et délibérée des fans médias internationaux me semble dépasser ces seuls arguments. Au cœur de la crise sanitaire, la France avait bel et bien accueilli les médias et les fans médias internationaux à la Seine Musicale, alors que même qu’il a été possible d’aménager une salle de presse au Palais Nikaïa en 2023. La Caja Mágica, cœur battant d’un des plus grands tournois ATP de tennis sur terre battue, dans l’impossibilité d’installer une salle de presse digne de ce nom, vraiment ?
Aujourd’hui, alors que les rédacteurs/vidéastes/influenceurs bénévoles consacrent de plus en plus de temps et d’énergie à animer le réseau Eurovision autour de contenus qui offrent au concours une exposition et une médiatisation à faible coût (pour ne pas dire gratuites), les accessits accordés aux fans médias (et même aux médias tout court) se réduisent drastiquement depuis dix ans. Fermeture de l’accès aux premières répétitions individuelles du concours adulte en 2013, suppression de l’accès média aux secondes répétitions individuelles en 2023 (y compris en ligne), réduction de la durée d’ouverture du centre médias,… Le refus d’accréditer les médias étrangers a désormais de quoi sidérer au vu des efforts et du travail fournis par chacun, d’autant plus que ce n’est pas en privant tout le monde d’une accréditation presse que l’on règlera le problème d’une minorité toxique qui continuera de déverser sa haine sur X et ailleurs. De même, verrouiller l’accès des fans médias à une information indispensable, au cœur de leur activité, n’offrira pas une protection supplémentaire aux enfants et aux adolescents. Offrir une bulle de sécurité aux jeunes candidats est un impératif catégorique, sur lequel il ne convient pas de transiger : tout est question de dosage pour le reste, et nous pouvons avoir confiance aussi bien en l’UER que dans les télédiffuseurs à ce propos.
La décision unilatérale de la RTVE a de quoi interroger sur les motivations réelles du télédiffuseur hôte, visiblement plus enclin à réserver la célébration d’un événement européen et international aux locaux plutôt qu’à le partager avec tous. OGAE International n’a d’ailleurs toujours pas reçu les codes d’accès à la billetterie de la RTVE promis aux eurofans membres des branches nationales du fan club, qui se voient d’ordinaire allouer un quota de places dont ils n’ont toujours pas vu la couleur à ce jour, alors que le Live Show affiche désormais complet. De même, nombreux ont été les eurofans européens à voir le système de billetterie refuser leur carte bancaire au moment du règlement. Ajouté à cela un ordre de passage décidé avant même la révélation publique d’une artiste et de trois chansons, les conditions d’organisation du concours dans un pays qui se veut très ambitieux en matière d’Eurovision ont de quoi laisser perplexes, si ce n’est susciter la colère. Manquerait plus que des problèmes sons identiques à ceux subis par les candidats du Benidorm Fest 2024 viennent handicaper les jeunes artistes, et ce serait la cerise sur le gâteau d’une organisation chaotique sur bien des aspects.
Quoiqu’il en soit, c’est toujours dans la joie et dans la bonne humeur, l’esprit dédié à la fiesta espagnole, que la rédaction de l’EAQ vous fera vivre l’Eurovision junior en version originale. Depuis la France, le Portugal et l’Espagne, en direct de la belle capitale madrilène (où nous attendent déjà les tapas de Juana la Loca), toute l’équipe sera au rendez-vous du temps fort de cette fin d’année et vous espère toujours plus nombreux à embarquer dans cette aventure florissante. Surtout que nous vous réservons une petite surprise… car nous ne serons désormais plus huit à partager cette aventure avec vous. La rédaction a le plaisir d’accueillir deux nouveaux membres en son sein, et au nom de tous les rédacteurs, je souhaite la bienvenue à Salem et William, qui rejoignent notre belle équipe à compter de cette semaine ! Vous les découvrirez très vite dans les colonnes de l’EAQ.
Allez Titouan ! Toujours aussi énergiques et fidèles, les eurofans seront là pour t’accompagner dans ton rendez-vous avec l’Histoire. Surtout, l’EAQ t’apporte tout son soutien dans cette aventure et compte sur toi pour nous faire partager la magie du moment. Et puisqu’il est permis de voter pour son propre pays au concours junior, n’oubliez pas de voter #6 à partir du 15 novembre 2024 à 21 heures sur vote.junioreurovision.tv, au son de Comme ci, comme ça !
Bienvenue à Salem et William !
On croise les doigts pour la délégation française et Titouan.
“[…]du Finistère, là où se finit la terre et où commencent les rêves.”, si un jour je peux ressortir ça en cours de français ou de philo, je n’y manquerai pas !
Plus sérieusement, ce sera cette année le 4e Eurovision Junior que je regarde et, je sais que je l’ai déjà dit, étant finistérien, je ne manquerai pas de suivre d’extrêmement près cette édition bien que Titouan ne soit pas mon candidat préféré, mais bon, la fierté bretonne n’est pas un mythe !
Depuis le début j’ai toujours eu une légère préférence pour le junior (c’est bizarre comme opinion, je vous l’accorde volontiers): les artistes sont plus de mon âge, les chansons sont en général du style que j’apprécie.. Et je pense que cette année ne ferait pas exception, peut-être que ça changera en vieillissant..ou pas !
Concernant la décision de la RTVE et de l’UER, c’est louche. Je comprends que l’on veuille préserver les jeunes artistes, rien de plus logique, mais les mesures me paraîssent légèrement excessive, ce n’est que mon opinion mais je trouve ça plutôt bof..
Dans tous les cas, j’ai hâte de voir ce que nous réserve ce concours à la sauce espagnole en novembre !
Vive la Bretagne, bonne chance Titouan !!