Vous avez découvert ce matin son portrait musical. Découvrez à présent l’interview écrite que Barbara Pravi nous a accordée !

Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de L’Eurovision au Quotidien qui ne vous connaîtraient pas encore ?

Bonjour ! Je m’appelle Barbara Pravi, je suis autrice, compositrice, interprète. Je suis féministe. J’aime le ciel, les espaces vastes, la mer, la rosée du matin, les oiseaux (je voue un culte aux oiseaux !!), mes amis, ma famille, écrire, chanter, rire très fort, pleurer beaucoup. Plein de trucs quoi !

Quelles sont vos références musicales ? Quels groupes ou artistes vous inspirent ?

J’écoute quasiment essentiellement de la chanson française… En fait, j’aime tellement les mots …! J’aime tellement comprendre les émotions, pleurer sur des belles phrases, je suis très cheesy, ahah. J’aime Barbara, Brel, Aznavour, Nougaro, Juliette Armanet, Pomme, Pr2b, Vanessa Paradis, Louise Attack, Ben Mazue… 

Si l’on vous proposait de faire un duo avec l’artiste de votre choix, vivant ou non, avec qui souhaiteriez-vous collaborer ?

Je pense que j’aurai aimé rencontrer Barbara, ou Jacques Brel. Collaborer je ne sais pas. Pour moi la collaboration nait d’une rencontre, de ce « quelque chose ne plus » qui nous inspire le désire de fabriquer quelque chose avec l’autre. Mais rencontrer, pour sûr, Barbara, ou Brel. 

Quel rapport entretenez-vous avec le public, surtout en cette période si particulière où les concerts ne peuvent se tenir ?

Je suis très proche des personnes qui me suivent. Par exemple, j’ai ouvert un mail (jetecriraidesmots@gmail.com) lors du premier confinement, et celleux qui veulent peuvent m’écrire et me raconter leur vie, ou m’envoyer des poèmes, des chansons, des mots.. tout ce qui leur passe par la tête !! Je fais de mon mieux pour répondre le plus rapidement possible. Mon métier c’est de transmettre des émotions, et les émotions ne se transmettent pas s’il n’y a pas de cœur pour les recevoir. Ces personnes sont les cœurs qui reçoivent. Je me dois, en retour, de tenter d’être au maximum avec elleux. 

Vous participez à l’émission « Eurovision France 2021, C’est vous qui décidez ». Qu’est-ce qui vous a décidé à y prendre part? 

Ca fait deux ans que j’écris « dans l’ombre » pour l’Eurovision (Junior), et cette année, à l’aube de mon album, je me suis dit « Hey, mais… pourquoi pas moi cette fois ? ». C’est vrai, j’ai toujours eu peur, de la surmédiatisation par exemple. Et pourtant, je fais ce métier depuis cinq ans, et je meurs pour la musique, je meurs pour écrire, pour chanter, je n’ai que ça dans ma vie. Alors voilà, je me suis sentie prête, prête à m’affirmer.

Vous défendrez votre chanson « Voilà ». Pourquoi avez-vous choisi ce titre en particulier ?

Cet été lorsqu’on m’a proposé de faire le concours, j’ai dis tout de suite que je me présentai seulement et UNIQUEMENT si j’avais la bonne chanson. La bonne chanson, pour moi, ca voulait dire « la chanson que tu ne regretteras jamais ». La chanson sans concession, la chanson qui me ressemble absolument, bref, LA chanson que j’aurais envie de défendre coûte que coûte, même si elle est hors format. Alors voilà. J’ai travaillé plusieurs semaines dessus, j’ai fait des allers retours, j’ai beaucoup douté, failli renoncer, et puis… Je crois que c’est dans la difficulté parfois que l’on arrive à sortir le plus profond et le plus pur de soi. Je suis sûre et certaine que c’est CETTE chanson que je veux défendre.

Quel message souhaitez-vous faire passer avec cette chanson ?

Le message est assez simple, et assez clair : Voilà qui je suis. Voilà mes mains, ma voix, mes yeux noirs, voilà mon corps entier devant vous, c’est tout ce que j’ai, c’est tout ce que je suis, et je me mets à nu. Je pense que quelque part, c’est l’aboutissement d’un si long travail sur la prise de confiance en soi. J’en ai beaucoup parlé les 8 mars précédents lorsque j’ai repris des chansons pour les journées internationales du droit des femmes. Cette chanson, « Voilà », c’est la fin d’un trajet. Le début de quelque chose d’autre. C’est l’affirmation, des failles, du courage et de la force. Voilà.

Quelle serait votre mise en scène idéale, celle qui mettrait le mieux en lumière votre chanson ?

Quelque chose de très sobre. Je serai seule sur scène, avec des jeux de lumière. 

Parmi les 11 chansons qui vous font face dans la sélection, avez-vous un coup de cœur, un(e) favori(te) ?

J’adore la chanson d’Andriamad ! 

Beaucoup d’Eurofans vous décrivent comme la grande favorite de la sélection. Les retours sur votre chanson sont très élogieux, autant en France qu’à l’étranger. Comment abordez-vous ces réactions et ce soutien ?

Je suis hyper émue, hyper heureuse. Après, j’essaye de rester très tranquille parce que ça va se jouer sur le prime de février ! Que je crois très fort que chacun d’entre nous douze est méritant, et que chacun à autant de chance que les autres ! Donc c’est une « course de fond » et pas un sprint. En revanche, les retours sont absolument dingue … Je suis bouleversée de voir que mon travail est entendu, que ma voix est écoutée, que mes mots résonnent et touchent… C’est fou comme sensation, et comme émotion. 

L’Eurovision met en valeur la musique, mais aussi les langues. Si l’on vous demandait d’interpréter « Voilà » dans une autre langue, laquelle choisiriez-vous ?

Je crois que je choisirai l’italien. C’est une langue que j’adore et puis j’ai une fan prof d’italien qui m’a envoyé une traduction il y a peu … Je pense que je lui demanderai de bien vouloir m’autoriser à utiliser ses mots pour chanter Voilà en italien ! 

Si vous pouviez vous téléporter dans l’un des 41 pays qui participent à l’Eurovision cette année, lequel aimeriez-vous visiter ?

J’adorerais retourner en Israël, c’est mon pays de cœur. Après, j’ai très peu voyagé, alors franchement, on me propose n’importe quel pays, j’y cours ! Je serais tellement heureuse, tellement fière d’aller aux Pays-Bas cette année. 

Que représente l’Eurovision pour vous ? 

J’avoue que j’ai du mal à me projeter. L’Eurovision, c’est tellement énorme. Alors qu’est-ce que ca signifie… ça signifie que si je pars à Rotterdam, j’aurais l’air minuscule depuis mon mètre 59 sur cette immense scène !! Ca représente une chance de faire entendre ma musique, de faire entendre mes mots. Ca représente une chance de faire découvrir la chanson française, ou redécouvrir. C’est complètement fou quand on y pense.

Êtes-vous une amatrice du concours ?

Alors, à vrai dire, je n’ai pas la télé. Mais je suis quand même le concours depuis la participation d’Amir. Je trouve ça dommage parce qu’en France, ce n’est pas « vraiment » inscrit dans notre culture, alors que dans tous les autres pays, c’est un événement de dingue. Et C’EST un événement de dingue ! C’est quand même le plus grand concours de chant au monde ! 

Quelle est la prestation qui vous a le plus marquée à l’Eurovision?

Bouleversant Salvador Sobral, sans hésiter. 

Votre nom n’est pas inconnu des Eurofans, puisque vous avez composé, en compagnie d’Igit, « Bim Bam Toi » et « J’imagine », que la France a envoyé à l’Eurovision Junior en 2019 et 2020. Comment est née cette collaboration avec Igit ? 

Avec Igit, on se connait depuis longtemps. Nous sommes amis dans la vie, et nous avons l’habitude de travailler ensemble, pour lui, pour moi, pour d’autres. On s’entend vraiment bien, nous avons beaucoup de références en commun, la même façon de penser « les valeurs » artistiques, alors… Ca marche bien ! Et puis il est très drôle. Et moi complètement déjantée. Alors, pour écrire pour des jeunes, ça fonctionne hyper bien ! 

Quelles ont été vos inspirations pour écrire ces deux titres ?

Pour Carla, on s’est inspiré de « It’s Oh so Quiet » de Björk parce qu’elle l’avait chanté à The Voice Kids et qu’on la trouvait géniale dans ce registre mi folie / mi comédie / mi chanson. Et pour J’imagine… De rien du tout, haha. On s’est seulement amusé en fabriquant !

Comment avez-vous réagi à la victoire de Valentina et de « J’imagine » ?

J’ai hurlé et j’ai sauté partout !!!

Quel serait votre plus grand rêve ? (Toutes les réponses sont permises, même les plus extravagantes.)

Je rêve de gagner un peu d’argent pour pouvoir couvrir de cadeau ma famille et mes amis. C’est très dur de gagner sa vie dans la musique, et on ne dirait pas comme ça, mais je ne gagne pas un rond depuis 5 ans. J’avoue que ca commence à être délicat… Alors c’est un rêve un peu naze, j’avoue, mais là, c’est vraiment ce qui m’importe : pouvoir payer mon loyer !!! 

Je vous laisse le mot de la fin. Qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de « L’Eurovision au Quotidien » ?

Merci, merci merci merci, inlassablement. Merci d’écouter « Voilà », d’avoir lu cette interview jusqu’au bout, ahah. Merci ! Et puis j’ai hâte de pouvoir défendre ma chanson sur la scène d’Eurovision France, c’est vous qui décidez. Je suis sûre que le public choisira la meilleure personne pour aller représenter notre pays. Que ce soit moi ou un.e autre, je serais fière d’avoir participé à ce concours en tant qu’interprète, pour une fois ! 

Nous remercions infiniment Barbara Pravi pour cette interview. Nous nous retrouverons demain pour le Conseil de classe consacré à Voilà. Nous y détaillerons nos avis de rédacteurs sur la chanson et vous y partagerez les vôtres.

À demain !

Crédits photographiques – @barbarapraviofficiel