Des mois que les fans de tous bords n’ont plus de nouvelles de l’Eurovision Asie. La dernière information officielle à son propos était le lancement du site internet, le 18 août 2017. En mars, nous nous faisions l’écho du Ministère de l’Information et des Communications kazakh qui évoquait la première édition en octobre prochain et ses possibles participants. A cet instant, nous devrions chanter en maldivien, donner notre opinion sur la contribution sud-coréenne et supporter notre chouchou chinois. Malheureusement, à un mois de l’échéance, rien de tout ça ! Quid de l’avancement du concours asiatique ?

UER : une collaboration toujours d’actualité…

Cet été, nos confrères de ESCXTRA.com auraient contacté l’UER sur la tenue de l’Eurovision Asie. L’organisme de radiodiffusion et les organisateurs auraient déclaré que le concours était au début de son développement et que sa première édition n’était toujours pas d’actualité. Le travail des équipes conduisant le projet à son terme serait toujours en marche. L’UER continuerait dans ce sens, sa coopération avec SBS, Blink TV et les différentes chaînes. A ce jour, l’organisation ne peut communiquer aucune date précise : la montre continue son tic tac inépuisable…

photo de Jon Ola Sand

« Les travaux visant à organiser le concours Eurovision de la chanson en Asie sont toujours en cours et l’UER travaille en étroite collaboration avec les organisateurs, pour les aider à mener à bien ce projet. Il est encore tôt dans le processus de développement. Dès que les équipes seront sûres d’une date, nous serons en mesure de faire un communiqué. »

(Déclarations de l’UER, ESCTRA.com, le 13 juillet 2018)

C’est sans surprise que l’événement est repoussé aux calendes grecques pour des raisons politiques et des contraintes de diffusion. Par conséquent, nous nous armerons de patience. Depuis l’annonce de sa création, l’intérêt s’est propagé d’un pays à l’autre. Pour rappel, L’Eurovision Asie est destiné aux diffuseurs de la zone Asie-Pacifique mais ne se limite pas aux seuls membres de l’ABU.

Nous avions évoqué la douzaine de nations qui souhaitait « essuyer les plâtres » : l’Australie, Singapour et Hong Kong comme pays hôtes éventuels. La Chine, le Japon et la Corée du Sud comme groupe de pilotage éventuel. La Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, le Vanuatu, les Maldives et le Kazakhstan, désireux d’y participer. Pour le moment, la question du Kazakhstan à l’Eurovision 2019 reste en suspens. En janvier dernier, nous proposions cinq artistes kazakhs pour qu’Astana fasse son entrée en musique.

ESCXTRA.com a sollicité ses lecteurs pour connaitre, selon eux, le lieu qui devrait accueillir le premier concours Eurovision Asie de la chanson. Le sondage plébiscite l’Australie à 18%, suivie des Philippines à 14%. Manille ne s’étant pas manifestée, la ville de Sydney serait l’option la plus probable : l’Australie est initiatrice du projet, partenaire du concours depuis 1983 et expérimentée grâce à sa participation depuis 2015. Le sujet devrait encore user nos icônes « actualiser » pour des semaines…

SBS : le projet momentanément suspendu…

En marge de l’annonce de la nouvelle sélection australienne, le directeur exécutif de SBS, s’est exprimé sur l’avenir de l’Eurovision Asie. Dans une entrevue accordée au blog TV Tonight, Michael Ebeid affirme que l’organisation du concours s’avère plus dure que prévue. Géopolitique et concurrence sur le continent font toute sa complexité.

SBS avait déjà révélé ces obstacles rencontrés avec les radiodiffuseurs en Chine, au Japon et en Corée du Sud. La loi chinoise interdit la diffusion directe et indirecte de musiques et de spectacles sud-coréens pour exemple. Les échanges avaient déjà mis en évidence les conflits au sein de ces industries musicales. Concilier des conditions de retransmission strictes et d’autres plus libérales est alambiqué : le diffuseur chinois Mango TV, sanctionné pour avoir censuré des prestations de l’Eurovision 2018, le prouve.

Michael Ebeid - directeur de SBS

« Ce fut probablement ma seule déception. J’aurais aimé faire plus d’avancée à ce sujet. L’Eurovision Asie s’avère trop compliqué géopolitiquement. Nous sommes toujours en discussion avec quelques nations mais nous mettons toute notre énergie dans ce nouveau projet de sélection, que nous détaillerons prochainement. C’est davantage sous notre contrôle et sur notre continent. Alors, que d’essayer d’obtenir l’accord de dix pays asiatiques semble vraiment difficile. »

La direction de SBS maintient ses plans mais souhaite se consacrer en priorité à la sélection australienne. Dès que celle-ci verra le jour et que le représentant aura été désigné par ce processus, le projet Eurovision Asia redémarrera.

« Nous n’avons pas abandonné l’idée du concours mais une fois cette sélection mise en place, nous reprendrons nos travaux. »

(Déclarations de Michael Ebeid – SBS, TV Tonight, le 2 octobre 2018)

Loin d’être un long fleuve tranquille, l’Eurovision Asie est devenu un Mekong tumultueux. Tout avait bien commencé : en 2016, un accord est signé entre l’Union et le diffuseur australien pour organiser une compétition similaire à notre concours made in Europe, dans la région Asie-Pacifique. Sydney est citée pour accueillir la première édition. Une vingtaine de nations est envisagée pour y participer. Helen Kellie, responsable des programmes de SBS, planifie l’événement en 2017 puis repousse en 2018.

Blink TV s’entretient avec Hong Kong, Singapour et Sydney comme villes hôtes. Sur ces entrefaits, certains pays défendent leurs intérêts au détriment d’un beau projet participatif. En juin 2017, la société de production confirme aux médias locaux, que l’Eurovision Asie n’aura pas lieu avant l’année suivante. En août 2017, le site internet est lancé. Deux mois plus tard, plus aucune information officielle n’est publiée. En janvier dernier, le ministère de l’Information et des Communications kazakh mentionne octobre comme date éventuelle : aujourd’hui, il n’en est rien !

T’as voulu voir Gold Coast et… On a vu Gold Coast ! (mise à jour)

Rumeurs, rumeurs – Cinquantième chapitre : en aparté des préparatifs de la sélection australienne, le bruit de l’officialisation de l’Eurovision Asie, a de nouveau couru sur la toile. Un journaliste de Nine News affirme que le concours asiatique aura lieu en 2019, à Gold Coast en Australie. La sixième ville du pays doit accueillir la future sélection, au Centre de Convention et d’Exposition, en février. Brandon Wolf soutient ses allégations en publiant « un rapport de la municipalité » sur son compte Twitter.

« Pour ceux qui s’interrogent sur les rumeurs concernant #Eurovision #Asie, voici une capture d’écran directement de @citygoldcoast report on event. Remarquez la seconde @eurovisionasia @9NewsGoldCoast. »

(Post de Brandon Wolf – Nine News, Twitter, le 31 octobre 2018)

Selon le supposé document, l’Eurovision Asie aurait lieu en décembre. Durant toute une semaine, il intégrerait une cérémonie d’ouverture sur tapis rouge, un point-presse, plusieurs répétitions et se conclurait par une grande finale, le samedi soir. L’événement serait organisé sur un modèle identique de la version européenne. Plus d’une quinzaine de pays pourrait y participer, comprenant des artistes et des compositeurs de la région Asie-Pacifique et partout ailleurs.

Le concours se tiendrait dans les règles et les codes habituels de la compétition, mettant en valeur un spectacle exceptionnel. Il pourrait même offrir deux sortes de programmes : une télé réalité tout au long des festivités hebdomadaires et trois heures de performances en direct pour la finale. Blink TV et SBS estimeraient son audience à plus de 200 millions de téléspectateurs cumulés dans le monde. Cette proportion est basée sur le succès international de l’Eurovision « original », ainsi que la forte population des pays participants et diffuseurs. Ce nombre envisageable pour une première édition, serait une réussite. Aurons-nous deux rendez-vous à Gold Coast, l’année prochaine ? La saga continue…

Cold Coast

Nos collègues du wiwibloggs ont contacté le producteur exécutif de Blink TV, Paul Clarke, qui a mis fin aux rumeurs. Face à ces « informations », le chef de la délégation australienne reste évasif.

« Il n’y a rien à dire, à ce stade ! » (Déclarations de Paul Clarke, Wiwibloggs, le 31 octobre 2018)

Il prétend se concentrer actuellement sur la production tant attendue d’Eurovision – Australia Decides. Après les certitudes espérées par Jon Ola Sand et les efforts suspendus de Michael Ebeid, Paul Clarke ne veut pas s’exprimer davantage, à ce sujet. Circulez, il n’y a rien à voir !

Projet ambitieux ou voeu pieu ? Il y a presque un an, nous prévoyions ici même, deux fois plus d’Eurovision. Un vent de nouveauté devait souffler en direction de la plus grande compétition musicale. Il semblerait que les experts météo se soient légérement trompés dans leurs prévisions. J’espère partager prochainement une nouvelle « au beau fixe » : Enfin, l’Eurovision Asie 2019 !