L’Eurovision 2023 à peine terminée, place d’ores et déjà à l’organisation de l’édition 2024, qui sera accueillie par la Suède suite à la victoire de Loreen à Liverpool. Dans un pays bastion de l’Eurovision, où le concours déchaîne d’inégalables passions, plusieurs villes se sont d’ores et déjà positionnées pour accueillir la prochaine édition.

Stockholm

Sans surprise, la capitale suédoise se positionne pour l’accueil de l’Eurovision 2024, celui du cinquantenaire de la victoire d’ABBA (auxquels Stockholm accueille un musée dédié). Si Stockholm – grande favorite de la course – était d’aventure désignée ville hôte, ce serait la quatrième fois qu’elle assumerait ce rôle après 1975, 2000 et 2016.

L’Avicii Arena (ex Ericsson Globe, hôte de l’édition 2016) étant indisponible pour travaux au moment du concours, le lieu privilégié par la municipalité (selon Karin Wanngård, commissaire financière de la ville) serait la Friends Arena. Capable d’accueillir 60 000 spectateurs en configuration concert, sa capacité serait toutefois réduite pour l’accueil de l’Eurovision, comme elle l’est déjà pour la finale du Melodifestivalen, pour laquelle elle accueille chaque année 30 000 personnes. Elle deviendrait alors l’une des plus grandes salles à accueillir l’Eurovision, le record étant toujours détenu à ce jour par le Parken Stadium de Copenhague en 2001 (35 000 personnes).

Autre option : la Tele2 Arena (40 000 places). Ouvert en 2010, le stade – doté d’un toit rétractable – serait tout à fait en mesure d’accueillir le concours.

Un hic de taille pourrait toutefois se présenter sur la route de la SVT. Le printemps est la haute saison du Allsvenskan, le championnat suédois de football professionnel. Or, les clubs résidents des deux stades ne souhaitent pas être déplacés dans le stade « concurrent » les six semaines de temps nécessaires à la construction de la scène et à la tenue du concours. La raison réside dans des questions de … pelouse, l’AIK jouant effectivement sur pelouse naturelle à la Friends Arena, tandis que le Hammarby IF et le Djurgårdens IF jouent sur pelouse synthétique à la Tele2 Arena.

Un potentiel casse-tête pour l’organisation, déjà entrée en discussion avec les clubs, mais n’oublions pas qu’en Suède, l’Eurovision est davantage une religion que le football. Et que la SVT pourrait bien avoir le dernier mot dans l’affaire.

Göteborg

La deuxième ville de Suède serait elle aussi prête à accueillir l’Eurovision près de quarante ans après qu’elle ait assumé le rôle pour la première et seule fois à ce jour. Les regards sont évidemment tournés vers le Scandinavium, 14 000 places, qui avait déjà accueilli le concours en 1985, et hôte chaque année de l’une des séries du Melodifestivalen. Le porte-parole de la municipalité, Jonas Attenius, alerte toutefois sur les coûts d’organisation à supporter pour la ville, actuellement dans une situation financière délicate.

Malmö

La métropole du sud, à quelques encablures seulement de Copenhague via l’Øresund, pour la redite de 2013 ? La dernière fois que Malmö avait accueilli l’Eurovision, c’était en 2013, au lendemain de la victoire d’une certaine … Loreen. De là à remettre le couvert pour le symbole du côté de la SVT ? C’est en tout cas la volonté de la municipalité – également ville-hôte en 1991, qui propose à nouveau la Malmö Arena (15 500 places) pour l’occasion.

Mais, si comme son homologue de Göteborg, Katrin Stjernfeldt Jammeh (porte-parole de la municipalité) alerte sur les coûts à supporter dans un contexte économique tendu, le directeur des évènements de la ville est, lui, catégorique : Malmö est prête à déposer une candidature.

Örnsköldsvik

Si elle confirmait d’aventure son intention d’accueillir le concours 2024, ce serait assurément l’outsider de la compétition. Avec ses 33 000 habitants, Örnsköldsvik deviendrait la deuxième ville la plus petite à avoir jamais accueilli l’Eurovision si elle était choisie par le télédiffuseur, juste après Millstreet. Mais point de centre équestre cette fois : la municipalité dispose de la Hägglunds Arena (9 600 places), une arena polyvalente qui a déjà accueilli à plusieurs reprises des séries du Melodifestivalen.

Déjà évoquée en 2015 suite à la victoire de Mans Zelmerlöw, Örnsköldsvik avait toutefois été mise de côté du fait d’une capacité d’accueil insuffisante pour le public de l’Eurovision. La municipalité propose toutefois la même solution qu’à l’époque : la mise à disposition de bateaux de croisière le long du port pour héberger les spectateurs …

Alors que Stockholm s’impose comme la grande favorite pour accueillir l’Eurovision 2024, d’autres villes suédoises sortiront-elles du bois ? Connaissant l’exigeant cahier des charges de l’UER en termes de capacité d’accueil et de dispositif technique, Linköping, Helsingborg ou Karlstad pourraient-elle par exemple se mêler à la course pour le symbole ? Rendez-vous sur l’EAQ pour le savoir !