Coup de tonnerre sur la planète eurovisionesque ! Alors que l’Ukraine, vainqueure de l’Eurovision 2022, disposait de la prime à l’organisation de la prochaine édition, et que le pays venait de lancer son comité d’organisation, l’UER vient aujourd’hui clore le débat.

Sans surprise, l’organisation vient en effet de déclarer dans un communiqué que le contexte actuel ne permettait pas de réunir toutes les garanties de sécurité et de fonctionnement nécessaires à l’organisation de l’Eurovision. Par conséquent, l’Ukraine n’organisera pas l’édition 2023 sur son sol, contrairement aux déclarations émises à de multiples reprises par ses représentant•es malgré la guerre qui sévit actuellement dans le pays.

L’UER a par ailleurs annoncé que, conformément aux rumeurs, des discussions sont d’ores et déjà engagées avec la BBC pour l’organisation de la prochaine édition. Autrement dit, il est probable le Royaume-Uni devienne le pays hôte de l’Eurovision 2023 en sa qualité de médaillé d’argent de l’édition turinoise. Certaines rumeurs insistantes évoquent même Glasgow comme potentielle ville d’accueil, mais nulle mention de cela dans le communiqué. Le tout reste toutefois à officialiser, bien entendu.

Ce sera la première fois depuis 43 ans que le concours ne sera pas organisé dans le pays vainqueur. La dernière fois que ce cas de figure s’est produit remonte à 1980 où, double tenant du titre, Israël s’était retiré de l’organisation du concours au profit de La Haye aux Pays-Bas.

L’UER précise également qu’il leur est indispensable que la prochaine édition reflète la victoire ukrainienne.

Voici le communiqué de l’UER :


Mise à jour

Alors que la perspective britannique se rapproche, plusieurs villes du Royaume de sa Majesté ont d’ores et déjà signifié leur intérêt pour l’organisation de l’Eurovision 2023.

La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a confirmé des discussions avec la BBC pour que Glasgow accueille l’Eurovision 2023 – dans la droite lignée des rumeurs croissantes de ces derniers jours et semaines. Mais elle n’est pas la seule en piste, puisque Londres (via son maire Sadiq Khan), Manchester (via son City Council) et Leeds ont exprimé leur intérêt pour l’organisation du concours !

https://twitter.com/ManCityCouncil/status/1537752371299864576?t=RcvxrpTnDdJvYIAgTOYTCA&s=08

L’EAQ avait déjà établi une brève pré-liste des salles britanniques en mesure d’accueillir l’Eurovision, que vous pouvez découvrir ici. Suite au prochain épisode !

Samedi 18 juin

L’intérêt grandit au Royaume-Uni et notamment parmi les villes susceptibles de pouvoir accueillir le concours. De nombreux appels sont en effet lancés depuis hier pour de potentielles candidatures d’accueil.

Ville d’histoire eurovisionesque puisque celle de la victoire d’ABBA en 1974, Brighton a annoncé par la voix de son maire son intention d’accueillir l’Eurovision 2023, et sa volonté de lancer en ce sens des discussions avec l’UER et la BBC. En concluant d’une phrase choc quant à la compétition entre les diverses villes intéressées : « The Winner Takes It All ». À noter toutefois que la plus grande salle de la ville ne peut accueillir qu’un maximum de 5 000 personnes, soit 3 000 de moins que le standard minimal requis par l’UER.

Au nord de l’Angleterre cette fois, dans le sud du Yorkshire précisément, une ville pourrait également sortir du bois, du moins est-ce le souhait de plusieurs de ses conseillers municipaux. Avec une arena de 13 600 places, un aéroport international et un jumelage avec la ville ukrainienne de Donetsk, Sheffield pourrait franchir le pas de la candidature.

Non loin, une autre ville s’empresse déjà de faire campagne pour l’Eurovision 2023 : Birmingham ! Une ville qui a eu déjà affaire au concours puisqu’elle l’a accueilli en 1998, à la suite de la dernière victoire britannique offerte par Katrina & The Waves. Aéroport international, salle de grande capacité, … la ville hôte des Jeux du Commonwealth 2022 ne semble pas sans atouts dans sa manche.

Du côté des pays constitutifs du Royaume-Uni, ça bouge aussi ! Du côté de l’Écosse déjà, qui dispose de l’insistante piste Glasgow, mais pourrait voir officialisée une nouvelle candidature, puisque plusieurs parlementaires nationaux et régionaux d’Aberdeen ouvrent clairement cette porte. Troisième ville écossaise, elle dispose de plus de la cinquième plus grande arena du pays (P&J Live complex).

L’Irlande du Nord n’est également pas en reste puisque deux conseillers municipaux de Belfast et un ancien ministre nord-irlandais de l’économie, des finances et de la santé appellent le maire et son conseil à se positionner en faveur d’une candidature de la ville en pleine mutation, à l’histoire à la fois riche et douloureuse. Désignée ville de musique par l’UNESCO, expérimentée des grands évènements (Giro, MTV EMA Awards), la principale ville nord-irlandaise aurait de quoi revendiquer le statut de ville hôte de l’Eurovision 2023.

Sinon ? Dans une déclaration co-signée par Mykola Chernotytskyi, directeur de Suspilne, le télédiffuseur public ukrainien, Ruslana et le leader de Kalush Orchestra, le ministre de la culture ukrainien, Oleksandr Tkachenk, ne semble pas en accord avec la décision de l’UER. Il insiste notamment sur l’honnêteté de la victoire ukrainienne et sur sa volonté de remplir les conditions nécessaires à l’accueil du concours. Il demande pour celle un délai supplémentaire et une poursuite des négociation avec l’UER, alors qu’accueillir l’Eurovision 2023 en Ukraine pourrait être perçu comme un symbole. Le pays aurait d’ailleurs proposé trois options d’accueil selon la presse locale : Kiev, Zakarpattia ou Lviv. Tandis que pendant ce temps, Boris Johnson, actuel premier ministre britannique, abonde lui aussi plus ou moins dans ce sens en affirmant que l’Ukraine devrait se voir offrir la chance d’accueillir l’Eurovision 2023…

Dimanche 19 juin

Mais que d’actualités cher·es ami·es ! Prenons les choses dans l’ordre.

Côté Royaume-Uni, les potentielles villes candidates se manifestent encore et encore, et c’est aujourd’hui du côté de Pays de Galles que cela se réveille. Plusieurs personnalités politiques de tous bords appellent en effet à une candidature de Cardiff, capitale régionale, pour l’accueil de l’Eurovision 2023. D’autant plus qu’elle dispose d’un stade couvert de … 70 000 places. Mieux que le Parken Stadium de Copenhague en 2001…

Mais un potentiel coup de théâtre pourrait-il finalement se jouer ? Alors que l’UER semble avoir des vues insistantes sur le Royaume-Uni et que la Pologne se montre solidaire de sa voisine ukrainienne – qui conteste le retrait de l’organisation de l’édition 2023, The Guardian évoque une nouvelle piste. Selon le journal britannique, l’Union Européenne travaillerait à une candidature de … Bruxelles comme ville hôte de l’Eurovision l’année prochaine ! L’occasion pour la capitale européenne de porter l’organisation au nom de l’Ukraine tel un geste de solidarité envers le pays éprouvé par la guerre. D’autant plus que la capitale fédérale belge dispose non seulement des infrastructures nécessaires à l’accueil du concours, mais également d’un historique eurovisionesque, puisque c’est elle qui a accueilli l’édition 1987 au Palais du Centenaire. Se poserait alors une question : RTBF ou VRT ?

Vendredi 24 juin

Tandis que Sunderland et Wolverhampton pourraient s’ajouter à la liste des villes candidates à l’organisation de l’Eurovision 2023, l’UER s’est fendue hier d’un nouveau communiqué.

Dans ce dernier, l’organisation dit comprendre la déception de l’Ukraine, mais rappelle qu’il et son devoir d’assurer les conditions de sécurité idoines pour les participant·es, le public, les journalistes et tou·tes celleux qui seront amené·es à travailler sur l’Eurovision 2023. Tout en rappelant qu’il est clairement indiqué dans le règlement du concours que son organisation peut être retirée à un pays en cas de force majeure (comme une guerre), l’UER indique que le questionnaire remis au télédiffuseur ukrainien laissait poindre des risques non négligeables d’attaques aériennes, de drones ou de missiles. Des experts de sécurité indépendants ont été consultés et ont mis en avant des mesures de sécurité insuffisantes, pendant que délégations et participant·es se montraient frileux·ses à faire le voyage en Ukraine l’année prochaine, qui plus est avec l’incertitude sur la durée de la guerre comme souligné par le secrétaire général de l’OTAN. Ajouté à cela l’absence de solutions d’accueil alternatives dans des villes frontalières proches de pays voisins, et l’absence de tournées internationales en Ukraine l’année prochaine, le tout a conduit l’UER à retirer l’organisation de l’Eurovision 2023 à l’Ukraine. Le pays vainqueur sera toutefois associé au choix du pays et de la ville hôte.

Crédits photographiques : Corinne Cumming | UER