Bien malin ou maligne celui ou celle qui aurait pu prédire, au moment où les titres en version studio du Pesma za Evroviziju premier du nom ont été publiés, que l’un d’eux amènerait à la Serbie un top 5, le meilleur score du pays depuis Zeljko Joskimovic; qui plus est, le premier top 5 avec une chanson qui ne soit pas une ballade balkanique traditionnelle !
Pourtant, Konstrakta est restée sous les radars jusque très tard, pour ne pas dire jusqu’au lendemain de la deuxième demi-finale, où certains osaient même lui prédire une victoire surprise. Lors de la révélation de la line-up, c’est un autre nom, familier, qui a retenu l’attention : le retour de Sara Jovanović, dite Sara Jo, ou, pour celleux qui étaient là en 2013, « le Diable s’habille en cupcake ». La malheureuse demi-finaliste de Malmö, qui est née, a grandi, et réside en Italie, souhaitait saisir l’occasion de lier ses deux pays en représentant la Serbie à Turin. Pour cela, elle s’est armé d’un look ravageur, d’une sensualité à mettre en burn-out les forcenés du « family-friendly » qui avaient déjà bien à faire avec Ronela l’albanaise, et d’un titre, « Muškarčina ».
Mais cela n’aura pas suffit. Déjà, surtout, parce que Biti Zdrava. Mais aussi, parce que si l’emballage et l’esthétique de la prestation était soigné jusqu’au bout des ongles de chaque danseur, on ne peut pas dire que la proposition musicale avait de quoi faire hyperventiler autant que le sublime outfit de Sara. Lorsqu’il s’agit d’eurodivas, il arrive souvent que la chanson ne casse pas des briques tant elle n’est que le support et l’élément d’un package; ça donne que ces propositions passent sous les radars jusqu’à ce que le package s’assemble en live, explosant les scores et devenant dans la foulée iconique (Chanel, Eleni…). Mais là, c’est trop, la mélodie est un support bien faible, le rythme qui se veut lancinant est à la limite du poussif. Le pretty privilege a ses limites…
De manière générale, atteindre le top 5 relève d’une certaine chance, en plus d’une proposition archi béton. Nombre de chansons extrêmement qualitatives ne rencontrent pas leur public, pour des raisons diverses. Je ne suis même pas sûre que Konstrakta, présentant sa chanson un an plus tôt ou plus tard, peut s’égaler elle-même. Mais pour ce qui est de « Muškarčina », si elle aurait peut-être pu passer la demi-finale en se démarquant par son ambiance et sa sensualité (et encore, j’insiste sur le « si »), je doute fort qu’elle aurait su accrocher des votes le soir de la finale. Au mieux, quelques amateurs et un coup de pouce du bloc géo-culturel balkanique l’aurait sortie du bottom 5, au pire, elle aurait raté la finale de 2 ou 3 places…
Et vous, qu’en pensez vous ?
Heureusement que non. » corpore sano » est vraiment une proposition originale.
Impossible de faire mieux que la déesse Konstrakta !
Après, « Muškarčina » reste une bonne proposition qui serait passé en finale sans trop d’encombre, mais loin de finir dans le top 5.
Konstrakta et « In Corpore Sano » était le meilleur choix de la Serbie et de loin ! La preuve en est avec cette 5ème place.
– Muškarčina n’était pas une mauvaise proposition et je pense que si Konstrakta n’avait pas été dans la sélection serbe, elle se serait qualifiée pour Turin. Mais « In Corpore Sano » est passée par là et a dominé les débats.
– Après je crains fort que les jurys n’auraient pas vraiment apprécié la prestation scénique un peut trop sensuelle (pour ne pas dire plus…) de Sara Jo. La finale n’était pas impossible mais si elle était atteinte, je ne pense pas que ce serait allé très haut…
Pour une fois, je suis totalement d’accord avec toi et n’ai rien à ajouter ! 🙂