Jessy Matador – « Je pense être lié à vie à l’Eurovision »


C’était une évidence de le savoir présent pour l’occasion. Il ne pouvait manquer à l’appel pour nos 10 ans ! Jessy Matador a répondu avec sympathie à notre invitation. Nous fêtons par la même circonstance, le dixième anniversaire de son passage à l’Eurovision.

L’artiste a fait danser sur Décalé Gwada, l’un des morceaux les plus diffusés en radio durant l’été 2008. Deux ans plus tard, le premier titre de son album ElektroSoukouss était choisi pour représenter la France au concours. En mai 2010, l’Europe se laissait aller au rythme de l’année avec Allez Ola Olé. Depuis, Jessy n’en a jamais fait assez. Il est devenu producteur et comédien, en plus du chanteur et danseur, qu’il a toujours été. Aujourd’hui, il cumule plus de 300 millions de vues sur YouTube et sortait l’an dernier son quatrième album, baptisé El Commandante. Alors, garde-à-vous ! Le représentant français revient sur sa participation et évoque la suite de sa carrière, rien que pour nous…


L’EAQ : Joyeux anniversaire ! Nous célébrons également ta participation à l’Eurovision, il y a dix ans. Pour commencer, comment te sens-tu en cette période si particulière ?


Jessy : Je me sens super ! L’Eurovision est pour moi le meilleur souvenir et événement de ma carrière. Il a littéralement changé ma vie. Je suis juste déçu que la cérémonie d’ouverture n’ait pas eu lieu en 2010, comme c’était prévu.


L’EAQ : Tu as représenté la France avec Allez Ola Olé. Ta chanson est vite devenue le tube de l’été et l’hymne français pour la Coupe du monde de football. Le single s’est vendu à plus de 220 000 exemplaires (disque d’or). Peut-on dire, que ce titre a été ton deuxième plus grand succès après Décalé Gwada ?


Jessy : Oui, tout à fait ! Ce qui est drôle, c’est que je n’étais pas fan de la chanson au départ. Je dois l’avouer. Comme quoi, des fois…


L’EAQ : La Telenor Arena porte encore les marques de ta performance. Nous gardons l’image du showman et son haka mémorable. Etait-ce ton idée ? Celle du bon danseur, que tu es…


Jessy : Oui, disons que l’idée est venue de l’équipe entière. Il fallait imposer notre marque de fabrique. C’est-à-dire, ajouter la touche « Waouh » au spectacle. Surprendre ! Je suis un chanteur mais avant tout un showman. C’était important de faire découvrir cette facette, de moi.


L’EAQ : A Oslo, Jessie Fasano t’accompagnait sur scène. Bien plus qu’une choriste : une partenaire. Aujourd’hui, elle accompagne Nagui dans « N’oubliez pas les paroles » sur France 2. Avez-vous gardé contact ?


Jessy : Oui, nous prenons des nouvelles de temps à autre. Nous avons vécu ensemble un moment unique, qui nous lie à jamais.


L’EAQ : Le slogan de l’Eurovision 2010 était « Share The Moment ». Quel moment fort de l’édition, partagerais-tu avec nous ?


Jessy : Je garde l’image des conférences de presse. Elles finissaient en dancing géant. C’était génial ! Ou encore, L’accueil du public, à l’annonce de mon nom avant de monter sur scène. C’était un moment émouvant. J’avais en tête que ma participation était contestée en France. A Oslo, les gens m’avaient complétement adopté. C’est l’amour du public qui m’a donné des ailes…


L’EAQ : Tu as été sélectionné par France 3 et la Sacem. Leur choix a été critiqué par une presse bien pensante. Tu as terminé à la douzième place. Avec du recul, quel regard portes-tu sur ta participation et à l’époque, as-tu douté ?


Jessy : Je n’ai douté à aucun moment. J’ai travaillé très dur pour vivre ce genre d’événement. Je savais que j’en ressortirai gagnant. Au final, je n’ai pas gagné mais la vidéo de ma prestation a été la plus regardée sur YouTube pendant 9 ans. Cela prouve que quelque part, j’ai marqué le concours de mon empreinte. Une belle leçon de vie pour mes détracteurs !


A ce jour, la vidéo de sa performance cumule plus de 1,5 millions de vues sur la chaîne officielle du concours (YouTube)


L’EAQ : L’Eurovision, c’est 200 millions de téléspectateurs devant leurs téléviseurs. Cette expérience a-t-elle laissé une trace importante dans ta vie d’artiste ?


Jessy : La plus importante ! C’est une exposition sans précédent. Elle m’a apporté des choses incroyables et elle m’apporte des choses incroyables, encore aujourd’hui. Je pense être lié « à vie » à l’Eurovision.


L’EAQ : Nos abonné(e)s souhaiteraient revoir ton déhanché. Nous ne les comptons plus (sourire). Serais-tu prêt à récidiver, si France Télévisions te proposait de participer à nouveau ?


Jessy : Je réponds, soldat toujours prêt !


L’EAQ : Une décennie s’est écoulée depuis ton passage au concours. Le temps n’a pas d’emprise sur le talent ! Comment ta carrière de chanteur s’est-elle poursuivie ?


Jessy : Le fil de ma carrière s’est bien poursuivi. J’ai fait pas mal de choses. J’ai créé mon propre label et j’ai produit de nombreux artistes. J’ai fait aussi du théâtre et du cinéma. C’est plutôt pas mal, non ? [N.D.R : Jessy a fait ses débuts sur les planches dans « La fuite » de Driss Homet en 2016. ll a pour projet un One Man Show racontant son parcours.]


L’EAQ : Tu quittes rarement tes influences musicales multiples. Tu restes proche de tes racines congolaises. Est-ce important de faire de la musique festive, qui te ressemble et ambiance « la belle assemblée » ?


Jessy : C’est nécessaire ! On ne doit jamais oublier ses racines. Elles sont mon ADN musical. Je dirais même, que ma musique est un « melting pot » culturel… [N.D.R : En janvier dernier, il a créé sa propre émission en immersion pour promouvoir la danse afro-urbaine.]


L’EAQ : Il y a pile un an, El Commandante sortait dans les bacs et sur les plateformes. C’est ton quatrième album après 100 % Show (2014). Cinq ans les séparent. On y découvre de nombreuses collaborations, comme DJ Flash et Krys. Pourquoi une aussi longue attente et pourquoi s’être lancé dans une production aussi collégiale ?


Jessy : Pour tout vous expliquer, cela est dû aux engagements contractuels que j’ai eu avec un label américain. Je l’avoue, l’expérience ne s’est pas bien passée. J’ai perdu deux ans. Mais bon, cela fait partie de la vie d’un artiste. Il y a des hauts, des bas et souvent… de hauts débats !


En 2019, Jessy est en duo avec Jessica Errero. « Pardonner » est extrait de son quatrième album. Ce bop dansant est produit avec la participation de DJ Flash.


l’EAQ : Fin 2019, la scène du Cabaret Sauvage t’a accueilli pendant plusieurs semaines. Depuis, la crise sanitaire a mis un coup d’arrêt aux concerts et aux festivals. Elle a incité bon nombre d’artistes, à se réinventer. Tes futurs projets musicaux ont-ils été bouleversés et ton public te manque t-il ?


Jessy : Cela a vraiment compliqué mon organisation, mais je reste positif. Je pense que de belles choses nous attendent. Je garde espoir. Je suis et je resterai toujours un artiste. L’artiste ne meurt jamais…


L’EAQ : Nous sommes fidèles sur l’Eurovision Au Quotidien et nous suivons nos Eurostars avec plaisir. Que souhaiterais-tu pour les dix ans à venir ?


Jessy : Je souhaite bonne chance aux prochains candidats français. L’Eurovision, c’est bien plus qu’un grand événement. l’Eurovision c’est une grande famille !


L’EAQ : As-tu un dernier mot à adresser à nos heureux lecteurs, ceux qui te retrouvent et ceux qui te découvrent ?


Jessy : Je remercie tous les lecteurs d’avoir pris le temps de me lire et surtout merci à la Team de l’Eurovision Au Quotidien, de m’avoir sollicité pour ses 10 ans !

L’Eurovision n’a jamais vraiment quitté notre représentant. Nous remercions Jessy d’avoir parlé à cœur ouvert, comme si c’était hier et d’avoir partagé ses impressions retrouvées pour cet anniversaire. Puisque les artistes ne meurent jamais, nous lui donnons rendez-vous pour nos 20 ans ! En attendant, nous lui souhaitons de remonter rapidement sur scène. Nous espérons l’entendre sur de nouveaux morceaux pour faire danser, tout le monde, danser, tout le monde, danser collé serré !

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  • Son profil Snapchat : grandwara

Crédits photographiques : Jessy Matador – Compte Facebook