Pour conclure cette longue série, lancée à l’occasion de notre dixième anniversaire, notre ami Louis, fidèle lecteur et futur rédacteur, partage avec nous son classement et ses souvenirs de la décennie écoulée. Nous le remercions infiniment pour sa participation. Nous remercions également tous les autres contributeurs, ainsi que nos lecteurs pour leur fidélité et leurs nombreux commentaires !

C’est il y a 10 ans que j’ai découvert l’Eurovison. Mon premier souvenir du concours : les drapeaux « projetés » sur le toit de l’Arena d’Oslo pendant les cartes postales en 2010, j’avais alors 7 ans. Mais je considère que 2012 est l’année qui m’a créé le déclic.

Pour moi, le concours a passé une étape durant la dernière décennie : il a regagné la popularité ou du moins la réputation qu’il avait avant.

2010

Horehronie. C’est une de mes chansons préférées du concours. Elle dégage un côté mystique qui m’a vraiment marqué… Ça donne envie de se perdre dans la forêt, de chercher des elfes et des fées. Même si elle est restée en demi…

2011

L’Italie, à peine de retour, semble avoir déjà compris la recette pour remporter : faire quelque chose d’unique. Une chose est certaine : pourquoi l’Italie n’a jamais gagné en 10 ans ?

2012

Ma « première année ». Je suis fasciné par cette espèce de « pavillon diamant » et ses lumières qui bougent dans le ciel (le Baku Crystal Hall). Les feux d’artifice au début. Un vrai spectacle. Il faut savoir que depuis tout petit je suis fasciné par les feux d’artifices et autres spectacles nocturnes… alors je suis vraiment scotché à mon écran.

Bien entendu, je citerai la seule, l’unique, Loreen. Une de mes chansons préférées.

Mais étrangement la chanson qui me marque le plus c’est la chypriote : chanson qui reste dans la tête, chorée millimétrée… la prestation « Eurovision » par excellence.

2013

Un concours qui se démarque des millions d’euros dépensés par les Azéris. Un concours plus sobre, très bien animé par la merveilleuse Petra Mede.

Je ne retiendrai que la Russie (même si j’ai adoré le Danemark et que je trouve leur victoire amplement méritée). Une chanson hymne à la paix qui nous vient de Russie. Quelle coïncidence ! Mais musicalement et artistiquement, c’est une très belle chanson.

2014

Très beau concours organisé par la DR.

Comment ne pas aborder 2014 sans parler de la « Reine d’Autriche ». Conchita Wurst restera la gagnante la plus remarquable (à mes yeux) de cette décennie. Sa chanson est sensationnelle, la mise en scène est sobre et intelligente. Les mouvements de caméra sont parfaits. On sent qu’elle vit sa chanson. Je ressens beaucoup d’émotions. Surtout lors de son passage en demi-finale. Victoire sensationnelle qui a fait beaucoup parler du concours. J’avais 11 ans et je me souviens encore des avis scandalisés des adultes autour de moi… et on m’en reparle toujours !

Autre chanson : l’Ukraine. Bonne chanson, et cette « hamster wheel » est sensationnelle.

2015

Le spectacle est merveilleux. L’introduction de la grande finale avec les vues sur l’Autriche puis l’ouverture sont sensationnels. Un vrai show tout en restant dans l’esprit Eurovision. On sent la « Austrian touch », notamment dans la theme song, qui est selon moi la meilleure de cette décennie. L’Autriche reste fidèle à son image de terre musicale. J’apprendrais plus tard que l’Eurovision a été pour Vienne un événement très rentable en termes de retombées économiques. Ça ne m’étonne pas.

Enormément de bonnes chansons (Russie encore une fois au top). La Serbie m’a beaucoup impressionné ainsi que l’Italie. On voit (et entend) que la Serbe a fait danser toute l’aréna.

Et puis il y a la classe à l’italienne. Gianluca restera un sex symbol indétrônable.

2016

Sans doute un des concours les mieux organisés. Un concours qui a fait rentrer l’Eurovision dans ce que j’appelle « l’ère moderne » : les visuels sont plus simples, le show est fluide et sans fioritures (il suffit de voir la classe du « catwalk » du défilé des drapeaux). Moins de « kitsch », plus de show. La SVT est vraiment la championne de l’organisation.

Ukraine. Prestation époustouflante. Le visuel est très recherché. Comme quoi, la mise en scène compte beaucoup. Elle me touche jusqu’au cœur. Je ressens de la souffrance. J’ai mis des jours à me remettre de sa victoire et de ce nouveau système de vote.

Autre prestation marquante : La France.

Toujours le même problème : la mise en scène n’est pas assez soignée. Mais j’ai la conviction que quelque chose a changé chez France Télévisions. Le concours est pris plus au sérieux. On pourrait résumer cette impression en une seule phrase : France is back.

Je citerai quand même notre chère Dami Im à la voix exceptionnelle.

2017

Concours organisé avec difficulté par UA :PBC. Le Portugal a gagné sur toute la ligne. Il a réussi à l’emporter en faisant littéralement l’inverse des standards eurovisuels. La victoire de l’Original avec un grand O.

« Music is feelings ».

2018

Une année flamboyante. À l’image de Salvador Sobral, j’ai le sentiment que le concours organisé par RTP dégage une ambiance de « différent » qui est bienvenue.

Quant à moi j’ai la chance de remporter un concours : invité à la finale, je croise Jon Ola Sand et Lordi. Je réalise mon rêve : à 15 ans, je participe à mon premier Eurovision. Grande ambiance à Lisbonne : les gens chantent dans la rue, on entend Toy partout, les métros sont bondés d’Eurofans. Je croise dans le centre commercial à proximité de l’Altice Arena des supporters Suédois avec des chapeaux de vikings. Ça me rappelle la phrase de Mans en 2016 : « It’s like being in a football game, but you know, with more Champagne ».

Je retiendrai Fuego : un tube, mise en scène signée Sacha Jean-Baptiste. Que demander de plus ?

Mais une chanson merveilleuse restera pour toujours dans mon petit cœur : j’ai assisté à la victoire de Madame Monsieur dans les studios de Seine Saint-Denis. Une chanson magique qui reste bien dans la veine de Salvador Sobral : music is feelings. On remporte les premiers 12 points (du jury Ukrainien). Euphorie dans la salle….

2019

Organisation israélienne millimétrée. On sent que KAN a voulu faire de son mieux. Pourtant je ne garde pas des souvenirs aussi flamboyants que ce à quoi j’aurais voulu m’attendre. Peut-être la prestation ratée de Madonna ? Peut-être la salle qui est trop petite… Comme quoi, investir le plus d’argent ne mène pas forcément au meilleur concours.

La chanson marquante : Soldi. Puissante, moderne, voix unique de Mahmood.

Too Late For Love : suédoiserie typique qui marche toujours autant avec moi. Très classe le côté gospel qui ajoute vraiment de l’originalité. Par contre, la Suède est de moins en moins populaire dans le télévote…

Quelques mentions honorables : Australie. Le concept est vraiment original, et KMH est flamboyante ! Et dire que j’étais pour Electric Fields lors d’Australia Decides… je citerai aussi la Norvège, autre suédoiserie très réussie.

En résumé : le concours a, je l’espère, de beaux jours devant lui. Il s’est (ré)imposé comme un événement international remarquable, dont l’ampleur dépasse les frontières. L’arrivée de l’Australie a ajouté du prestige et de la qualité musicale à la compétition. Et je suis hyper fan de leur sélection nationale : très content que FranceTv s’en inspire pour 2021 ! La popularité de Conchita Wurst me laisse espérer qu’un nouvel « ABBA » sorte du concours… Quant à l’année prochaine, j’ai hâte de voir ce que nous réserve AVROTROS après cette année si difficile. Je suis sûr qu’ils produiront un concours assez humble, sur le modèle de 2013.