J-1 avant Eurosong 2025 ! Tandis que la pression monte chez les 8 participants de la sélection belge, l’EAQ boucle sa série d’interviews avec l’un des artistes qui tentera de décrocher son billet pour l’Eurovision 2025. Last but not least, voici Lenn !

À 25 ans, Lenn s’est fait connaître en tant que chanteur et acteur de comédies musicales. Il a notamment joué dans Oliver, adapté du chef d’oeuvre de Charles Dickens Oliver Twist. Mais désormais, le fils de Günther (célèbre chanteur belge néerlandophone) souhaite non seulement voler de ses propres ailes musicales en nous proposant ses titres originaux, mais aussi marcher dans les pas de son grand-père, un certain Louis Neefs, qui avait représenté la Belgique à l’Eurovision en 1967 et en 1969. À présent engagé dans les montagne russes d’Eurosong aux côtés de ses sept compagnons de manège, volera t-il à destination de Bâle à bord de son Air Balloon ?

Sa chanson pour Eurosong 2025 : Air Balloon

Auteurs et compositeurs : Len Neefs et Willem Vanderstichele

La vidéo de l’interview (en anglais) se trouve à la fin de l’article.

EAQ – Pour commencer, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs francophones ?

Lenn – Je m’appelle Lenn, je viens de Belgique, donc je parle aussi un peu le français, mais je suis plus à l’aise en anglais. Avec ma chanson Air Balloon, je participe à Eurosong 2025 pour la Belgique.

Pourquoi avez-vous décidé de participer à l’Eurosong ?

C’est comme un rêve d’enfant. Quand j’étais plus jeune, je regardais toujours l’Eurovision. Je regardais la scène, je voyais cela comme une grande célébration de la musique et de l’amour. J’espérais donc qu’un jour, je pourrais y être également. À présent, ce rêve se rapproche vraiment, alors c’est formidable d’être ici.

Comment avez-vous décidé de participer ? Avez-vous été contacté par VRT ou avez-vous proposé spontanément votre candidature ?

Je l’ai proposée moi-même, car j’ai toujours voulu participer à l’Eurovision. J’ai donc demandé à mon label et à mon management quand auraient lieu les auditions, parce que je voulais vraiment y aller cette année. Ce serait un rêve de représenter la Belgique au début de ma carrière, surtout que c’est la première fois que je participe à la sélection. Mais oui, nous avons candidaté pour les auditions, et nous avons passé chacune d’entre elles. Puis en septembre, j’ai appris que je faisais partie des huit finalistes. C’est fou.

Je suppose que l’Eurovision est un programme familier pour vous ?

Oui, j’ai toujours eu l’habitude de le regarder avec ma famille. Je pense que c’est vers l’âge de six ans que l’on commence à connaître les choses et à regarder. Quand j’étais enfant, je voulais toujours rester debout pour voir la fin et découvrir l’identité du vainqueur. Mais c’était très tard, parce que chaque pays devait donner chaque point, donc cela prenait beaucoup de temps. Avec l’âge, je le regarde aussi avec des amis. J’organise une soirée de visionnage et j’évalue la performance vocale, la tenue, bref toute la soirée ! C’est tellement amusant.

Avez-vous des chansons préférées de l’Eurovision ?

J’ai tellement d’idoles, tellement de chansons… Il y en a toutefois une qui m’a plus marqué étant enfant, à tel point que j’ai l’impression de pouvoir encore la voir et de la sentir dans tout mon corps, comme si le spectacle avait eu un tel impact sur moi. C’est 1944 de Jamala. Elle est si belle. Je n’oublierai jamais ce moment. Pour la Belgique, je pense à Loïc Nottet avec Rhythm Inside, c’est une icône. Je l’ai tant aimé. En tant que belges, nous étions si fiers. Alors, oui, cela m’a aussi marqué.

Samedi dernier, nous avons écouté votre chanson pour la première fois, un moment musical suspendu appelé Air Balloon. Comment pourriez-vous présenter cette chanson ?

Air Balloon a été écrite à partir d’un endroit difficile, un endroit dont on ne voit pas toujours comment s’échapper. Comme si vous étiez au plus bas et que vous vous demandiez comment en sortir. Mais à travers la chanson, j’ai trouvé la lumière. J’ai trouvé la positivité pour me lever, rallumer le feu en moi, rallumer ce dynamisme, cette énergie et voir le positif dans le monde. Voir comment les abeilles et les oiseaux s’animent. Voir comment je veux vivre ma vie, changer, poursuivre mes rêves. Cette chanson évoque vraiment le fait de toucher le fond et de s’envoler en montgolfière.

Comment décririez-vous le style musical de la chanson ?

Je pense que c’est de la pop optimiste, qui évoque un peu Coldplay. C’est un style qui me ressemble, très positif et très lumineux à la fois. Je pense que l’on peut ressentir cette bonne énergie tout au long de la chanson.

Vous parlez de Coldplay. Justement, quelles sont vos inspirations musicales ?

C’est beaucoup de chanteuses, car c’est avec elles que je me suis élevé : Ariana Grande, Beyoncé, Sia. Mais aussi Stevie Wonder, par exemple, pour citer un chanteur masculin. Je suis inspiré par des gens qui, vocalement, m’ont toujours impressionné par leur son unique, que j’ai essayé d’imiter quand j’étais enfant. C’est là que j’ai trouvé ma joie et qu’elles m’ont guidé à travers la musique.

Et côté belge ?

C’est une bonne question. Je pense qu’en tant que belges, nous sommes tous très fiers de Stromae. C’est un type dingue. Je viens de lire un livre sur lui et c’est enthousiasmant de voir qu’il savait ce qu’il voulait, qu’il s’est lancé et qu’il l’a fait. Il a réussi à conquérir le monde entier en tant que petit belge : je l’admire vraiment.

Sur votre compte Instagram, j’ai lu quelque chose d’intéressant à votre sujet, parce que vous vous décrivez comme, je cite, « juste un enfant normal qui aime la musique ». Il est intéressant de comparer cette image avec celle du ballon. Ce ballon est-il une sorte d’incarnation de l’enfant ?

Je me suis toujours considéré comme un gars normal assis dans sa chambre, une personne timide. J’espère que vous allez tous aimer ma musique, c’est fou de la sortir. Air Balloon représente une bonne première étape pour moi, parce que c’est littéralement comme si j’étais au début de mon voyage musical et que le ballon était prêt à décoller. Je pense donc que c’est un beau symbole de ma carrière. Nous allons allumer le feu du ballon et nous allons essayer de conquérir les tempêtes et ce monde fou. Alors, oui, je ne suis qu’un petit enfant dans son ballon prêt à décoller.

Vous êtes principalement connu en tant que chanteur et acteur. Est-ce qu’Eurosong est un moyen d’ouvrir, d’élargir le spectre de votre carrière artistique ?

J’ai fait quelques comédies musicales et j’ai joué un peu la comédie, mais à présent, je me consacre vraiment à ma propre musique et à l’expression de ma personnalité. L’Eurovision me permettra de dévoiler une nouvelle facette de moi-même que je n’ai jamais livré auparavant.

Vous êtes aussi connu pour être issu d’une lignée de chanteurs célèbres, puisque vous êtes le fils de Gunter et le petit-fils de Louis Neff, deux chanteurs flamands célèbres. Était-ce une évidence de suivre leurs traces ?

Pas toujours, mais j’en ai toujours rêvé. Quand j’étais enfant, mon père avait l’habitude d’aller à des concerts et je l’accompagnais. C’est comme si mes yeux étaient déjà très ouverts au spectacle de l’industrie musicale. J’ai toujours aimé ça et, en secret, je rêvais aussi d’un tel travail. Mais plus tard, au moment du lycée, à l’heure de se trouver soi-même, je suis devenu plus timide. Je me suis dit que je devrais chercher un vrai travail, parce que c’est très dur de devenir chanteur. Mais après le lycée, je me suis dit que si je ne réalisais pas mes rêves, la vie ne servirait à rien. Alors, j’ai vraiment tout posté sur les médias sociaux. J’ai finalement eu le courage de montrer qui je suis réellement et maintenant, je suis là. Cela a été tout un voyage, mais j’en suis fier.

Comment aimeriez-vous donner vie à Air Balloon sur la scène de l’Eurovision ?

Je travaille déjà sur la performance pour la finale belge, parce que le showcase auquel nous avons participé ne concernait que la chanson et non la performance. Désormais, nous travaillons tous sur nos prestations respectives et nous ne pouvons pas encore en dire beaucoup, parce que c’est top secret. Je pense toutefois que ce sera quelque chose que je n’ai jamais vu à l’Eurovision, ce qui pourrait lui permettre de se démarquer. J’espère que l’énergie positive et brillante qui l’animent se fera sentir.

L’Eurovision est un vrai défi pour tous les artistes. Ressentez-vous une pression particulière pour cette participation à Eurosong ?

Oui, c’est certain. C’est un déluge d’émotions. Avec les sept autres candidats, nous traversons des montagnes russes, mais ce qui est bien dans cette émission, c’est qu’on s’entend tous très bien. Nous sommes là les uns pour les autres. Quand il se passe quelque chose, on peut envoyer un message dans notre groupe de discussion et les huit se soutiennent mutuellement, quoi qu’il arrive. C’est vraiment bien d’avoir des gens qui vous comprennent et qui savent ce que vous vivez. Mais la Belgique est toujours divisée en huit. Tout le monde a ses préférences et il y a beaucoup de réactions, d’émotions, de préférences. Alors oui, c’est une montagne russe, mais j’essaie de me concentrer sur mon titre, sur ma prestation et sur le positif, comme dans ma chanson, en somme.

Si vous êtes choisi pour représenter la Belgique à l’Eurovision 2025, qu’attendez-vous de ce concours ? Avez-vous des attentes ?

Des attentes ? Je ne sais pas, mais je sais que ce sera extraordinaire, du moins je l’espère. Que ce sera une expérience inoubliable, une célébration de la musique, de l’amour et de la joie. J’espère que ce sera aussi beau que je l’ai toujours rêvé. Voilà donc mes attentes

Après Eurosong, quels sont vos projets artistiques musicaux ?

J’ai tellement de musiques inédites, parce que j’ai travaillé sur la musique toute ma vie et je n’ai jamais rien sorti. Air Balloon est mon premier single. J’ai vraiment hâte de partager davantage de musique, plus de chansons, de me produire sur scène, bref d’être un artiste. Je suis enthousiaste pour l’avenir !

Pour conclure, qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs francophones ? Peut-être quelques mots en français ?

(En français dans le texte) Merci beaucoup d’avoir écouté ma chanson Air Balloon. C’est un rêve d’être ici à Eurosong 2025. Merci beaucoup de m’avoir soutenu, moi et ma chanson. Je vous remercie.

Un grand merci à Lenn de nous avoir accordé cette interview et à Robin De Veen (responsable presse de VRT1) pour son organisation. Rendez-vous demain soir pour la sélection nationale belge, Eurosong 2025, et découvrir l’identité de celle ou celui qui portera les couleurs du pays à Bâle en mai prochain !