Eurosong 2025 approche à grands pas, et tandis que la Belgique s’apprête à faire son choix pour l’Eurovision 2025, l’EAQ poursuit ses rencontres avec les artistes de la sélection. Découvrez à présent Jelle Van Dael en interview.

À 34 ans, la native d’Opglabbeek compte déjà un beau parcours musical, entamé en 2008 lorsqu’elle rejoint le groupe dance Lasgo en remportant un télé-crochet. Avec ce dernier, non seulement elle rencontrera le succès, mais elle engrangera une solide expérience de la scène, qui lui donnera l’occasion de se produire à travers le monde entier. De quoi lui permettre de se lancer ensuite dans une carrière solo, au stade de laquelle elle a sorti de nombreux titres parmi lesquels Superman, son plus grand succès qui compte des dizaines de millions d’écoutes en streaming. La voilà désormais en route pour Eurosong 2025, avec un seul objectif en tête : porter les couleurs de la Belgique sur la scène de l’Eurovision 2025, et devenir la première artiste féminine solo à représenter le pays depuis Sennek en 2018.

Sa chanson pour Eurosong 2025 : Monster

Auteurs et compositeurs : Jelle van Dael, Lindi Konings, Udo Mechels et Willem Vanderstichele

Parmi les auteurs-compositeurs de la chanson de Jelle Van Dael, outre l’interprète elle-même, on notera la présence d’Udo Mechels, ex participant à la sélection belge de 2014 et Willem Vanderstichele, qui compte trois autres titres en lice dans cette édition 2025.

L’entretien a été réalisé le 15 janvier, soit quelques jours avant la découverte du titre de Jelle Van Dael. Vous pourrez retrouver la vidéo de l’interview (en anglais) à la fin de l’article.

EAQ – Jelle, comment pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs français ?

Jelle Van Dael – Je m’appelle Jelle Van Dael, je suis sur la scène musicale depuis 2008. J’ai gagné un concours et je suis devenue la chanteuse d’une formation dance nommée Lasgo. C’est ainsi que j’ai fait mon entrée dans l’industrie musicale. Ensuite, j’ai eu une grande carrière avec le groupe, mais le temps était venu pour moi de tracer ma propre voie. J’ai donc décidé de me lancer en solo. J’ai sorti quelques titres, et à présent vient l’heure de l’Eurovision. C’était l’un de mes rêves de petite fille. J’ai un nouveau management et un nouveau style de musique, c’est donc le moment idéal de se lancer dans l’aventure.

Si vous pouviez décrire votre style musical en quelques mots, quels seraient-ils ?

Les gens qui me connaissent savent que ma musique est toujours dansante, ce qui est très important pour moi. Les paroles sont toutefois porteuses d’une émotion ou d’un sens profonds. La plupart du temps, cela sonne un peu comme une danse des larmes. Nous dansons autour d’un sujet très profond, parfois de choses tristes, mais je donne ensuite le rythme pour qu’on se mette à danser.

Concourir pour représenter la Belgique à l’Eurovision est un grand défi. Pourquoi avez-vous décidé de vous le lancer ? Pourquoi vouloir aller à l’Eurovision ?

Depuis très jeune, et que j’ai vu tous ces artistes se produire sur la grande scène de l’Eurovision, c’était mon rêve d’y participer un jour moi-même. J’ai grandi avec l’Eurovision. C’est une sorte d’étape dans ma vie : c’est en regardant l’Eurovision que je me suis dit que je voulais aussi être une artiste. En fait, le concours m’a aidé à me convaincre que je voulais devenir chanteuse. Et si vous pouvez en rêver, vous pouvez le faire, n’est-ce pas ? C’est ce en quoi je croyais, et le rêve s’est poursuivi, encore et encore. Mais comme je faisais partie d’une formation dance, il n’était pas vraiment possible de participer à l’Eurovision. Maintenant que je suis en solo, je n’ai pas eu à y réfléchir à deux fois. Quand on m’a proposé de prendre part à Eurosong, ma réponse a été immédiatement oui. Alors, oui, ce n’est qu’un rêve, mais je veux être à Bâle avec ma chanson et y faire briller la Belgique. C’est mon objectif principal.

Vous avez été contactée par VRT ou vous avez décidé de candidater de vous-même à la sélection nationale ?

C’est une idée de mon nouveau manager. Il m’a appelée et m’a dit que la VRT recherchait des artistes pour participer à Eurosong. Il m’a demandé si c’était pour moi : bien sûr que oui ! C’est à ce moment-là que nous avons dû faire faire une audition. Nous avons dû rédiger un courrier électronique où l’on devait se présenter et dire ce qu’on avait fait ces dernières années. Comme j’ai une grande expérience et que je suis dans l’industrie depuis longtemps, ils ont donc immédiatement su qui j’étais. C’est ainsi que tout a commencé.

Quelles sont vos chansons préférées de l’Eurovision ?

Il y en a beaucoup. Mon top 3 devrait être composé de Måneskin, Loreen avec Tattoo et… C’est très difficile ! Également Euphoria de Loreen. Je l’adore. Je pense que tout le monde l’aime, ainsi que tous les amateurs de l’Eurovision. C’est comme Bambie Thug. J’aime tellement cette chanson… C’est un plaisir coupable ! C’était incroyable. Il y a certes ces chansons, mais il y en a d’autres. J’adore également Arcade.

Votre chanson pour Eurosong s’intitule Monster. Elle sera révélée la semaine prochaine (l’interview a été réalisée le 15 janvier, N.D.L.R.). Pouvez-vous nous en dire plus ?

Monster est vraiment un monstre. Pour participer à l’Eurovision, je voulais proposer une chanson avec une grande signification et un message important. Monster parle donc des monstres qui peuvent entrer dans votre tête et dans vos pensées. Tout le monde a connu ça un jour : se dire qu’on ne peut pas faire ça, qu’on est trop moche, trop gros, trop paresseux… Ces voix dans votre tête qui peuvent vous faire sentir si petit. Les monstres peuvent aussi être les personnes qui vous entourent. Certains ne sont pas dans les meilleures dispositions et manquent de bienveillance avec vous. Ils essaient de vous rendre petit en vous assénant des mensonges et des choses fausses, que vous ne pouvez pas le faire, que vous n’êtes pas assez beau, fort ou talentueux. Ces monstres-là, je les éprouve parfois dans ma vie également, et ils sont si forts qu’ils peuvent vous abattre ou vous rendre très malheureux. Ma chanson parle donc de la lutte contre ces monstres : nous leur faisons face, nous ne les laisserons pas gagner et nous les ferons taire. C’est de ça dont il s’agit. C’est une chanson puissante et dansante. Je ne peux pas encore en dire trop, même si j’en dis beaucoup à présent, mais vous allez le voir. On part d’une petite position, très fragile, et nous grandissons vers la lumière et vers la personne forte que nous pouvons vraiment être si nous n’écoutons pas les monstres. Parce que les monstres ne gagnent pas : c’est nous qui gagnerons.

Vous avez une expérience internationale. Vous avez un grand succès en Flandres. Superman a réalisé des dizaines de millions de streams. Pensez-vous que cette expérience pourrait être un avantage pour l’Eurovision ?

Oui. J’ai acquis un vrai bagage de par mon expérience. J’ai chanté sur des scènes où je pouvais à peine m’entendre, ou pas, à des moments où je ne pouvais pas voir. Je pense que tout cela compte si vous montez sur une grande scène, car il peut toujours arriver quelque chose. On ne sait jamais, si l’in ear tombe ou quoi que ce soit d’autre. Cela peut véritablement m’aider à continuer et à poursuivre le spectacle. J’ai confiance en moi sur scène: c’est ma maison, c’est là où j’ai le plus envie d’être et que je peux m’épanouir. Je pense que ce peut aussi être un avantage, de même que la gestion des interviews et de la presse, dont j’ai aussi l’habitude. Je suis heureuse d’avoir cette expérience : je pense qu’on en a besoin pour un événement aussi important que l’Eurovision.

L’Eurovision est le plus grand concours musical au monde. Les sélections nationales sont très populaires, en Belgique, par exemple. Ressentez-vous une pression particulière par rapport à vos expériences précédentes ?

Une compétition est toujours synonyme de pression. J’ai vraiment envie d’aller à Bâle, et j’ai une chance sur huit d’y aller. Pour cela, je dois bien chanter et assurer sur tout. Mais on peut être très strict avec soi-même, le plus important est de s’amuser. Car si vous n’y arrivez pas – j’espère que j’y arriverai -, essayez de faire en sorte que ce soit une bonne expérience. Ne poussez pas trop fort, car c’est aussi un exercice amusant de partager sa chanson et sa performance. Quoi qu’il arrive, il faut que ce soit une bonne expérience. Bien sûr, je travaille très dur : je vais à la salle de sport le matin, je vais en cours de chant et ensuite, je vais aux répétitions tous les jours. Je vis la vie d’une athlète de haut niveau en ce moment !

Avez-vous des attentes particulières par rapport à l’Eurovision ? Ou pas ?

Je suis très curieuse de savoir ce qu’il en est. C’est un grand « cirque ». Il y a tellement d’artistes qui font la même chose que vous. Nous voulons tous gagner, n’est-ce pas ? Je pense que ce doit être une expérience incroyable d’y être avec tous les autres pays et de vivre le même rêve. Alors les attentes, je ne sais pas. Je veux le vivre. Je veux le goûter. Je veux le sentir. Pouvoir participer à l’Eurovision, c’est un grand pas en tant qu’artiste. Y a-t-il quelque chose de plus grand que cela ? Non. J’ai vraiment envie d’y aller.

Pourriez-vous considérer le concours comme un moyen de poursuivre une carrière européenne ?

Je pense que oui. Ce n’est pas la raison principale pour laquelle je fais cela. L’objectif est de monter sur cette grande scène, d’y faire briller Monster et mon pays. Bien sûr, c’est toujours agréable d’ouvrir des portes ici et là, mais nous verrons cela plus tard. Concentrons-nous sur l’objectif principal : faire de mon mieux et rendre la Belgique fière. J’espère qu’après toutes ces années, nous pourrons à nouveau envoyer une femme à l’Eurovision, car cela fait longtemps que ça n’a pas été le cas. J’espère donc pouvoir apporter un peu de puissance féminine sur scène.

Qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs francophones ?

Ce que je veux vous dire, c’est que j’ai fait une très bonne chanson. Je travaille sur une belle performance. Je veux vraiment aller à Bâle. Alors si vous aimez la chanson, si vous m’aimez et si vous pensez qu’il est temps d’envoyer une femme forte à l’Eurovision pour représenter la Belgique, j’espère que vous prendrez votre décision et que vous la prendrez bien. Je tiens à vous remercier pour tout le soutien que vous m’avez déjà apporté et je vous embrasse très fort.

Un grand merci à Jelle Van Dael de nous avoir accordé cette interview et à Robin De Veen (responsable presse de VRT1) pour son organisation. Rendez-vous demain pour une nouvelle interview d’un(e) artiste de l’Eurosong 2025 !