Ce samedi, aura lieu la toute première sélection australienne pour l’Eurovision ! Un événement attendu et qui concentrera notre l’attention. Sakis vous présentera chaque jour les portraits des dix artistes en lice pour représenter l’Australie à Tel Aviv. Quant à nous, procédons à l’évaluation des chansons proposées à cet Australia Decides 2019 et confrontons nos opinions.

LES LOREEN

Commençons par mon avis personnel sur la question. Bien entendu, cela n’est que mon opinion subjective sur la question. Si vous différez en la matière, exprimez-vous dans les commentaires.

Loreen est comblée, Loreen est aux anges. Cette sélection ne comporte aucune mauvaise chanson, aucune faute de goût, aucun temps mort.

ALFIE ARCURI – To Myself

Belle ballade à message sur l’acception de soi. Nostalgie et émotion, puis progression vers la rédemption. Très « Australie à l’Eurovision ». Formule éprouvée, interprète professionnel et convainquant. Bon produit, bien fini. Mais commence à être du réchauffé. Déjà entendu vingt fois de la part de l’Australie au Junior et au Senior. Moment venu pour une proposition nouvelle, audacieuse, sortant des sentiers battus. Mais très bien pour une première sélection télévisée. Rassurera les téléspectateurs craintifs.

AYDAN CALAFIORE – Dust

Autre ballade, plus marquée, plus néo-rétro. Composition intéressante, classique dans le bon sens du terme. Voix marquante, autre interprète professionnel. Proposition susceptible de plaire au plus grand monde. Reste assez classique tout de même. Pas d’effet de surprise, pas d’angle aigu musical susceptible d’accrocher l’attention des téléspectateurs durant trois minutes. Pourrait prendre vie sur scène dans les conditions du direct. Difficile de trancher, à voir et à méditer. Représenterait l’Australie avec honneur si choisi.

COURTNEY ACT – Fight For Love

Proposition commerciale qui aurait fait les beaux jours du Melodifestivalen dans les années 2000. Morceau bien produit, honnête, point honteux, ni ridicule. Interprète haut en couleurs, susceptible de marquer les esprits. Mais résultat sans saveur, ni originialité. Très générique et anonyme. Bien pour les fans de Courtney et le Drag Race. Hélas, manque d’audace. Paradoxal au fond. Aurait dû creuser la piste de Fuego ou de Toy, au lieu de recopier vieille formule toute faite. À réserver pour futur album de Courtney.

ELECTRIC FIELDS – 2000 And Whatever

Justement, ici, prend le parti de l’innovation, de l’audace, de l’expérimentation musicale. À des années-lumière de ce que propose l’Australie au Concours. Rien que pour cela, mériterait son billet pour Tel Aviv. Excellent morceau à la croisée des genres, ethnique, pop, électro. Et pourtant, accessible et mémorable. Interprètes expérimentés. Avec bonne mise en scène, pourrait aller très loin dans la compétition. Intéressant aussi, car susceptible de donner une image renouvelée de l’Eurovision et l’apparenter aux grands festivals de musique électro. Un choix nécessaire pour l’Australie et le Concours.

ELLA HOOPER – Data Dust

Bel hommage au rock des années 80. Morceau bien produit, rythmé, énergique, plaisant, susceptible de plaire aux nostalgiques et aux autres. Interprète professionnelle, enjouée et rigolote. N’apporte hélas rien à l’Eurovision. Épuise rapidement ses effets et ne subjugue pas. Déjà entendu, déjà vu. À nouveau, ne serait pas un choix honteux ou répréhensible, mais n’avancerait pas beaucoup l’Australie à Tel Aviv. Bref, bien, mais il y a mieux que ces trois minutes.

KATE MILLER-HEIDKE – Zero Gravity

Autre proposition étonnante et retenant l’attention dès la première note. Morceau à tiroir, entre pop, électro et lyrique. Chaque section délivre sa surprise. Emporte dans voyage musical interstellaire. Cerise sur le gâteau : à des allures de plaisir coupable, sans l’être, car ni ringard, ni trop kitsch. Explosera certainement dans les conditions du direct et pourrait propulser Australie très loin. Vois déjà Eurofans, jurés et téléspectateurs lambda aux pieds de Kate. Candidate sérieuse à la victoire. Excellent choix potentiel.

LEEA NANOS – Set Me Free

Morceau électro-pop aux sonorités à la fois contemporaines et réminiscentes des années 80. Néo-rétro-contempo faisant mouche dès la première note. Atmosphère planante, ensemble mémorable, interprète magnétique. Reste accessible. Légère facilité tout de même, mais tellement frais que pardonnable. Autre proposition innovante et remarquable, offrant de nouvelles perspectives à l’Australie. Susceptible de faire taire bien des contempteurs du Concours et surtout, de rencontrer un véritable succès commercial en-dehors de l’Euromonde. Autre choix majeur.

MARK VINCENT – This Is Not The End

The phantom of the opera is neeeeeaaaar… Plongeon au coeur d’une comédie musicale à la Andrew Lloyd Weber. Voix superbe, interpète remarquable, grande classe, chapeau bas. Morceau répondant aux canons du genre. Ni surprise, ni tromperie sur la marchandise. Les amateurs seront aux anges, les autres attendront poliment la fin de ces trois minutes. À titre personnel, trouve cela pompier et peu original. Très bien pour une sélection nationale, pour la diversité musicale, la présentation des talents australiens. Mais autres concurrents avec propositions plus intéressantes. Repartira cependant la tête haute, car ne démérite pas.

SHEPPARD – On My Way

Crie « Australie » à chaque note. Morceau très très australien, dans la lignée des précédents. Très bien produit, très contemporain, parfait à l’oreille, ravira les Eurofans du monde entier. Beau message, très bons interprètes, taillé pour l’Eurovision. Manque cependant de surprise et d’audace. Gentil, poli, propret, alors qu’on attend un morceau qui étonne et fissure l’écran. Seul reproche possible, car ferait un très bon représentant australien. Mais à nouveau, il y a, à mon sens, plus intéressant dans cette sélection.

TANIA DOKO – Piece Of Me

Estampillé « Made in Australia ». À nouveau, reprend tous les options classiques d’une proposition australienne à l’Eurovision. Très bien en soi, mais (bis repetita…) ne fera pas avancer la cause du pays au Concours. De ce qu’on entend, bien produit, honnête, susceptible de bonne transposition à l’écran et en direct. Hélas, stylistiquement timide. Manque de poivre, de piment, de pili-pili. À placer sur futur album de Tania, entre deux morceaux plus emballants.

Pour un coup de maître… La télévision publique australienne nous offre une sélection de luxe, preuve supplémentaire de son engagement envers l’Eurovision. Si seulement tous les autres diffuseurs participants se donnaient autant de peine…

Le plus difficile sera ici de départager les candidats et de ne choisir qu’un seul vainqueur. Certainement, les prestations vocales et les mises en scène, dans les conditions du direct, éclaireront mieux les téléspectateurs et les jurés australiens. Il n’y a de toute façon aucun mauvais choix.

Quant à moi, spontanément et à titre personnel, je retiendrai Leea Nanos. C’est la proposition qui m’a le plus frappé à première écoute, celle que j’écoute en boucle, celle qui me ravit de toutes les façons imaginables. J’adore cette chanson, elle illumine ma saison 2019.

Néanmoins, en prenant du recul, je me demande si l’Australie ne jouerait pas une meilleure carte en envoyant Electric Fields à Tel Aviv. Ce serait un choix audacieux, innovant, remarquable et remarqué. De quoi décoiffer les ménagères belges, les jurés saint-marinais et les retraités tchèques, qui au fond, n’attendent que ça…

LE SONDAGE

À votre tour à présent de vous exprimer ! Donnez-nous votre avis.

Sur ce, rendez-vous samedi pour la grande finale !