Si on balayait les confettis tombés au sol et qu’on prenait un peu de hauteur en cette fin de semaine ! Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou coup de griffe. Aujourd’hui, c’est Kris qui nous ramène en 2014 avec András Kállay-Saunders, représentant de la Hongrie. Cette chanson a terminé à la cinquième place avec 143 points (derrière Not Alone pour l’Arménie). Il vous parle de : Running.
Papa, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Running a été écrite et composée par l’artiste américano-hongrois. Krisztián Szakos a collaboré sur la composition, István Tabár sur les paroles. Cette chanson est inspirée par l’histoire d’un ami d’András, victime d’abus parentaux. Le chanteur souhaitait sensibiliser le public sur le sujet par la musique et inciter les victimes, à parler de leur situation. Le 10 mai 2014, il partage son message avec toute l’Europe. La pochette de son single est évocatrice des violences intra-familiales, pleinement abordées dans son morceau. Un thème social toujours d’actualité, sept ans plus tard…

Running est une excellente chanson pop sur fond drum and bass. Elle a quelque chose d’à part, à la fois sombre et impactante. Elle fut mon coup cœur de cette édition. Elle reçut quelques avis mitigés. Pas assez « légère » pour les uns, trop « grave » pour les autres. À titre personnel, elle aurait mérité davantage d’attention malgré une cinquième place, très honorable. Cette année-là, la Hongrie était dans la course à la Victoire.
Mon opinion personnelle
Pourquoi j’apprécie tant ce titre ? Tout d’abord, l’interprétation énergique et nuancée d’András Kállay-Saunders. Le chanteur est sans faille et ne tombe pas dans le pathos. Il est sur le fil, tout au long de son morceau. András est l’un des meilleurs représentants hongrois choisi par le public par l’intermédiaire de la sélection A Dal.
Elle appelle à l’aide mais personne ne semble s’en soucier. Elle continue de courir, courir, courir. De cette vie folle.
András Kállay-Saunders (2014)
Running délivre un message fort. Musicalement, une émotion sans excès. Scéniquement, une chorégraphie suggestive rodée. Sa rythmique tantôt up tempo, tantôt lente, lui confère une atmosphère ambivalente. A l’image des moments difficiles que peuvent traverser les victimes de violences. Sa composition est ingénieuse. Les « running » répétitifs des refrains semblent être assénés comme des coups de poing, alors qu’ils symbolisent leur échappatoire. J’aime l’intelligente finalité de cette chanson : faire passer un message important au milieu d’un des divertissements les plus regardés au monde !
L’Eurovision, ce n’est pas que des paillettes qui pleuvent et de l’extravagance assumée. C’est aussi Running ! En 2014, cette chanson pleine de sens a prouvait qu’elle y avait toute sa place.
Découvrons maintenant l’avis de Maxence sur ce titre :
« Merci András Kállay-Saunders pour ce chef d’œuvre musical. Oui, je n’en pense pas moins car cette chanson réunit tous les ingrédients: une chanson entraînante portée par un excellent artiste authentique, avec un message fort et triste sur la maltraitance des enfants. Tout ressort dans sa manière de chanter et dans sa prestation à l’eurovision avec une excellente mise en scène. Simplement trois minutes de beauté et d’émotions, certes terribles. »
Et qu’en pense Juliette ?
« Tout est très sombre dans ce morceau. L’atmosphère, la mélodie, l’instrumental, et surtout le texte. Un excellent morceau de drum’n bass dont les paroles évoquent un sujet sérieux. Il s’agit de mon gagnant personnel de 2014.. »
Désormais, à vous de nous dire si cette chanson vous évoque également un souvenir, vous séduit ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Restez fidèles à l’Eurovision Au Quotidien pour un autre jour, une autre chanson !
Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)
Cette chanson parle d’ un sujet peu abordé à l’ eurovision: la maltraitance enfantine.
– C’est en grande partie grâce à cette chanson que j’ai pris la décision de chercher la traduction du texte. En effet, je n’aime pas vraiment cette chanson dans sa forme mais après avoir pris connaissance du contenu de la chanson (après le concours seulement…), j’ai un autre regard sur celle-ci et depuis je la trouve meilleure : un déclic s’est déclenché dans mon cerveau…
En cette année 2014, si Conchita était une gagnante incontournable, la deuxième place du podium devait échoir à Andres Kallay-Sanders !
Pour le choix du sujet bien sur, mais aussi et surtout pour la façon de le traiter : Kris.B a parfaitement exprimé ce que j’en pense.
« Running » est une des meilleures contributions hongroises qu’on ait pu entendre à l’Eurovision : actuelle à tous les sens du terme, musicalement, artistiquement et socialement !
Faire passer un message sans plomber l’atmosphère n’est pas chose facile : on a là une réussite évidente !
Clairement une des chansons qui m’ont le plus marqué en 2014, la première finale que j’ai vraiment suivi de bout en bout.
Une belle chanson sombre et moderne, un rythme bien maitrisé sur un thème dur et un interprête beau et charismatique.
Par contre, et là on sort de l’Eurovision pour davantage parler de la thématique mais j’en profite pour parler d’un truc qui m’indigne dans le clip: c’est la place du parent non violent dans une situation d’enfant battu. Dans ce clip, on dépeint la mère de victime faible, soumise et incapable.
Dans le contexte occidental du XXIème siècle, je trouve que c’est scandaleux d’excuser ce type de mère/parent tout bonnement lâche et aussi abominable que le parent violent.