Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui c’est ZIPO qui nous emmène en 1991 avec Amina (FRANCE) qui a obtenu la 2e place au concours.

Voici une chanson qui m’interpelle encore trente ans plus tard ; comment a-t-elle pu terminer à la 2e place et presque devenir vainqueur de ce concours ?

Je me pose toujours la question car de mon côté, je déteste cette chanson comme rarement j’ai détesté une chanson représentant la France. Je ne trouve pas le moindre petit élément à sauver dans cette chanson : vocalement, c’est neutre, sans puissance mais surtout les « uah, uah » incessants qui essaiment la totalité de la chanson sont absolument insupportables. Quant à la musique, elle est justement trop couverte par ces interjections pour pouvoir jouer un rôle dans l’ensemble de la prestation. Pour moi, c’est juste quelques paroles suivies de borborygmes réguliers : j’étais peut-être le seul à le souhaiter très fort, mais la victoire de la Suède, même si ce n’était pas ma chanson préférée, fut un soulagement indescriptible.

Je n’avais que 15 ans à l’époque, mais ce fut un souvenir indélébile d’autant plus qu’autour de moi, mon entourage l’encourageait à tout rompre pour la victoire !

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.

Nous commençons par l’avis très élogieux de Marie :

« Voilà une chanson magnifique comme la France en fait peu au concours. Tous les ingrédients sont présents pour en faire une proposition compétitive. La mélodie est envoûtante, les paroles ont un sens qui malheureusement sont toujours d’actualité et une interprète charismatique. Le fait qu’elle n’ait pas gagné l’édition 1991 est selon moi, une injustice car qualitativement, elle est d’un niveau supérieur à la chanson gagnante mais c’est ainsi… »

Nous continuons avec l’avis dithyrambique de Rémi :

« Le 4 mai 1991 aurait pu sonner comme un jour de fête nationale pour la France. Il s’en est pourtant fallu d’un fameux et fichu départage pour que trente-et-un an après, nous attendions toujours un•e dign•e successeur•e à Marie Myriam. Inutile de réécrire une histoire déjà dite, mais Amina restera dans notre cœur la sixième merveille de la France à l’Eurovision, du moins sa sixième étoile sur le maillot tricolore. De par son émotion unique et pure, de par ses mots juste splendides (« fille ou garçon, tous ces dictons sont des leçons, ne dit pas non »), de par sa volonté de réunir les cultures et les métissages, quoiqu´en disent certain•es, de par son appel à lever les barrières et à construire des ponts entre les sœurs et les frères humain•es. Amina est notre maison, simple, chaleureuse, accueillante, celle ouverte à tou•tes, quelque soit son origine, son genre, sa condition, parce que ce qui nous lie est tout simplement plus fort que ce qui nous sépare. Merci Amina, et éternelle inclinaison devant vous. »

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous demain pour un nouveau titre à la une.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)