Trois jours après un Super Saturday de folie, et alors que l’eurosphère francophone nage en plein dans la vague Eurovision France, Loreen fran Sverige ne s’est pas débinée, et s’est livrée à ses petits commentaires habituels quant à ses successeurs potentiels. Alors qu’elle s’apprêter à fêter les bougies de ses dix ans de Mello-victoire, elle a regardé avec attention la série 3 au prisme du regard et des oreilles de son incarnation nommée Rémi. Alors, la série 3, qu’est-ce que cela donne façon Loreen ? Réponse immédiate (et spoil : Un-Euphoria).
| Artiste et chanson | Commentaires | Loreen | |
 | Cazzi Opeia – I Can’t Get Enough | Une proposition pop sympathique pour celle qui oeuvre dans l’ombre de la K-Pop. Tout en répondant à certains « standards » de la pop suédoise, I Can »t Get Enough nous présente quelque chose de rafraîchissant, mêlant à la fois des sonorités électro-rétro héritées des années 70 et les musiques actuelles. Le charme vintage et sucré de l’ensemble, ainsi que ses jolies énergie et rythmique, auraient pu offrir une finale à Cazzi Opeia. |  |
 | Lancelot – Lyckligt Slut | Lancelot, chevalier du Melodifestivalen (et de la télé-réalité suédoise) a visiblement oublié de lâcher les chevaux, en témoigne sa sortie de l’écurie dès les séries. Ce avec une ballade pop à la guitare qui ne révolutionne en rien le genre maintes et maintes fois éprouvé, mais qui n’en demeure pas moins aussi agréable que les jardins du Drottningholms slott. Un bien joli et charmant moment qui aurait toutefois gagné à un réel décollage pour que la magie opère pleinement. |  |
 | Lisa Miskovsky – Best To Come | Lisa nous propose une chanson country-pop légère et agréable qui sied très bien à notre revenante au Melodifestivalen après dix ans d’absence. Une atmosphère indéniable se dégage de ces trois minutes légèrement teintées de la nostalgie des nineties, qui nous font à la fois voyager aux Etats-Unis et rester bel et bien ancré·es en Suède. Autant le dire, on a certes connu plus énergique et décoiffant, mais la proposition de Lisa n’en reste pas moins de jolie facture. | |
 | Tribe Friday – Shut Me Up | Une belle volonté et de l’énergie pour le groupe de jeunes newcomers venu sans ambition autre que celle de se faire un nom sur la scène du Melodifestivalen. Un Shut Me Up certes plaisant dans l’ensemble et qui joue le rôle de caution rock de cette série 3, mais une proposition déjà entendue qui manque encore de maturité et de force pour pouvoir prétendre à meilleur résultat. Ce qui n’enlève rien au potentiel de Tribe Friday. | |
 | Faith Kakembo – Freedom | Une belle prestation pour l’infirmière-anesthésiste de métier qui lui vaut une finale somme toute méritée (et surprise). Freedom est un titre certes classique, mais plutôt efficace, qui sied très bien à la belle interprète qu’est Faith Kakembo. L’accompagnement des choeurs au moment du refrain permet de conférer un soupçon de puissance à un ensemble de belle facture, sans qu’il ne vienne bouleverser les codes (là n’est d’ailleurs pas sa mission en soi). Il manque toutefois un petit facteur X pour donner davantage d’ampleur et d’envergure à un ensemble qui n’en demeure pas moins de qualité. | |
 | Linda Bengtzing – Fyrfaldigt hurra! | Schläger La La Land, c’est parti, avec notre multirécidiviste au Melodifestivalen dont elle est assurément l’une des divas, d’ailleurs intronisée au Melodifestivalen’s Hall of Fame. Une proposition rythmée que Linda a défendu avec une très belle énergie sur la scène et dans les rangs de l’Avicii Arena, qu’elle a enflammé. Dommage que Fyrfaldigt hurra! souffre d’un clair goût d’outdated beaucoup trop relevé en 2022, quand bien même avoir des titres de ce tonneau dans nos sélections scandinaves est toujours appréciable, pour ne pas dire un Guilty Pleasure. Attention également à la prestation vocale approximative de Linda sur le prime … |  |
 | Anders Bagge – Bigger Than The Universe | Le gagnant de la soirée, star dans son pays, a délivré l’une des performances les plus marquantes de la soirée, et l’un des titres les plus forts par défaut, ce grâce à sa construction et son refrain. « Simple mais efficace » est d’ailleurs ce qui sied le mieux à ce morceau de facture tout à fait correcte, néanmoins loin du chef d’oeuvre. De là à en faire l’un des candidat·es au titre ? Veto clair, net et précis de ma part. Bigger Than The Universe est sans doute un bon titre, mais clairement sous-dimensionné de par sa simplicité extrême, son classicisme et sa banalité qui ne lui offrent aucune singularité et actualité particulière. Sans compter le soupçon de déjà-vu et de « Faute de mieux ». | |
L’avis de Rémi
C’est une série homogène, mais pas des plus enthousiasmantes que nous a offert le Melodifestivalen samedi soir dernier. Si on est à des années-lumière de la catastrophe annoncée par certains, et si dans l’ensemble, les titres proposés étaient de plaisante facture, je suis de mon côté resté un soupçon sur ma faim (alors même que je me sustentais de bananes en Norvège). Surtout, je constate qu’entre la première écoute dans le feu du direct et du Live Tweet, et les réécoutes suivantes, mes points de vue se sont affiné dans un sens comme dans l’autre.
Ainsi, si je suis aujourd’hui plus enthousiasmé par les prestations et les titres de Cazzi Opeia et Faith Kakembo, je suis nettement moins emballé désormais par celle de Lancelot et surtout le Bigger Than Universe d’Anders Bagge, dont je tremble à l’idée que les suédois·es puissent en faire leur porte-drapeau 2022. Une victoire de ce titre en dirait d’ailleurs long sur l’état de santé du Melodifestivalen, qui avait consacré l’année dernière un titre inférieur à ses standards qualitatifs, ce qui s’est soldé par une quatorzième place à Rotterdam, soit une sortie du top 10 pour la première fois depuis 2013. C’est clairement le risque que courrait selon moi le pays – et je me permets de le dire avant même la tenue de la série 4 – à couronner certes une personnalité d’expérience et reconnue, au titre certes dotée de sa petite efficacité, mais clairement pas taillé pour le concours de l’Eurovision. À voir ce qu’en penseront les jurys internationaux le 12 mars prochain.
Rendez-vous très vite pour la suite de l’aventure 2022 du Melodifestivalen !
Crédits photographiques : SVT
Complètement sous le charme du morceau de Cazzi Opeia pour ma part. Je lui aurai donné la finale avec……
Pas grand monde en fait..
Faith Kakembo est ma numéro 2 mais franchement son morceau ne m a pas retourné.
Sinon, j’ai très peur que la Suède envoie Anders Bagge. Ce serait un très mauvais choix dans l’optique d’un bon résultat.
Seuls les jurys internationaux pourront nous sauver de cette issue dans 3 semaines.
J’espère que ce n’est pas Anders Bagge qui gagnera pour la Suède car franchement il y a beaucoup mieux à mon avis !! (Liamoo, Cornelia Jakobs, peut être Anna Bergendhal et Klara Hammastrom ?)
J’espère à la limite que la victoire se jouera entre Liamoo et Cornelia Jakobs parce que selon moi c’est les deux meilleures propositions suédoises !! Mais par pitié PAS Anders Bagge parce que la Suède ne sera pas en finale sinon… À eux de voir ! Tusse a fini 14eme il faudrait peut être qu’ils voient qu’elle est la meilleure technique à aborder pour revenir dans le top 5/10 …
– Pour le moment, je ne peux pas confirmer car il faut attendre la 4e série du Melodifestivalen, mais contrairement aux avis précédents, la seule chanson qui pour le moment m’a paru largement plus originale que toutes les autres et qui a fait « tilt » dans mes oreilles, c’est bien celle d’Anders Bagge. Donc ne préjugeons de rien à l’avance, mais si c’était lui qui aille à Turin, j’en serai enchanté.
Faith Kakembo était ma gagnante de cette série : une chanson et une présentation modernes et élégantes, une très bonne voix même si j’aurais aimé qu’elle pousse un peu plus.
J’ai aussi beaucoup aimé Lancelot que j’ai trouvé mélancolique, voire résigné à une certaine tristesse.
La chanson de Cazzi Opeia est très réussie mais sa mise en scène est clairement à améliorer. Pour Linda Bengtzing c’est tout le contraire : une excellente interprète et une mise en scène énergique au service d’un titre médiocre.
La prestation de Lisa Miskovsky m’a parue oubliable sur le moment mais j’avais tort : le refrain m’est resté dans la tête tout le week-end 🙂 Au final c’est une bonne proposition, chaleureuse et positive.
Les 3 minutes d’Anders Bagge étaient agréables, bien que je trouve la chanson prévisible et les paroles creuses. Ce qui m’a frappé c’est surtout à quel point la scène semblait petite dès que les plans s’élargissaient trop et montraient toutes les limites de l’écran LED.
Enfin, lanterne rouge pour les Tribe Friday : là encore une mise en scène très réussie mais une chanson bien trop pop pour se démarquer. J’aurais préféré quelque chose de plus audacieux, moins facile d’accès.
Des 3 demi-finales, celle de samedi dernier a été la plus pauvre. Rien n’a retenu mon attention. Même pas « Freedom » dont j’ai trouvé l’interprétation limite avec des fausses notes et une scénographie assez cliché et dans la veine de Tusse mais en version ballade. Quant à Anders Bagge, certes, il a bien chanté mais la chanson est presque une caricature des grandes envolées mélodiques du concours tel qu’on s’en faisait l’idée il y a longtemps…