Notre saison 2 des lanternes rouges touche à sa fin. Mais avant de partir, je ne vous offre pas une mais deux lanternes ! Plaisir d’offrir, joie de recevoir ! Et l’on commence avec …

Micha Marah

Aldegonda Angelina Francisca Leppens qui deviendra plus tard Micha Marah est née le 26 septembre 1953 à Vieux-Turnhout dans la province d’Anvers coté Belgique flamande, donc. Si sa sœur, Mieke choisit la voie du stylisme, Aldegonda préfère prendre un chemin différent en s’orientant vers la musique. Elle a à peine 16 ans quand elle sort son 1er 45 tours De majoretten (Des majorettes). Ce n’est qu’un petit succès mais suffisant pour attirer les yeux des producteurs de la télévision publique flamande.

Et l’eurovision dans tout ça ?

En effet, en 1971 (les années impaires étant dévolues à la BRT ancien nom de la VRT), voit le retour d’une sélection nationale. 12 titres sont sélectionnés pour la finale dont 3 de… Micha ! Oui, carrément ! Hélas, ils font tous chou blanc ! Car si vous avez lu l’article sur les lanternes rouges de 1971, vous savez que c’est Nicole & Hugo qui ont gagné (gagné certes, mais pour cause de jaunisse contractée par Nicole c’est un autre duo qui est parti à Dublin). Qu’à cela ne tienne, cela lui a servi d’entrainement !

Et de 1 !
Et de 2 !
Et de 3 ! (faites votre choix !)

Si elle ne part pas dans la capitale irlandaise, Micha obtient quand même son 1er tube avec Tamboerke et a même un 2ème succès grâce à sa reprise en flamand de En un mondo nuevo la chanson représentant l’Espagne lors de cette même édition. Et si elle fait l’impasse sur la finale nationale belge de 1973, elle décide de prendre part à celle de 1975. Et cette fois-ci, elle vient avec seulement 2 titres dont un en duo avec le groupe The Peebles. Hélas, son titre en solo Kom bij mij (viens avec moi) se place 7ème sur 10 et le 2ème ‘t Is over (C’est fini) prend la 5ème place.

Et de 1 (bis) !
Et de 2 (et simplement deuuuux !)

4 ans plus tard, grande nouvelle ! Micha est (enfin) choisie en interne par la BRT ! Mais la contribution belge sera élue en partie par le public et en partie par un jury. Et quelle est la procédure me demandez-vous ? Et bien 6 chansons ont été écrites et sont donc interprétées par notre 1ère lanterne de la semaine. Chaque samedi du mois de février 1979, le titre qui a le moins les faveurs des téléspectateurs est éliminé. Si ces demi-finales se déroulent sans accroc, il n’en est pas de même pour la finale. Il y a un MAIS et il est de taille. Micha déteste au plus haut point Hey Nana et lui préfère plus largement Comment ça va ? Est-ce là de la taquinerie de la part des 20 membres du jury (qui sont seuls décisionnaires du choix final) ? Car c’est bien le titre honni par notre jeune artiste qui sera interprété lors du 24ème concours Eurovision de la chanson ! Les jours suivants la sélection nationale Micha fait tout son possible pour refuser l’œuvre qu’elle est sensée défendre. Tout d’abord en accusant les jurés d’avoir falsifié les bulletins de vote puis en racontant que Hey Nana est un plagiat, espérant ainsi se faire disqualifier. Mais rien à faire, la BRT l’envoie elle et son équipe en Israël ! Là-bas, le 31 mars 1979, malgré le fait qu’elle donne le change face aux caméras, les jurés européens (peut-être au courant de l’affaire) ne sont guère enthousiastes. Et notre jeune belge ne doit son salut qu’aux 2 points du Danemark et du Royaume Uni et au petit point de l’Allemagne. Ainsi se finit tragiquement l’aventure de Micha en terre eurovisionnesque.

Hey Hey, j’aime pas le titre que je chante !
Peut-être etes-vous du même avis que Micha et aurez préféré Comment ça va ? (Dites nous tous en commentaires)

Et après l’Eurovision ?

Alors que le concours aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour sa carrière, il n’en est rien et Micha continue sa petite route en continuant d’enregistrer des LP. Un de ses plus grand succès est un album sorti en 1983 destiné aux enfants et qui s’intitule Alleen voor kinderen (Seulement pour les enfants) qui sera suivi d’une 2ème partie l’année suivante et d’une 3ème partie en 1985. Suite à cela, on lui confie tout naturellement une émission jeunesse, ce qui fait d’elle, la Dorothée locale (tiens, tiens comme Jahn Teigen, notre lanterne rouge de la semaine dernière). Durant cette décennie et la suivante, elle présente aussi des shows à la radio et continue d’apparaitre sur les chaines de langues flamandes en tant qu’actrice et bien sûr chanteuse ! A ce sujet, elle publie un single pour son quarantième anniversaire Veertig jaar (Quarante ans… C’est originale !) qui s’éloigne de son genre de prédilection qu’est le schlager.

Elle délaisse de temps en temps sa langue maternelle pour sortir quelques compositions en anglais fortement inspirées du folklore irlandais. En 2006, elle s’associe à Alana Dante (participante à la sélection nationale belge en 1999) et à… Sandra Kim (que je n’ai pas besoin de vous présenter) pour créer le trio Soul Divaz reprenant des tubes des années 60. Depuis 2016, Micha a repris du service sur Ment TV, une chaine de télé flamande où elle interview des personnalités belges néerlandophones.

Micha Marah fêtera le 26 septembre, ses 71 ans.

Micha en 2022

Dans le monde impitoyable du concours Eurovision, Micha n’a pas été seule sur la dernière marche. Elle a pu compter sur la présence de…

Christina Simon

Christina simon est née le 9 octobre 1954 à Lochau petite ville située au bord du lac de Constance et à quelques kilomètres de la frontière avec le Liechtenstein. Son vrai nom de famille est Ganalh. Rien de son enfance ne nous est parvenu mais en début de carrière, elle a changé à plusieurs reprises de noms d’artiste. Christina Simon donc, mais aussi Anne-Christie (à ne pas confondre avec Ann Christy candidate de la Belgique en 1975) et enfin Ina Wolf. Dans le Vienne des années post 60’s, elle fait partie d’un groupe de jeune auteurs-compositeurs et interprêtes. C’est d’ailleurs dans cette « tribu » qu’elle rencontre celui qui deviendra son mari, Peter Wolf. L’ORF (chaine publique autrichienne) lui permet d’apparaitre dans quelques émissions de variétés. En 1973, elle sort son 1er 33 tours Meine Bilder (Mes images) qu’elle enregistre avec l’orchestre de l’ORF sus-mentionnée. Deux de ses singles Es gibt keinen Weg (Il n’y a pas moyen) et Sha-La-La sont produits par un musicien qui ne tardera pas à être célèbre : Giorgio Moroder. En 1977, elle déménage aux États-Unis avec son compagnon mais fait de fréquents allers-retours en Autriche pour jouer dans des pièces de théâtres ou des comédies musicales telles que Mayflower ou Jesus Christ Superstar. Elle publie un 2ème album en 1978. Quand arrive l’année 1979…

Non ce n’est pas le (mythique) générique d’Interville !

Et l’Eurovision dans tout ça ?

Ici pas de sélections à rallonge au règlement compliqué. L’ORF choisi Christina en interne. Les paroles sont écrites par l’auteur-compositeur-animateur-acteur-metteur en scène (rayez la mention pas inutile) franco-autrichien André Heller et la musique est de Josef Dermoser (même si le nom de Peter Wolf apparait dans les crédits celui-ci n’est pour rien dans la chanson !). Comme le concours à lieu à Jérusalem, il est décidé d’y inclure le nom de la capitale israélienne. Malinx le lynx ! Sauf que… Heute in Jerusalem (Aujourd’hui à Jérusalem) n’a pas le succès escompté en ce beau mois de mars 79. Seuls l’Italie, qui lui donne quand même 4 points et le one point du Royaume Uni (bien sympathique ce soir-là) sauvent l’Autriche de la déroute ! Dommage pour cette ballade agrémentée d’un saxophone (mais Johnny Logan la vengera un an plus tard !)

Et après l’Eurovision ?

Après le concours, elle repart aux États-Unis, plus précisément à Los Angeles où elle épouse Peter Wolf. Leur témoin est un de leur compatriote fraichement installé à New York, le futur double oscarisé Christoph Waltz. Dans les années qui suivent, elle publie 3 albums avec son mari sous le nom de Wolf & Wolf. Mais être interprète l’intéresse de moins en moins et elle préfère se mettre au service des autres. Elle écrit pour : Les Pointer Sisters, Natalie Cole (fille de Nat King Cole), Paul Young et le groupe Chicago. Un de ses titres atteint même la 1ère place des charts aux États-Unis et au Canada (et des accessit dans de nombreux pays) grâce au groupe Starship et la chanson Sara !

Après le terrible tremblement de terre survenu en Californie en 1994, Christina/Ina retourne définitivement en Autriche. Elle se remet à chanter principalement dans son genre de prédilection, le jazz. Elle se produit surtout dans les pays germanophones. En 2014, pour fêter les 20 ans de son retour dans son pays natal, elle donne pendant 2 jours un concert où l’on peut l’entendre reprendre les tubes de ABBA. Elle continue aussi sa carrière de parolière.

Christina Simon/Ina wolf en 2021

Christina Simon a eu deux enfants avec Peter Wolf. Ils divorcent peu après leur retour en Autriche. Elle fêtera ses 70 ans dans quelques semaines !

A la semaine prochaine pour une nouv… Et bien non, cette saison se termine… Enfin, non pas tout à fait ! Rendez-vous la semaine prochaine !

Crédit photo : Lolotte pour l’EAQ/ Réseaux sociaux des artistes

Crédit vidéo : chaine Youtube de : Freisen / Stany Vanclee / Spleeny / georgios Symeonidis / Mathiasehv / Pjh Mhm / RHINO