EDITO. En cette fin décembre, l’équipe souhaitait partager ses meilleurs moments de la saison 2019. Nous voulions, chacun et chacune, exprimer un instant de grâce, de déception, de stupéfaction, d’excitation… tout à la fois ! Jusqu’à ce que Rotterdam vienne les chasser une par une, voici nos inaltérables images de l’année, que nous gardions en mémoire. L’EAQ livre SON édition écoulée, dans une large gamme d’émotions : la dernière de la décennie, contée par notre rédaction…

Résonnez trompettes !

Marie a longuement réfléchi sur un moment marquant. Notre rédactrice en a conclu, que l’événement qu’elle a préféré, était le même chaque édition. Après des mois de rumeurs, de sélections acharnées, d’eurodrames, de choix de chansons et de pré-parties, un seul temps venait concilier l’ensemble : le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier. Quelques secondes musicales, annonciatrices de l’issue de la compétition et des tribulations des eurofans. Le 18 mai dernier, 21 heures pétantes, la musique résonne. L’excitation laisse place au stress. Le dénouement est proche : qui de Duncan, Mahmood, Luca… repartira avec le micro de cristal dans trois heures ? A cette minute, Marie est en effervescence. Pour elle, le meilleur est à venir même si son favori ne gagne pas ou que son mécontentement, l’emporte sur les résultats. Ses émotions s’allient au plaisir de l’instant présent. Elle sait qu’elle va vivre cette édition, à fond et à sa manière, comme chaque fois. Le concours 2019 n’échappe pas à la règle : l’hymne international ravive la petite flamme intérieure de Marie.

Un rêve touché du doigt…

En février dernier, Pascal se souvient d’une clameur en provenance du public, habituellement réservé du thêatre Ariston. Au terme des cinq soirées, la révélation du classement de la 69ème édition du Festival de San Remo se déroule sous ses yeux. Comme tous les ans, quelques sifflements de déception marquent la désapprobation de la salle à l’évocation des nommés. Quatre artistes restent en lice : Mahmood le nouveau venu, Ultimo la star montante, Il Volo le trio lyrique et Loredana Bertè : presque 70 ans, une carrière d’un demi siècle, une personnalité explosive. Après un parcours en dents de scie, sa participation à San Remo a tout d’une rédemption. Plébiscitée, la vétérante vise le trophée. Finalement, la colère du public prend le dessus : les spectateurs comprennent que Loredana termine quatrième et que pour elle, l’espoir de la finale s’évapore. La bronca est générale ! C’est ce rêve touché du doigt, que Pascal retient.

Arlequin, Mahmood et polichinelle…

Le Festival de San Remo aura marqué les consciences au fer rouge. Rémi choisit la réaction épidermique contre la victoire de Mahmood, l’hiver dernier. Nous connaissions les italiens, passionnés, démesurés, mais c’est une véritable comédie à l’italienne qui se joue sur les planches d’Ariston. Une victime collatérale échappe aux projectiles maraîchers, mais point à la vindicte sanrémasque infatigable. L’artiste est vainqueur, les présentateurs dépassés. Bien que le public le classe dernier : de quel droit humilier un jeune interprète de qualité, parce que la grande favorite est éliminée ? Étonnement pour le chanteur milanais, dont le regard en dit long. Ajoutés à tout cela, les relents haineux de certaines figures politiques après la bataille. Heureusement, notre membre de l’équipe est satisfait : Mahmood, érigé au rang de nouvelle star de la scène musicale européenne, n’en déplaise à ses détracteurs. Rem_Coconuts n’oublie pas ce moment de grâce, fascinant, improbable et unique, véritable commedia dell’arte, tragédie shakespearienne, soap-opéra sans le savon et l’opéra…

Prix BFF de l’année…

Sakis retient deux valeurs indispensables dans la vie et à l’Eurovision : l’Amour et l’Amitié. Une nouvelle fois, nos eurostars en ont fait la démonstration immense. A commencer par Chingiz Mustafayev, qui a beaucoup touché notre rédacteur. Au-delà d’une présence incroyable, c’est son entente avec les autres participants, dont il garde le souvenir. Le représentant azéri a montré que la compétition est aussi le Concours européen de l’Amitié, aux côtés de Tamta et du représentant italien. C’est aussi le Concours européen de l’Amour, avec un grand « A » : après avoir loupé une deuxième occasion de représenter la France, Emmanuel Moire l’a ému avec La promesse. La déclaration de Seemone au « premier homme de sa vie », a été l’une des révélations de l’année. Selon lui, ces quelques larmes versées auraient eu leur chance de victoire, après Marie Myriam. Ce sont ces Prix de l’Amour et de l’Amitié, que Sakis décerne.

Embrasse-moi, si tu peux !

Puisque l’amour n’a pas de religion, l’amour n’a pas de race, l’amour n’a pas de limite, que l’amour est amour, votre rédacteur du jour retient le baiser qui a enflammé la première demi-finale de la 64ème édition. Le 14 mai dernier, Dana International interprète Just The Way You Are de Bruno Mars dans une robe rouge passion. La performance de la Diva est séquencée par des couples de « tous bords », qui s’embrassent au passage de la kiss cam : hétérosexuels, homosexuels, jeunes, moins jeunes, passent au crible de la caméra en forme de cœur. Doux Jésus ! Plan resséré sur le smack de deux garçons à une heure de grande écoute et en mondovision. Face à une chanteuse qui a revendiqué sa transexualité en 1998, notre concours prône son inlassable tolérance et montre sa perpétuelle diversité. Assi Azar à la présentation, ouvertement gay et engagé pour la cause LGBT, sera l’autre icône de la soirée. Je salue l’audace de la télévision israélienne, quand certains diffuseurs ne sont pas prêts de respecter la « pluralité » de l’être humain sur leurs antennes.

Mondial de la coiffure…

André partage un souvenir singulier et capillaire. Il garde en mémoire la première prestation de Monika Marija à la sélection de l’Eurovizijos atranka. Loreen trouvait « sa voix extraordinaire, sa présence magnétique, son aura incroyable ». La sélection lituanienne s’étire sur deux mois : l’artiste y interprète deux chansons, dont Criminal. Notre rédacteur adore le titre, dès les premières notes. Le costume de samouraï suscite des réactions et sa coiffure en forme de toile d’araignée, marque les esprits. André qualifie sa proposition comme un pur moment eurovisionesque, inoubliable, comme nous les aimons. Pour lui, un seul regret : que Monika ne soit pas allée plus loin, poussée potentiellement par les jurys. Le 23 février, Jurijus Veklenko gagne la finale de l’Ea avec Run with the Lions. C’est cet épisode de sélection balte, qu’André confie.

Accusées, levez-vous !

De Destination Eurovision au Festivali I Këngës, en passant par la Selectia Nationala : la saison aura fait connaître une palette d’émotions, à Pauly. Une seule soirée lui aura toutes faites ressentir : la finale allemande d’ULFI. Une présélection labyrinthique, mais qui accouche d’une distribution impeccable avec Lilly Among Clouds et BB Thomas. Le septième ciel est atteint avec Wear Your Love : sa chanson préférée de toute la saison. Le fameux canapé belge est à nouveau réuni pour un samedi soir anthologique. Son mari chéri germanophone aide à la traduction, pendant que son cœur bat que pour Aly Ryan. Le cercle d’amis tombe d’accord : Lilly ou Aly, pour voir l’Allemagne briller à Tel Aviv. Une horreur criarde et ridicule, aura raison d’elles : Sister des sœurs faussaires. Le vote des jurys internationaux leur accorde la victoire. Le panel Eurovision rassure. Au final, le vote du public enterre. Carlita et Lolotta l’emportent. Le salon est silencieux, la soirée est ruinée. Trois mois plus tard, Schadenfreude (jubilation) attendue : le même sofa assiste à l’humiliation des S!sters avec leur nul point et leur avant-dernière place. Pluie de critiques sur la télévision publique allemande et disparition de ses deux représentantes. Une justice eurovisionesque immanente, se demande encore notre rédacteur en chef.


Euroquotidienneurs, VOTRE moment marquant de l’édition 2019 est attendu plus bas. Toute la rédaction de l’Eurovision au quotidien se joint à moi pour vous souhaiter une belle fin d’année. Soyez encore plus heureux et encore plus nombreux sur nos pages, l’an prochain. La saison 2020 se poursuit : de l’information, du sondage, de la découverte, beaucoup d’amour et un zeste d’espièglerie…


(Avec l’aimable participation de la rédaction)