Plus que 24 heures avant l’ouverture des hostilités. Ici, l’impatience guette autant que là, pendant que les 29 participants doivent sentir la pression monter à l’approche de leurs premiers pas sur la scène de l’Ariston. L’occasion de revenir sur les derniers bruits de couloir et autres coulisses du plus grand festival italien !
Au programme : Money, Money, Money, une jambe en moins pour l’une des participantes, une couverture iconique et une dernière prise du pouls des bookmakers. À vous de choisir !
Sanremo : une affaire qui roule !

Le quotidien national Il Corriere della Sera vient tout juste de publier une enquête sur les dessous financiers de Sanremo, et les chiffres révélés ont de quoi donner le tournis.
Pour l’édition 2024, ce sont ni plus ni moins que 60 millions d’euros de recettes publicitaires qui ont été engrangés ! Une chiffre qui a de quoi donner le tournis, surtout que l’édition 2025 a d’ores et déjà dépassé ce record avec 67 millions de recettes publicitaires enregistrées à la veille du lancement. L’enjeu est d’autant plus grand pour la RAI, confrontée à une baisse inédite de ses audiences au profit du groupe Mediaset. Si l’organisation du festival est certes coûteuse, ces recettes permettent ainsi à Sanremo de s’autofinancer – autrement dit, de ne rien coûter au contribuable italien. Avec sa part d’audience record (66% en moyenne en 2024), sa grosse dizaine de millions de téléspectateurs enregistrée chaque année et son audience sociale croissante, Sanremo représente, de surcroit, une vitrine inégalable pour les annonceurs et les sponsors, nombreux à se bousculer au portillon, tandis que des opérations de communications annexes sont lancées en partenariat avec la municipalité locale.
Côté billetterie, les tarifs pratiqués (en augmentation de 19% par rapport à 2024) représentent également une ligne de recettes non négligeable, bien que seules 2 000 personnes puissent assister à chaque soirée du fait de la taille de l’Ariston. Pour assister à l’édition 2025, il a ainsi été demandé aux festivaliers de débourser entre 110 euros (place en tribune pour les quatre premières soirées) et 730 euros (place en gradins pour la finale) pour assister au plus grand festival de musique italienne. Surtout, transport, hébergement, restauration et frais annexes compris, les dépenses quotidiennes de chaque festivalier sont estimées à 500 euros selon le cabinet de conseil EY.
En termes d’impact économique pour le territoire, Sanremo et sa municipalité peuvent donc se réjouir de bénéficier d’une manne financière considérable : l’impact économique du festival est estimé à 245 millions d’euros pour l’édition 2025, avec la création de près de 1 500 emplois. Une affaire en or pour la station balnéaire d’environ 53 000 habitants, mais aussi pour la RAI (pour laquelle l’enjeu est d’autant plus grand qu’elle est confrontée à une baisse inédite de ses audiences au profit des chaînes du groupe Mediaset) et les annonceurs, qui profitent eux aussi de cet impact financier considérable.
Reste LA question : à combien s’élèvent réellement les coûts d’organisation de Sanremo ? Si la RAI reste désespérément muette sur ses chiffres (comme un certain France Télévisions lorsqu’il s’agit de parler des finances du Junior…), le Corriere estime le budget de l’édition 2025 à 20 millions d’euros (!), soit davantage ou quasi autant que l’organisation de l’Eurovision ! Un chiffre qui inclut les droits de la marque « Festival della Canzone Italiana », les cachets des artistes (53 000 euros par chanson versés à titre de remboursement des frais liés à l’ensemble du concours), la location du théâtre de l’Ariston (1,6 millions d’euros, selon les révélations de son propriétaires), le cachet de Carlo Conti (500 000 euros pour la direction artistique et la semaine Sanremo), celui des co-présentateurs (20 à 40 000 euros par personne, exception faite de Gerry Scotti, qui n’a pas souhaité être rémunéré) et des invités (50 à 100 000 euros par personne), sans oublier l’ensemble de la technique et de logistique. Mais avec un tel niveau de recette et l’impact financier pour l’ensemble des acteurs, autant le dire : Sanremo est une affaire qui roule !
Hijo de la Luna…

« Che fai rumoooore… » Chaque année, le Prix Lunezia (« Prix de la Lune ») qui célèbre en 2025 sa trentième édition – récompense des artistes et des chansons italiennes pour leur valeur littéraire et musicale, avec le soutien de nombreux partenaires médiatiques, télévisuels et institutionnels. À l’occasion du festival de Sanremo, un prix spécial est accordé depuis 2004 à l’une des chansons participantes : de quoi offrir non seulement une récompense de prestige à ses auteurs-compositeurs et à son interprète, mais aussi la possibilité de participer à un événement spécial organisé à l’été et à l’automne 2025 sur plusieurs scènes du pays.
Après délibération, le jury (composé de 14 membres) a choisi de récompenser Simone Cristicchi pour sa chanson Quando sarai piccola, saluant ici ici une « représentation profondément émouvante du lien enfant-mère, qui tisse le passé et le présent tout en explorant un thème humanitaire et familial qui n’avait jamais été abordé dans une chanson ». Le chanteur s’est imposé devant deux des favoris de la presse, Joan Thiele avec sa chanson Eco et Brunori Sas avec le titre L’albero delle noci.
Simone Cristicchi succède ainsi à Madame (2021), Giovanni Truppi (2022), Coma_Cose (2023) et Negramaro (2024), au palmarès d’un prix symbolique qui tend essentiellement à récompenser des outsiders du festival. Même si un certain Diodato était reparti avec le Lunezia sous le bras quelques jours avant de triompher à l’Ariston en 2020…
Attention à la marche !

Sanremo 2025 commence au mieux pour l’ancienne représentante italienne à l’Eurovision 2016, si l’on en croit la photo postée sur ses réseaux sociaux. « Non c’è nessun grado di separazione tra me e le scale dell’Ariston » : traduit en français, cela donne « il n’y aucun degré de séparation entre moi et l’escalier de l’Ariston ». Et pour cause puisque, lors des répétitions, Francesca Michielin est accidentellement tombée dans les escaliers de la salle hôte et se retrouve aujourd’hui avec une belle attelle à la jambe, à seulement 24 heures de sa première prestation. Mais la chanteuse, à qui la santé joue décidément des tours (elle avait subi l’ablation d’un rein l’année dernière), reste plus que jamais en course, et compte bien sûr son ami Bibendum pour la réconforter de cette mésaventure. Dans l’espoir que la chanteuse se rétablisse au mieux et au plus vite… même si on ne risque pas de la voir sur pied pendant la semaine.
Moralité : attention à la marche (de l’Ariston !)
Les bookmakers à J-1


Renversement de numéro 1 ! Il a suffi d’une matinée pour tout changer. Alors que Giorgia était jusqu’ici accrochée à la pôle position depuis les retours très favorables de la presse, elle vient d’être dépassé à l’instant par Olly, à qui les parieurs octroient 17% de chances de victoire, soit pile le même score que la vétérane. Le duo de tête devance assez nettement Irama, désormais troisième avec 9% de chances devant Achille Lauro, toujours dans le coup, et Fedez, remonté à la cinquième place avec 7%. En queue de peloton, Marcella Moda ferme toujours la marche, accompagnée dans le bottom 5 de Rkomi, Serena Brancale, Moda et Sarah Toscano. Les eurostars sont quant à elle en milieu (Francesco Gabbani 11ème, Francesca Michielin 15ème) et en deuxième moitié de tableau (Massimo Ranieri 19ème).
Les premières prestations live de mardi soir changeront-elles la donne ? Il est fort à parier qu’elles feront en tout cas bouger certaines lignes.
« Sanremo 2025, la galerie de la musique »



Nouvelle photo de famille pour les participants de Sanremo qui, comme de coutume, se voient offrir la prestigieuse Une de l’édition italienne de Vanity Fair. Les 29 sont ainsi mis en scène dans un majestueux tableau sous forme de triptyque réalisé par le photographe Joseph Cardo, qui s’est inspiré pour cela d’une ouvre du peintre flamand David Teniers le Jeune intitulée L’archiduc Léopold Guglielmo, datée de 1647 et exposée au Musée du Prado à Madrid. Ce tableau représente l’archiduc entouré de ses amis, à l’intérieur de sa collection d’art, tous tournés vers le spectateur. Pour vous amuser au jeu de la comparaison, voici l’œuvre originale datée de la Renaissance. Réputé pour sa polyvalence et son œuvre prolifique, son auteur a marqué l’histoire de la peinture flamande de par ses innovations dans une diversité de genres. IL est notamment connu pour ses mises en scène de la paysannerie, des tavernes ou encore des collections d’art, logiquement.

Ce n’est pas la première fois que ce dernier inspire la scène musicale italienne, puisque Francesco Guccini avait utilisé l’oeuvre comme couverture de son album Ritratti en 2004. Rien de tel qu’une scène aussi majestueuse pour célébrer « la semaine la plus importante de la musique italienne » dixit Vanity Fair !
Rendez-vous demain soir à partir de 20h40 sur RAI Play, RAI1 mais aussi le compte X d’Eurovision au Quotidien pour suivre ensemble la première soirée tant attendue du plus attendu des festivals !
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