Ah, les années 2000… Que de bons souvenirs ! C’était assurément LA décennie de la Grèce. Nostalgie… L’une des prestations qui m’a grandement marqué, nous ramène à Belgrade, en 2008. Retrouvons-y la pétulante Kalomoira et son anthologique pop-up !
L’EUROSTAR
Née en 1985 à West Hempstead, dans l’État de New York, Maria Kalomoira grandit dans le restaurant de ses parents. Désireuse de devenir chanteuse professionnelle, elle suit des cours de musique et joue dans l’orchestre de son école. En 2003, elle termine deuxième à un concours musical, ce qui lui permet de se produire sur plusieurs grandes scènes.
En 2004, elle décide de s’inscrire aux auditions new-yorkaises de la Star Academy grecque. Elle est retenue et s’envole pour Athènes, alors même qu’elle ne maîtrise pas encore couramment le grec. Là, à la surprise générale, elle remporte le télécrochet et décroche un contrat avec Heaven Music.
Dans la foulée, elle publie son premier album, porté par les singles Nomizeis et Ego Eimai i Kalomoira. La chanteuse devient aussitôt numéro un des ventes en Grèce et à Chypre.
En 2005, sans plus attendre, elle publie son deuxième album, porté par le single Paizeis. Le succès est à nouveau au rendez-vous, Kalomoira reste en tête des classements.
Kalomoira, demandée de partout, se produit sur les plateaux télévisées et les scènes hellénophones.
L’EUROTUBE
Fin 2017, elle est retenue conjointement par sa maison de disques et la télévision grecque pour participer à la sélection nationale pour l’Eurovision 2018. Celle se tient le 27 février, à l’Athinon Arena d’Athènes. Kalomoira affronte deux autres concurrents : Chrispa et Kostas Martakis.
Au terme d’un vote combiné, 60% pour le public, 40% pour le jury, Kalomoira l’emporte largement avec 50% des votes. Kostas termine deuxième ; Chrispa, troisième. L’émission est un succès d’audience.
Pour promouvoir ses chances, Kalomoira se fend d’un vidéoclip officiel et entame une large tournée européenne. Elle se produit ainsi en Azerbaïdjan, en Roumanie, en Turquie, en Bosnie-Herzégovine ou encore en Serbie.
L’EUROPRESTATION
Inscrite dans la première demi-finale, Kalomoira survole la compétition. Accompagnée par deux choristes et trois danseurs, elle réalise un numéro chorégraphié à l’extrême, dont le point d’orgue est l’ouverture du fameux livre pop-up géant. L’Europe est sous le charme. Kalomoira raffle quatre « douze points » et remporte sa demi-finale.
En finale, elle réitère sa prestation. Elle décroche six « douze points » (Albanie, Allemagne, Chypre, Roumanie, Saint-Marin et Royaume-Uni) et obtient 218 points. Hélas, la concurrence est plus rude. Kalomoira termine troisième, un excellent podium, derrière Dima Bilan et Ani Lorak.
Loin d’être déçue, Kalomoira conservera toujours un excellent souvenir de son passage à l’Eurovision. Cela d’autant plus que Secret Combination rencontre un vif succès. Numéro un en Grèce et à Chypre et classé dans la plupart des pays européens, ainsi qu’au Canada.
PAR LA SUITE
Toujours en 2008, Kalomoira sort un autre album pour profiter de la vague eurovisionesque. Malheureusement, des désaccords grandissants avec Heaven Music empêchent toute promotion et le succès est en demi-teinte.
Néanmoins, la chanteuse et sa maison de disques surmontent leurs différents. En 2010, Kalomoira sort un nouveau single Please Don »t Break My Heart, suivi en 2011 par This Is The Time.
La chanteuse décide alors de se consacrer à sa famille. Elle épouse son compagnon et donne naissance en 2012 à des jumeaux. Elle vit alors à plein temps aux États-Unis. En 2014, elle remonte sur scène et donne plusieurs concerts, toujours aux États-Unis. Elle ne revient dans les lumières grecques qu’en 2015, avec This Is Summer, cette fois chez Panik Records.
Elle conclut son contrat avec Heaven par la publication d’un best-of, en 2016. Elle donne alors naissance à sa fille. Elle présente ensuite la version grecque de The Rising Star. Elle sort des singles en 2017 et 2018, mais qui hélas ne se classe pas dans les palmarès grecs.
(avec la collaboration de Pauly)
– J’avoue avoir été très surpris par cette 3e place cette année-là : c’est une chanson somme-toute très ordinaire, sans véritable envolée et vocalement c’est faible… Franchement la Grèce avait proposé beaucoup mieux certaines années et cette troisième place avait été pour moi bien payée !
Comme Francis et Zipo je pense que Kalomoira peut s estimer très heureuse d’avoir terminé 3eme du concours avec une chanson et une prestation plutôt banales.
J’ai découvert grâce à Sakis les deux autres concurrents de la sélection nationale de l’époque.
Kostas Martakis est extrêmement beau mais qu’est ce que son titre est naze….des rimes à base de « forever » et « together » tout le long. Un cruel manque d’ambition et d’imagination que ce titre…
La chanson de Chrispa est meilleure mais elle ne la porte pas très bien.
Comme Francis, Zipo et Pascal, je trouve la 3ème place de Kalomira très surestimée au concours 2008: même si j’avoue ne pas spécialement porter cette édition dans mon coeur, il y avait bien mieux! Par contre, en finale nationale, effectivement, je comprends qu’elle l’ait emportée, même si Chrispa était une concurrente sérieuse, le titre de Kostas Markatis (god…) était… comment dire… next!
Elle s’inscrit dans la lignée de plusieurs de ses compatriotes au concours tant dans le style de musique qu’elle propose qu’en termes de qualités vocales. C’est une pop légère, ça se laisse écouter mais ce n’est point exceptionnel, c’est très passe-partout, à la production assez moyenne sur la première partie de sa carrière (à remettre dans le contexte musical des années 2000, ce qui n’est pas évident aujourd’hui!), mais beaucoup plus solide par la suite, dès lors qu’elle revient aux States, où l’on entend clairement les « influences » musicales de l’Outre-Atlantique. Je ne suis pas très fan de sa voix, je ne la trouve pas spécialement agréable et en réalité, je trouve qu’elle fait partie de cette génération Star Ac qui a réussi à l’époque à cartonner sans talent monstre et qui, par la suite, a du mal à tenir une carrière sur le long terme.
Car ils sont les premières victimes des modes et des tendances qu’on fait et qu’on défait. Elles laissent peu de marge de manoeuvre pour permettre aux artistes et aux titres de s’inscrire dans le temps. À moins d’avoir un véritable talent, un vrai univers à défendre et une capacité de renouvellement (ce dont je doute concernant Kalomira ici), c’est très difficile de durer, et ça l’est encore plus aujourd’hui avec la multiplication des lieux d’expression musicale (télécrochets, réseaux sociaux, You Tube). Regardez le nombre de chanteurs issus des télé-crochets à avoir réellement duré en France, ils ne sont pas si nombreux que ça. Pourquoi? Parce qu’ils ne se distinguent pas assez, qu’au fil du temps leur pop commerciale et conventionnelle se noie dans l’océan de propositions similaires, et en plus ils sont supplantés par des artistes plus « jeunes » et plus « frais » (entre énormes guillemets), car il y a un vrai problème de jeunisme dans l’industrie musicale et dans la société en général.
Je discutais récemment avec ma cousine suédoise à propos de Sarah Dawn Finer, qui pour le coup est une très grande voix, puissante, et elle me disait qu’hélas elle ne gagnerait probablement jamais le MelFest, car elle ne colle pas aux stéréotypes d’une part, et parce que le public vote pour des jeunes, d’autre part. Quand on voit les résultats du MF ces dix dernières années…