groupe feminin Kesh you

Euroquotidienneurs ! En décembre dernier, certains d’entre nous étaient bougons, ronchons, grognons. Le Kazakhstan à l’Eurovision a fait débat et vous avez usé vos claviers jusqu’à la dernière touche par vos questions. Des interrogations toutes recevables, même les plus politiques qui soient. Et puis, le temps des bonnes résolutions pour 2018 est venu. Pour ma part, ne parler que musique et revenir à l’essentiel de notre concours : la chanson. Nos coeurs de passionnés vont peut-être rebattre à l’unisson en vous disant que le Kazkhstan devrait faire ses grands débuts à l’Eurovision… mais Asie ! Oui, changement de cap…

Selon l’UER, la participation du Kazakhstan est aujourd’hui impossible. Canal 31 ne remplirait pas les critères d’adhésion active et par conséquent, ne serait pas éligible au concours européen. Astana semble désormais se tourner vers l’Eurovision Asie. Une intention confirmée mi-janvier par le ministère de l’Information et des Communications kazakh, auprès des médias locaux. Le Kazakhstan viendrait rejoindre les onze nations ayant déjà manifesté leur intérêt pour le concours asiatique. L’Agence Khabar serait actuellement en négociation avec ses organisateurs.

Le pays d’Asie centrale aime la compétition : il diffuse l’Eurovision depuis plus de cinq ans, participe au Festival ABU de la chanson depuis 2015 et au Turkvision depuis 2013. Il a remporté ce concours destiné aux pays de langues et d’ethnies turques en 2014, puis a terminé deuxième de sa version junior en 2015.

 

photo de Ayree. Chanteuse pop du Kazakhstan

AYREE

Après l’indépendance du pays en 1991, la musique contemporaine s’y développe comme l’industrie musicale. En 2015, la Q-pop apparait, un genre nouveau influencé par la pop asiatique et la pop occidentale. De nombreux artistes émergent de cette pop kazakhe plutôt électronique : Ayree que je vous ai déjà présenté ici, mais aussi Beibit Kushkaliyev, Ayumi, les groupes Renzo, Black dial, BN ou encore Newton. De nouveaux talents naissent : l’incroyable Dimash Kudaibergen participe au Festival ABU en 2015. Il est révélé à la télévision chinoise en 2017 et devient une star internationale. Sa reprise de Daniel Balavoine, SOS d’un terrien en détresse, fait sensation dans le monde entier.

 

photo de Dimash kudaibergen

DIMASH KUDAIBERGEN

Puisque je ne perds pas de vue ma belle promesse pour cette année, voici 5 participants pour 1 participation. Cette sélection confortera votre choix, de suivre ou pas, le Kazakhstan au nouveau concours. Peu importe, Jacques a dit : musique !

 

LES DIVAS DES STEPPES : KESH YOU

Kesh you est un groupe féminin constitué en 2006. Il est connu pour le renouvellement constant de ses chanteuses, une dizaine depuis sa création. Ses membres actuelles sont Nazim Albidina, Sara Amengeldi, Berikova Elizat et Balzhan Bidash. Leur notoriété ne cesse de croître au fil de leurs succès, comme Quazaq qizdari (Les filles Kazakhes). En 2013, elles participent au concours Turkvision et finissent seconde de la finale nationale avec Rizanim. Un an plus tard, Zhanar Dugalova gagne en solo avec Izin Korem. Aujourd’hui, l’ex-membre souhaite participer à l’Eurovision.

Rizanim (Je suis satisfait) est « le tube » kazakh, une chanson pop folk électro. Un hymne à la Nation avec des robes franfreluchées et perlées à mort : à cette heure-ci, la couturière doit être en convalescence et ses doigts dans du formol. Pour le bal des non-débutantes, suivez les strass…

 

LE KAZAKH LOVER : KITCHEN SONGS

De la musique pour la cuisine : un concept ! Kitchen songs est incarné par Azamat Syzdykov, un jeune homme de 23 ans aux faux airs de Johnny Deep jeune. Originaire d’Almaty, il y fait ses études et débute dans la chanson avec un style bien à lui. Sa carrière est en marche avec plusieurs morceaux dans le genre indie pop. Une production « insouciante » emmenée par les titres Sirlasu, Tap-tattisin et Aynalayin. En 2017, il sort son nouvel album Jahzzz EP avec des chansons comme Jahz, Ushkin ou Tan Kalam, disponibles sur les plateformes musicales.

Sirlasu est l’un de ses succès feel good, un titre pop instrumental. Ce moment revigorant vous est offert par l’Office du Tourisme de la « ville des pommes », entre Grand lac d’Almaty et hautes montagnes Alatau. Mettez vos rangers, emportez votre tente (pas Germaine) et inspirez fort…

 

LA SEDUCTRICE : MAKPAL ISABEKOVA

Pour nos lecteurs belges, ce n’est pas Virginie Effira, c’est Makpal Isabekova. Après des études d’Economie, elle se lance dans la musique. En 2004, elle participe à la télé-réalité, KZ Superstar, mais abandonne rapidement. Elle débute alors sa carrière musicale avec le producteur Eric Tastambekva. En 2005, elle sort son premier album Pervyy potseluy (Premier baiser) et se produit en Lettonie au festival de musique annuel, New Wave : une reconnaissance internationale avec la neuvième place du jury et le prix du public. Elle remporte ensuite le prix du Choix de l’année à Almaty.

Shyn suiemin seni (Je t’aime) est un morceau entrainant, une chanson pop électro. C’est « Coup de foudre à Astana » : ça s’aime, ça se désaime et ça se ré-aime, comme toutes les bonnes comédies romantiques. Trois gifles et cinq tulipes plus tard, voilà une happy end sur les cimes de l’Oural…

 

LA TENEBREUSE : MADINA SADVAKASOVA

Et puisque les brunes ne comptent pas pour des prunes, voici Madina Sadvakosova. Cette artiste chante dans une chorale dès son plus jeune âge et intègre à 12 ans, le projet national de chant pour la Jeunesse Anshi Balapan. En 1996, elle gagne deux fois le concours Musikalniy Voyazh. Elle remporte ensuite la compétition Aziya Dauysy en 1999, où elle rencontre son idôle Rosa Rimbayeva. En 2004, la chanteuse publie son premier morceau An Saghanym et sa carrière est lancée. Elle devient populaire et se produit lors de grandes tournées dans le pays. La télévision la sollicite puis le cinéma la convoite.

Juldizim est totalement assumé : un titre dance, facile et qui sonne Eurovision. Si vous êtes adepte de tout ce qui brille et que vous avez une tenue fétichiste à facettes dans votre placard, à côté de votre vieille combinaison de ski, c’est le moment de l’enfiler ! Vous serez dans le thème de la soirée très privée de Madina…

 

LES FAUX BAD-BOYS : NINETY ONE

Le groupe se forme en 2014 sous le nom des KTI-Boys puis Ninety one, en référence à l’année de l’indépendance du Kazakhstan. Az, Ace, ZaQ, Alem et Bala se lancent alors dans une musique rap et pop occidentale. En 2015, ces précurseurs de la Q-pop actuelle sortent leur premier single Aiyptama ! (Ne jugez pas !) et un premier mini-album. Quelques mois plus tard, ils tournent le clip de Kaytadan qui devient leader sur les chaines musicales. En 2017, Ninety one édite un chanson plus lyrique que rap, MBBABBD et se concentre entièrement sur leur nouvel album Qarangy zharyq.

Mooz (Le froid) est un titre légèrement utopique, entre pop et hip-hop. Grosse crise existentielle du côté des garçons. Ninety one recherche un peu de soleil dans notre monde. Celui qui réchauffera la glace entre soi et les autres. Qui a encore laissé la porte du frigo ouverte ?

Je devine déjà vos pensées les plus variées : le Kazakhstan est un « nouveau venu » que je soutiendrai avec plaisir, j’ai déjà mon petit drapeau turquoise au soleil jaune. Amis asiatiques, nous avons déjà le dashuri albanais, nous vous laissons volontiers la Q-pop. Moi, le seul Etat en « an » dont j’aime les chansons, c’est le Vatican ! De vives et nombreuses réactions. A vous de les exprimer, dès maintenant…

Quel artiste vous a le plus convaincu ? Qui mérite la scène de l’Eurovision Asie ?