En choisissant La Zarra pour représenter la France à l’Eurovision 2023, France 2 signe assurément un très grand coup. L’artiste, qui s’est révélée auprès du public français avec Tu t’en iras, s’envolera à destination de Liverpool avec une mission de la plus haute importance : « ramener la coupe à la maison » selon les mots de la cheffe de délégation.

Et devinez quoi ? La rédaction a eu la chance de rencontrer pour la première fois celle qui va défendre les couleurs de notre pays en mai prochain. Pour l’Eurovision au Quotidien, voilà La Zarra en interview aux côtés d’Alexandra Redde-Amiel !

EAQ – Vous êtes passée de l’ombre à la lumière en seulement deux ans. Aujourd’hui, vous acceptez aujourd’hui de relever le défi de l’Eurovision. Comment vous êtes-vous retrouvée embarquée dans cette aventure ?

La Zarra – La rencontre avec une femme incroyable, dont je suis tombée amoureuse (rires).

Alexandra Redde-Amiel – Mais qu’est-ce que je l’aime !

La Zarra – C’est très rare de rencontrer une femme (aussi) forte et je me souviens que je me suis dit qu’elle avait le même combat, la même vision que moi et qu’elle allait être capable de défendre ce côté classique que j’ai. C’est très difficile de trouver cela dans l’industrie musicale. L’équipe de France 2 et elle ont changé depuis quelques année l’image de l’Eurovision pour la France, qui est devenu un concours mythique et iconique.

Alexandra, est-ce que tu peux nous dire quelques mots sur ton coup de cœur pour La Zarra ?

Alexandra Redde-Amiel – Je suis une impulsive, une intuitive et j’ai besoin de me nourrir de plein d’émotions quand je rencontre une personne. La sélection nationale est mise entre parenthèses, car il y a des rencontres desquelles on ne peut pas passer à côté. La Zarra est une artiste que je suis depuis qu’elle a sorti son premier titre. Je me suis rendue compte qu’il allait falloir l’apprivoiser. C’est une artiste exigeante, qui a une vision, qui ne dévie pas de son chemin. Il y a eu deux années durant lesquelles j’ai cherché à la convaincre, mais en restant toujours très authentique quant aux avantages et aux inconvénients, aux qualités et aux défauts du concours. Il fallait qu’elle puisse dire en connaissant absolument tout. C’est cette authenticité qui a fait cette rencontre entre nous. Elle a compris, mais elle n’a pas dit oui tout de suite ! Elle a réfléchi, et quand elle a accepté, elle a dit pleinement oui.

La Zarra – J’ai parlé avec Alexandra, et je me suis rendue compte que la meilleure personne pour m’aider à évoluer artistiquement et qui était aussi exigeante que moi, c’était elle. Elle me pousse et elle a un regard très artistique. Elle vient en studio, elle a une très bonne connaissance de la musique, elle la connait aussi bien que moi. C’est pour ça qu’on a une connexion aussi forte. Cela m’a permis de me challenger. Elle m’a mis dans des situations inconfortables et je me suis rendue compte après que c’était pour mon bien (rires d’Alexandra). Je l’accepte, parce qu’évoluer, ça revient à cela. Après ça, le résultat sera au rendez-vous.

Alexandra Redde-Amiel – C’est du travail, du travail, du travail, et de la remise en question. C’est pousser à plus loin. Ce que j’apprécie dans le caractère de La Zarra, c’est qu’elle a cette envie de gagner. Ce rêve est extrêmement important, parce que c’est un moteur. Après, tout n’est que travail. C’est de l’exigence. Tout ce que l’on va faire jusqu’à Liverpool n’est que de la haute couture. Chaque détail sera regardé, tout sera remis en question. On a acté qu’on se dirait toujours tout et je crois que c’est cela qui fait le succès d’une équipe.

Pendant la conférence de presse, vous avez affirmé votre détermination à gagner avec des mots forts. La Zarra, vous avez d’ailleurs affirmé que « [vous accepteriez] de gagner pour la France », ainsi que toi, Alexandra. Quel est le moteur de cette envie ?

Alexandra Redde-Amiel – Je pense qu’il ne faut pas l’analyser. Quand on participe à un concours, on ne le fait pas pour perdre. Quand on fait l’Eurovision, on a besoin d’un moteur et de se demander ce que l’on va chercher. J’ai deux ambitions : celle de ramener la coupe à la maison pour la première fois depuis 1977 et celle de voir grandir une artiste. Demain, la carrière de La Zarra sera peut-être internationale, j’y crois très fort. Pour moi, en tant que cheffe de délégation, ce qui est magnifique, c’est de voir un avant et un après, avec une artiste qui éclos, qui est aimée par les français et qui va être aimée par le monde. C’est une double victoire et elle est essentielle. Gagner, c’est une envie que chaque chef de délégation a plus ou moins dans sa folie.

La Zarra, votre nom circule depuis longtemps chez les eurofans. Qu’est-ce que cela vous fait d’être autant plébiscitée ?

La Zarra –  Ça fait plaisir ! Je ne vais pas dire le contraire. J’ai accepté ce défi parce que c’est le bon moment pour moi. J’ai acquis certaines qualités vocales et artistiques, ainsi qu’en termes de spectacle. Avec l’aide de France 2 et de ma maison de disques Capitol, je vais pouvoir les mettre au grand jour lors de la grande finale de l’Eurovision. Les premières années où on m’a sollicitée, je ne comprenais pas et me demandais « pourquoi moi ? ». C’est très difficile de se détacher de son personnage et de voir comment les gens nous perçoivent.

Alexandra Redde-Amiel – La Zarra a ce côté extraverti, qui peut être extravagant, mais c’est aussi une grande discrète qui est très humble. Elle revendique sans se vanter, elle est sans paraître. Son personnage est très paradoxal et c’est ce qui fait son authenticité.

Vous prolongez aussi l’histoire d’amour musicale et culturelle entre la France et le Canada. Vous allez marcher sur les traces de Céline Dion, vainqueure de l’Eurovision en 1988, et de Natasha St-Pier, représentante française en 2001. Dans ce cadre, que vous évoque le fait de porter les couleurs de la France à l’Eurovision ?

La Zarra – J’ai un lien très fort avec l’Eurovision depuis que je suis enfant. Ma mère me berçait sur L’oiseau et l’enfant, dont j’ai découvert que c’était une chanson du concours lorsque j’ai été plus grande. Je me dis que rien n’arrive pour rien, que tout est lié, mais c’est très étrange que cela m’ait impacté si jeune, alors que j’étais loin de me douter que j’allais vivre cette aventure à un certain âge et m’inscrire dans cette histoire de l’Eurovision. Être une canadienne qui représente la France, c’est historique. Peu importe ce qui arrive, on va surfer sur le monde (rires).

La chanson que vous défendrez à Liverpool sera dévoilée d’ici deux à trois semaines. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?

La Zarra – Cela va être du même acabit que la musique que je fais. On va y mettre dessus les mêmes qualificatifs. Ce sera une chanson surprenante, qui sera un pont entre deux époques et des sonorités musicales différentes. Je vais parler d’amour. Cela va être la grande France, mais aussi évoquer la nostalgie, la mélancolie, avec un côté très fun auquel on ne s’attend pas avec moi.

Tant dans le style que dans la musique, vous représentez la French Touch, qui avait beaucoup plu dans un autre registre avec Barbara Pravi. Est-ce important pour vous d’incarner cela ?

La Zarra – Ce n’est pas tant que c’est important, mais je l’incarne naturellement. J’ai appris à chanter de la sorte, et on le voit lorsqu’on écoute mon premier album qui est très triste. C’est pour cela qu’on a plusieurs fois évoqué mon nom pour l’Eurovision. C’est naturel pour moi. Musicalement, c’est ce qui me fait rêver et voyager. C’est la façon pour moi de partager émotion et amour avec le public.

Tu t’en iras, ce sont des dizaines de millions de vues et d’écoutes en streaming, un disque de platine … Un véritable carton en somme. L’Eurovision, c’est le plus grand défi de votre carrière à ce jour ?

La Zarra – Oui, parce que j’ai une nation derrière moi, que je dois respecter et défendre. Artistiquement, j’aimerais aussi m’épanouir avec l’Eurovision. Ce sont de nombreux défis en même temps. C’est grandiose. Je pense qu’on va faire grand et qu’on va marquer l’histoire, du moins je l’espère.

Auriez-vous un petit mot de conclusion pour les lecteurs de L’Eurovision au Quotidien et pour les eurofans ?

La Zarra – Je veux vous rencontrer et vous voir au rendez-vous ! Je compte sur votre soutien et j’espère qu’on va défendre ensemble les couleurs de la France, parce que je ne peux pas le faire seule.

Un immense merci à La Zarra pour son accueil très chaleureux et très sympathique. Rendez-vous d’ici deux à trois semaines pour la révélation de la chanson qu’elle interprètera sur scène, à Liverpool, le 13 mai prochain. Merci également à Alexandra Redde-Amiel d’avoir accepté de répondre à nos questions, ainsi qu’aux équipes de France 2 pour l’organisation de cette interview.

© SLAM / France Télévisions