À celles et ceux qui auraient déjà réservé billets d’avion et hôtel, pas d’inquiétude : rendez-vous est toujours donné à Tbilissi le 13 décembre prochain. Mais le changement de salle a de quoi… interroger.
Pour rappel, l’organisation géorgienne – qui semble plus longue à la mise en oeuvre que d’ordinaire – avait mis plusieurs mois avant d’officialiser la salle hôte initiale de l’Eurovision Junior 2025 : le Nouveau Palais Olympique de Tbilissi, qui avait déjà accueilli l’événement en 2017. Malgré la construction d’une arena plus grande à proximité, le choix du télédiffuseur GPB s’était alors porté sur la petite salle de 4 000 places, dans laquelle s’était déjà déroulé le concours à l’époque. Mais à moins de trois semaines de l’événement, patatras ! L’UER et la GPB viennent d’officialiser un changement de lieu de dernière minute. Si ce n’est pas la première fois qu’un tel déménagement du concours est orchestré (la Géorgie avait déjà expérimenté la chose en 2017, mais avec une annonce au mois d’août), un tel délai est inédit en 22 ans d’existence du Junior.
Exit donc le Nouveau Palais Olympique de Tbilissi, puisque c’est désormais dans… le « hall de gymnastique de la ville olympique » que nos jeunes artistes performeront (ou T’anvarjishis Arena en géorgien). Non, ceci n’est pas une blague : le désuet hall de gymnastique de la ville olympique (puisque Tbilissi avait accueilli le festival olympique de la jeunesse il y a quelques années…). Inutile de dire qu’on est loin de l’Accor Arena (ex Palais omnisports de Paris Bercy) qui avait accueilli Simone Biles et les stars de la discipline lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. La salle vieillissante ne compte en effet que 1 350 places et – c’est peu de le dire – elle se présente dans son jus…
© ტანვარჯიშის არენა – Facebook
Pourquoi un tel choix aussi soudain ? Ni l’UER, ni la GPB n’ont communiqué à ce sujet et le mystère demeure, surtout qu’aucune information sur la billetterie de l’évènement n’a été communiquée à ce stade. On aurait alors été en mesure d’interroger une éventuelle désaffection du public local et des eurofans, la Géorgie étant très éloignée de la plupart des pays participants et une destination peu avenante l’hiver… mais aussi actuellement très instable. Depuis les élections législatives contestées d’octobre 2024, la Géorgie connaît en effet une violente crise politique et institutionnelle, à tel point que le Conseil de l’Europe a exprimé son inquiétude devant le recul démocratique en cours dans le pays (le camp majoritaire souhaitant notamment interdire les partis d’opposition).
Dans ce contexte, l’Eurovision Junior pourrait bien ne pas être jugée prioritaire, tant pour des raisons budgétaires que politiques – non évoquées officiellement à ce jour. Pour rappel d’ailleurs, les médias ne disposent d’aucun accès à l’événement cette année puisque l’UER et la GPB n’ont délibérément pas mis d’accréditations à disposition de la presse : une grande première là aussi, pour des raisons tout aussi inexpliquées. Côté scène, quid du dispositif dans une salle aussi petite et peu adaptée techniquement pour l’accueil d’un tel événement ? Les tailles de l’espace scénique et de la Green Room ont-elle été revues à la baisse ? Autant de questions sans réponses pour le moment, alors que la construction de la scène a débuté hier et que le responsable presse de la délégation, Lasha Kapanadze, a posté des premières photos sur les réseaux sociaux. Alors que le pays organise pourtant le concours pour la deuxième fois de son histoire, les conditions d’accueil assez sommaires n’ont rien de très rassurant…


© Lasha Kapanadze – Instagram
En s’imposant comme salle hôte de l’Eurovision Junior 2025, le hall de gymnastique de la ville olympique devient la plus petite salle à avoir jamais accueilli le concours derrière le Mediterranean Conference Centre de La Vallette (Malte) en 2016, exception faite de l’édition 2020 qui s’était déroulée pour majorité en distanciel depuis les studios de la TVP à Varsovie. À titre de comparaison, Madrid avait accueilli plus de 5 000 personnes l’année dernière au sein de la Caja Mágica (un chiffre équivalent à l’édition 2023 au Palais Nikaia de Nice), là où la Gliwice Arena (2019) et la Ethias Arena d’Hasselt (2005) tapaient respectivement dans les 17 000 et 21 000 spectateurs. À titre de comparaison encore, 1 350 places, c’est peu ou prou la capacité d’accueil de l’Opéra de Vichy, des centres culturels de Chenôve et de Concarneau, de la salle Baltus Le Lorrain de Creutzwald ou encore de La Cigale à Paris…
Quoiqu’il en soit, rendez-vous le 13 décembre prochain à 17h30 pour suivre l’Eurovision Junior 2025 en direct de la capitale géorgienne… Dans quelles conditions ? Surprise !
Crédits photos : junioreurovision.tv (image de couverture)











Même si le Caucase, c’est loin, le concours mérite meilleure vitrine. Même dans mon bled, 5.000 habitants, on réussit à gérer des évèenements culturels et drainer le millier de spectateurs
Pour valoriser le concours Junior, il faut un travail au long court misant sur la régularité et la montée progressive des ambitions scéniques et artistiques.
Ridicule est le mot. L’édition promet d’être particulière…
À trop vouloir mélanger la chèvre et le choux ils risquent de tuer ce festival pour les jeunes et à désintéresser complètement les pays à y participer.
Les délégations vont se lasser de voir de bonnes chansons rester sur le carreau pour satisfaire certains pays dont la sélection « ne cassent pas 3 pattes à un canard » et qui sont lauréates pour des « fins politiques ».
Toujours des décisions ridicules et déraisonnables de la part des instances de l’Eurovision. La Georgie n’est pas stable et ces évènements en démontre les conséquences de cette décision. Le concours aurait dût se dérouler au Portugal deuxième l’an dernier.
Je ne suis pas surpris du désordre. C’est une mauvaise idée d’organiser un concours internationale même pour les enfants dans un pays instable