Le grand jour est enfin arrivé ! À partir de 10 heures, L’Eurovision au Quotidien pose ses valises dans la salle de presse de La Seine Musicale puisque, pour la première fois de notre histoire, trois de nos rédacteurs ont la chance d’être accrédités pour l’Eurovision Junior. C’est donc aux côtés de Kris, Pascal et Rémi que vous pourrez vivre cette 19ème édition au goût de l’intérieur, pendant que le reste de l’équipe assurera le suivi depuis leur écran.

Une troisième journée au programme riche, puisqu’elle sera l’occasion pour les pays du premier groupe d’effectuer leur deuxième répétition, plus courte cette fois puisque d’une durée de vingt minutes. Voici le programme prévisionnel du jour.

10:00 – 10:20 PortugalSimão Oliveira – O Rapaz
10:30 – 10:50IrlandeMaiú Levi Lawlor – Saor
11:00 – 11:20 MalteIke & Kaya – My Home
11:30 – 11:50Pays-BasAyana – Mata Sugu Aō Ne
13:00 – 13:20AllemagnePauline – Imagine Us
13:30 – 13:50ItalieElisabetta Lizza – Specchio
14:00 – 14:20 GéorgieNikoloz Kajaia – Let’s Count The Smiles
14:30 – 14:50EspagneLevi Díaz – Reír
15:00 – 15:20PologneSara James – Somebody

Pour consulter l’agenda complet de l’Eurovision Junior 2021, c’est par là !

Nous vous donnons rendez-vous tout au long de la journée ici-même, avec des mises à jour très régulières, mais également sur notre compte Twitter, où nous commenterons les prestations en temps réel.

Portugal

C’est confirmé ! Simão est seul en scène. Il porte à merveille son joli costume orangé et son nœud papillon. L’interprétation est mature et maîtrisée. Le titre reste quand même classique. Il mériterait un léger coup de jeune. Beaucoup d’émotion s’en dégage. Des jeux de lumière blanche éclairent, par l’arrière et les côtés, la scène et le représentant portugais. Un background derrière l’artiste apparait avec des images des années 50-60. La mise en scène portugaise est tout en clair obscur, puis le décor s’illumine avec le Pont Alexandre III, qui brille de mille feux. Une neige légère envahit l’écran LED. Sa prestation se termine dans la lumière diffuse, comme celle de Barbara Pravi.

Irlande

La prestation de l’Irlande démarre en noir et blanc sur un background d’immeubles, très urbain. Les lumières qui l’accompagnent sont elles aussi d’une blancheur immaculée. Maiú est à l’aise et énergique. L’artiste maîtrise sa chanson et la vit pleinement. Dimanche prochain, l’ambiance « rock » devrait être au rendez-vous à la Seine Musicale. Plusieurs fondus et changements de caméras s’opèrent sur le jeune homme. Les effets rapides sont plutôt réussis et dynamisent l’ensemble. Par la suite, le décor passe en couleurs. Des explosions de peinture colorent le décor en fond. La coupole scintille aux couleurs de l’arc-en-ciel. La fin de la performance est très colorée. La rédaction de l’EAQ valide la prestation du représentant irlandais.

Malte

La performance s’ouvre sur décor naturel et bucolique. Kaya est toute mignonne dans sa robe froufrou, Ike est plus rebelle avec son chignon sur la tête. La jeune fille débute « My Home » sur une balançoire fleurie. Elle pose le cadre enchanté et touchant de la chanson. Le fond se transforme comme au printemps : un cerisier en fleurs, du rose bonbon et du bleu pour agrémenter le tout. Ike vient rompre cette atmosphère, sans toutefois casser l’harmonie des deux interprètes. Le garçon rappe dur ! Le mixe entre pop et rap fonctionne bien, même si ce n’est la tasse de thé de Kris. Rémi n’est pas plus emballé par la chanson. Malgré une bonne prestation, l’ordre de passage ne leur sera pas forcément favorable dimanche, face à la concurrence.

Pays-Bas

Nous sommes au Pays du Soleil Levant avec les Pays-Bas… ou presque ! Mise en scène très japonisante pour Ayana. La jeune interprète est accompagnée de ses deux danseuses, dotées d’éventails à motifs afin d’exécuter leurs chorégraphies. Tout d’abord, derrière le grand paravent installé en fond, puis sur la scène centrale. Les jeux d’ombres chinoises font leur effet. Retour du cerisier en fleurs en harmonie avec la thématique du Japon. Cette fois-ci une forêt entière. Les danseuses sortent de leur cachette et entourent Ayana. Les demoiselles virevoltent avec leurs accessoires. Vocalement, la jeune chanteuse se débrouille très bien. La scénographie est très belle, néanmoins le titre manque un peu de marquant. Surtout, que la deuxième partie du show s’annonce concurrentielle avec la France, l’Azerbaïdjan, l’Espagne et la Macédoine du Nord. Il faudrait un « nous ne savons quoi » de plus. Le résultat est tout de même satisfaisant.

Allemagne

Pauline est à croquer dans sa petite veste métallisée ! Elle est souriante et semble très heureuse d’être à l’Eurovision Junior. Ses deux danseuses l’encouragent avec leurs chorégraphies : cela aurait été plus percutant si plus nombreuses. La mise en scène de l’Allemagne est acidulée et colorée. Elle tranche avec celle du Portugal. Autant dire, deux salles, deux ambiances ! L’écran LED s’anime, ainsi que celui au sol, à coups de rayons violets, oranges et de cœurs qui s’envolent. Surprise ! Une petite armée de personnages brandissant des pancartes « à messages » apparaissent sur le background : petit astuce pour être plus nombreux sur scène, que le règlement l’impose. À un moment, Pauline se dirige vers la caméra mobile comme pour chercher le téléspectateur. Elle nous emporte dans son univers et nous invite dans son monde, où tous les rêves sont réalisables. Nous avons vraiment envie d’imaginer avec elle. La jeune interprète rayonne et porte parfaitement le message « d’espoir » de sa chanson. Rémi aime le titre mais le souhaiterait plus marquant. Applaudissements en salle de presse, tout de même !

Italie

Elisabetta a ressorti le perfecto en cuir ! Elle porte pratiquement la même tenue que dans la vidéo officielle. Elle est accompagnée de quatre danseuses. La rédaction présente dans le centre de presse se pose des questions sur l’intérêt d’avoir des danseuses sur un morceau « rock ». Autant en refiler deux à Pauline ! Le visuel tantôt bleu, tantôt rouge, reprend presque celui du clip. Les masques blancs sont présents sur l’écran LED mais les miroirs environnants ont disparus. La représentante italienne cherche la caméra du regard. Les plans s’accélèrent avant le riff de guitare et dynamise la prestation. L’interprète assure sa chanson en direct dans un genre peu commun pour le Junior. Dans ce style proposé, Elisabetta manque peut-être d’un peu de maturité. Kris réitère son impression générale : la jeune fille pourrait encore plus « lâcher les chevaux » sur « Specchio ». Pas sûr d’une double victoire de l’Italie, après le Sénior. Applaudissements de la salle de presse également.

Géorgie

Niko a le look qui tue ! Il porte un veston bleu foncé et un pantalon plus clair, blanc à motifs. Deux danseuses performent à ses côtés. Elle sont vêtues de salopettes jaune et rouge, à « pattes d’éléphant ». À l’instar du clip, le ton « années 60-70 » est donné. Le background est bariolé avec des enceintes et des motifs géométriques colorés. L’ensemble pique un peu les yeux mais en phase avec l’atmosphère « sixties » dégagée. Le jeune chanteur est à l’aise. Vocalement, rien à redire. Il entame parfois de petites chorégraphies et des jeux de jambes rythmés avec ses deux camarades. Son interprétation est pleine de malice et de charme. Niko incarne vraiment « Let’s Count The Smiles ». Il termine entouré de ses deux copines, tel un petit séducteur. Très bonne impression dans la salle presse. Rémi aime beaucoup. Concernant Kris, il commence à apprécier la chanson suite à cette répétition.

Espagne

Levi a revêtu une veste en jean bleue. Il est accompagné de danseurs qui sont visiblement ceux qui figuraient déjà dans son clip. Vocalement, il est très au point comme les participants précédents. Décidemment, il y a du niveau cette année ! Levi et ses danseurs se déplacent dans un décor coloré qui rappelle un grand boulevard américain. On le sent en osmose avec son crew mais la scénographie est peut être un chouia chargée et certains éléments ne sont pas ou peu utilisés (les bidons par exemple). Levi est très applaudi par la salle de presse ce qui n’est pas très étonnant dans la mesure où les médias espagnols y sont fort bien représentés. Suite à des problèmes techniques, il n’a pu passer que deux fois mais pas de panique, sa prestation est déjà bien maitrisée.

Pologne

Second passage pour Sara James qui a été impressionnante avant-hier, si bien que beaucoup d’observateurs se demandent si la Pologne ne pourrait pas remporter sa troisième victoire en 4 ans. Sara, toujours en rose, est accompagnée sur scène de 5 danseurs qui figurent les arbres d’une forêt puis abandonnent leurs branchages pour adopter d’harmonieux mouvements autour de l’interprète. Le fond d’écran est bleu et la lune, des planètes et des étoiles scintillent à l’écran. Des effets pyrotechniques plutôt réussis dans l’ensemble apparaissent dans la dernière minute. Sara est très concentrée et n’esquisse aucun sourire à la fin de sa prestation, pourtant fort réussie. Kris est d’ailleurs séduit par la performance de Sara.

Bilan

C’est une riche et intéressante première journée de répétitions sur place qu’a passé votre trio de choc. Un constat unanime s’impose pour cette deuxième salve de répétitions : la scène confirme les promesses offertes par les visuels diffusés par France Télévisions il y a quelques semaines, le décor prenant des allures de monts et merveilles dotées de la magie et de la féérie vendues par la production. Assurément, l’équipe française propose l’une des plus belles scènes de l’histoire du concours junior, si ce n’est la plus belle.

Deuxième constat unanime : la qualité des prestations. Si ce premier groupe de répétitions n’est pas des plus denses et des plus concurrentiels en ce qui concerne les titres, les jeunes artistes sont, elleux, clairement au rendez-vous. Pour la majorité d’entre elleux, il n’y a qu’à fermer les yeux pour croire écouter la version studio, signe que l’Eurovision Junior a plus que jamais du talent. Nos compétiteur·rices ont fait preuve pour la plupart d’une belle aisance vocale et physique sur la scène de La Seine Musicale, alors même que l’enjeu et la pression sont déjà grand·es au moment des répétitions. Dans cette lignée, les visuels et les scénographie proposé·es par les délégations sont là pour accompagner leurs performances, et à ce niveau-là également, le contrat est la plupart du temps rempli.

Oui, nous confirmons les propos de notre collègue Maxence hier quant au deuxième groupe de répétiteur·rices : le niveau de cette année est particulièrement relevé et l’issue de ce concours indécise comme jamais. Ce alors même que nous avons assisté aux répétitions d’un groupe dont la plupart des titres auront des difficultés à approcher ne serait-ce qu’une première moitié de tableau (en dépit de leurs qualités intrinsèques).

À ce jeu-là, deux grands gagnants s’imposent pour nous dans ce jour 3 : la Géorgie et la Pologne. Le charisme, la malice, le vintage d’un côté, le professionnalisme de l’autre : deux titres à même de marquer les esprits, mais qui souffrent d’un handicap majeur, à savoir leurs rangs de passage (en deuxième et troisième position), assez rédhibitoires sur une édition à 19 participant·es. Le rang de passage géorgien nous est particulièrement scandaleux. Derrière, la prestation colorée et mignonne de l’allemande a séduit Kris et Rémi, même si nous sommes conscients de ses probables difficultés à trouver sa place dans un concours aussi dense. L’Irlande a également surpris de par son dynamisme, tandis que Malte, les Pays-Bas et le Portugal ont confirmé leurs forces et faiblesses intrinsèques. Si l’Espagne a plu de notre côté sans emballement particulier (mais suscité l’ovation des eurofans espagnols en salle de presse, évidemment attendue), avec des questionnements sur une scénographie chargée, la prestation italienne nous a par contre laissé perplexe à plus d’un titre. Visuel à la Occidentali’s Karma inadapté à l’âme rock de Specchio, prestation statique d’Elizabetta, chorégraphie superflue… Des points d’interrogation que ne partagent pas forcément nos consoeurs et confrères, mais que nous posons sur la table.

C’est en tout cas une journée riche en émotions et en beaux moments que nous avons partagé au sein de La Seine Musicale, depuis laquelle nous vous disons à demain !

Auteurs : Kris, Pascal et Rémi

Crédits photographiques : Andres Putting – UER