EIC-16Le samedi 9 avril dernier a donc eu lieu au Melkweg d’Amsterdam, la huitième édition de l’Eurovision In Concert. Vingt-cinq artistes sélectionnés pour Stockholm y ont interprété leur chanson. Nous les avons compilées pour vous (par ordre alphabétique) et y avons joint nos analyses personnelles. Nous nous sommes montrés plus concis pour les artistes déjà vus et entendus à Riga et/ou à Moscou. Vous nous pardonnerez le délai de publication, nous avons attendu en vain la mise en ligne des vidéos officielles.

Albanie – Eneda Tarifa – Fairytale – Deuxième demi-finale

Positif : Eneda est une grande chanteuse, sa voix nous envoûte. Sa maîtrise vocale est impeccable, elle parcourt toute la gamme sans aucune fausse note. Sa victoire au Festivali i Këngës était méritée, il s’agit d’une artiste de première classe. Elle interprète ici une chanson taillée à sa mesure et y démontre pleinement ses capacités.

Négatif : Dommage que Fairytale soit comme un poireau offert à un aigle… L’adaptation en anglais est passable, la réorchestration tombe à plat. Përrallë conservait des accents épiques et des rappels cuivrés à la James Bond. Sa version finale l’a vidé de sa moelle. Nous restons avec trois minutes de musique d’ascenseur.

Conclusion : Nous ne sommes pas convaincus et ne décrocherons pas notre téléphone pour Eneda. C’est d’autant plus idiot que cette mauvaise opinion tient à deux, trois notes mal composées. Mais à l’Eurovision, même la plus infime seconde compte…

Autriche – Zoë – Loin d’ici – Première demi-finale

Positif : Loin d’ici est imparable. Sa mélodie et ses paroles se retiennent sur le champ, donnent envie de chanter et de danser parmi les fleurs, laissent le sourire aux lèvres. C’est Eurovision à mort, dans le sens positif du terme : cela unit, réjouit et met du bonheur. Zoë porte à merveille sa chanson. Sa chaleur humaine est communicative, elle nous emmène dans un univers magique et merveilleux, dont on ne voudrait jamais sortir.

Négatif : L’ensemble est légèrement enfantin. Nous recommanderions donc de laisser au placard la robe de princesse et la tiare de la finale autrichienne, au profit d’un ensemble sobre, encore plus sobre que celui-ci.

Conclusion : Si cela ne tenait qu’à nous, nous qualifierions Zoë pour la finale. Nous pensons qu’elle sera soutenue par les fans et les téléspectateurs francophones et francophiles. Mais le téléspectateur azerbaïdjanais lambda se laissera-t-il subjuguer ? À voir…

Biélorussie – Ivan – Help You Fly – Deuxième demi-finale

Ivan est irréprochable, au contraire de sa chanson. Nous restons sur notre avis : Help You Fly n’est pas taillée pour l’Eurovision 2016. Et inutile de se présenter nu sur scène, nous ne voterons pas.

Bosnie-Herzégovine – Dalal, Deen, Ana Rucner et Jala – Ljubav je – Première demi-finale

Positif : Le violoncelle. Les parties jouées par Ana sont fort belles et mélodieuses, le meilleur des Balkans, ce que nous aimons dans les chansons de ces pays. Dalal, quant à elle, chante fort bien et porte cette chanson à merveille.

Négatif : Le reste… Par où commencer ? Car Ljubav je est un indigeste salmigondis, dont la date de péremption approche. Cette chanson mélange les genres avec malheur et n’atteint pas le classicisme intemporel d’un Moj Svijet. La partie chantée en rap nous insupporte plus que tout et rompt la fragile harmonie de l’ensemble. Au final : un mouton à cinq pattes. Quant aux deux interprètes masculins… soupir… Limite, Jala est dans son univers. Il nous fait peur… mais pas autant que Deen. Est-ce possible de changer autant en douze ans ? Passons sur le physique, parlons de l’interprétation : sur-jouée jusqu’à l’insupportable. Un vrille-nerfs, incapable de s’arrêter une fois la chanson terminée. Calmez-le, quelqu’un, vite !

Conclusion : Non, juste non. Nous avons l’impression que toute la Bosnie-Herzégovine a voulu mettre son grain de sel dans cette chanson. Résultat : too much of everything. L’année prochaine, envoyez simplement le violoncelle.

Bulgarie – Poli Genova – If Love Was A Crime – Deuxième demi-finale

Oui, juste oui. Poli est notre petite chérie de 2016. Tout est ici parfait. Plus d’énergie et de puissance qu’à Riga, nos vœux sont exaucés. Nous voterons et revoterons et selon nous, la Bulgarie obtiendra cette année l’un de ses meilleurs résultats au Concours.

Chypre – Minus One – Alter Ego – Première demi-finale

Nous retrouvons l’ambiance d’un concert rock. Comme l’a fait remarquer l’un d’entre vous, sur la scène du Concours, cela ressemblera à des précédents turcs. Nous attendons le visuel pour décider s’il s’agit d’un feu d’artifice à la 2010 ou d’un pétard mouillé à la 2011.

Croatie – Nina Kraljic – Lighthouse – Première demi-finale

Positif : Nina est la voix de la Croatie, aucun doute là-dessus. Son intonation, son vibrato captent l’oreille et l’attention. Sa voix nous évoque les sirènes antiques, mi-femmes, mi-zoziaux. Lighthouse est une bonne chanson, qui permet à Nina de déployer ses talents vocaux. Sa prestation est impeccable, en fragilité, en douceur, en délicatesse.

Négatif : Nous avons quelques difficultés à comprendre l’engouement généralisé pour ce morceau. C’est bien beau, mais c’est un peu passé, non ? Certains diront classique et intemporel, d’autres diront cliché et déjà entendu. Dans le genre, nous préférons encore Rijeka Bez Imena.

Conclusion : Malgré tout, nous l’admettons, Lighthouse est la meilleure chanson proposée par la Croatie depuis longtemps. Nina est parfaite, nous lui souhaitons le meilleur résultat possible, un passage en finale et tutti quanti, parce qu’un pays qui revient en ayant accompli un grand travail sur lui-même et qui se surpasse, nous approuvons.

Espagne – Barei – Say Yay ! – Qualifiée automatique pour la finale

Barei confirme ses excellentes prestations de Riga et de Moscou. Elle a décidément tout pour elle : de la voix, du charisme, de la présence, de l’enthousiasme et une chanson marquante et contemporaine. Nous avons hâte de la voir sur la scène de l’Eurovision et lui souhaitons un excellent classement final. Elle le vaut bien.

Estonie – Jüri Pootsmann – Play – Première demi-finale

Merci, Jüri ! Cette prestation était un sommet musical. Play est une chanson parfaite et Jüri l’interprète ici magistralement. Une leçon et un rappel : nous sommes bien à concours de chanson. L’Estonie affute la compétition. Jüri était plus souriant et plus engageant qu’à Riga, son message passe d’autant mieux. Nous ne sommes pas encore convaincus de l’utilité de ses mouvements de bras et de jambes, mais ses mouvements de bassin ont suscité des réactions imprévues dans certains endroits de notre anatomie. Nous en redemandons.

France – Amir – J’ai cherché – Qualifié automatique pour la finale

Positif : Tout. J’ai cherché est la perfection pop : trois minutes qui se retiennent en trois secondes, qui marquent pour longtemps et dont l’attractivité est irrésistible, quasi universelle. Amir est l’interprète parfait pour ce morceau : il est beau, il est charismatique, il est vocalement très bien, il a une réelle présence sur scène, il a déjà une dimension internationale, il est professionnel, etc., etc., à l’infini. Et il confirme tout cela sur cette scène du Melkweg.

Négatif : Rien. L’équipe semble prendre la compétition au sérieux. Il ne leur reste plus qu’à réfléchir à un visuel porteur et l’affaire est dans le sac.

Conclusion : Momentum pour la France, c’est l’année où jamais ! Nous croyons en l’Eurovision, nous croyons en la justesse de ses résultats, nous croyons que les meilleurs morceaux, les meilleurs interprètes, les meilleures prestations sont récompensées. L’année passée l’a prouvé, cette année-ci le démontrera et la France devrait s’envoler vers les hauteurs du palmarès. Une victoire ? Pourquoi pas ! Une place sur le podium, assurément. L’avenir est entre les mains d’Amir.

Islande – Greta Salome – Hear Them Calling – Première demi-finale

Positif : Greta Salome s’y entend en matière d’atmosphère et de dramaturgie. Elle nous emporte dans un autre univers, en trois notes. La composition musicale d’Hear Them Calling est selon nous, le point fort de la chanson. Quant à Greta, elle s’impose sur scène avec maestria. 2012 nous l’avait prouvé : elle assure vocalement et scéniquement. Une grande artiste, une grande dramaturge, qui à Amsterdam confirme les espoirs portés en elle.

Négatif : Si la musique est belle, le texte nous laisse en revanche perplexes, voire agacés. Les paroles sont simplistes et très littérales. Il aurait fallu les confier à un véritable poète et parolier pour sublimer l’ensemble. D’un autre côté, Heroes ne brillait pas précisément par la richesse des strophes de son refrain…

Conclusion : C’est bien, cela aurait pu être encore mieux, selon nous. Attention, nous n’étions pas partisans de la version islandaise. Mais nous attendions plus de l’adaptation, surtout quant au texte.

Israël – Hovi Star – Made Of Stars – Deuxième demi-finale

Hovi s’impose à nouveau, tout comme à Riga et Moscou. L’ensemble rend fort bien dans son dépouillement et sa simplicité. Nous sommes très convaincus par ces trois minutes.

Italie – Francesca Michielin – No Degree Of Separation – Qualifiée automatique pour la finale

Positif : L’Italie a encore tout compris. No Degree Of Separation réussit le tour de force d’être moderne et intemporel à la fois. Cette chanson illustre à merveille l’incroyable richesse de la scène musicale italienne contemporaine. Nous nous étonnons : pourquoi ces morceaux et ces artistes ne connaissent-ils pas plus de succès à l’international ? Les résultats du Concours nous le prouvent : les téléspectateurs adorent. Francesca est ici magistrale, comme à San Remo. Elle a l’envergure d’une star paneuropéenne. Elle est taillée pour la scène et le succès mondial.

Négatif : No Degree Of Separation est d’une simplicité qui confine au dépouillement, à l’austérité. Nous adorons cet aspect, nous pensons néanmoins que certains téléspectateurs resteront sur le bord de la route. Il ne faut jurer de rien : le quasi jansénisme des Common Linnets leur a valu une deuxième place.

Conclusion : Certains pays devraient s’inspirer de l’Italie (au hasard : Saint-Marin) et sélectionner des artistes comme Francesca, des artistes porteurs d’un univers, d’un message, des poètes, des orfèvres musicaux. La télévision italienne sera encore une fois récompensée d’un classement en haut à gauche du tableau.

Lettonie – Justs – Heartbeat – Deuxième demi-finale

S’il y a trois ans, vous nous aviez dit que nous voterions en faveur de la Lettonie… pour la seconde année consécutive ! L’effet Aminata… Là-dessus, Justs demeure au sommet de son art. Tout est parfait, amenez-lui la scène du Globen.

Macédoine – Kaliopi – Dona – Deuxième demi-finale

Kaliopi chanterait I Didn’t Know qu’elle se qualifierait… La reine de Macédoine nous offre une autre prestation mémorable de Dona. Encore une qui est fin prête pour Stockholm et la qualification.

Malte – Ira Losco – Walk On Water – Première demi-finale

L’on dira ce qu’on veut de cette édition, il faut l’admettre : la majorité des artistes participant sont de grands professionnels. Ira est l’une d’entre eux. Tout comme à Riga, elle assure le spectacle, chante son morceau à la perfection et remplit le contrat jusqu’au dernier alinéa. Quel que soit son résultat final, elle repartira de Stockholm la tête haute.

Moldavie – Lidia Isac – Falling Stars – Première demi-finale

Lidia non plus n’aura rien à se reprocher à l’issue de ce nouveau Concours. Ses prestations s’améliorent sans cesse, la chanteuse sera parfaite à Stockholm. Hélas, Falling Stars demeure en-dessous des standards actuels du Concours, spécialement ceux de la première demi-finale.

Monténégro – Highway – The Real Thing – Première demi-finale

Positif : Le Monténégro a opté pour un chemin périlleux et escarpé, pour un refus de la facilité, pour une proposition alternative. Le Concours progresse aussi de ces ruptures conventionnelles. Highway croit en son morceau, la prestation du groupe ne souffre aucune critique.

Négatif : The Real Thing élargit les horizons de l’Eurovision et son versant « Chanson ». Mais quant à son versant « Concours »… Quel téléspectateur français lambda va décrocher son téléphone pour cette proposition ? C’est fort peu attractif et fédérateur, très polarisant. Beaucoup entendront trois minutes de bruit industriel, peu seront touchés au cœur.

Conclusion : The Real Thing nous rappelle Igranka. Nous pensons que le résultat sera le même : les afficionados du genre adoreront, les autres passeront leur chemin. Les premiers gémiront pour les siècles et les siècles que le Concours est mort et que les téléspectateurs ont du persil dans les oreilles ; les autres oublieront ces trois minutes, le temps de la carte postale islandaise.

Pays-Bas – Douwe Bob – Slow Down – Première demi-finale

Positif : La country est la nouvelle frontière de la musique pop. Les Pays-Bas nous le prouvent à nouveau. Slow Down est simple, efficace, porteur. La chanson se suffit à elle-même, point besoin d’effets spéciaux. Douwe Bob est l’interprète idéal et parfait. Ses trois minutes amstellodamoises seraient immédiatement transposables sur la scène stockholmoise. Les Pays-Bas se sont décidément trouvé le bon créneau.

Négatif : Slow Down s’installe tranquillement et lentement. L’ensemble n’a donc pas l’impact total et immédiat d’un Heroes ou d’un Grande Amore. C’est le genre de chanson dont le Concours a besoin, mais est-ce taillé pour la rude compétition ?

Conclusion : Les Pays-Bas devraient se ménager une belle place en finale. Nous ne pensons pas qu’ils rééditeront leur médaille d’argent de 2014, mais Douwe Bob s’attirera les compliments et les louanges des amateurs de bonne musique.

Pologne – Michal Szpak – Color Of Your Life – Deuxième demi-finale

Positif : Michal a une voix et un talent indéniables. Sa prestation vocale est sans fausse note ; son implication, forte. Depuis le début, le chanteur croit en sa chanson et en lui-même et se comporte en professionnel. Respect pour son engagement, sa modestie et son intégrité artistique.

Négatif : Color Of Your Life. Point à la ligne. Cette chanson est TOTALEMENT dépassée, ringarde, hors du coup. Quel chanteur actuel, hormis Michal, enregistrerait-il ce morceau pour son prochain album ? Quelle radio le diffuserait-elle ? Color Of Your Life, c’est l’Eurovision de papa, celui a été enterré, celui que nous ne voulons plus voir, celui qui est dénoncé par les contempteurs du Concours. Pitié !

Conclusion : Michal aurait brillé chez Gilbert et Maritie Carpentier, entre Mireille Mathieu et Serge Lama. Malheureusement pour lui, nous sommes en 2016 et le 12 mai, il passera entre Justs et Rykka, deux interprètes en phase avec leur temps, eux.

Roumanie – Ovidiu Anton – Moment Of Silence – Deuxième demi-finale

Positif : Voilà un plaisir coupable, TRÈS coupable. Moment Of Silence lorgne sur la comédie musicale et le rock symphonique. Il est indéniable que le morceau est épique, emporte facilement le téléspectateur. Ovidiu le chante avec profondeur et esprit. Sa prestation est ici à la hauteur de sa victoire à la finale roumaine. Du bel œuvre, du plaisir…

Négatif : … et une bonne dose de culpabilité à la clé. Car Moment Of Silence fleure bon le cliché eurovisionesque. Cette chanson vit par et pour l’Eurovision, mais n’aurait aucune chance de survie hors de cette bulle. Dans quelle autre émission de musique pop contemporaine verriez-vous cela ?

Conclusion : Nous parions sur une qualification de la Roumanie, parce c’est la Roumanie, parce qu’Ovidiu en impose vocalement et parce que moult téléspectateurs lambda regardent l’Eurovision justement pour ce genre de morceaux kitsch. Souvenez-vous de 2013… Quant à nous, nous ne voterons pas pour lui et lèverons les yeux au ciel, lorsque le drapeau roumain apparaîtra entre Petra et Måns.

Royaume-Uni – Joe & Jake – You’re Not Alone – Qualifiés automatiques pour la finale

Positif : L’amitié qui lie Joe et Jake, éclate sur scène. Leur complicité est évidente et les porte à donner le meilleur d’eux-mêmes. Leur prestation vocale est sans reproche, tous deux croient en leur chanson et offrent aux spectateurs, trois minutes de pop crédible et actuelle. You’re Not Alone nous évoque Standing Still, un très bon point.

Négatif : Le téléspectateur lambda ne sera pas renversé sur son canapé. Nous non plus d’ailleurs. You’re Not Alone est trop léger que pour peser dans la balance des cœurs. La chanson manque d’un effet majeur, qui marquerait les esprits et le public.

Conclusion : La BBC aperçoit la lumière au bout du tunnel. Pour réussir à l’Eurovision, il faut en effet présenter une chanson contemporaine et efficace, portée par des interprètes crédibles, susceptibles de tenir la note en direct. Il leur reste à sélectionner une chanson mémorable…

Serbie – Sanja Vucic – Goodbye (Shelter) – Deuxième demi-finale

Sanja fait à la fois frissonner et frémir. Frissonner de plaisir à la réécoute de sa chanson et de l’interprétation parfaite qu’elle en fait. Frémir d’horreur à la vision de son accoutrement. Elle était mieux habillée à Riga, espérons qu’elle trouvera pour Stockholm l’habit qui la fera moine.

Slovénie – ManuElla – Blue And Red – Deuxième demi-finale

Positif : Le mémo est bien passé, la Slovénie s’est aussi choisi un morceau inspiré par la country. Blue And Red tombe pile dans l’air du temps, se retient à première écoute. ManuElla le porte avec conviction. Son interprétation égale celle de la finale slovène. La chanteuse convainc et offre son énergie au public.

Négatif : C’est léger, léger, tout léger, un nuage de lait dans une tasse de thé. Cela ne va pas plus loin. Ces trois minutes ne révolutionneront pas le Concours, ni ne marqueront les esprits au fer rouge. La deuxième demi-finale demeure plus ouverte que la première, mais nous doutons de l’impact universel de Blue And Red.

Conclusion : Une honnête chanson, interprétée par une bonne chanteuse. Cela devrait suffire… si ce n’était la rudesse de la compétition, cette année. Notre impression est que la Slovénie passera inaperçue, spécialement entre l’Australie et la Roumanie. L’oubli est le Méphistophélès du Concours : il damne les interprètes qu’il embrasse.

Suisse – Rykka – The Last Of Our Kind – Deuxième demi-finale

Ni Rykkatastrophe, ni Rykka Zaraï, la représentante suisse poursuit son parcours, en s’améliorant sans cesse. À Amsterdam, nous la trouvons très bien. Nous aimons sa chanson, nous espérons un visuel audacieux. La qualification est pour nous, à portée de main. À Rykka de lui apporter la touche mémorable nécessaire…

Ukraine – Jamala – 1944 – Deuxième demi-finale

Positif : 1944 est une autre proposition audacieuse. Une musique envoûtante, un sujet terrible, une harmonie des langues, un univers propre. Nous avons été captivés à la première note. C’est de l’Art, de la musique qui transcende le concept de « divertissement léger » qui est celui de l’Eurovision. C’est courageux, c’est beau, c’est le Concours sous son plus beau jour. Quant à Jamala, elle brille et se surpasse. Sa prestation vocale et scénique est parfaite, égale à la finale ukrainienne. Une star, une vraie.

Négatif : 1944 est aussi loin que possible de la légèreté. Grave et sérieuse, la chanson tranche des thèmes habituels (l’amour, la joie de vivre, la paix sur Terre, dansons tous ensemble dans des champs fleuris en nous tenant par la main). Certains téléspectateurs lambda pourraient être rebutés… mais il s’agirait d’une minorité.

Conclusion : Une chanson évoquant un crime contre l’Humanité peut-elle gagner le Concours ? Cela ressemble à la question d’un examen de philo. Nous pensons que non. Mais nous sommes convaincus que l’Ukraine recevra une pluie de points et terminera tout en haut du classement.

Bilan

La période des amateurs est définitivement enterrée. L’Eurovision est désormais une affaire de professionnels, de talents affutés, de grands interprètes et de prestation vocale sans fausse note. Nous nous en réjouissons et prédisons le meilleur des avenirs au Concours.

Pour ce qui concerne cette édition et ces prestations, nous attribuons notre médaille d’or à Amir, notre médaille d’argent à Jamala et notre médaille de bronze à Poli Genova. Et vous ? Quel est votre classement personnel ? Faites-nous en part dans vos commentaires et dans ce petit sondage maison :

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