Après un premier album co-signé par Mylène Farmer et Laurent Boutonnat, elle foule aujourd’hui la scène d’Eurovision France avec Chut, un titre qu’elle a co-signé avec Alban Lico. Pour L’Eurovision au Quotidien, voici Julia en interview !

EAQ – Qu’est-ce que cela vous fait de participer à Eurovision France ?

Julia – C’est un réel honneur. C’est très excitant, parce c’est une nouvelle actualité qui me permet également de sortir un nouveau single, ce que je voulais faire depuis longtemps. C’est vraiment une expérience unique que je suis hyper heureuse de vivre.

Comment vous y êtes-vous retrouvée ?

On m’a appelée il y a environ un mois et demi. Le directeur de casting d’Eurovision France m’a demandé si cela m’intéresserait de participer au casting. J’ai à peine réfléchi le temps d’un week-end, et j’ai tout de suite dit oui, parce que l’aventure m’a immédiatement tenté. Je ne voulais pas louper cette chance-là. Et j’ai été parmi les dernières sélectionnées.

Une mystérieuse publication Instagram – que vous avez ensuite supprimé – a donné lieu à pas mal de rumeurs. Comment avez-vous géré la situation ?

À titre personnel, je l’ai bien gérée, parce que je n’avais rien dit en soi et il n’y avait pas de référence réelle à l’Eurovision. On m’a demandé de la supprimer par question de sécurité, mais cela ne m’a pas impacté davantage. J’ai plutôt trouvé cela sympa que les gens se posent des questions.

C’est un programme que vous suivez l’Eurovision ?

Je l’ai déjà regardé plusieurs fois, notamment lors du passage de Bilal Hassani il y a deux ans. J’y ai déjà jeté un œil, mais je ne l’ai jamais suivi de A à Z.  

Des artistes ou des chansons vous ont particulièrement marqué ?

Je suis fan de France Gall, et elle a remporté l’Eurovision, donc c’est un peu dans ses pas que je marche aujourd’hui. Après, je faisais partie de la saison 6 de The Voice Kids aux côtés de Bilal, donc j’ai un peu suivi son parcours à l’Eurovision. Je suis fière de ce qu’il a fait et il représentait un peu notre génération The Voie Kids à l’ancienne. J’ai également beaucoup aimé Barbara Pravi et Duncan Laurence.

Tout a un peu commencé avec The Voice Kids en 2015. Que retirez-vous de cette expérience ? Que vous a-t-elle apporté ?

Beaucoup d’amis, déjà, avec lesquels je suis encore en contact pour la plupart. C’était une expérience incroyable, surtout à mon jeune âge. C’était quand même une compétition, mais je ne l’ai pas vécu comme tel de souvenir. C’étaient avant tout des rencontres, du pur bonheur et surtout le partage autour d’une passion commune : la musique. C’était comme une colonie de vacances que vous êtes triste de quitter à la fin de l’été.

Jenifer était alors coach dans l’émission. Elle vous a connu ado dans The Voice et elle va vous retrouver le 5 mars. Qu’est-ce que cela vous fait ?

C’est super pour moi, comme pour elle de suivre l’évolution des jeunes artistes qu’elle a pu voir avant. C’est beau. Cela reflète bien d’autant plus la continuité de ma carrière de retrouver les mêmes personnes quelques années plus tard.

Il y a un épisode majeur dans votre carrière : suite à l’émission, vous êtes repérée par Mylène Farmer et Laurent Boutonnat. Pouvez-vous nous parler de cette collaboration ?

La diffusion de The Voice Kids venait de se terminer et je ne voulais pas perdre le fil de la musique. De ma propre initiative, j’ai posté sur YouTube des covers que j’allais enregistrer dans le studio d’enregistrement de ma professeure de chant de l’époque. Un ami qui travaille avec Mylène Farmer a appelé ma mère en lui disant que mon profil intéressait beaucoup Laurent Boutonnat. Dans un premier temps, il n’a pas forcément parlé de Mylène et de fil en aiguille, on a commencé à en parler. C’est venu comme cela. Deux semaines après, je les ai rencontrés. Cela s’est fait très vite, puisqu’ils m’ont tout de suite proposé S.E.X.T.O. On a commencé à collaborer ensemble, à écrire, puis à enregistrer.

Qu’est-ce que cela fait de travailler avec deux aussi grands noms de la scène musicale française, qui plus est pour une jeune artiste ?

Ils ne m’ont jamais mise ni mal à l’aise, ni en situation d’infériorité. Je me suis toujours sentie extrêmement bien avec eux. Ils sont très bienveillants, avec la volonté de faire quelque chose de beau ensemble. Cette notion de travail bien fait était très importante pour nous trois. On a eu une relation fusionnelle lors de la production de l’album. On a une très belle entente. Ce n’est que du positif. Ce sont des personnes formidables.

Pourquoi ne pas avoir poursuivi cette collaboration pour Eurovision France ?

Cela n’a pas été réfléchi dans le sens où ils n’allaient pas participer. C’est vraiment une aventure que j’avais envie de vivre moi, comme un « combat » personnel. Mylène et Laurent ont toujours un impact très important, que ce soit dans mes décisions artistiques, professionnelles ou même personnelles.  

Pour Eurovision France, vous nous présentez le titre Chut. Comment nous en parleriez-vous ?

C’est un titre aux sonorités vintage, qui fait référence à de grands artistes de la scène musicale française – Serge Gainsbourg, France Gall, Vanessa Paradis, les années 70. On a voulu faire un titre aux paroles aériennes, mais à la rythmique un peu rock et dynamique. L’idée était de marquer les esprits, et je pense que le refrain est assez entêtant. C’est un titre qui représente la femme que je suis aujourd’hui, dans la continuité et l’évolution de l’album que j’ai fait avec Mylène et Laurent.

C’est un titre aux paroles fortes sur la place de la femme …

Je parle de l’amour à une époque que je n’ai pas connu, et que j’aurais bien voulu connaître. De l’amour simple, qui est aujourd’hui peut-être mal montré et interprété dans notre société, que ce soit envers les hommes ou les femmes. Les démonstrations d’amour sont peut-être mal comprises. Je suis une femme et je me place de mon point de vue dans ma chanson. Je ne suis pas un objet, je suis faite de chair et d’os comme toute femme et tout homme, et je mérite d’être aimée et respectée telle que je suis.

En tant que femme et jeune dans le milieu de la musique aujourd’hui, avez-vous le sentiment que c’est compliqué ?

Non. Peut-être que tout le monde ne tiendra pas le même discours, mais je n’ai pas l’impression qu’à mon échelle, ce soit plus compliqué que d’être un homme.

Quelles sont vos influences musicales ?

J’ai un panel d’artistes que j’aime beaucoup et qui est très large. Mylène Farmer – ce n’est pas une surprise –, Aretha Franklin, Adele, Etta James. Quand je fais des reprises aujourd’hui, c’est d’ailleurs ce que je chante principalement.

Comment vous comptez faire vivre Chut sur la scène d’Eurovision France ?

Sans vous dévoiler tout ce qu’on va faire, on va mettre en scène une ambiance assez psychédélique, toujours en restant dans la veine des années 70, un peu hippie chic, quand même bohême.  C’est ce qu’on a voulu par le look, par le titre. C’est une charte graphique très seventies. On veut quelque chose de dynamique sur lequel on peut bouger.

Que pensez-vous des réactions que le titre a reçues depuis sa sortie ?

J’ai eu de très bons retours de Chut depuis sa sortie, j’en suis très heureuse ! Je lis absolument tous les commentaires parce que je suis une fouine et j’adore regarder ce qui se dit. Je suis super contente. Il y a forcément des commentaires négatifs ou plus mitigés, mais je les trouve constructifs et dans tous les cas, il faut de tout. Tout ne peut pas plaire à tout le monde, mais j’en retire beaucoup de positif pour l’instant.

Ressentez-vous une pression particulière vis-à-vis de l’enjeu ?

Oui, parce que c’est quand même un concours. Il s’agit de livrer la meilleure prestation possible le soir du prime, de bosser au maximum, d’être fière de moi et que ce soit aussi le cas de ma famille et mes proches. Mais je ne vois pas les autres candidats comme des concurrents. Ce sont des artistes comme moi, qui veulent gagner leur place à l’Eurovision. Je pense que j’aurai le trac le jour du prime.

Quelque soit le résultat au bout, quels sont vos projets après Eurovision France ?

J’aimerais produire un nouvel album. J’ai rencontré Alban Lico, avec lequel j’ai co-écrit le titre Chut et qui est un auteur artistiquement et humainement incroyable. Si on peut continuer l’aventure ensemble, pourquoi pas ?

Comment s’est d’ailleurs faite la rencontre avec Alban Lico ?

On s’est rencontré par le biais du directeur de casting d’Eurovision France. Tout s’est fait très vite, puisqu’on a créé le titre en deux jours. Il m’a présenté cet auteur, on a commencé à travailler ensemble et c’est une relation de confiance qui s’est immédiatement mise en place.

Pourquoi souhaitez-vous représenter la France à l’Eurovision ?

Avant tout parce que ce serait une grande fierté de représenter mon pays, la France. On m’a donné la chance de le faire, donc j’ai envie d’aller jusqu’au bout. C’est un combat personnel de montrer que je suis capable de faire du bien aux gens avec ma musique, et représenter toute une Nation avec mon titre serait le plus grand honneur que je pourrais offrir à mon pays aujourd’hui.

Un grand merci à Julia d’avoir accepté cette interview pour L’Eurovision au Quotidien. Rendez-vous samedi 5 mars prochain dès 21h10 pour la découvrir en direct sur France 2 aux côtés des 11 autres candidat·es d’Eurovision France, c’est vous qui décidez !

Merci également à Kenzo-Alexandre Bau pour l’organisation de cette interview.

Crédits photographiques : page Facebook officielle de Julia