Enfin ! Après des jours d’impatience alimentés par quelques photos et un extrait vidéo officiels, l’équipe présente à Bâle a pu découvrir en exclusivité les prestations de la demi-finale 1 en direct de la St. Jakobshalle.

C’est donc un compte-rendu basé sur le rendu depuis la salle – et non sur ce que vous découvrirez sur votre écran – que nous vous proposons aujourd’hui. Envie de garder la surprise jusqu’au Jour J des lives ? Alerte spoiler, passez donc votre chemin (ce dont nous vous excuserons évidemment). Pour les autres, 3, 2, 1… Let the Eurovision Song Contest 2025 begiiiiiiin !

La scène

Avec ses montagnes et ses LEDS roses et vertes en arrière-plan, la scène offre une belle esthétique d’ensemble assez inédite, avec des reliefs très réussis. Sa dimension monumentale de prime abord laisse surtout entrevoir un cadre d’avant-scène imposant, plus télégénique qu’adapté à la salle (on nous dit dans l’oreillette que des spectateurs ont été changés de place en raison d’un manque de visilité à certains endroits des tribunes, que nous confirmons), et un espace scénique en réalité assez étroit, entre le pentagone/losange principale et l’avancée scénique en T. Peu d’espace est mis à disposition des délégations pour mettre en oeuvre leurs scénographies, là où la salle, plus petite qu’à Malmö, perd de nombreux spectateurs en raison des dimensions de la scène (la fosse debout est réduite à portion congrue) et de l’absence de tribune face. À noter la très belle qualité des jeux de lumière, sur lesquels reposent tout l’intérêt du dispositif scénique. La Green Room est quant à elle située en face de la scène, au-dessus de la régie et en-dessous des cabines de commentateurs.

En raison des nouvelles règles imposées par l’UER, nous ne sommes pas en mesure de dévoiler les photos de la scène à cette heure-ci. Nous ne les communiquerons qu’après le jury show.

Ouverture

Le Te Deum retentit après une année impatiente d’attente. La carte postale d’introduction nous plonge dans une galaxie, au sein de laquelle se déploient les cinq éléments, avant que nous ne plongions dans l’eau. En elle, deux formes se rencontrent pour ne faire plus qu’une et donner naissance à la multitude de cœurs qui dessinent la création graphique de cette édition. Une évocation évidente de la création du concours de l’Eurovision en 1956, en Suisse, qui va ensuite essaimer à travers les éléments et la nature, avant que la caméra nous envoie aujourd’hui en 2025, sur la scène de la St. Jakobshalle.

Le tableau d’ouverture vous plongera dans un savant mélange entre traditions et modernité de la Suisse, source de l’Eurovision et thème de cette demi-finale. Au sol, des danseurs contemporains performent, tandis que du haut d’une plate-forme, des joueurs de cor des Alpes produisent un son si emblématique de la Confédération helvétique. Une chanteuse en costume s’avance et exécute un yodel, tandis qu’une quarantaine d’artistes prennent ensuite place sur la scène du concours. Aux instrumentistes et aux costumes traditionnels se mêlent les performeurs contemporains, désormais au son de The Code, pour célébrer le retour du concours en Suisse après Lausanne 1956 et Lugano 1989.

Que le spectacle commence !

Les présentatrices de la demi-finale, Hazel Brugger et Sandra Studer, arrivent sur scène et remercient Malmö pour son accueil en 2024, avec un clin d’œil aux présentatrices emblématiques de l’édition précédente. La Suisse annonce la couleur : elle veut faire de l’Eurovision 2025 la plus grande célébration de la musique jamais vue ! L’occasion de rappeler en parallèle que Sandra Studer avait représenté la Suisse au concours en 1991 sous le nom de Sandra Simo… tandis qu’Hazel n’était pas encore née.

Après le rappel habituel des règles de vote en anglais et (enfin !) en français (première incursion de notre langue dans ce concours organisé dans un État plurinational), il est enfin de temps de démarrer l’aventure. « Basel, are you ready ? LET THE EUROVISION SONG CONTEST BEGIIIIIIIIIIN »

Point général sur les cartes postales : enfin, on revient à de vraies cartes postales ! Chaque artiste ouvre une boîte aux lettres, qui le plonge dans un endroit emblématique de Suisse (qui est mentionné dans la carte) où il réalise une activité avec des locaux (curling, roller derby, visite d’une galerie d’art, initiation à la chocolaterie…).

Islande

Entourés de cinq danseurs, les islandais évoluent sur une scène où se succèdent lumières bleues et rouges. L’arrière-écran figure une mer qui se déchaîne ensuite, évocation du clip du duo VAEB. Après le premier refrain, la joyeuse embardée embarque à bord d’une coupe de bateau, tandis qu’un danseur fait l’orque sur le sol. Le duo conclut sa prestation dans des jets de fumée.

L’Islande propose un numéro d’ouverture assez évident, simple et relativement efficace. Vocalement, les jumeaux semblent s’être améliorés par rapport aux pré-parties, même si on ne tient pas les plus grands vocalistes du plateau. On aurait pu être tenté de les voir qualifiés après la prestation, mais une fois les quinze artistes passés sur scène, c’est une autre histoire. Un tableau sympathique, gentillet, qui répond aux attentes, ni plus ni moins, mais pas au point d’imprimer suffisamment leur marque.

Pologne

Alors qu’une planète Terre apparaît en arrière-écran, le sol, les montagnes et le cadre de la scène figurent de l’eau. Vous aurez évidemment droit à des flammes, entre la déesse Justyna (de retour à l’Eurovision trente ans après sa première participation) et ses cinq danseurs associés dans un numéro éminemment eurovisionesque. L’eurodiva polonaise se suspend à ses cordes sans attaches, à 5-6 mètres de hauteur : impressionnant ! Tiens, un dragon fait son apparition sur l’arrière-plan #IDoItMyWay #ArménieJunior2023.

Puissant et physique : tel est le ressenti de l’EAQ à l’issue de cette prestation qui a suscité l’acclamation de la tribune presse. L’ensemble est efficace en diable et le télévote devrait être séduit par un numéro taillé sur mesure pour l’Eurovision. Justyna est une bête de scène impressionnante, tant physiquement que vocalement, malgré l’exigence de la prestation. Une qualification… et un bon télévote en finale ? À voir de près, surtout que le public goûte aux prestations spectaculaires.

Slovénie

Retour au calme avec la prestation élégante et sensible de Klemen, qui fait une déclaration d’amour à sa femme dans un tableau tout en étincelles, dont la photo et les souvenirs vidéos de famille apparaissent brièvement à l’écran (à la façon de la Lituanie 2018) – un poil too much sur le papier. D’abord seul en scène, Klemen est ensuite rejoint par deux danseurs, qui lui font réaliser le fameux porté renversé tête à l’envers sur le deuxième refrain, qu’il exécute quand même à la perfection. À la fin de la chanson, l’interprète slovène est ensuite rejoint par sa femme, dans un tableau qui n’est pas sans évoquer également la Norvège 2015. « Ça donne envie de tomber amoureux » dit un collègue.

La sincérité et l’intimité du tableau slovène, peu évidentes à défendre après la tornade polonaise, pourraient séduire le télévote, qui pourrait être touché par l’histoire de Klemen s’il a compris le message de la chanson. Si un pays devait créer la surprise, ce serait assurément la Slovénie selon l’équipe Bâle.

Estonie

Tommy Cash fait du Tommy Cash dans toute sa splendeur. Tandis que le rideau rouge s’ouvre, un Winners café (pas trop le melon) apparaît sur l’écran – parce qu’espresso macchiato, avant de voir se succéder un avion de la compagnie Tommy Cash (pas trop le melon, bis) et l’apparition des collines Tommywood (pas trop le melon, ter). Un. backdrop un poil kitsch, fait pour la télévision, tandis que le rappeur estonien exécute une prestation quasi en tous points similaires à celle de l’Eesti Laul, entouré de ses agents de sécurité, à une fausse fan virée par l’un des agents près. Oups, on avait oublié la pluie de grains de café. Much is more.

Vocalement, c’est à peine mieux qu’en sélection estonienne, la star assumant une prestation 100% Joke Act délibérément faite pour se payer la tête du concours. Le télévote risque (malheureusement) d’apprécier, quand bien même on a connu la tribune presse plus enthousiaste. Surtout que la prestation n’était pas des plus flamboyantes et que la sympathie discutable du personnage n’aide pas.

Retour avec Hazel et Sandra qui, accompagnées de 4 danseurs, viennent meubler le temps avec un intervalle assez mou où elles rappellent d’incontournables hits de la scène musicale suisse : « chihuahua » de DJ Bobo (qui avait aussi représenté la Suisse à l’Eurovision 2007 avec ses vampires), « Yello » de Race et « Dance, little birds » (alias « La danse des canards ». Saviez-vous qu’elle était helvétique ?).

Espagne (qualifiée d’office)

Première qualifiée d’office à performer dans la demi-finale, Melody démarre sa prestation vêtue d’une extravagante robe noire et d’un chapeau de toreadora similaires à ceux du Benidorm Fest, peut-être en un poil mieux. Accompagnée de cinq danseurs, elle s’avance sur un tapis rouge, avant de se cacher derrière un rideau violet pour la révélation d’un justaucorps argenté. Un véritable numéro de diva digne des années 2000, qu’elle achève sur une plateforme en escalier qui n’est pas sans évoquer celle qui n’avait guère porté chance à Cascada en 2013. Elle passe la note haute, olé et conclut sur un porté retourné final.

Vocalement, la diva espagnole a assuré sa performance. Pour le reste, c’est un tableau vieillot, qui ne rend guère hommage à une chanson certes efficace, mais également kitsch, que nous propose l’Espagne. Outrance et extravagance à gogo, certes, mais pour une prestation dans laquelle les éléments ne semblent pas très connectés. D’avis d’eurofans espagnols et du nôtre, le bottom 5, si ce n’est 3, ouvre grand les portes à nos voisins ibériques.

Ukraine

En rose et vert dans la lumière, vêtus de costumes colorés, les membres de Ziferblat sont accompagnés de trois choristes. La scénographie est en cohérence avec la teinte années 70-pop-rock alternative du titre, tandis qu’un ciel d’oiseaux semble métaphoriquement être reflété par la descente du plafond de lumières roses à la fin de la prestation. Est-ce pour autant une véritable mise en scène ? On s’interroge.

Ziferblat livre une jolie prestation, certes. Pour autant, du côté de l’équipe Bâle, nous ne sommes pas les plus séduits par la proposition musicale de l’Ukraine (si Juliette lit ça…), d’où notre manque de verve quant à la performance de Ziferblat.

Suède

JA JA ! Sur fond de forêts et de montagnes, entouré de sapins, KAJ livre une prestation entièrement similaire à celle du Melodifestivalen, entre la danse du sauna, le stock de bois et la transformation du décor en sauna, à un danseur près. Les suédois ne semblent pas se fouler quant aux innovations scénographiques, la mise en scène étant une simple adaptation de celle de la sélection.

Oui, l’ensemble est efficace. Oui, le titre est entêtant. Oui, le tout est parfaitement rôdé et exécuté. Oui, la Suède sort de sa zone de confort scandic-pop avec un joke act en suédois. Mais 40% de chances de l’emporter, vraiment ? Si la Suède décroche une 8ème victoire cette année, elle le devra sans aucun doute à une faible concurrence, ou du moins peu impactante. On appelle cela le « par défaut » faute de mieux – même si l’ensemble reste très efficace, attention, et l’accueil de la presse en fut la preuve en salle, comme si nous étions déjà trop habitués aux ressorts de la prestation.

Portugal

Changement d’ambiance avec le groupe originaire de Madère, qui nous plonge dans une atmopshère délicate, où un paysage animé de ciel bleu et de ville évoquent leur voyage vers Lisbonne, eux qui ont la « saudade » de leur île natale. Les tons jaunes orangés et bleu ciels des lumières rendent l’ensemble très joli, à l’instar de la chanson. Jolie…

… Mais malheureusement, nos amis portugais risquent bien de voir leur aventure à l’Eurovision s’arrêter à Bâle, la faute à un manque d’impact malgré une scénographie en phase avec le message de sa chanson douce. Passer après la Suède ne risque pas de les aider à capter l’attention du public européen, surtout que Deslocado n’est pas la chanson la plus accrocheuse du lot. La route de l’élimination, tout doucement, tout simplement.

Norvège

Au début de la mise en scène, l’ambiance est bleue et montagneuse. Kyle Alessandro démarre seul, avant d’être rejoint par deux danseurs avec un décor qui devient rouge. Le fond d’écran et le sol s’enflamment lors du refrain.  Kyle est seul sur scène lors du pont puis nous retrouvons un fond bleu pour le dancebreak dans lequel Kyle retrouve ses danseurs. La prestation se passe essentiellement en avant-scène et les flammes qui jaillissent réchauffent la salle. Vocalement, c’est acceptable pour une chanson scandic-pop générique.

L’ensemble est efficace mais il n’y a aucune surprise, c’est pratiquement un copié-collé de sa prestation au Melodi Grand prix sauf qu’il y a moins de danseurs sur scène et que cela manque cruellement. La qualification semble acquise sauf surprise mais en finale, elle a un potentiel de milieu de tableau. 

Belgique

Cela va de soi que l’ambiance est rouge néon pour la Belgique. Des yeux sur triangle apparaissent sur le cadre. Red Sebastian est d’abord seul sur scène, il se dédouble en version animée sur le fond d’écran en même temps que sa prestation. Red est rejoint par trois danseurs-choristes qui figurent ses doubles et avec lesquels il s’avance sur la gauche. La couleur blanche fait alors son apparition sur la partie qui forme un T de la scène. La prestation continue avec en fond d’écran une foule toute vêtue de rouge. Mise en scène très millimétrée et efficace pour ce titre très clubbing.

La chanson est difficile à chanter vocalement, mais Red Sebastian fait le job. La qualification est assurée et une bonne place en finale est à espérer pour la Belgique.

Italie (qualifiée d’office)

La prestation commence par la découverte d’un immense piano et deux postes géants en décor. On retrouve Lucio Corsi au piano dans la même tenue qu’au Festival de Sanremo avec son guitariste non loin. Les paroles de la chanson apparaissent en anglais en sous-titrage. Lucio s’avance sur le devant de la scène accompagné de son guitariste puis termine sa prestation en jouant de l’harmonica en direct.

Que dire de cette prestation, Lucio est à son image, il fait du Lucio. Une prestation avec une identité propre et une sincérité simple. C’est une prestation audacieuse proposée par l’Italie et qui est effectuée par un artiste qui nous révèle son univers. Le public adhérera-t-il? Telle est la question…

Retour avec Hazel et Sandra, qui font un court intermède avec des peluches d’animaux, qu’elles associent à chaque pays participant. S’en suit un magnéto évoquant la présence d’animaux (évidemment pas réels, puisque cela est strictement interdit par le règlement de l’Eurovision), mais aussi de drôles d’oiseaux, sur la scène de l’Eurovision.

Azerbaïdjan

Ambiance rouge électrique pour le groupe Mamagama qui dispose d’une plateforme vintage en forme de demi-cercle ou de C autour de laquelle on retrouve les trois membres du groupe et les trois danseurs (deux femmes et un homme) tandis que le chanteur déambule sur cette plateforme. En fond d’écran, on retrouve des arcades et des silhouettes. Vocalement, c’est un peu entre-deux car la chanson est très aigue.

La mise en scène est sympathique avec un tableau essentiellement en rouge et jaune, moderne et rétro à la fois, mais cela risque d’être insuffisant pour une qualification en finale.  

Saint-Marin

TUTTA L’ITALIA, TUTTA L’ITALIA ! À Saint-Marin, pas grand chose de nouveau avec Gabry Ponte s’excitant derrière son plateau de DJ au centre de la scène, entouré de ses deux chanteurs, tandis qu’en avant-scène, invisibilisés, un choriste et deux musiciens font pâle figure. Traduction : il ne se passe pas grand chose sur scène pour un hymne en puissance aussi efficace et entêtant qui devrait mettre le feu à la salle.

Tout repose en réalité exclusivement sur le visuel, aux tonalités roses et blanches, qui met en scène une statue de Michel-Ange mâchouillant du chewing-gum, avant que la bulle n’explose lors du premier refrain, pour laisser ensuite place à l’Homme de Vitruve, la Fontaine de Trevi, au Colisée de Rome et à une autre oeuvre emblématique du patrimoine italien. Suffisant pour pallier une non mise en scène ? Objectivement non, car l’ensemble laisse l’arena de marbre. Et si un qualifié évident au départ se retrouvait finalement distancé sur la ligne d’arrivée à cause d’un effet pschiit.

Albanie

Profitant d’une hype inhabituelle depuis le début de la saison, l’Albanie jouait gros sur cette première répétition générale durant laquelle il nous a été proposé un ensemble très graphique, au rendu visuel splendide depuis la salle. Des motifs typiques et traditionnels aux atours contemporains, à l’instar de cette proposition iconoclaste et détonnante qui semble largement séduire dans l’euromonde, à rebours des attendus. La scénographie repose sur un contraste entre le rouge, la chaleur, la grâce incarnées par la magnétique Beatrice et le blanc, la froideur, la glace de Kole, dont le clavier est situé sur une table de forme géométrique, évocation des motifs typiques.

Il n’y a pas besoin de plus pour mettre en scène cette performance magnétique, captivante, accrocheuse, qui rompt avec les standards albanais au concours, tant l’authenticité de la proposition et l’âme artistique du duo se suffisent à elles-mêmes. La tribune presse ne s’y est pas trompée, en offrant une belle acclamation à Shkodra Elektronike.

Pays-Bas

La performance de Claude démarre dans l’ombre sur le proscénium rejoint par deux danseuses. Les plans resserrés sont nombreux. Le représentant néerlandais poursuit au centre scène entouré d’un trio de violonistes. La caméra tourne autour de l’ensemble puis les danseuses se rapprochent à nouveau. L’écran arrière fleurit pour laisser place à un bouquet final. Claude termine sa chanson devant un grand miroir reflétant le petit garçon du clip : évocation du chanteur plus jeune.

Claude s’est amélioré vocalement. Le titre est porteur, mais la scénographie est monotone avec des teintes rouge, bleu et noir. La couleur manque cruellement au tableau. Une proposition inadéquate avec le message délivré. Le côté solaire du chanteur peine à percer. Le top 10 est atteignable mais le statut de favori des Pays-bas s’envole en raison d’une mise en scène peu concordante.

Croatie

Les lumières du plafond sont descendues au début de la prestation. Entouré de ses danseuses, Marko évolue dans une ambiance teintée de vert et de rouge qui passe au rose sur les refrains. Une fumée épaisse tapisse la scène, mais laisse apparaître un chaudron au milieu de la scène. Le représentant croate endosse une cape qu’il retire par la suite. La scénographie repose principalement sur les jeux de lumières. Le tableau se colorise à la fin.

Le chanteur bénéficie d’une belle présence scénique. Cela sera-t-il suffisant pour se qualifier ? Nous en doutons. Le résultat n’est pas désagréable à regarder. La Croatie est un cran inférieur de ses concurrents.

Suisse

Zoë est seule assise au centre de la scène dans une atmosphère clair-obscur. La mise en scène est sobre, très épurée : une radicalité assumée pour la Suisse, pays hôte. Les caméras très proches tourbillonnent autour de Zoë. Une proposition intimiste et poétique. Choix osé mais risqué, disons-le. Le rendu visuel sur le moniteur paraît vraiment réussi. L’interprétation de la représentante helvète est sensible. Zoë a touché Rémi. Une prestation qui pourrait plaire aux jurys internationaux, mais beaucoup moins au public.

Chypre

Une mise en scène en blanc et noir. Tel un acrobate, Theo évolue sur la structure métallique pour former l’Homme de Vitruve avec ses danseurs. Les lumières passent au rouge vif . La prestation repose principalement sur la chorégraphie qui réhausse une chanson médiocre. Un tableau assez sportif pour le candidat chypriote qui monte, descend et suit la caméra. La voix tient malgré tout.

Theo n’est pas des meilleurs vocalement, mais délivre une bonne performance pour clôturer la demi-finale. Chypre peut décrocher un billet pour la finale de samedi soir.

Et puis…

… C’est tout, puisque la presse a été invitée à sortir au terme d’1h30 de répétition, faute d’entractes à nous présenter et privés de la découverte du nouveau système d’annonce des résultats.

Qui pour la finale ?

Sur la base des prestations vues de la salle (et non dans leur version écran, bien que nous ayons jeté quelques coups d’oeil au moniteur), l’équipe Bâle est unanime et pense voir se qualifier les dix pays suivants :

  • Albanie
  • Belgique
  • Chypre
  • Estonie
  • Norvège
  • Pays-Bas
  • Pologne
  • Slovénie
  • Suède
  • Ukraine

Le top 3 de la demi-finale sur la base de nos avis subjectifs est lui aussi unanime : Albanie, Belgique et Pologne sont les pays qui nous ont fait la plus forte impression, et ceux-là même figurent également parmi les plus cités du centre médias, là où la Suède s’envole chez les bookmakers avec plus de 40% de chances de l’emporter à ce stade de la compétition…

Rendez-vous à 21 heures sur le compte X de l’Eurovision pour suivre ensemble le Jury Show en direct du centre médias de Bâle et découvrir ainsi pour la première fois les versions télévisées des prestations à travers les oreilles et les yeux de l’EAQ.

Crédits photo : Alma Bengtsson, Corinne Cumming et Sarah Louise Bennett – UER